par kirchen1 » 04 Oct 2022, 21:15
Article sur l'excellent site spirito trail
PaRLONS DE TOR
04 octobre 2022
Face à face avec Alessandra Nicoletti (présidente de VDA Trailers) et Paolo Griselli, organisateurs de TORX®
Le Tor est l'événement phare par excellence. Celui qui est au sommet de la saison, sinon même d'une carrière sportive. C'est un rêve pour beaucoup, un objectif convoité pour certains, une expérience qui change la vie de ceux qui l'ont essayée. Et puis cela a toujours déclenché beaucoup de discussions, d'écritures et de commentaires, pour le meilleur ou pour le pire, et comme on dit "parce que Sanremo est Sanremo", on pourrait en dire autant du Tor.
Le Tor des Géants 2022 vient de s'achever, en est désormais à sa treizième édition (la première remonte à 2010, alors qu'en 2020 elle n'a pas été disputée pour la pandémie de Covid-19).
Comment le TOR a-t-il changé depuis 2010, mais aussi comment le monde du trail a-t-il changé de 2010 à aujourd'hui ?
Difficile de répondre à cette question. Le Tor des Géants a changé ces dernières années, car le sentier a changé et le sentier a changé peut-être aussi grâce au TOR . Ce fut un processus de croissance important qui a généralement concerné le monde du trail et cette course qui est la nôtre qui a grandi en nombre, en tant qu'internationalité, en tant que bénévoles, en tant qu'engagement, en tant qu'obligations, en tant que plan de sécurité, en tant que ressources, en tant que tout. De l'unique course de 2010, le TORX en compte aujourd'hui quatre, dont un, le TOR450 - Tor des Glaciers, qui relève encore la limite.
Lorsque nous avons proposé le TOR en 2010, la distance de 330 kilomètres non-stop semblait une folie, une énormité, une entreprise à la limite des possibles.
Aujourd'hui, je ne dis pas que c'est normal, mais il s'est vite avéré qu'il était à la portée de beaucoup. Et il est donc devenu beaucoup plus demandé et convoité de participer au TOR. Presque un vrai "must". Chaque trailer - ou presque - aimerait pouvoir se vanter d'avoir fait le TOR au moins une fois.
Revers de la médaille, c'est que par rapport aux premiers pionniers, qui abordaient cette épreuve extrême avec respect et beaucoup de préparation, physique, technique et mentale, on observe aujourd'hui que beaucoup y font face un peu à la légère. Malgré tout, le pourcentage de finishers tourne toujours autour de 50,55 %. Pourcentage relativement élevé si l'on considère les difficultés objectives du test.
Vous avez mentionné le grand attrait du TOR.
Que dire, le TOR c'est le TOR, le trail d'endurance le plus dur et le plus fascinant du monde, mais aussi la plus belle fête du trail, grâce à l'extraordinaire et chaleureuse participation des bénévoles et de la population de la Vallée. Mais d'un point de vue médiatique cette année, grâce à la débâcle de Franco Collé, il manquait peut-être quelque chose.
Bien sûr, Russi a fait une belle course, sans oublier la Britannique Sabrina Verjee, reprenant 5 heures au précédent record de Trigueros.
Pourtant je crois que le public de fans très passionnés, ceux qui passent la semaine du TOR collé à l'écran du tableau d'affichage de la course en direct, aimeraient voir sur les chemins de la Vallée un tête à tête comme Kilian contre D'Haene à UTMB 2017.
Ne pensez-vous pas que le TOR se développerait davantage en proposant un show compétitif du plus haut niveau ? Avez-vous déjà essayé d'inviter de grands artistes de trail?
Je ne suis pas d'accord avec cette observation.
Chez TOR, nous avons déjà le Top, les meilleurs athlètes du monde. Et je ne fais pas seulement référence au fait que Jonas Russi, vainqueur cette année et vice-champion en 2021, a fait une importante huitième place à l'UTMB. Ou le fait que dans les éditions précédentes, nous avons eu des athlètes du calibre de Javier Dominguez Ledo et Iker Carrera comme protagonistes.
Ce n'est pas vrai que le TOR n'a pas les athlètes les plus forts au monde, il y a bien les tops mondiaux, mais d'une autre catégorie, car le TOR n'est pas un ultratrail comme les autres. Et puis il n'est absolument pas certain que les athlètes qui excellent dans les ultratrails feraient bien au TOR. Ce serait comme comparer un marathon et une course de 24 heures.
TOR n'est pas pour tout le monde. Les mêmes Dominguez et Karrera qui ont remporté le TOR ne sont jamais revenus, car selon eux, c'était un test très difficile. Deux mois après la course, Domniguez n'avait pas encore récupéré... Le TOR vous serre, demande tout, demande une préparation finalisée et une récupération adéquate. Des temps très différents par rapport à un ultratrail normal.
Kilian a été plusieurs fois dans la vallée et voir l'itinéraire. il a essayé plusieurs morceaux et qui sait, à notre avis, tôt ou tard il essaiera. Certainement pas tant qu'il a des saisons pleines de courses comme 2022
Bref, ne trouvez-vous pas que cette année l'intérêt du public s'est un peu estompé ?
L'année dernière, la course Collé avait une grande importance. Le face à face avec Russi a ensuite abouti à la course en solitaire et à la victoire avec des records.
Collé est un athlète bien connu et très populaire. Il est normal qu'en Italie il y ait plus d'intérêt pour un athlète à domicile, surtout si c'est celui qui se fait passer pour le TOR comme Franco.
Il faut dire aussi que l'an dernier, immédiatement après la clôture de l'événement, juste après le pic d'audience, le silence s'est fait.
Cette année, cependant, non. On parle encore de TOR. Cette interview en est la preuve, mais les réseaux sociaux, qui ne cessent de croître, nous le montrent aussi.
La visibilité que nous visons est internationale, ce qui ne manque pas. Nous sommes intéressés à parler de TOR dans le monde. Ne regarder que l'Italie est un euphémisme
Comme chaque année, depuis cette lointaine année 2010, le TOR est associé à de grandes discussions et polémiques.
On se souvient des disqualifications, des coupes de chemin, accompagnement oui accompagnement non, bras de fer avec la Région, accusations de détracteurs et passeurs médiatiques.
Le TOR soit vous le détestez soit vous l'aimez, la plupart l'aiment, et si tout le monde ne l'aime pas, et si beaucoup sont un peu détestés par nos manières jugées non accommodantes, eh bien, nous avons bien compris.
Passe-moi la blague, mais c'est un peu comme si Andreotti disait que pour le meilleur ou pour le pire à la fin on en parle. parce que cela signifie qu'il intéresse, qu'il fascine, qu'il est au centre de l'attention. le TOR se fait très sentir, ça prend au ventre et si souvent les réactions sont très catégoriques. Chaque année circulent des rumeurs et des légendes, absolument infondées, qui alimentent la polémique sur les réseaux sociaux, qui à mesure qu'ils surgissent se dégonflent avec les faits qui les réfutent
Dans les dernières éditions, l'organisation a été ciblée avant tout pour les fortes inscriptions. Sans aucun doute, le TOR est devenu une compétition coûteuse, pas abordable pour tout le monde. Comment expliquez-vous à quoi ces augmentations sont dues ?
Organiser le TOR coûte cher. Médecins, guides, hélicoptères, matériels
Les coûts ont augmenté ces dernières années, en raison d'un certain nombre de facteurs. Parce que plus l'événement grandit, plus les services que vous proposez et la qualité de celui-ci augmentent. Comme nous l'avons dit précédemment, les obligations et les coûts relatifs ont augmenté, les coûts des professionnels impliqués ont augmenté (par exemple les tarifs des médecins), les coûts des matières premières et du transport ont augmenté ... et en même temps certaines aides économiques ont changé d'une partie des entreprises qui nous soutenaient et nous soutenaient mais proportionnellement avec d'autres budgets par rapport à il y a quelques années. Sans parler des frais supplémentaires qui surviennent parfois, comme cette année les bus loués pour ramener à Courmayeur les participants du TOR30 annulé et du TOR330 interrompu en raison du mauvais temps. Nous aimerions dire que pour ceux qui s'inscrivent, le TOR coûte cher mais ce n'est pas cher
Est-il vrai que les demandes ont baissé et donc la demande excédentaire par rapport aux dossards disponibles (1 100) ?
Si oui, quelle en est la raison ? Au prix, de la perte d'appel, ou autres ?
Non, il n'y a pas eu de baisse d'inscriptions, nous continuons à avoir plus de questions que de dossards. On compte que bon nombre des pré-inscrits des dernières années se sont traduits par des inscriptions directes pour ceux qui ont obtenu une priorité. Les fameux PAX que l'on obtient en terminant les GTC100 ou TOR130 de l'année précédente et certains coureurs qui se sont inscrits en 2020. Si on veut vraiment voir une petite baisse, c'est en raison des restrictions qui encore cette année ont limité ou rendu incertain jusqu'au dernier, la participation notamment de quelques pays étrangers. Par exemple, les Chinois ou les Japonais, historiquement très présents au TOR, ont été littéralement décimés cette année.
TORX 2022 Frassati ph Stefano Coletta Agence Zzam071902
© Ph. Stefano Coletta - Agence Zzam
Le mauvais temps a affecté le sort du TOR à plusieurs reprises. Si je me souviens bien il y a eu une édition avec des intempéries extraordinaires, un éboulement après le refuge de la Barmasse, des concurrents bloqués le long du parcours, d'autres arrêtés dans les refuges... la course a été suspendue et reprise plusieurs fois. Était-ce 2012 ?
Une autre édition malheureuse pour la météo fut celle de 2015, avec la course arrêtée après l'arrivée des tous premiers.
Enfin, cette édition 2022 avec la neige à Malatrà, les athlètes se sont arrêtés à Bosses.
Évidemment, la sécurité des athlètes passe avant tout, et je ne pense pas que des objections aient été soulevées à ce sujet. Le problème semble, du moins au niveau médiatique, celui de savoir qui était ou n'était pas considéré comme Finisher. Parmi les accusations se distinguent celles du concurrent Marco Patacchini, un médecin orthopédiste qui a collaboré à plusieurs éditions avec le TOR, et de Roberta Peron, une athlète vétéran du TOR et d'autres célèbres trails d'endurance. Roberta a été très proche de vous les organisateurs jusqu'à présent, ayant participé à de nombreuses éditions mais surtout à l'"édition 0". Mais à cette occasion, arrêté et déclaré non-finisseur, il a tiré zéro sur votre conduite.
Comment commentez-vous ces allégations ?
Mais surtout, pensez-vous que ces situations désagréables peuvent être évitées d'une manière ou d'une autre, par exemple en insérant des règles claires dans le règlement qui prévoient et avertissent les athlètes de ces éventualités ? Ou en gérant ces imprévus en communiquant les nouvelles règles d'urgence sans changer de cap ?
Malheureusement, le règlement est inconnu de la plupart. Presque personne ne le lit et vous vous en rendez compte dans des circonstances comme celle-ci.
Pour devenir Finisher, vous devez franchir la ligne d'arrivée qui, si les choses se passent comme elles le devraient, se trouve à Courmayeur, mais si les choses ne se passent pas bien et pour une raison exceptionnelle, la course ne peut pas continuer ou passer par certaines collines, comme en 2015 ou cette année avec trente centimètres de neige à Malatrà, puis un objectif intermédiaire est créé. Ceux qui y arrivent dans un certain temps sont finisher, ceux qui n'arrivent pas ou arrivent en dehors du temps maximum ne le sont pas. Nous vous rappelons qu'il y a aussi le temps maximum pour la ligne d'arrivée de Courmayeur, ainsi que les portes horaires le long du parcours.
Je comprends la colère et la déception des sportifs arrêtés, et de ceux qui n'atteignent pas l'objectif. Comme nous l'avons dit précédemment, le TOR déclenche de fortes émotions et réactions, en particulier chez ceux qui marchent depuis cinq jours. Mais nous parlons d'une compétition sportive qui, au-delà de tous les aspects romantiques que nous connaissons, a des règles. Désolé ce n'est pas compris.
Arrêter la course n'est pas un choix commode, c'est un choix très difficile qui, entre autres, coûte cher en termes d'organisation, de logistique, d'économie et même de colère. Mais ce sont des choix obligatoires faits pour garantir la sécurité des athlètes. Des choix faits pour eux, mais c'est aussi la tâche des organisateurs.
tout paraît tellement fade à côté ! Bon même avant le tor je suis quelqu'un qui n'enchainait pas les trails