Sport et homosexualité
Publié: 19 Avr 2015, 21:36
Voilà 9 années que j'ai plaisir à échanger sur Kikouroù, une quinzaine d'années que je coure sur route puis en montagne. Voilà plus de 30 ans que je me débats avec moi-même pour m'accepter...
Je ne viens pas ici pour faire le récit de ma petite vie, mais pour témoigner de ce que m'a apporté la CàP, en tant qu'homo. Et éventuellement évoquer l'homophobie dans le sport.
Ado, je n'ai pas su accepter mon homosexualité. À l'école je n'avais pas été encouragé par les insultes classiques du genre "sale PD!". Les gens n'imaginent pas le mal qu'ils font avec ces 2 mots…
Dans les clubs de sport, cet esprit de compétition omniprésent m'a toujours dégoûté. Ne peut-on pas juste faire du sport pour le plaisir quand on est ado? Pas pour vaincre? J'étais donc le "non-sportif" de la classe en même temps que celui qui ne flirte jamais avec personne.
À 30ans, j'étais bloqué dans ma tête par des années de déni. Bossant à Versailles j'ai commencé à me vider la tête en courant autour du Grand Canal (7km tout de même!). Et l'engrenage démarrait! Je découvrais le plaisir de bouger ce corps, mon corps!
J'ai rejoint un club d'athlétisme où on m'a accueilli avec bienveillance, moi qui ne connaissais rien au sport et qui n'avais aucune ambition de résultat. Mais je n'osais pas encore "être moi".
J'ai vu sur Internet qu'il existait un club de CàP LGBT à Paris, et timidement je l'ai rejoint. Ça a été la révélation de ma vie. Je n'avais alors jamais fréquenté de lieu "communautaire", ne comprenant pas qu'il faille se mettre à part de la société, pour vivre ce que nous sommes.
Et chez les FrontRunner, j'ai trouvé un esprit ouvert, il y a d'ailleurs toujours eu quelques hétéros parmi nous, heureux d'être là pour notre tolérance et pour l'ambiance. Mais je n'écris pas pour faire la pub du club.
Quelle sensation de faire quelque chose de son corps! un 10km... un semi... un marathon! Comment aurais-je pu imaginer impressionner un jour ma famille en faisant un "exploit sportif"?!?
Comment aurais-je pu me croire capable, moi le petit homo, de courir 80km et de finir au 1er étage de la Tour Eiffel? Courir 111km vallonnés sur les Causses? Partir avec des amis FrontRunner, et de finir la Diagonale des Fous? (170km 10000mD+ en moins de 47h)
La CàP et le trail m'ont permis de réduire un profond manque de confiance en moi. Aujourd'hui j'admire la capacité des associations à apporter quelque chose aux gens, comme les FrontRunner, mais aussi Kikouroù!
J'ai entendu peu d'insultes homophobes dans ce milieu, c'est très appréciable! Mais j'ai malheureusement entendu des "c'est pas une course de tapette!"
Parfois je me dis que la CàP est un sport à part avec des valeurs particulières. Mis à part l'élite, on se bat contre soi, pas contre les autres.
En trail, nous sommes de petits hommes dans la montagne. Ça pousse quand même à se connaître, à s'accepter dans ses qualités et ses limites, à aider l'autre dans la difficulté en espérant la réciprocité, à ne pas juger trop vite l'autre avec ses 'qualités et ses limites'... mais avec sa petite flamme.
Voulant devenir moi, je fais ici ma sortie du placard sur Kikouroù. Et peut-être qu'une discussion sur "sport et homosexualité" va démarrer, si vous le souhaitez.
Les statistiques classiques considèrent que 6% de la population est homosexuelle, il devrait donc y avoir un bon nombre de Kikous homo! Certains auront peut-être des choses à dire. D'autres Kikous auront sans doute des témoignages de proches à relater… Évidemment, on ne vient pas sur Kikouroù pour parler de son orientation, mais il me semble qu'on a certainement quelque chose à dire de particulier sur notre cheminement, en tant qu'homo, dans les sports d'endurance.
Pour ma part, j'ai commencé, un peu longuement sans doute!
Je ne viens pas ici pour faire le récit de ma petite vie, mais pour témoigner de ce que m'a apporté la CàP, en tant qu'homo. Et éventuellement évoquer l'homophobie dans le sport.
Ado, je n'ai pas su accepter mon homosexualité. À l'école je n'avais pas été encouragé par les insultes classiques du genre "sale PD!". Les gens n'imaginent pas le mal qu'ils font avec ces 2 mots…
Dans les clubs de sport, cet esprit de compétition omniprésent m'a toujours dégoûté. Ne peut-on pas juste faire du sport pour le plaisir quand on est ado? Pas pour vaincre? J'étais donc le "non-sportif" de la classe en même temps que celui qui ne flirte jamais avec personne.
À 30ans, j'étais bloqué dans ma tête par des années de déni. Bossant à Versailles j'ai commencé à me vider la tête en courant autour du Grand Canal (7km tout de même!). Et l'engrenage démarrait! Je découvrais le plaisir de bouger ce corps, mon corps!
J'ai rejoint un club d'athlétisme où on m'a accueilli avec bienveillance, moi qui ne connaissais rien au sport et qui n'avais aucune ambition de résultat. Mais je n'osais pas encore "être moi".
J'ai vu sur Internet qu'il existait un club de CàP LGBT à Paris, et timidement je l'ai rejoint. Ça a été la révélation de ma vie. Je n'avais alors jamais fréquenté de lieu "communautaire", ne comprenant pas qu'il faille se mettre à part de la société, pour vivre ce que nous sommes.
Et chez les FrontRunner, j'ai trouvé un esprit ouvert, il y a d'ailleurs toujours eu quelques hétéros parmi nous, heureux d'être là pour notre tolérance et pour l'ambiance. Mais je n'écris pas pour faire la pub du club.
Quelle sensation de faire quelque chose de son corps! un 10km... un semi... un marathon! Comment aurais-je pu imaginer impressionner un jour ma famille en faisant un "exploit sportif"?!?
Comment aurais-je pu me croire capable, moi le petit homo, de courir 80km et de finir au 1er étage de la Tour Eiffel? Courir 111km vallonnés sur les Causses? Partir avec des amis FrontRunner, et de finir la Diagonale des Fous? (170km 10000mD+ en moins de 47h)
La CàP et le trail m'ont permis de réduire un profond manque de confiance en moi. Aujourd'hui j'admire la capacité des associations à apporter quelque chose aux gens, comme les FrontRunner, mais aussi Kikouroù!
J'ai entendu peu d'insultes homophobes dans ce milieu, c'est très appréciable! Mais j'ai malheureusement entendu des "c'est pas une course de tapette!"
Parfois je me dis que la CàP est un sport à part avec des valeurs particulières. Mis à part l'élite, on se bat contre soi, pas contre les autres.
En trail, nous sommes de petits hommes dans la montagne. Ça pousse quand même à se connaître, à s'accepter dans ses qualités et ses limites, à aider l'autre dans la difficulté en espérant la réciprocité, à ne pas juger trop vite l'autre avec ses 'qualités et ses limites'... mais avec sa petite flamme.
Voulant devenir moi, je fais ici ma sortie du placard sur Kikouroù. Et peut-être qu'une discussion sur "sport et homosexualité" va démarrer, si vous le souhaitez.
Les statistiques classiques considèrent que 6% de la population est homosexuelle, il devrait donc y avoir un bon nombre de Kikous homo! Certains auront peut-être des choses à dire. D'autres Kikous auront sans doute des témoignages de proches à relater… Évidemment, on ne vient pas sur Kikouroù pour parler de son orientation, mais il me semble qu'on a certainement quelque chose à dire de particulier sur notre cheminement, en tant qu'homo, dans les sports d'endurance.
Pour ma part, j'ai commencé, un peu longuement sans doute!