Re: Empreinte carbone et course à pied : utopie ? Que faire
Publié: 02 Juil 2019, 21:57
Benjamin73 a écrit:Pour alimenter le débat. Une étude de Carbon 4 toute récente sur la part du potentiel de réduction des émissions de CO2 à l'échelle individuelle et à une échelle plus institutionnel/industriel :
https://www.connaissancedesenergies.org/sites/default/files/pdf-actualites/Publication-Carbone-4-Faire-sa-part-pouvoir-responsabilite-climat.pdf
En gros, les "petits gestes" sans investissement (éteindre la lumière, prendre le vélo...), à l'échelle de la France, c'est un potentiel de 5 à 10 % d'économie de CO2. On peut rajouter 10 % si on investit dans son logement (isolation, chaudière) ou dans sa caisse (plus légère, plus économe). Le reste se joue à un autre niveau. Ce qui ne veut pas dire que l'échelle individuelle ne compte pas. 20 % d'économie, je ne pense pas qu'on puisse se permettre de cracher dessus.
Donc 80% des efforts sont dans les mains de personnes qui se félicitent du récent accord permettant d'importer du bœuf "cultivé" au Brésil et qui sont en train de vouloir permettre, sur la pression amicale de la FNSEA, que l'on puisse cultiver des fruits et légumes bio dans des serres chauffées pour avoir des tomates en hiver (parce que vous comprenez, sinon, on perd des parts de marché par rapport à l'Espagne).
On fonce dans le mur et nos dirigeants sont en train de klaxonner...
Maintenant que je me suis soulagé de mes réflexions de comptoir, un problème vient du fait, je pense, que beaucoup de nos politiques ne comprennent pas que la nature est un système qui fonctionne avec des seuils. Ils sont persuadés qu'en faisant progressivement de petits ajustements, les choses peuvent être contrôlées, un peu comme on ferait atterrir un avion. Sauf que sur beaucoup d'aspects, les systèmes naturels fonctionnent comme lorsque l'on pousse une assiette vers le bord de la table. Rien ne semble se passer si on ne regarde que l'assiette, et puis d'un coup, elle bascule et se brise. Il n'y a pas de retour en arrière possible.
Un exemple parmi d'autres : le permafrost, ce sol gelé en permanence dans les terres arctiques qui contient de gigantesques quantités (entre autre) de méthane. Il suffit que l'on atteigne la température de dégel, et de très grandes quantités de méthane seront relarguées dans l'atmosphère, comme ça, rapidement. Et il ne retournera pas dans le sol, comme l'assiette ne reviendra pas sur la table. Le méthane, c'est un pouvoir de réchauffement global sur 100 ans 25 fois supérieur à celui du CO2...