Récit de la course : 24 heures de Saint Doulchard 2005, par electron

L'auteur : electron

La course : 24 heures de Saint Doulchard

Date : 15/10/2005

Lieu : St Doulchard (Cher)

Affichage : 1884 vues

Distance : 144.3km

Objectif : Battre un record

1 commentaire

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Objectifs atteints !

[Dépêche]
[St Doulchard, 18, Cher, France, 16/10/2005, 11:12]
[Après le corps d’un premier démon retrouvé à côté de Chartres en Janvier 2003 ]
[et celui retrouvé en Juin dernier dans le parc du Mercantour, ce sont deux nouveaux] [corps qui ont été trouvés aujourd’hui à St Doulchard]
[L’enquête laisse penser qu’un chasseur de démons opère actuellement ]
[sur notre territoire]
[Voir en fin de CR l’explication sur la chasse aux démons]
[Fin de dépêche]

Si cela m’a pris quelques jours pour réussir à mettre noir sur blanc mes impressions après ce 24 heures, c’est principalement parce que justement ces impressions étaient plutôt embrouillées, confuses et qu’il me fallait essayer d’y voir clair.

Ce qui est certain, c’est qu’avec cette course j’ai franchi un nouveau cap, même si ce n’est pas forcément celui auquel je m’attendais !

Samedi 15 Octobre : 9h30

Avec koline, l’Hippocampe et sa femme nous débarquons dans le gymnase qui va servir de camp retranché pendant les 24 heures à venir.

Sur place il n’y a pas encore grand monde, mais progressivement on retrouve plein de têtes plus ou moins connues (petit coureur, le shadock, le chacal, alain, chico, mmi, djhora, le furet, didierp, srullman et stephane) ainsi que quelques connaissance de St Fons. Chacun place ses affaires à côté de la table qui lui est attribuée.

En effet, côté logistique, le parcours passe dans le gymnase (comme ça en cas de mauvais temps on sera protégé) et chaque coureur dispose d’un emplacement avec une table et une chaise à son nom. Par chance, le gymnase ne sera pas chauffé pendant la nuit, ce qui évitera le passage éventuel du chaud au froid et limitera probablement toute envie de rester un peu plus longtemps au chaud !

Les habitués de St Doulchard ont déjà déplacé leur table dans un endroit en dehors d’éventuels courants d’air. Je suis donc le mouvement et je me retrouve à partager ma zone de vie avec Koline, Mmi, alain et Chico…

En fait j’ai pas vraiment besoin de beaucoup de place sur ma table car je n’ai aucun ravito avec moi. Je compte utiliser uniquement le ravitaillement proposé par l’organisation qui est paraît-il bien approvisionné. Par contre, je déploie derrière la table mon sac et toutes mes petites affaires pour pouvoir me changer tranquillement.

La table me servira juste pour placer mon tableau de marche avec mon objectif kilométrique (140km pour mémoire) même si l’autre objectif reste omniprésent (faire le 24h non stop)

Je pars faire un tour du circuit en reconnaissance et aussi pour prendre quelques photos (elles sont disponibles sur mon site avec les commentaires)… Pas facile facile ce circuit.

Non pas qu’il présente de grosses difficultés, mais le terrain me semble assez " cassant ". On a un tour de piste sur de la simili cendrée rouge dont l’épaisse couche de gravillons ne vas pas mettre longtemps à sauter dans nos chaussures, puis un peu de bitume, puis un passage avec des trottoirs et des irrégularités dans le bitume (les trottoirs ont été bien comblés par du remblais qui va tenir pendant toute la course) puis un retour dans des graviers, cailloux y compris pour la zone en montée qui bien que balayée laissait apparaître un sol très irrégulier. Pour finir, un virage à 90° avec un petite descente raide (et un trou) pour entrer dans le gymnase.

Samedi 15 Octobre : 10h45

Tout le monde se regroupe dans les tribunes pour la photo de groupe… puis direction la piste pour le départ. Celui ci ne se fait pas sur la ligne de pointage dans le gymnase pour des raisons de place.

Samedi 15 Octobre : 11h00 - Départ

C’est parti…

Premier objectif ne pas partir trop vite… dans mon hypothèse la plus haute (et notoirement irréaliste) je dois faire les 3 premières heures à 9km/h de moyenne…avant de descendre à 8km/h

Les premiers km sont avalés beaucoup trop vite (6’02 – 6’09), mais je me laisse la première heure pour réguler tout cela.

La première heure m’apporte 9,3 km et je passe aux 10km en 1h04’

Important.
Je prend mes temps non pas en sortie de gymnase là où se trouve la ligne (virtuelle), mais à l’entrée du gymnase. Ca ne change rien en soi (l’important est de toujours prendre les temps au même endroit) mais cela me permet d’intégrer le temps de repos/ravitaillement toujours dans le tour suivant et non pas dans le tour que je viens de terminer. Mentalement, si je booste pour faire un tour en 7’ et que je passe 1mn au ravito, ça me démoralise de noter 8mn dans mon fichier. Avec ce système, quand je fais une pause et que je repars, je sais déjà avec quel temps " additionnel " je vais devoir compter !

Deuxième heure sans soucis (18,5km) mais je me dis que c’est trop rapide pour maintenir le 9km/h alors je lève un petit peu le pied pour tourner autour de 7mn au km au lieu de 6’40.

Un peu après le 20ème km, je commence à avoir un petit soucis. Je bois tous les 2-3 tours et je grignote tous les 5 tours, mais j’ai une forte sensation de soif permanente, et lorsque je m’arrête pour uriner, c’est beaucoup plus foncé que d’habitude. j’ai aussi un sentiment de fatigue… Bref tous les signes d’une déshydratation !

Je décide alors de boire un gobelet complet à chaque tour et à prendre un peu plus de ravito (tous les 2 tours) et il me faudra une bonne dizaine de tours pour que cela passe

La troisième heure arrive avec 27km. Finalement j’ai quand même fait le temps prévu mais il sera difficile de garder les 7’30 de ma seconde section de course qui doit durer 4heures. Je commence déjà à me dire qu’il serait plus sage de laisser ce plan de côté, de gérer aux sensations et de noter les temps pour voir ensuite ce que cela donne !

En fait à chaque passage dans le gymnase je note mon temps au tour. D’abord ça m’occupe l’esprit et ça me permet de savoir où j’en suis en permanence

Au trentième kilomètre (passé juste en dessous de 3h23) je m’autorise mon premier ravitaillement solide important (un plat de pâtes). Je repars en marchant pour manger et bien mâcher.

34,6 km pour la 4ème heure

Passage au 40ème km en 4h42 et passage du Marathon juste avant la 5ème heure (4h59’58’’)

Maintenant je fais un ravito un peu renforcé tous les 10km histoire d’avoir toujours des réserves et pour mieux étaler dans le temps ce que je dois manger

La 6ème heure et le 50ème kilomètre arrivent pratiquement ensembles.

J’ai fait un quart de la durée de la course et plus du tiers de la distance espérée. J’ai un second petit coup de moins bien, mais rien de méchant. Je sais désormais gérer ces petits passages. Il faut ralentir l’allure, se ravitailler et surtout, surtout ne pas se laisser aller et s’arrêter !

J'en profite pour changer de chaussures, mais j'ai du mal à caler les Asics (trop serrées, pas assez, avec semelle, sans semelle… bref un peu de temps perdu sur les tours avant de trouver des sensations acceptables

Ca repart.

56,2 km pour la 7ème heure

63,3 à la 8ème heure

8h 57’56 aux 70km. Ca y est j’ai fait la moitié de mon objectif. Koline a beau me répéter que je dois viser plus haut, je n’arrive pas à m’accrocher à un autre objectif (150 ou 160)

En fait, c’est ce 140 qui représente un des deux " démon " que je suis en train de chasser, et je n’ai pas envie de le laisser filer pour avoir voulu chasser trop haut !

Petite pause bien méritée (3-4 mn) et c’est reparti.

au 73ème km je commence à avoir un peu froid (la fatigue ou l'arrivée de la nuit ?). J'enfile un dry-fit sous le maillot long

Les 10h de courses sont atteintes avec pile 76 km au compteur

Ca commence à être difficile. Les jambes sont lourdes et j’ai du allonger progressivement ma section de marche à pied.

Si les premiers tours ont été faits en courant, très vite j’ai décidé de marcher dans " la côte " du parcours. Ensuite après le 30ème, et pour me ménager, j’ai déjà allongé la section de marche depuis le long du collège (voir plan du parcours) ce qui m’évite de courir sur une section de bitume prolongée par la côte.

Maintenant je marche dès la sortie du stade, dès que le léger faux plat descendant est terminé

11ème heure de course avec 82,9km

Enfin la 12ème heure (et la mi-course) avec 87,9km. Cela fait deux trois tours que je me débats à nouveau avec mes chaussures. Cette fois-ci j'enfile les Puma (presque neuves). Les sensations redeviennent meilleures et certaines "tensions" disparaissent

12h22 passage au 90ème km. Le 100 bornes commence à se rapprocher, mais voilà, j’ai mal partout, je suis fatigué et surtout… je m’*mm*rd* ! ! ! J’ai également un échauffement qui commence à me titiller sous le pied. Bref je suis exactement dans la même situation qu’à St Fons en avril dernier.

J’ai fait 100km, j’ai mal (pas des courbatures, mais des douleurs à l’intérieur des cuisses, des talons, des hanches) je suis crevé, j’ai un début d’ampoule, je m’ennuie et je ne me vois pas marcher (car maintenant je ne peux plus courir) pendant plus de 11h

Est-ce que ça vaut le coup de continuer dans ces conditions. A quoi bon se faire mal (mais vraiment mal) pour quelques km. J’ai fait un bon bout, je ne suis peut-être pas fait pour l’ultra après tout… (je cogite sec et de façon assez négative à ce moment là !).

Et voilà qu’en passant devant la sortie du stade je me dis que le plus raisonnable est quand même d’aller chercher mon duvet que j’ai laisse dans la voiture (je ne l’avais pas amené au gymnase volontairement pour ne pas être tenté de l’utiliser)…

A la fin du tour, je suis presque prêt à aller chercher mes clés… Je me pose quelques instants et puis, dans un moment de lucidité, je me dit que c’est quand même trop c*n ! Je suis exactement en train de refaire ce que je m’étais promis de ne pas faire !!! C’est trop facile d’arrêter comme ça.

Si je me lève et que je repars, et bien ça fera toujours un km de plus… puis un autre… Exactement comme au Mercantour quand il fallait grimper pour passer ces p*t**ns de sommets…

Je me pompocultérapise moi même (normal mes coachs sont en train de tourner comme des avions), je prend un peu de ravito en passant, et je relance la mécanique, tout doucement, en me disant que c’est toujours ça de pris et que le chrono lui, continue de tourner

13ème heure et 93,7km La machine est repartie mais je m’*mm*rd* ferme ! Pour la première fois je vais aller chercher mon lecteur MP3. Je ne l’avais jamais utilisé en course parce que j’ai toujours trouvé des centres d’intérêts autres, mais là je me dis que ça va m’aider à faire passer le temps, et vu le nombre de coureurs qui ont quelque chose sur les oreilles, c’est que ça doit bien aider un peu quand même

Là je suis parti avec du Clash, Offspring, Lynyrd skynyrd, Mano Negra et autres U2…

14ème heure et 99,4km. En fait j’ai speedé au tour précédent parce que je me suis trompé dans mon décompte de tour et que j’avais compté un tour en trop (au 55ème). Du coup j’ai tiré pour passer en moins de 14h au 100, mais cela s'avérera n’être que le 99.

Du coup, je passe le vrai 100km en 14h18 (ben oui j’ai fait une pause de presque 8mn après le faux 100km…)

A la fin du 103ème tour, les personnes du pointage m’informe gentiment que je suis en train de boucler mon… 100ème tour. Je leur dit que non et qu’il doit y avoir un décalage dans leurs comptes, mais je ne m’arrête pas au pointage parce que je dois essayer de continuer à engranger des km, parce que on réglera ce point après la course et aussi parce que je ne suis pas super méga lucide et que ça ne me vient pas à l’esprit !

15ème heure 103,9km… C’est long et ça n’avance pas :-((

16ème heure 109km… c’est toujours aussi dur et lassant. En plus à chaque fois que j’essaie d’encourager koline quand elle me double, elle me montre son baladeur CD et criant " je t’entends pas "… Et ça m’énerve… J’aime bien discuter moi :-((

17ème heure 114,7km… J’ai de plus en plus mal au pied à cause de l’ampoule qui commençait à pointer il y a une vingtaine de km. J’ai eu beau protéger la zone, ce devait être trop tard et là ça me fait presque boiter. L’Hippocampe me conseille d’aller me faire soigner chez la podologue. Ca me tente pas car ça va faire un arrêt de plus non prévu !

Finalement, je termine mon tour et je décide d’aller me faire soigner. encore une fois c’est l’expérience de St Fons qui parle. Tant pis pour le temps perdu. Je file me faire soigner (merci à la charmante podologue) et une vingtaine de mn après me revoilà dans la course… J’ai juste un gros soucis. La salle des kinés était surchauffée, et après 20mn de soins, je caille Brrrrrrrrrr. Mais quand je dis ça, j’en tremblais et j’en claquais des dents. Il va me falloir tout un tour pour commencer à retrouver des sensations à peu près normales. Mais bon, je sens encore un peu l’ampoule, mais ce n’est plus qu’une gène et ça devrait tenir jusqu’à la fin maintenant

18ème heure 118,9 km

122ème kilomètre. J’ai de nouveau froid (probablement encore la fatigue). Cette fois j’enfile une micro polaire entre mon dry fit et mon maillot UFO. Il reste un peu plus de 5h de course à gérer.

18h57 – 123ème kilomètre. Je viens d’atteindre mon record sur 24h C’est toujours ça de pris

19ème heure 123,3 km

20ème heure 127,5 km

Les kilomètres 127 et 128 sont plus qu’étrange. Je découvre que la ville de St Doulchard a placé installations de téléportation sur le circuit. A plusieurs reprises je me retrouve à un point du circuit sans me souvenir de comment j’en suis arrivé là…

Bon en fait j’ai eu quelques absences sur ces deux derniers tours liées à la fatigue, et ce jusqu’à ce qu’un concurrent vienne me secouer alors que je zigzaguais…

MMI me passe un petit peu après et me conseille de faire un arrêt d’une vingtaine de minutes… C’est pas dans mes plans de m’arrêter… J’ai tenu bon jusqu’ici.

Finalement à la fin de mon tour je vais opter pour la sécurité. Ce n’est pas un arrêt de 20mn qui va remettre en cause ma volonté de faire le non stop, mais j’ai surtout peur de ne pas me réveiller…

Je demande à Djhora si je peux emprunter le lit de MMI 20mn, puis je vais m’allonger sans me déshabiller pour ne pas perdre de temps. Je règle le téléphone pour sonner au maximum à l’heur souhaitée et je me relâche…

Etrangement, et contrairement à ce que j’ai cru, je ne vais pas m’endormir… Je vais sommeiller, me détendre (même si les jambes continuent de me faire mal) et me refaire un semblant de santé.

Et là, je peux vous dire que 20mn ça passe vite… Dès que le téléphone sonne, je me lève sans attendre… Je suis raide comme un bout de bois (déjà qu’en temps normal c’est pas beau ! ;-) mais plus je vais traîner plus ce sera dur. Je prends un peu de ravito au passage et je pars faire un tour tout doucement en marchant pour relancer la machine.

J’ai perdu un peu de temps (mais pas plus que lors de l’intervention de la podologue) mais la sensation de sommeil a effectivement disparu. D’ailleurs elle ne réapparaîtra pas jusqu’à la fin de la course. Merci de ton conseil MMI sur ce coup là !

21ème heure - 130,6km… Le jour commence doucement à se lever, mais de gros nuages noirs s’affichent au dessus de nous…

Pendant un ou deux tours ils restent juste menaçant mais le silence est soudain troublé par un grondement de tonnerre… J’ai tout juste le temps de terminer mon tour et d’entrer dans le gymnase avant que l’orage se mette à tomber

Etrangement, à ce moment là je n’ai aucune hésitation. Je me rappelle un échange avec Fab (Fabien Hobléa) la semaine précédente suite à son 24h de Mulhouse et à quelques points commun que j’avais trouvé, principalement celui du mauvais temps (merci fab ! ). Je sors la Paclite, l’enfile, passe la capuche bien serrée et je ressors aussitôt pour un tour suivant.

Avec la Paclite, il peut pleuvoir, faire du vent ou tomber de la grêle, je m’en fiche je ne sens rien… je suis invincible… Ca pleut assez fort, un peu de vent mais je suis protégé et je continue d’avancer. Le petit hic, c’est que j’ai pas voulu enfiler de collant et je suis toujours en cuissard, mais bon, un peu d’eau froide sur les jambes n’a jamais fait de mal…

L’orage va durer juste deux tours (à mon allure soit environ 20-25mn) et aussitôt après, le ciel se dégageant aussi vite qu’il s’était obscurci je re-dépose la paclite (conservant le reste de ma tenue)

22ème heure 135,4km de fait. C’est atroce, depuis le 130ème, les kilomètres ne passent plus. c’est long, très long, trop long…

23ème heure 139,8 j’ai pratiquement atteint l’objectif… ce sera fait dès la fin de ce tour… Et avec une heure d’avance s’il vous plaît

23h04 – 140 km… Le premier objectif est atteint et autant dire que le second (la course non stop) l’est également. Difficile d’imaginer arrêter maintenant…

Là il se passe un phénomène de relâche soudain !… J’ai plus de jus, plus rien… j’ai pas envie d’arrêter mais c’est comme si j’avais fini… c’est fait.

Je fais une pose, je repars pour un tour que j’envisage être le dernier. Nouvelle pose et nouveau dernier tour supplémentaire. Il reste 25mn. Je peux encore faire un troisième dernier tour supplémentaire mais pas plus

Juste après le début de ce tour je rattrape MMI Je lui explique où j’en suis et il me dit " allez on fini celui là et on en fait un autre " . Je lui répond que j’ai pas le jus pour faire deux tours, mais le bougre ne va pas lâcher le morceau… on termine le 143ème tour (qu’on pensait à ce moment là être en fait le 144ème) et il me dit il reste 12mn pour en refaire un… il me pousse à repartir, récupérant au passage les barres qui serviront à marquer la fin de notre course sur le circuit. Ce tour va être le plus rapide puis un très long moment puisqu’il va être bouclé en moins de 10mn (9’39 exactement au lieu de 13mn au tour précédent !) du coup il nous restera même un peu de temps pour faire un peu plus de 300m supplémentaire… Un coup de pistolet, un second, ça y est c’est fini…

24ème heure 144,3 km

On se congratule les uns les autres et on retourne tranquillement en marchant (ben oui y’a pas le feu quand même) vers le gymnase

Pause au ravitaillement, puis je vais vers mes affaires pour me changer.

Là on a le droit pour nous requinquer à un verre de champagne à l’occasion de l’anniversaire de Chico. Malgré son arrêt prématuré dans la nuit, il est revenu avec sa femme pour assister à la fin de l’épreuve et pour nous encourager.. Merci

Je suis KO. J’ai beaucoup de mal à me changer mais j’y arrive quand même après un long moment.

Je fais un saut auprès des organisateurs pour l’histoir du calcul des tours. A un moment il y avait 4 tours d’écarts entre mon pointage manuel et le pointage de l’organisation.

En fait un des tours (le premier) n’avait pas été pris en compte par le système. Le point a été règle (le tour a été ajouté). Il reste 3 tours d’écart.

Et là je n’ai ni l’envie, ni le courage de leur demander de contrôler le pointage de tous les tours un par un… Ils ont eux aussi passé 24h ( et même plus) sur le terrain, et que ce soit 142 ou 145, est secondaire (mais quand même mais bon !!!). Je dis à Bruno de laisser tomber pour le moment et que je regarderai mes pointages détaillés dans les jours à venir.

Pour info, je m’étais également trompé dans un tour (le fameux 55ème tour qui a décalé toutes mes perfs !!!). Dans mon tableau il était noté avec un " ? " (les tours ou je n’avais pas eu le temps de noter manuellement le chrono et je ne voulais pas sortir le temps informatique pendant la course). Et bien ce 55ème tour était une erreur de ma part. Du coup on a plus que 2 tours d’écart.

Par contre pour les 144 autres tours j’ai tous les temps de passage détaillés. J’ai communiqué le fichier à Bruno. On va essayer de le croiser avec leurs infos, mais ça ne remettra pas en cause les résultats, c’est juste pour être sûr (et puis si jamais il y a une " faille " dans le système de pointage, c’est également important pour les organisateurs de le savoir !)

Je vais profiter de la remise des prix pour aller dormir une heure (je sais c’est pas bien, mais je devait reprendre le volant ensuite et cette heure de repos était plus que nécessaire) puis je vais rejoindre le groupe pour une collation fort bien venue avant de reprendre la route de Paname pour y déposer Koline puis de St Germain en Laye pour L’hippocampe !

Le Bilan

Alors quel bilan tirer de ce 24h

Normalement, je devrais être heureux et sauter de joie pour avoir atteint mes objectifs. Mais voilà, je ne sais pas si c’est la souffrance ou l’ennui qui m’ont marqué, mais ma réaction intérieure a plutôt été quelque chose qui ressemblait à :

" c’est bon j’ai atteint mes objectifs, maintenant je peux passer à autre chose et laisser le 24 là où il est ! "

Il y a des course où dès la fin on se dit " vivement l’an prochain ", ou " vivement la prochaine ".

Là j’étais plutôt dans l’esprit " plus jamais ça… Trop dur pour moi "

Alors je sais qu’il ne faut jamais dire ça à chaud, mais aujourd’hui encore cette sensation est assez présente.

En fait je ne dis pas que je n’en ferai pas d’autre, mais je pense que le contexte dans lequel cela se fera devra être très motivant, et ce n’est pas pour tout de suite

Si je synthétise, je peux dire que j’ai géré la course pendant 8heures, j’au souffert pendant quatre heures et que je me suis ennuyé pendant les 12 dernières heures.

Je n’avais jamais connu jusqu’ici un tel phénomène de lassitude (mais mon expérience des courses sur circuit est encore très limitée).



Sinon, côté gestion de la course, je suis parti sur une base trop rapide (erreur connue, reconnue mais renouvelée) et je pense qu’un prochain 24h se ferait sans plan de route. Là je m’en étais fait un pour rester le plus longtemps possible dans mon objectif, mais si il devait y en avoir un autre (j’ai bien dit " si ") ce serait probablement d’avantage aux sensations, avec une base incluant de la marche (type 9’-1’) dès le début.



Côté équipement, rien à dire. Tout a été adapté. Mon ampoule s’est déclarée sur une des seules zones non protégée de mon pied. Normal quoi !



Côté préparation. Bien sûr que ma préparation n’est pas " conforme " a ce que devrait être une vraie préparation pour un 24h. Mais j’ai quand même réussi à charger plus que d’habitude… Il faut aussi que je laisse le temps faire son œuvre et l’expérience s’accumuler



Côté ravito, si on excepte la déshydratation du début le reste à fonctionné convenablement, même si j’aurais apprécié d’avantage de salé au le stand. Je me suis effectivement contenté de ce qui était proposé par l’organisation et à part quelques points de détail (comme la fourniture de coca " light " !) dont j’ai fait part à l’équipe d’organisation, je pense qu’il y a quand même de quoi faire



Côté logistique. J’avais peur que le passage dans le gymnase soit perturbant et un peu " pousse au crime " dans les périodes difficiles, mais finalement ça n’a pas été le cas et de plus, avoir la logistique abritée de la sorte s’avère être d’un grand confort (les affaires pouvait rester hors du sac, sans risque de traîner dans la terre …). Le coin réservé à chaque coureur est aussi agréable, même si ceux qui sont en seconde ligne (voire en 3ème ligne si demain il y a encore plus de coureurs) peuvent sembler un peu lésés.

Je n’ai pas pu tester la salle de repos… Peut être une autre fois ;-)



Côté humain, là il n’y a pas de soucis… Ce 24heure reste pour moi un grand, un très grand moment. Que ce soit avec les proches, les autres coureurs déjà croisés sur quelque épreuve, avec les inconnus (qui ne le sont plus vraiment après la course), avec celles et ceux venu faire l’assistance de tel ou tel autre coureur ou bien sur avec l’équipe d’organisation et les bénévoles, les contacts de ce WE furent vraiment enrichissants…

Les tours réalisés ponctuellement avec l’hippocampe, les encouragements réguliers de Koline, du shadock (vous savez, mes soit-disant coach ;-)), le yoyo avec didierP qui court plus vite que moi mais qui marche moins vite, les petits bouts de chemins avec les uns et les autres ou juste les quelques mots ou regards échangés… les deux derniers tours avec mmi… Ah ! si tu avais été avec moi dès le début !!! La présence rassurante de et des autres accompagnateurs, tout cela fait partie de la magie de ces courses…


NB : L’Electron et la chasse aux démons

En fait les démons dont je parles furent au nombre de 5 et correspondent à 5 courses ou objectifs totalement ratés sur des épreuves importantes.

- Le premier démon est l’abandon lors du Raid 28 2002. Un abandon lié au fait d’avoir pris cette course à la légère et d’avoir pensé que le fait d’être finisher en 2001 suffirait à terminer l’édition 2002
- Le second démon est l’abandon après 7h de course au Mercantour 2003. Préparation bâclée, pas de jus, tout à côté de la plaque
- Le troisième démon est l’abandon à l’UTMB 2004. Même pas capable d’atteindre l’objectif minimum que je m’étais fixé d’aller à Courmayeur !
- Les quatrième et cinquième démons datent des 24h de St Fons, où pour une c*nn*r** je laisse filer mes deux objectifs (140km et le 24h non stop)

Aujourd’hui quatre d’entre eux ont été battus.

Le premier à été abattu deux fois en 2003 et 2005-10-19
Le second a été abattu en juin dernier alors que je franchissait la ligne d’arrivée en 29h30
Les quatrièmes et cinquièmes viennent juste d’être abattus à St Doulchard.

Seul celui de l’UTMB reste encore libre. Peut être pour un moment d’ailleurs !

Le plus difficile va être maintenant de ne pas en générer d’autres !

1 commentaire

Commentaire de mico34 posté le 23-03-2007 à 13:08:00

bravo - j'en étais sûr que t'étais largement capable de le faire. Le prochain coup tu dépasseras les 150km je n'en doute pas

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