Récit de la course : Marathon Transpyrénéen Catalan 2005, par pouic

L'auteur : pouic

La course : Marathon Transpyrénéen Catalan

Date : 23/10/2005

Lieu : Figueres-Espagne(103) (Pyrénées-Orientales)

Affichage : 1114 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Terminer

3 commentaires

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Belle première

Depuis le temps que je lis des comptes-rendus de course qui me donne la chair de poule, à mon tour d'essayer de vous faire partager mon premier marathon.

Pour ceux qui n'auraient pas suivi depuis le début, le marathon transpyrénéen catalan en est à sa première édition. Itinialement, il devait partir de Figueres (espagne), passer par le Pertus, et finir au Boulou (France). Hélas, des problèmes d'organisation ont contraint les organisateurs à modifier le parcours il y a déjà plusieurs mois. On doit donc partir du Boulou, puis direction le Pertus puis retour au Boulou. Le tout en emprutant des chemins de randonnées et sentiers forestiers. Au total, 900m de D+. Voici la topo exacte du parcours : (à voir sur mon blog)

Voilà le décor est planté.

Mais revenons un peu en arrière, samedi, retrait des dossards, on discute un peu entre coureur, et un gars du coin, affuté comme jamais, nous dit qu'il s'est entrainé sur la parcours et qu'il faudra arriver au 30ème vraiment frait, car là un mur de 3km nous attend. Ce gars court apparement le marathon en 2h20 (ca me parait vraiment peu, j'ai peu être mal compris) et table sur 2h55 environs. Je rencontre aussi Dominique, un coureur fort sympathique, avec qui je vais passer le Week-end, sauf la course ;).

Dimanche, jour de course, levé 5h30, douche, petit déjeuné (fromage, biscotte+confiture, demi-paplemousse, compote de fruit, thé) 8h40 arrivé sur le lieu du départ, je trotine un peu, prend mon premier gel, fait quelques petites accélérations. Curieusement, je ne suis pas stressé. Dominique se place devant, moi je préfère partir de derrière. Le coup de pistolet retenti, nous voilà partis.

Je dois d'abord me faire violence pour garder le rythme que je m'étais fixé, et oui, 6"/km me positione complètement en queue de peloton. Je connais bien le parcours jusqu'au 30ème et je sais ce qui m'attends après (enfin je pensais). A mon rythme, avec le relief qui change légèrement, je reprends quelques places, mais les ravitaillements arrivent, et suite aux conseils de tout le monde, je ne les saute pas. Je me fais donc repasser. Puis arrive la première grosse difficulté, une côte de 3km, finissant à 18% sur 300m. Je la passe sans aucun soucis particulier, mon cardio est bon est me voici au 10km dans les temps. A partir de là, nous quittons la route pour ne quasiement plus jamais la revoir.

Les 10 km suivants sont plutôt tranquille, sauf que la pluie va faire son apparition. Je reviens sur 2 coureurs (Alain et Monsieur X dont j'ai avalé le prénom), avec qui on va faire un bout de chemin ensemble, là haut sur la crête. On va d'ailleurs augmenter notre ryhtme, et la pluie va redoubler. Avant d'arriver au Pertus on doit monter un passage assez raide, mais pas trop long. Mon rythme en monté est supérieur à celui de mes 2 compagnons de route. Dans la descente suivante qui nous mène au Pertus, ils vont me rejoindre, car je préférais pas trop me lacher dans les descentes (je pense que celà a été une erreur avec le recul), et leur allure était bien supérieure à la mienne dans les descentes.

Viens ensuite le passage entre le Pertus (19ème km) et les cluses (29ème). On finit d'abord de descendre et je passe ainsi le 21ème km en 2:00:25. Nous sommes toujours à 3, mais plus pour très longtemps. En effet, on va commencer par remonter, et je vais encore passer devant mes 2 acolites, je redescends, puis remonte fortement, puis entamer la descente violente sur Les Cluses. Pendant cette descente, Alain me rejoindra, puis me passera et je ne le reverrais plus. Ce passage va m'user énormément. De plus, je commence à avoir mal au ventre. J'entends l'eau qui bouge dans mon ventre (je rigole pas). Y a un problème et c'est la première fois que celà m'arrive. Puis je comprends : j'utilise une ceinture pour porter un bidon de 0.5l dans le dos, qui me bloque le "transit". Je l'enlève et me la met en bandoulière, et là, au miracle, quelques km plus loin, ...., je vous passe les détails mais ces dégazages étaient dignes des plus gros pétroliers polueurs (mais moi je n'ai polué que l'air ). Ca me rassure et me redonne du poil de la bête. Arrivé au Cluses (29ème), mes cuisses commencent à crier douleurs. Je me remémore les paroles du gars de samedi, et me dis que ça sent pas bon. De plus, j'entre maintenant dans l'inconnu, car j'avais repéré jusqu'ici seulement.

Je reparts donc, ca commence en montant légèrement, puis la pente se durcit, je passe le panneau 30 km et me dit que c'est maintenant que commence ma course. La pente est terrible, en fait sur 3 km, la moyenne est apparement de 12%. Je m'y étais préparé mentalement, mais tout de même là c'est super impressinonant. Devant moi, 3 ou 4 coureurs montent en marchant. Que faire ? Un de mes objectifs étaient de ne pas marcher, alors je regarde si je reprends du temps à ces coureurs et malgrès ma faible allure (environs 7km/h) je les reprends 1 à 1. Mais mes jambes sont en feu, c'est terrible. Il y a une demi-heure, dans la descente vers Cluse, il me tardait de remonter, maitenant c'est l'inverse :).

Le panneau du 31ème arrive, encore 2, je me dis que cà ira mieux après, je pense à tout ce qui peut me motiver. Je pense à Schmoll, qui a dit qu'il en a chié pendant 20km, mais je me dis que ça pouvait pas être aussi douloureux que ça, où alors il a été surhumain pour tenir. Je pense aussi à fabcentkm et à sa Transe-gaule, et là je me dis que ce que j'endure c'est rien comparé à lui.

Voilà le panneau du 32ème km, la pente est toujours aussi forte, les douleurs aux cuissent sont encore plus grandes et je commence à avoir peur d'avoir des crampes aux molets qui se tendent de plus en plus. Je me dis que dès que j'ai finis cette côte je prends un gel "coup de fouet". Je souffre en silence, je suis seul, mais j'avance. Et là, au miracle, un peu plus haut, à un lacet de souffrance, j'aperçois un ravitaillement. J'en termine donc, avec un souvenir à longtemps gravé dans ma mémoire je pense.

A partir de là il reste environs 10 km, presque tout en descente. Et quelle descente, elle va me porter jusqu'à l'arrivée. Les gels qui me restent vont quant à eux faire le nécessaire pour que mes muscles me supportent pendant la descente. La douleur, sera géré par mon mental, que je savais robuste, mais pas forcément à ce point. Je vais aussi pas mal douter de ma stratégie, puisque au moins la moitié des coureurs que j'ai repris dans la montée vont me doubler dans la descente.

Mon metal sera torturé une dernière fois : en descendant je croise un gars de la sécurité qui me dit : "Allez courage, plus que 3 km". Je trouve ça bizarre, car le dernier ravitaillement devait être à 5 km de l'arrivée, et il me semblait l'avoir passé il n'y a pas si longtemps que ça. Cependant, je m'arrête et prends mon dernier gel (celui du 39ème) et repart en me motivant à bloc (genre allez JC plus que 3 petits km), quand le "drame" se produit : le paneau du 38ème km apparait !!!

Quel coup de massu, surtout que j'avais augmenté mon rythme, mais de colère je poursuis tant bien que mal sur le même rythme. Et ils ont été long ces derniers kilomètres. Le 38ème, puis le 39ème arrive, le 40ème coincide avec mon entrée au Boulou, mais une nouvelle épreuve m'attend : la descente se termine, quel coup d'arrêt. Ce kilomètre va être terrible car il y a quelques faux plats montant, qui accentueront mes douleurs aux cuisses, qui sont déjà au maximum.

Le dernier kilomètre, je suis dans la ville, entre douleur et applaudissement, je donne tout ce que j'ai, je refais la même route que la veille pour aller à la Pasta Party, et j'ai l'impression que c'est plus long en courant qu'en marchant. Un courreur me double, c'est le sympathique monsieur X. Il a l'air, frait tout sourire, je me dis qu'il a mieux géré.

J'arrive à l'entrée du stade, les coureurs déjà arrivés m'encouragent en voyant mon allure pas trop seraine. Plus que 300m autour du stade, je pense à mes fractionnés, plus que 100m, on annonce mon nom au micro, je passe la ligne :

4h 09min 55s voilà mon temps
Je finis 90/154
Le premier finit en 2h 56min
La première finit en 3h 38min
Dominique l'aura bouclé en 3h56, chapeau monsieur.
Le spécialiste de la veille aura eu une grosse défaillance au 30ème et aura mi 1h30 pour faire les 12 derniers Km.

Le graphe de ma course : (à voir sur mon blog)

Je m'appuie sur la barrière juste après la ligne, mes cuisses m'injurent de douleur, et elles vont crier comme celà 30' encore sans s'arréter. On me remet une médaille, une bise aussi, et je me dirige vers le ravitaillement. Le cauchemar, je ne sais pas dans quelle position me mettre, je m'étire du mieux que je peux, assis, debout ou couché, la douleur est à son max. Il faudra une trentaine de minutes, et une bonne douche bien chaude pour voir un signe de capitulation de la douleur. Je profite ensuite du repas d'après course, et je discute avec les autres coureurs de nos péripéties, puis applaudit avec beaucoup d'admiration tous les récompensés.

Le soir une bonne nuit de sommeil m'attend sans trop être géné par les douleurs.

Cette réussite de mon premier marathon, je la dois pour une bonne partie à toute l'équipe de Athlète Endurance, d'abord avec les plans, puis ensuite les conseils quand j'en ai eu besoin. Merci encore ...

Et pour finir, un merci particulier à Schmoll et Eric (je sais pas si ils fréquentent ce forum) car ils m'ont vraiment suivi au jour, le jour, et mon vraiment aidé dans les moments difficiles. Merci les gars

Ha oui bien sur, je n'oublis pas mes parents qui m'ont bien aidé, c'est super de ne pas avoir à gérer l'intendance dans des week end comme celà

JC

3 commentaires

Commentaire de Kiki14 posté le 22-11-2007 à 16:55:00

un grand Bravo pour ta perf monsieur le MARATHONIEN pour un premier et avec toutes ces cotes tu as assuré ...chapeau bas...et merci pour le récit ..on cours avec toi...et heureusement on a pas mal comme toi a la fin...encore un énorme BRAVO.

Commentaire de rené80amiens posté le 04-12-2007 à 22:33:00

Slt Pouic,
bravo pour ton marathon, cette année je m'y suis collé, je viens de revivre par ton RC les douleurs vécues! c'est vrai que du 30ème au 33, c'est quelque chose, c'est aussi là qu'on gamberge le + !!!
je pense aussi, comme toi, que tu aurais dû dans ta stratégie de course accélérer un peu dans les descentes, mais bon, on peut toujours redire après coups, faut pas regretter, c'est bien, tu as bien gérer, et surtout refuser de marcher, super!c'est ce qu'il fallait faire.Je suis content pour toi, c'est une belle aventure cette course, pour un 1er marathon, tu as fait fort!!
Une astuce: pour calmer les douleurs musculaires après course, fais toi violence une dernière fois avant le repos bien mérité, fini la douche à l'eau froide, ça anesthésie les douleurs!
merci pour ton récit, et oui, m^me 2ans après!
A+ Pouic

Commentaire de HUACATAY posté le 14-05-2015 à 10:48:46

Ouhhhhhhhhhh que de souvenirs.........j'ai fait également la première édition de ce marathon de semi montagne, nous étions partis à l'origine pour relier l'Espagne à la France mais suite à un problème d'autorisations, les organisateurs nous ont fait ce circuit et je ne regrette pas...il y avait des crevasses car il avait pas plu.....je me souviens il y avait Denis Riché qui a eu un problème dans la descente vers le 30 ème.....oui pleins de souvenirs mes parents, ma mère était venue me voir...elle était fier de voir son fils......purée pleins de souvenirs cette course....je me souviens je crois que j'ai terminé en 3 heures 35, un truc comme cela, j'ai pas trouvé les résultats...nous étions 150 au départ il me semble.....

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