Récit de la course : Trail de la Galinette - Brèche du Mont Julien 2012, par Bruno CATANIA

L'auteur : Bruno CATANIA

La course : Trail de la Galinette - Brèche du Mont Julien

Date : 5/2/2012

Lieu : Cadolive (Bouches-du-Rhône)

Affichage : 1690 vues

Distance : 18km

Objectif : Pas d'objectif

13 commentaires

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Récit d'un trail blanc provencal

Ou CE QUI DEVAIT ETRE UNE SORTIE LONGUE

 

Je suis persuadé que bon nombre d’entre nous se sont posés la question au petit matin d’une course « Mais je n’étais pas bien dans mon lit ce matin, pourquoi me suis-je levé ? ». Cette question se pose en ce Dimanche avec encore plus d’acuité.

Qu’on en juge -4°C en pleine agglomération marseillaise, la ville s’est parée d’un superbe mais néanmoins très inhabituel manteau blanc. En bon méditerranéen qui se respecte je HAIS le froid et encore plus le froid humide, j’ai donc prévu large en matière d’habillement, quadruple couche pour le haut du corps, et caleçon long en peau de mouton mort, gants, bonnet….

Bref, en arrivant à Cadolive lieu de départ du Trail de la Galinette, le questionnement du départ n’a toujours pas trouvé de réponse, le tableau de bord de mon carrosse m’affiche un royal -7°C. La route se devine à peine et au moindre virage, le train arrière a soudain envie d’aller voir de l’autre côté, si la route n’est pas plus jolie.

En pénétrant dans le gymnase centre névralgique de l’organisation, je me dis que finalement je ne dois pas être le seul givré dans la région, puisque environ 300/350 concurrents se pressent qui sur les bancs pour se changer, qui au retrait des dossards, qui devisant gaiement.

Les différents formalités expédiées (dossard, certificat médical, machin truc tout ça), je me dirige en trottinant vers le lieu de départ. Le froid est toujours vif, et les trottoirs du petit village provençal sont comme le reste de la campagne, blancs mais vaguement verglacés. Hum, hum malgré mes trabuccos (que je vais étrenner sur un trail), je risque fort de jouer les patineuses est allemandes.

Tout à mon échauffement, je croise Richard (Riri51), aisément reconnaissable à sa volubilité qui est bien d’accord avec moi quand à la qualité de notre terrain de jeu.

C’est sur la ligne de départ que je retrouve Chanthy (en traileur proté il devait s’engager sur le 37 km finalement annulé) cette fois ci c’est sur on n’est pas sur un route et je risque fort de jouer les lanternes rouges. Bon d’un autre côté, ce n’est pas non plus le but recherché, ma petite sortie  fait partie intégrale de mon plan de préparation Marseille Marathon sub 3h30.

Après tout, c’est tout-en-un :

-          Sortie longue

-          Travail de musculation montée/descente

-          Proprioception

Ceci dit il est grand de temps d’écouter l’habituel sermon (briefing) de l’organisateur

« Mes biens chers frères, mes biens chère sœurs, nous voilà réuni en ce quatrième dimanche après la Pentecôte… » euh je m’égare, je m’égare. En fait comme d’habitude j’ai rien entendu.

Les choses sérieuses commencent, le long serpent des concurrents s’étire. Je n’ai pas vraiment fait attention à ma position de départ dans le peloton, et évidemment je suis dans le ventre mou. Bon ne soyons pas trop ambitieux avec deux courses natures, un petit trail, je reste un grand débutant.

Ça monte sec (13% de moyenne), même si le chemin est enneigé. Rapidement le petit chemin fait place à un sentier de montagne, et il fallait s’en douter ça bouchonne sévère. Dammed la prochaine fois, je me mets devant. Même si je marche ça reste sympa.

La fin de la grande montée (200 m de D+ en 1,50 km quand même) s’achève sur un panorama fabuleux sur la ligne de crête, d’un côté vue sur la haute vallée de l’Huveaune, de l’autre côté, le regard porte jusqu’à la mer, le tout nimbé dans une lumière diffuse d’hiver et drapé d’un somptueux manteau blanc.

Mais trêve de rêverie poétique, on a une course à faire. Je plonge droit dans la pente, j’ai décidé de faire fi de mes appréhensions. Je plonge, droit dans le chemin, bon les premiers pas sont hésitants vu qu’il y a pas mal de verglas.

Et le pire c’est ça marche, ouaip un kilo à 13 km/h en pleine rocaille, ya bon…je bondis, je comprends l’ivresse de certains. Néanmoins je me fais doubler par quelques avions de chasses. Je cours, je vole et… l’inévitable se produit, superbe glissade sur une roche verglacée, triple salchow arrière et pan sur les fesses. Pour le coup je suis bien refroidi, c’est trop bête. Je reprends ma descente, mais l’appréhension est de retour, le cœur n’est y plus.

Je me force dans chaque montée à relancer. Je profite d’une deuxième descente pour relancer la machine, ça y est c’est reparti je profite d’un monotrace au fonds d’un vallon pour accélérer à fonds et hop re-belote triple boucle piquée, le cul par terre. Heureusement les airbags arrières fonctionnent parfaitement. Je soupçonne que quelques plaisantins se sont planqués derrière un buisson et filmer les plus belles buches.

Pour le coup l’enthousiasme est bien retombé, et puis après tout je n’avais pas envisagé ça comme une course à faire pour la performance, mais comme une super sortie longue. Du coup je calme les chevaux, je m’applique seulement à forcer dans les montées et à recupérer dans les descentes et profiter des parties plus vallonnées pour travailler le rythme.

Ceci dit le chrono s’en ressent à vue de pif je vais terminer en 2h45. Mais dernière mésaventure, je rate une bifurcation et me voila perdu dans la colline. Heureusement qu’un éclair de lucidité me fait remarquer que les traces au sol ont disparues et que je foule un tapis blanc vierge. Je me retourne une dizaine de personne m’ont suivies dans mon erreur. Eh oui le traileur moyen a des réflexes pavloviens à la limite « mouton de Panurge ».

Au gré des montées et des descentes, je double, je me fais doubler, je taille une bavette, inutile de se la jouer « moi je cours », un autre état d’esprit quoi, je m’applique à ne jamais marcher. Surtout qu’avec mon escapade jardinage j’ai perdu 6/7’.

Voilà c’est fini, les réjouissances sont terminées, heureusement  car mes quadriceps peu habitués à l’enchainement montée, descente (surtout en me ralentissant) commencent à crier miaou.

Un trail blanc en Provence dans les collines chères à Marcel Pagnol, même si on a flirté longtemps avec des températures sibériennes, une expérience à renouveler surtout avec plus d’expérience en descente.

Pour la petite histoire (si tant est que ce que je raconte fasse parti de la grande), les 36 heures suivantes m’ont values des courbatures que je n’avais jamais connu.

Prochaine course, retour sur la route, MARRRATTTHHHOOOONNNN

 

 

 

 

 

 

13 commentaires

Commentaire de Rudyan posté le 08-02-2012 à 21:33:38

Super récit Bruno!Tu ne vas bientôt plus pouvoir te passer du trail ;)

Commentaire de Marion_35 posté le 08-02-2012 à 21:38:37

Félicitations Bruno!!! Un pur marseillais comme toi qui a le courage de braver des températures négatives... rien que ça ça mérite un salut!! Mais sinon, bravo pour ce premier trail... et je suis sûre que d'ici peu tu ne pourras plus t'en passer, de courir sur ce genre de terrain... :-)

Commentaire de patmar13 posté le 08-02-2012 à 22:32:16

Bravo Bruno! Il fallait être des plus motivés pour s'aligner dimanche dernier au départ de ce Trail compte tenu des conditions MTO...Beau récit qui me confirme que je suis loin d'être paré pour ce type d'épreuve mais qui donne vraiment l'envie de tenter l'expérience. Le moteur semble fin prêt pour les 42.195 de Marseille ;-)

Commentaire de KikourOtreize posté le 08-02-2012 à 22:36:28

Une épreuve à la "JE CRAINS DEGUN!!!" Bravo Bruno

Commentaire de chanthy posté le 08-02-2012 à 22:53:34

merci bruno pour ce récit.
on s'en fout du temps,que du plaisir.
PS: change de peau le prochaine fois, mets la peau de chamois xD

Commentaire de kkris posté le 08-02-2012 à 23:03:15

Merci Bruno , et bravo pour ta course,il fallait du courage pour débuter en trail ce dimanche.
J'espère que tu y as pris goût, et que tu referas d'autres expériences,moins glissantes!

Commentaire de riri51 posté le 09-02-2012 à 10:04:16

Félicitations Bruno, car les conditions dimanche étaient vraiment pas évidentes tant au niveau de la météo que du parcours...bonne récup et bonne fin de prépa marathon!

Commentaire de chorizo13 posté le 09-02-2012 à 11:14:56

bravo bruno , bienvenu dans le pur plaisir du trail
savoir varier les plaisir, ça evite la routine

Commentaire de gotrunque posté le 09-02-2012 à 12:03:43

bravo, j'etais de la partis se jour là, c'est clair que l'on c'est tous demander se que l'ont faisait là mais a arrivée je pense que l'on était fier de avoir finis

Commentaire de Matchbox posté le 09-02-2012 à 15:53:38

Super récit qui m'a bien fait rire :)
Bienvenu dans le monde du trail !
Alors comme ça tu viens de connaitre les courbatures aux fessiers, aux jambiers et autres muscles improbables ? Ca fait ça à tout le monde les premières fois ;)

Bonne continuation et au plaisir de te croiser sur les prochains trails de Provence.

Commentaire de RogerRunner13 posté le 09-02-2012 à 17:26:16

Mais c'est qu'il va finir par aimer ça notre Bruno..... Bon! il en fallait du courage pour aller se geler dans les collines..... Et merci Bruno super récit.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 12-02-2012 à 18:30:52

De la neige chez Pagnol, peuchère, tu exagères !!!

Sympa et marrant ton CR, continue comme ça !

Bon marathon

Commentaire de CROCS-MAN posté le 13-02-2012 à 15:33:17

Bravo Bruno, bon ça c'est fait, reviens sur la terre ferme.
Elle sont où les photos?

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