Récit de la course : Marathon Seine-Eure 2012, par bubulle

L'auteur : bubulle

La course : Marathon Seine-Eure

Date : 21/10/2012

Lieu : Val De Reuil (Eure)

Affichage : 1858 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Battre un record

7 commentaires

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Boston or not Boston?

Mais je vous parle du marathon Seine-Eure. Pourquoi ce titre? Je vous laisse avancer jusqu'à la fin pour comprendre.

 Me voici donc de retour au marathon Seine-Eure après l'avoir couru avec bonheur en 2010 pour y établir mon record en un peu plus de 3h40.

 « Le marathon de votre record », c'est le slogan du Seine-Eure et il faut dire que tout est fait pour :

  •  un parcours extrêmement plat avec pour seules déclivités positives les deux ponts sur l'Eure et l'A154 à Louvier, et un faux plat très légèrement montant entre les km 18 et 20 environ. Ah, si, j'oubliais : un mètre pour remonter du passage sous la voie ferrée au km 39 et deux mètres de montée au niveau du barrage de Poses au km 34
  •  peu de virages imposant des relances et plutôt de longues lignes droites (ou presque droites)
  •  un nombre de participants raisonnable (600 environ) qui limite les bousculades au départ tout en donnant d'assez bonnes chances de ne pas courir totalement tout seul (là, il faut quand même viser un peu car on peut parfaitement se retrouver tout seul et si, par malheur, il y a du vent, ça devient plus dur)
  •  un plateau de participants sans "vedettes" de très haut niveau (le record du marathon est à 2h18 pour les hommes) mais d'une grande densité, qui en fait un des marathons les plus rapides de France pour le temps median (3h35 l'an dernier). Le fait qu'il serve de support au Championnat de Normandie y est pour beaucoup. Le ratio de participants licenciés est du coup assez élevé.


 Pour ne rien gâcher, l'organisation est extrêmement sympathique tout en restant suffisamment "pro" pour garantir une bonne qualité de course. Un très bon compromis qu'a trrouvé l'association AMSE qui organise ce marathon.

 J'étais en contact depuis un moment avec françois91410 : nos meilleurs temps respectifs sont dans les mêmes eaux et nous semblons avoir des objectifs très proches. L'objectif secret de chacun étant bien sûr de finir devant l'autre..:-). François avait fait un super marathon en mai au Mont Saint-Michel, en 3h40'33", quasiment mon record perso d'alors (réalisé justement au Seine-Eure en 2010). J'avais "répliqué" avec un 3h38'45" à Caen en juin et il fallait vraiment régler ce problème..:-)

 Donc, François et moi planifions de nous retrouver au départ et (surtout) de profiter de nos niveaux respectifs très proches pour essayer de taper dans les mêmes eaux. J'ai proposé 5'06 au kilomètre, soit en gros 3h35. Je ne me "sens" par pour viser la barre psychologique des 3h30, un gain de 9 minutes me semblant assez difficile à réaliser, surtout que je ne prévois pas de grosse préparation comme j'avais fait en mai/juin pour Caen. Pour ceux qui sont intéressés et pas lassés par mes bavardages, je décris plus précisément ma "préparation" en fin de ce CR.

 Nous voici donc, François et moi, dans la navette qui nous emmène de la riante cité contemporaine de Val de Rueil vers le charmant village d'Amfreville sur Iton. Heureusement que je connais bien le coin et que je sais que, non, c'est pas moche. Car, le temps de pot de chambre qu'il fait n'est guère enthousiasmant. Il a plu les trois jours précédents et il continue à pleuvoir par averses, parfois fortes. Berk. Je ne vais pas faire le pénible car je viens de suivre à distance le GRR où les conditions étaient juste d'un autre ordre de grandeur par rapport à ce que nous visons.

 Largement en avance, nous avons le temps de nous préparer et même de deviser tranquillement avec trois collègues de travail que je retrouve totalement par hasard. Le monde est bien petit, quand même. L'un deux, Vincent, est primo-marathonien et on discute largement de ce moment assez unique qu'est un premier marathon (vas-y que le bubulle te la joue vieux briscard, maintenant.....alors que ça fait juste 5 ans que je cours sérieusement).

 L'échauffement avec François est assez bref. Il est un peu inquiet pour ses articulations et en plus un peu patraque depuis quelques jours. Il m'annonce viser "seulement" 5'09" au kilomètre. Donc nous convenons que nous ne nous suivons pas forcément et qu'on verra bien.

 Départ dans une ambiance bon enfant et....30 secondes avant le "Pan"....la flotte commence à tomber dru! On échange quelques mots avec le meneur d'allure des 3h30 pour lui expliquer que le challenge pour nous est de le suivre sans le suivre, en essayant de perdre régulièrement du terrain mais pas trop.

 

(vous avez vu comme on voit bien les belles manchettes?)


 En fait, les deux premiers kilomètres vont se faire largement trop vite. Plutôt sur du 4'50". Grand classique, ça, je ne m'affole pas. La petite route qui part d'Amfreville descend en fait  très très légèrement et l'"effet troupeau" fait qu'on accélère inconsciemment. En plus, cette route est en travaux et il y a de nombreux trous et flaques, il faut être vigilant.

 Le meneur d'allure 3h30 part encore plus vite! Donc, même en laissant le drapeau bleu nous distancer, nous allons 10 secondes trop vite. Bizarre, quand même, ces meneurs d'allure qui partent au delà de l'allure. Je sais bien que c'est un peu habituel, voire normal, mais pas dans ces proportions. D'ailleurs, le meneur 3h45 est lui aussi trop vite et pas qu'un peu. Je vais en fait l'avoir à 100-200m derrière jusqu'au kilomètre 10!

 Après la vallée de l'Iton, sur la ligne droite de la D71 en direction d'Acquigny, je me retrouve assez rapidement au coude à coude avec un coureur en rouge, dont le rythme de foulée est exactement le mien. Il semble se caler sur moi. Il y a certaines personnes que ça gêne, parfois, moi j'ai plutôt tendance à aimer, ça me donne un rythme. Assez rapidement, on échange quelques mots. Jamaa (j'apprendrai son nom bien plus tard) vise en fait entre 3h35 et 3h40, donc comme moi. Quand je lui dis que je compte tourner à 5'06" il me demande si ça m'ennuie qu'il suive (j'apprécie qu'il ait demandé) et nous tombons d'accord sans problèmes. Donc, me voilà affublé d'un drapeau virtuel de meneur d'allure 3h37...:-)...je suis d'ailleurs aussi suivi par une demoiselle avec un beau t-shirt de l'Occitane 6666.

Ze bubulle et son mini peloton


 François est parti un peu devant, en fait je le vois pas très loin, environ 100m devant, il s'est joint à un petit groupe qui tourne un peu comme nous, avec une coureuse du CCR92.



 

Et on enchaîne les kilomètres, le long de l'Eure, au passage de Pinterville, puis sur la piste cyclable le long de l'A154. Rien de passionnant à raconter. Je guette juste les coureurs de l'Ekiden qui sont partis 15 minutes après nous et qui sont dans leur deuxième relais, sur 10km. On va avoir les premiers qui nous dépassent et le différentiel de vitesse entre les cadors du 10 bornes et des coureurs de marathon est notable...et la piste cyclable pas si large que ça. Ils commenceront à nous passer vers le kilomètre 9 en fait. En 2010, j'avais commencé à en voir vers le kilomètre 7...:-)

Vu comme ça, il a l'air un peu à la rue, Jamaa

 

 

François est devant, mais il a l'air d'être épaté par Céline...:-)


 km3 en 5'04, puis 5'08, 5'03, 5'11, 5'06, 5'08, 5'12. Au kilomètre 9, j'ai 20 secondes d'avance. Difficile de faire mieux, non?

 On entre dans Louviers. Il y a un peu d'ambiance mais il se remet à pleuvoir fort en mode "brumisateur". Nous sommes désormais bien trempés. Je ne regrette pas les manchettes "Kikourou" pour ne pas prendre froid aux bras.

 Petite micro-grimpette dans Louviers pour entamer ensuite l'immense ligne droite de la D71 dans Incarville au lieu dit....."La Fringale". Là, j'ai la surprise de voir revenir mon collègue Vincent, le primo-marathonien. Il a l'air tout bien, mais je ne peux m'empêcher de penser inconsciemment "pauvre fou" car partir à près de 12 à l'heure sans avoir aucun repère au delà du semi, ça me semble un peu inconscient. En fait, autour de moi se constitue un petit groupe avec Jamaa, Vincent et 2 ou 3 autres, et même François que nous avons très progressivement rattrapé. Et comme c'est bibi qui fait l'allure, j'ai vraiment l'impression d'avoir un drapeau virtuel 3h37. Mais ça donne le moral, ça veut dire qu'ils aiment l'allure métronomesque. Et je me sens super bien. Même la pluie que nous prenons copieusement dans Incarville ne me gêne pas du tout. Par contre, un petit vent de nord-Est se lève et, lui, je le crains comme la peste pour la base de loisirs. J'avertis les autres qu'on risque d'en baver là-bas.

 Un crochet dans Incarville et on revient dans l'autre sens vers le centre de Louviers. Ce crochet se fait en très légère descente et la rue qui suit est assez roulante, donc il faut se retenir pour ne pas accélérer surtout que deux casse-pattes arrivent ensuite.

 

On n'a pas l'air mouillé? On EST mouillés!


Et François, il n'est pas loin, mais il prend l'abri derrière les dames....


 

En fait, km 10 en 4'55, puis 5'06, 5'00, 5'05, 4'58, 4'57 (le crochet), 5'00, 5'06. 1 minute d'avance au km17. Pas mal, pas mal. Peut-être un poil vite, mais même pas peur..:-)

 Les km 18 à 20 sont assez difficiles sur ce parcours, je le sais. Après être revenus sur le centre de Louviers, on va avoir des ponts casse-patte (en fait, je me rappelais de un, mais il y en a deux, un sur l'Eure, l'autre sur l'autoroute). Ce n'est pas grand chose, mais une côte quand on n'a fait que du plat, ça paraît être une montagne.

 Vincent est parti devant, progressivement (je continue à penser "pauvre fou") et François se la joue warrior en rigolant sur le premier pont, en nous mettant une micro-mine de 20 mètres. En fait, on se retrouve assez vite pour aborder le très léger faux plat montant en direction de St-Etienne du Rouvray : ça monte en fait jusqu'au passage sous l'A13, en gros. Nous sommes donc à trois pour passer le long du relais de l'Ekiden, puis poursuivre cette longue ligne droite pas droite qui tourne en permanence légèrement à droite.

 Le semi est atteint en 1h47 exactement. Donc, à 30 secondes près ce que j'imaginais. Le métronome bubulle est toujours en action. km18 en 5'08 puis 5'03, 5'11, 5'05, 5'07.

 Le métronome se dérègle en fait à partir du km 22. Je ne m'en rends pas compte, mais je fais le 23ème kilomètre en 4'51..:-). Et je ne me rends pas compte que je largue Jamaa et François. François me dira à l'arrivée qu'il l'a passé et que Jamaa lui a dit en gros "il a accéléré, là, et je peux pas suivre". Vrai de vrai, promis, je l'ai pas fait exprès! Je devais continuer à être tellement bien que je n'ai pas remarqué qu'on entre alors sur du faux plat très légèrement descendant. Je suis en fait focalisé sur le vent que je pense qu'on va se prendre après St-Pierre. Du coup, je cherche à rattraper "Mme 6666" (en fait, elle s'appelle Céline) dont François, qui a papoté avec, le gredin, m'a dit que c'est une coureuse d'ultra qui se fait son premier marathon.

Jamaa décroche et le bubulle bombe le torse pour rattraper sa future lièvre. Noter le sachet vide de la Pom'Pote du 20ème kilomètre : je cherche une poubelle pour le jeter!

François fait le kéké mais est quand même 100m derrière..:-)

 Je me dis que c'est une bonne idée de ne pas être tout seul sur les lignes droites de St-Pierre, de la zone d'activités, puis de la base de loisirs. Donc, objectif atteint au km 25, je rattrape Céline sans forcer (5'05 au 24 et 5'03 au 25)

 Et je me recale à mon allure cible. D'abord en la suivant un peu puis en la relayant franchement avec un petit signe, histoire qu'elle comprenne que je ne veux pas l'ennuyer, mais juste coopérer. Ça marche sans problèmes : c'est l'avantage avec les coureurs qui ont un peu d'expérience, on n'a même pas besoin de se causer (la conversation de salon, au km 25 d'un marathon, ça devient moins simple).

 On va tenir comme ça jusqu'au 29ème environ. Ce sont les 4 bornes les plus démoralisantes de ce marathon. De la route ultra-plate, ultra-déserte, un abri minimal mais, heureusement, pas trop de vent (juste probablement 10km/h de face). Et ça continue : 5'07, 5'05, 5'03.

 Trente bornes de faites et c'est toujours aussi régulier. Pourtant je ne suis pas rivé à mon montre, je *sens* juste que c'est régulier. Oh, bien sûr, on est au 30ème d'un marathon, ce n'est plus une partie de plaisir et je vais commencer à compter les kilomètres à l'envers, faut pas exagérer non plus.

 Il faut aussi que je tire un peu plus sur les bras pour garder le rythme mais....depuis le 26, j'ai commencé la partie de pacman. Régulièrement, je reprends des coureurs avec ma compagne de route. Ça motive d'avoir des points de mire en permanence. Et, je vérifie, mais les seuls qui nous passent, ce sont des relayeurs Ekiden. Et encore, il y en a de moins en moins car on arrive dans les équipes dont les relayeurs 10km courent à notre vitesse de marathon..:)

 À un moment que je n'ai pas bien identifié (probablement vers le km30-31), ma compagne de route cesse de me relayer. Et, peu après avoir tourné à droite sur la route de Poses (et avoir aperçu la femme de François qui me lance un petit encouragement en passant car elle a du reconnaître la casquette Kikourou), je me retourne et la vois à quelques mètres derrière. Un petit coup d'oeil et un petit signe me confirment qu'elle lève le pied. Me voilà donc livré à moi-même car désormais je dépasse à peu près tout ce que re trouve..:-). Je retrouve les sensations de Caen, en fait où j'arrivais à maintenir une allure constante, voire accélérer, au delà du trentième, en attendant un vague signe de mur.

 En fait de signe, je sens bien sûr que ça devient dur et qu'il faut continuer à se motiver mais je me dis en gros que quand j'aurai atteint Poses et le bord de Seine, il restera juste 8 petits kilomètres et plus de risque de vent.

 Un petit coup d'alimantation : ma troisième Pom'Pote (la nouvelle arme secrète du bubulle : du sucré qui coule tout seul et qu'on avale rapidement sans forcer, contrairement aux gels). Je contrôle aussi que la gourde ira au bout car je sais que, sauf crampes inattendues, du 37ème à la fin, je boirai beaucoup moins.

 Et c'est finalement sans soucis que j'arrive à Poses pour le plus joli kilomètre de ce marathon, le long de la Seine dans un style "guinguette" que j'aime bien, face à la Côte des Deux Amants. C'est le 35ème kilomètre, tout le monde tire bien la langue, mais je me régale!

 Et sur le plan chronométrique, les km 29 à 34 donnent : 5'00, 5'03, 5'06, 5'03, 5'00, 5'00. Ce dernier "5 minutes" je le vois (vu la pluie, j'ai retiré les lunettes de vieillerie et j'ai du mal à lire la montre en courant) et là, je sais que c'est gagné. Un coucou au photographe posté au barrage de Poses dans la mini-côte :




Bon, ça commence à crisper un peu le sourire!


 Et maintenant, c'est tout bonus. Tout ce que je peux continuer à ce rythme, c'est du plus....et je peux me permettre de craquer un peu vers la fin s'il le faut! Le ravito du 35 est zappé, comme tous les autres, je passe le relais Ekiden au moment où deux relayeurs démarrent pour leur dernier 7,5km et.....je les dépose illico.  

 Il ne "reste plus qu'à" revenir en direction de la voie ferrée (deux bornes de route plus ou moins droite), passer un rond-point pour revenir vers Léry au km 37, avaler un dernier gel (un peu difficilement mais c'est attendu), enfiler encore une grande ligne droite le long de la voie ferrée...;et nous voilà au km 38. 5'00, 5'05, 5'04 et 5'06 pour les km 34 à 38. Je ne perds pas de temps et je me projette autour de 3h36 à 3h37.

 Hop, on passe sous la voie ferrée et c'est la piste cyclable de Léry. Elle doit être interminable pour ceux qui sont en galère....elle est juste très longue pour moi : logique, je suis quand même dans le dur et je m'emploie.

Quand je dis "je m'emploie", je m'emploie. Faut pas venir faire c..... le bubulle, là, non? Noter l'ouverture du haut du maillot


 Et hop, on pase Léry, et hop, c'est le km 40. Et hop.....voilà mon primo-marathonien Vincent que je ne dépasse que maintenant. Quel performance il nous fait! Je me demande d'ailleurs où est François, aussi. Comme il est parti un peu plus vite que son objectif annoncé, j'espère qu'il ne s'est pas cramé. Si vous lisez son compte-rendu, vous verrez que j'avais complètement tort et que le coquin me prenait comme lièvre à distance, en espérant secrètement me poutrer à la fin..:-)

Ne tords pas la bouche, François, je sais que c'est déprimant de voir la casquette rouge s'envoler là-bas, devant!

Céline aussi, elle rigole plus. Le coup de fouet a-t-il coudefouetté?


 Là, je tire sur tout ce que j'ai pour finir sur ce rythme, mais c'est facile de se motiver, j'ai l'impression (certes fausse) d'être le seul à courir autour de moi! Je suis quand même étonné du nombre de coureurs en perte de vitesse alors qu'ils étaient forcément tous partis sur des bases de 3h30 voire moins. Ce marathon aurait-il fait plus de dégâts que prévu?


 En tout cas, le km 39 et 40 sont faits en 5'00 et.....4'52"! Diable, normalement, ce sont en général les plus difficiles.  

 Un peu au delà de 40,5, on retourne à droite et là, je sais que ça y est, on revient vers le centre-ville...on va voir l'arche....qui est celle du km 41 et il restera un carré de 1km dans les rues de la ville pour terminer. hophophophop, on tire sur les bras, on cherche à gratter encore quelques places, vrouuuuuum. km41 en 4'55, km 42 en 4'52, dernier virage et gros sprint de malade à près de 15 à l'heure, je n'en reviens pas d'avoir tout ça encore en moi!

L'arche d'arrivée en vibre encore...


 Mais je n'avais en fait aucune idée de ma vitesse réelle, vu que je ne regardais pas la montre. C'est en l'arrêtant que je réalise : 3h33'35". J'ai mis 5 minutes à mon record! Je suis certes vanné, mais je ne suis pas en morceaux, pas de muscles tétanisés, pas de crampes explosives, juste une immense joie d'avoir fait ça.

 Le temps d'errer un peu à l'arrivée, je cherche rapidement à me placer pour voir arriver François, que je crois plusieurs minutes derrière moi et là, j'ai la grande surprise de l'entendre me faire signe depuis la ligne, lui aussi. Il est arrivé moins d'une minute après : nous avons fait chacun voler notre record en éclats. Et, comme il l'écrit dans sont compte-rendu, nous allons alors savourer un peu ébahis, notre résultat. Et on retrouve même mon jeune collègue Vincent qui finit, lui en 3h36 et quelques, ce qui est tout aussi énorme. Et j'aperçois rapidement ma compagne de route d'un moment, Céline, à qui je fais un grand signe et qui est rayonnante, aussi (3h38). Décidément, ça respire la joie et la bonne humeur, cette ligne d'arrivée...:-)



 Que dire de plus? Il y a des jours où "ça le fait", c'est tout. Ça l'avait fait à Caen, ça le fait ici à Val de Rueil. En fait, j'ai l'immense chance, en 8 marathons, que ça l'aie toujours fait. J'ai toujours eu des résultats sont j'ai été satisfait et j'ai la grande chance de ne jamais avoir connu de gros échecs, sur marathon ou ailleurs. C'est une de mes joies de la course à pied, probablement parce que je me fixe toujours des objectifs raisonnables (je n'ai jamais cherché à gagner plus de 5 minutes à la fois, sur marathon).

 Et ça marche, et je me fais plaisir. Que demander de mieux?

Et à bientôt, François pour la revanche. En plus, tu es parfaitement capable de me poutrer allègrement, je pense.
 

Et, vous vous demandez toujours pourquoi "Boston or not Boston"? Eh bien, c'est simple. Courir le marathon de Boston, c'est mon rêve à moi. Plus que New York. Le seul hic, c'est que Boston, il faut se qualifier. Et pour mon âge, la barre, qui était à 3h35 jusqu'à il y a peu, est passée à 3h30 maintenant. Donc, je voyais ce marathon comme un peu inaccessible et je me voyais attendre les 55 ans, quand la barre passerait à 3h40..:-). Mais maintenant, je me dis que.....eh si c'était pour 2014?

 Boston or not Boston?  


 La préparation.

 Intéressant d'expliquer comment je l'ai "préparé", ce marathon. En fait, aucun plan, en tout cas pas les plans qu'on trouve à droite et à gauche avec fractionnés et tout le toutim. Je sais que c'est efficace, mais c'est très contraignant et je ne peux pas caser de telles séances en semaine. Donc, le  plan est simple:

  • en semaine, je fais mes trajets aller-retour maison/boulot en courant sur une partie du trajet : 3km pour aller à la gare, 30 minutes de train et 4km de la gare à mon lieu de travail. Une organisation quasi militaire pour cela : le bubulle part bosser en bus le lundi matin avec un gros sac contenant du rechange "civil" pour 3 jours (mardi, mercredi, vendredi). Les lundis soirs, mardis matin et soir, mercredis matin et soir, vendredi matin, c'est trajet en courant, donc 7km les lundis et vendredis et 14km les mardis et mercredis. Le jeudi, c'est relâche et je vais bosser normalement sur un autre site de l'organisme de recherche où je travaille. Et le vendredi soir, je reviens à la maison avec plein de fringues sales et qui puent..:-). Notez que la clé de tout ça est que j'ai une douche sur mon lieu de travail!
  • sur cinq week-end de suite, en septembre, je me fais un semi-marathon (certains seuls, d'autres en source officielle). Un premier sert à me tester en vue d'une tentative de record sur semi, sur du 4'50"/km. Le deuxième est le semi de Bois d'Arcy que je fais à fond et où je bats mon record de semi en 1h37'28" et le troisième est celui d'Aubevoye où je fais 18 bornes à allure marathon et 3 en sprintant comme un malade...:-). Les deux derniers sont à allure marathon ("en mode cool", du coup...marrant d'être "cool" en courant à sa vitesse cible).
  • précédemment, en août, j'ai casé pas mal de volume avec de plus grosses sorties et surtout des trajets domicile travail où la combinaison 3km+4km est remplacée par 3km+10km. Cela m'a même amené, une semaine à me faire un enchaînement de 105km en 5 jours..:-)
  • et deux petites cerises sur le gateau : 3 jours après le semi d'Aubevoye, je me fais un "retour du boulot entièrement en courant", soit 42 kilomètres tout seul, à moitié de nuit, à moitié sous un déluge carabiné, et très largement en forêt. Bref, une distance de marathon après une journée de boulot, sur un parcours de trail et en cinq heures.. Deuxième cerise : deux semaines avant le marathon, je case un "3/4 demarathon à allure marathon",, soit 31,650km en 2h42'21".

 Donc, prépa très légère comme vous le voyez...:-). Cinq semis, dont un record, un 3/4 et une distance de marathon un mercredi, après avoir fait un semi le dimanche avant et en en refaisant un autre le dimanche après. N'importe quoi, vous diront les scientifiques.

 Sauf que ça a marché, na! :-)

7 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 25-10-2012 à 22:20:43

je ne vois pas bien pourquoi tu es content....
ratez d'aussi peu, c'est ballot.

c'est vrai, franchement, 3h33'33", ça, ça aurait eu de la gueule....

bon, allez, bravo quand même Christian !

Commentaire de la panthère posté le 25-10-2012 à 23:08:27

la suite des aventures des deux compères...... c'est déjà choisi le marathon?
chapeau pour la préparation, ça fait des sacrées journées tout ça, bonne récup!

Commentaire de francois 91410 posté le 26-10-2012 à 08:13:40

Oui, cette course restera un très bon souvenir, en particulier pour notre course en duo, parfois un peu trop à distance derrière toi à mon goût mais bon :-)
A refaire dans le même esprit qd on en aura l'opportunité !
Pour Boston, ça serait sympa d'attendre un peu, vu que pour la tranche d'âge dans laquelle j'entre, c'est 3h25 le minima. Glups ...

Commentaire de Loul posté le 26-10-2012 à 11:23:01

Hello Christian,

C'est toujours super top de lire tes CR...tu as moins suivi de fille cette fois on dirait ?! :-). Et j'adore tes plans d'entrainements. A bientôt Mister.

Commentaire de a_nne posté le 26-10-2012 à 13:45:36

Bien...à 5 au kilo, il manque 716m pour atteindre Boston !! Autant dire que tu es tout prêt :-)
Bravo pour ce beau compte-rendu et ce beau chrono, après 2jrs passés à scruter la diagonale des fous...
A bientôt !

Commentaire de sabzaina posté le 26-10-2012 à 20:37:28

Bravo pour cette course et pour le CR !

Commentaire de Japhy posté le 27-10-2012 à 08:07:56

Bravo Bubulle!
Elle est bien ta prépa je trouve! :)
Pour Boston je te comprends très bien, c'est un des seuls marathons lointains qui m'attirent, sans doute parce que j'y ai passé deux étés ados (ha les premières amooooourrrrs :)))). Je regarde les qualifs aussi comme ça pour rêver un peu, il me manque 4 min aussi!

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