Récit de la course : Trail des Baous - 32 km 2013, par Free Wheelin' Nat

L'auteur : Free Wheelin' Nat

La course : Trail des Baous - 32 km

Date : 3/11/2013

Lieu : St Jeannet (Alpes-Maritimes)

Affichage : 1654 vues

Distance : 32km

Objectif : Se défoncer

4 commentaires

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Les Baous 2013, on s'accroche...



...et pas qu'aux branches !

Plein de nouveautés pour moi sur ce parcours:
-Mon sac Lafuma Speedtrail testé en conditions réelles (et pas forcément apprécié lors des essais) ,
-Le circuit (jamais pu courir ce trail depuis 4 ans qu’il existe),
-L’utilisation de mes Inov en mode minimaliste : au moment de les enfiler, ah…oups… les semelles de propreté… Je les avais fait sauter lors de ma première sortie avec …
-Le fait de courir un trail en mode fatigue « ++ »(prépa de 3 semaines , ultra couru 2 mois avant, mais surtout , 2 mois de boulot dans des conditions assez pénibles).
-Pour finir une hygiène de vie ces dernier temps plutôt déplorable… vive le sauciflard et les chips en apéro au service du soir (bah oui, j'ai faim, moi à 19h... ), sans compter tout ce qui est « sucré kbeurk », genre bonbons et pâtisserie ...


Pour situer les Baous, c’est un peu la Lande Bretonne en altitude, à laquelle on rajoute le climat solaire du Sud-Est, , avec la plaine de Nice en contrebas.
Un grand soleil était de la partie sur ce coin parfois un peu lunaire coincé entre mer et montagnes.
Le Baou  de St Jeannet, c’est un gros rocher escarpé (800m quand même) qui surplombe le village et qui est accompagné du Noir et de celui de la Gaude un peu plus loin vers l’est si je ne trompe.

Et en plus, on verra peut-être Sébastien Chaigneau, parrain de l’épreuve, ouéééé !!
Déjà , vu le taf, je m’étais dit que j’allais me vivre ça  à donf histoire de me lâcher un bon coup mais ,surtout, je veux la bise à Sébastien sur le podium !!

Au retrait des dossards, cependant, la nouvelle tombe, ce ne sera pas pour cette année, y peut pas venir , beuhhhhh…
 Bon, bah, on la courra en mode kivaou « j’me défonce », mais pas pour la boîte, je m’en fous maintenant un peu, du coup...


Je regretterai mon échauffement spartiate durant les 5-10 premières bornes, (à moins que la fatigue ne se soit annoncée plutôt que je ne le pensais…) , je me sens lourde, avec très rapidement une chaîne postérieure douloureuse et raide comme la justice, des deux côtés.
J’essaie de suivre les nanas parties comme des balles, mais je suis essoufflée et je n’avance pas .  
Comme quoi, la motivation et le projet vaguement cogité avant la course vont appuyer, et plus que je ne croyais, le physique, sans forcément y avoir fait appel de toutes mes forces.
Ca faisait 15 jours que je me disais que j’allais me « lâcher grave » sur cette course…

Car  très vite, malgré le manque de patate manifeste de ce début d’épreuve, pour une fois, je suis prête à me « rentrer dedans ». Sortez le champagne !!!
Mais ça , c’est à postériori que je vais le réaliser.

Ca grimpe de suite, et j’ai un peu de mal, je vois ma concurrente de toujours, Joelle, me doubler, plus une autre, Sylvie, souvent dans la seconde partie du classement femme.
On s’est croisées juste avant le départ, et elle m’avait saluée , et en s’adressant à son voisin, « C’est Nat l’avion ! »
Ca m’avait fait plaisir sur le coup …

A peine quelques kilomètres après , je me suis clairement énoncé « ben aujourd’hui, ce sera plutôt en Transall ( gros transporteur militaire lourd et lent ) que je vais me la faire, cette course…

La grimpette amorcée dès le début nous fait passer dans le village et ses ruelles et nous amènera vers (« sous » en fait) le Mouton d’Anou, en empruntant une partie du GR51.

Mais je n’ai pas envie  de les laisser me distancer, et je m’accroche à Joelle que je garde en visu.
Au bout d’un moment, je décide que j’en ai marre de rester derrière, et je balance un gros coup de c… pour me doubler tout ça, on verra les conséquences après...
Je passe donc le groupe et, pendant quasiment tout le trail , mon seul objectif sera de garder de l’avance.
Pas de m’envoler, non, juste de maintenir l’avance car je rame, et je vais devoir  m’employer très sérieusement, vu les circonstances, à garder la chaudière sous pression.

Côté hydratation, j’ai du mal, non pas à boire , le début du trail est plutôt chaud,  mais à regarder ma montre….
J’ai en effet gardé  la tocante à aiguilles , mais , contrairement à l’UTV, le rythme est trop rapide pour que je puisse la consulter sans risquer une cheville en vrac, je n’y vois rien !
Je me rends rapidement compte que je confuse entre l’heure et les minutes , le fond est plus clair que les aiguilles , mais c’est dans le même ton, et, dans l’ombre, même si j’arrive à les voir , ben, les différencier m’est difficile si je n’y porte pas un regard attentif et prolongé.

En rentrant , au vu de ce qu’il me restait, en tenant compte des oublis très probables, j’ai estimé ma course vers  à peu près 4h, je compte donc sur les résultats du net pour confirmer ou pas.
Et , effectivement, j’aurais pu boire un peu plus, mais je suis restée dans les clous.

Depuis quelque temps dans le sous-bois, un son distant me fait penser au vent qui ferait chanter quelque chose.
Arrivée à l’air libre , ça redevient roulant, et je comprends assez vite l’origine de ce bruit qui effectivement provient du sifflement du vent dans la ligne à haute tension qui passe par le poste électrique du Broc que nous « survolerons »  un peu plus tard , quand nous ferons le tour de l’Adret  du Lausabéu.
Je m’amuse à chanter un peu avec, (juste une note qui dit « houuuuuuu ! ») comme en cuisine au taf où on a le même son, issu du mariage d’une gamelle (et d’une seule), avec un feu (et un seul) . On ne sait pas pourquoi, mais ça fait « houuuuuu » …
J’arrive à tenir la note quelques secondes sans être trop essoufflée, j’ai donc un régime correct malgré tout.
Je me surprends même  à me trouver quelques instants avec une foulée souple et facile à nouveau, sentant bien le travail des jambes et des obliques.
Juste quelques instants, c’est dommage, la douleur des ischios et fessiers revient vite. Pas hyper douloureuse, mais très présente  .

 En revenant vers St Jeannet, après le Lausabeu , on reste un bon moment a courir sur une piste qui court sur un espèce de plateau vallonné qui me fera penser à ces fameuses Landes Bretonnes, et le vent qui chantait dans la ligne EDF est d’une puissance !! 
Le bob est maintenu sur la tête grâce au buff dont le l’ai coiffé, et heureusement,  car envolé, c’eut été terminé pour lui, parti trop loin le temps de réagir.
Impressionnant… Des rafales me poussent régulièrement sur le côté, quelques kilos de moins et c’est Nat qui s’envole !
Curieusement , ce qui pourrait être gênant quand même ne l’est pas pour moi à cet instant. Le vent est violent, latéral, parfois un peu de face, mais je me sens bien dans cette tempête, je m’y sens vivante , comme jouant avec.
Etrange, car d’habitude le vent m’énerve et m’agace. Là, il me dynamiserait presque.
Je reviens sur une …V4 ???  Qui elle, a plus de mal avec tout ce courant d’air , mais qui a l’air d’aller .

On bascule ensuite vers St Jeannet en repassant à nouveau par le GR51 et ces espèces de marches rocheuses que je suis bien contente de quitter alors que se profile le-les derniers kilomètres qui nous ramènent au stade .
J’essaie d’accélérer, mais j’y vais mollo , le genou droit s’est à nouveau manifesté et côté  forme , j’ai un peu peur de ne pas tenir ce qu’il reste.
Mais comme dit plus tôt, je ne tiens pas  à me faire rejoindre, je maintiens donc comme je peux l’allure , cours quand même un  dernier petit raidillon  ,  500 mètres et passe l’arche .

Ce sera une des rares fois où je ne finis pas en accélérant, mais je suis ô combien satisfaite d’y être, et ce quelques secondes avant la suivante , une V1 quasi apoplexique qui râle qu’elle a perdu 10mn  à cause du balisage etc… (je me suis moi aussi faite avoir à deux reprises, sans trop de casse) .
Je saurai plus tard qu’elle jouait une première place au Challenge du 06 , elle a dû sprinter comme une dingue pour me passer (raté… mais elle l’aura quand même son dossard jaune, bravo  à elle  ;-) )

J’oublie complètement de regarder mon temps… j’entends vaguement être 5 ou 7ème, et je décide donc de rester un peu pour la remise des récompenses et la tombola.
 Pas envie de rejoindre la voiture un peu trop loin, je mange quelques pâtes en mode lézard en profitant du soleil .

La remise des récompenses ne concernera que le scratch et les premiers de chaque catégorie.
Chouette,  je vais m’éviter cette fois-ci le moment vaguement désagréable qu’est pour moi la montée sur le podium si jamais je m’en suis bien sortie .
Bah oui…j’aime bien être classée , mais pas monter sur la boîte, c’est comme ça.
 
Raté, je dois y aller , je suis 1ère … je devais être 5ème alors. (Et même pas , en plus … En regardant les résultats avant-hier soir, je me suis trouvée 4ème !! lol)
En plus je suis toute seule, les autres ont zappé la cérémonie . Arg.
 Et l’autre speaker à la noix (qui s’est foutu de mon bidon en disant que j’avais peur de manquer d’eau,  j’étais en autonomie complète ,  spice d’abruti…) appelle presque de suite les hommes …. Nooonnnn, je veux desceeeendre !!!!

Voilà…

Bon ! Ben ça… c’est fait !!! lol

J’ai pris du plaisir malgré une fatigue bien présente , je me suis bien lâchée comme prévu , les objectifs ont donc été atteints, avec en plus une chouette sous couche Craft à manche longues hyper sympa !
 Modèle homme donc un chouille grande mais elle me conviendra très bien sur un prochain ultra glacial et humide, ou une sortie bien fraîche à la maison avec le petit coupe vent qui va bien.

A part donc l’épisode de la remise des récompenses, des bénévoles super sympas et une orga nickel (ils pourraient faire mieux quand même côté repas, mais comme c'est pour lune asso, on passera là dessus )...

Effectivement il y a eu plusieurs égarements sur le parcours (une fois j’étais en queue et l’autre fois en tête, mais pour une fois j’ai vite réagi , j’ai braillé un bon coup «  Stooop ! Youston on a un problème » !!
Cela dit, avec le vent qui régnait en certains endroits du parcours, et les balises dans les tons orange et vert délavé qui s’enroulaient dans les branches, ma foi, l’orga n’a rien à se reprocher, c’était à nous d’être plus vigilants.
Je me suis tue lors de la première plantade mais lorsqu’un gars a dit un peu agressif « mais on perd du temps, c’est pas possible » j’ai failli lui balancer qu’au niveau classement où on devait se trouver , on s’en foutait ???
Je suis arrivée du genre 104 sur 170 alors, hein, il ne perdait pas grand-chose le monsieur…

Ah !J’ai oublié le Speedtrail…
Extra… A part au début où les deux bouteilles pleines m’ont un peu gênée par leur poids (lors des premières descentes un peu brutales) je l’ai à peine senti même chargé par la poche à d’eau d’1,5l  pleine que j’ai attaquée au bout d’environ 1h30.

Autonomie avec les deux bouteilles genre  Cristalline et la poche en question : 5 heures.
Au poil pour ce format, mais pas plus. 
Mais côté utilisation, sur du rapide, concernant ces bouteilles, faudra quand même trouver autre chose, à moins de trouver le coup pour se pas  se débarbouiller avec… lol !

PS: et dire qu'en rentrant, je me disais que je n'aurais rien à dire cette fois-ci...

4 commentaires

Commentaire de brague spirit posté le 08-11-2013 à 08:18:32

Pour quelqu'un de fatigué,c'est pas mal comme résultat.Pour le podium,il n'y avait que le premier de chaque catégorie.Ce que je trouve dommage.
Pour la plaine,c'est le Var,la baie de Nice,et plus loin,grace à ce fort vent,on pouvait voir le cap d'antibes,les iles de lérins,l'esterel et meme st raphael.
J'ai eu le temps,d'admirer,tout en enlevant la rubalise.Je me demande,comment nombres de participants ont fait pour s'égarer.
Pour ne pas faire de jaloux,il existe aussi le baou des blancs.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 09-11-2013 à 13:47:38

104 sur 170, t'avais le temps de faire des photos, non ?

T'as fait le Transall mais y'a pas de honte. Je connais pour l'avoir fréquenté à l'armée : on est bien à l'intérieur car il est spacieux même s'il est un peu bruyant ...

Commentaire de philtraverses posté le 10-11-2013 à 09:11:42

récit sympa et spontané. Tu es plutôt un transall supersonique vu ton classement féminin

Commentaire de gdraid posté le 02-01-2014 à 09:22:36

Pour ma première lecture de récit de l'année, le tien me plait beaucoup Nat.
Nul besoin de photos comme le suggère Thierry d'Ecouves.
Tes douleurs au mollet en janvier 2014, réclament sans doute plutôt quelques semaines de repos, que des soins médicaux.
Bisous de loup du nouvel an, au joli petit chaperon rouge, qui symbolise trop bien ton personnage Kikou !

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