Récit de la course : Triathlon de Brasschaat 2006, par CREFCOEUR

L'auteur : CREFCOEUR

La course : Triathlon de Brasschaat

Date : 18/6/2006

Lieu : Brasschaat (Belgique)

Affichage : 1107 vues

Distance : 103km

Objectif : Terminer

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Pas d'autre récit pour cette course.

Une première expérience en triathlon


2005, l’idée est lancée

Lors d’un de nos entraînements de jogging durant l’été 2005, Jacques W., notre vétéran III spécialiste du triathlon, nous conte son Ironman et nous donne envie de nous lancer dans l’aventure. Terminer un Ironman à plus de 60 ans, chapeau Jacques, et pourquoi ne pas essayer d’en faire autant. Si tôt dit, si tôt fait. Christian I., Marc E., Françoise R. et moi-même nous inscrivont au promo d’Eupen. Notre dernier compère, Philippe T. est paraît-il allergique à l’eau, il viendra donc nous supporter. 600 m de natation, 21 km de vélo et 7 à pied, l’expérience est positive, mais il y a des progrès à faire : en brasse et sans combi, on avance pas vite et l’eau à 17° est froide. De plus le VTT, ce n’est pas très rapide sur la route.


La préparation hivernale

Il me faut d’abord apprendre le crawl. Les débuts sont laborieux malgré les trois séances hebdomadaires. Au début, je m’arrête après chaque longueur et le bassin ne fait que 25 m. Bénéficiant des leçons d’Etienne VG, il y a progrès et au mois de mars, le déclic se fait. Je nage 1.000, puis 1.500 m en crawl sans difficulté. Pas très vite, il est vrai, mais sans trop d’effort.
Le VTT a fait place à un vrai vélo de route, un Cannondale (merci Papa), que j’étrenne lors de quelques randos organisées ou entraînements.


Le choix de l’épreuve

Les discussions vont bon train au sein du groupe, quelles épreuves allons-nous faire cet été. Comme Marc nous a dit, « s'il n'y en avait qu'un à faire, c’est Embrun » et de nous transmettre le récit de Christian Scifo (http://www.kikourou.net/recits/recit-139-embrunman-2003-par-christian_scifo.html) sur Embrun. Ton récit est émouvant, Christian, il m’a donné envie. Le défi est lancé, mais ce sera pour 2007. Première sortie en mai 2006 pour Christian I. et moi-même, avec un petit promo pour se tester (500 m de natation en piscine, 18km de vélo et 5,5 km à pied). Résultats très satisfaisants, on se lance sur plus long : le championnat de Belgique Longue Distance à Brasschaat soit 3 km de natation, 80 km de vélo et 20 km à pied. Les responsables du club de triathlon m’ont bien conseillé de choisir une distance intermédiaire comme un quart avant de me lancer sur du long, mais comme il n’y a que deux triathlons longue distance organisés en Belgique, ce serait bête de rater la première occasion.


Les derniers jours avant l’épreuve

Après quelques difficultés, je m’achète une combinaison via Internet, une Aquaman modèle 2005. C’est de la bonne qualité, mais c’est pas donné. Après coup je ne le regrette pas. Seul ennui, je l’essayerai pour la première fois, le jour de l’épreuve. La dernière semaine est calme. Il faut faire du jus comme dit Marc. Le vendredi avant l’épreuve, Bob T., ancien triathlète, me prodigue ses derniers conseils. Bien s’alimenter et boire lorsque tu seras sur le vélo, car il fera chaud.


La natation

Et me voilà, dimanche 18 juin à 11h55 dans ma combinaison flamblant neuve au bord du lac. J’ai décidé d’être prudent et de me mettre à l’arrière du groupe pour cette première expérience. Je rentre dans l’eau un des derniers et je suis la masse qui se dirige vers la ligne de départ. Sans mes lunettes, je n’ai pas vu les bouées qui matérialisent le départ, mais peu importe je n’ai qu’à suivre. Ce n’est que lorsque j’arrive à quelques mètres de ces fameuses bouées de départ que je réalise qu’il faut se retourner. Etant arrivé un des derniers, je suis en fait un des tous premiers sur la ligne de départ. Je n’ai pas le temps de réagir que j’entends retentir le coup de feu du départ et la masse des nageurs s’élance vers moi. Struggle for life généralisé. On me nage dessus, je me fais aggriper de toutes parts et cela a toujours pour conséquence la même direction : le fond du lac. Durant ces quelques minutes, j’ai vraiment apprécié la qualité de ma combinaison. Je flotte, je reviens toujours à la surface peu importe l’énergie avec laquelle on me pousse. Je ne regrette vraiment pas mon investissement.
La masse passée, je prends un rythme de croisière que je sais pouvoir tenir longtemps. Bob m’avait rappelé qu’il était très difficile de nager droit en lac. Combien il avait raison, je dois fréquemment me recaler soit sur la berge, soit sur les bouées. A la fin du premier tour, tous les autres concurrents sauf un que je viens de dépasser sont loin devant, c’est à peine si je vois les derniers. Cela fait maintenant 33 minutes que je nage. Je ne dois pas oublier que la barrière horaire à la sortie de l’eau est fixée à 1h20. Je ne dois pas l’oublier si je veux continuer. J’essaye de maintenir le rythme, mais je ne me sens pas bien. J’ai des nausées. Je n’ai peut-être pas assez mangé ce matin. J’ai l’impression que les bouées ont été reculées. Mais qu’est-ce que je fais ici ? Enfin j’entame le retour, cela fait 53 minutes que je nage. Je serai dans les temps, mais je ne peux pas faiblir. Cela me semble interminable. Mes nausées s’accentuent. Heureusement que le kayak-balai me guide et que je ne dois pas rechercher les bouées. Enfin je vois la sortie. Je traverse un champ d’algues et je suis hors de l’eau. 1h11, c’est bon je suis en deça de la limite.


La transition natation-vélo

J’ai laissé beaucoup d’énergie dans l’eau. Je ne parviens pas à courir vers mon vélo. Au moins, je n’ai pas de difficulté à le trouver. C’est le seul que je vois. Le parc à vélo est vide ! J’ai toujours mes nausées et j’ai des problèmes d’équilibre. Je m’assieds et me change avec difficulté. Il faut s’alimenter avait dit Bob. Je bois de l’Oasis, c’est sucré cela me fait du bien. Maintenant manger avant de partir. Lors du Raid des Cols Certs cet hiver durant lequel on avait couru presque 8 heures, j’avais manger des Mars. Le chocolat et le sucre m’avaient permis de tenir. Malheureusement il gelait en décembre et aujourd’hui on avoisine les 30 degrés. Tout me semble liquide dans les emballages. Ils reteront donc dans ma poche.


Le vélo

Ces quelques minutes de repos et la boisson sucrée me font du bien et je pars après 1h15. La prochaine barrière horaire au bout des 40 premiers km de vélo est à 2h45. C’est faisable, mais il ne faudra pas traîner. Je pars pas trop vite pour habituer mes muscles à ce nouvel effort. 26, 28, 30, 32 km/h, cela va les jambes sont parties. Je passe le premier carrefour gardé par la police et puis M…e Je viens de crever et en plus c’est la roue arrière. Je sors le matériel. Je n’arrive pas à sortir la chambre à air. Je m’énerve. Je perds du temps. La pipette de la nouvelle chambre à air est défectueuse. Un cyclo s’arrête et m’aide. Je le remercie chaleureusement et je repars, mais je viens de perdre près de 10 minutes. Seul point positif, je suis maintenant bien reposé. Il y a des signaleurs à tous les croisements. La route est totalement interdite à la circulation. Belle organisation. On a même pas atteint le kilomètre 10 que j’entends une voiture derrière moi. Je me retourne et je vois que c’est la Croix Rouge, suivie par une camionette. Je me mets sur le côté de la route pour les laisser passer, mais ils restent derrière moi. Curieux… Et tout à coup, mon franc tombe, c’est la voiture balais.
Je dois aller vite si je veux être dans les délais. J’ai une moyenne à 32 km/h avec des pointes entre 35 et 38 km/h. Je reprends confiance. J’arrive au ravitaillement du km 20, je prends une banane qui me fait le plus grand bien. Vers le km 30, un motard de la police se porte à ma hauteur et me fait signe de serrer à droite. Le véhicule de la Croix Rouge me dépasse. Peut-être un autre concurrent a-t-il été blessé ? Pourvu que cela ne soit pas grave. Puis tout d’un coup, un cycliste me dépasse suivi quelques instants plus tard par un deuxième et puis par toute une meute. Je viens de me faire prendre 40 km ! Je profite de ces petits points qui disparaissent vite à l’horizon pour maintenir le rythme. Les jambes sont toujours bonnes. Je rentre en 2h40 et j’entamne la deuxième boucle suivi par la voiture balais. J’entends mon nom dans les hauts-parleurs, mais je n’ai pas compris ce qu’ils ont dit. C’est probablement mieux ainsi.
La prochaine barrière horaire est fixée à 16h30, j’ai donc 1h50 pour faire les 40 km du second tour. Je commence à être rassuré. Je serai dans les temps. J’ai rapidement commencé à sentir les efforts que j’ai consentis dans le premier tour et la vitesse s’est mise à chuter, lentement mais inexorablement : 30, 28, 26 et même 24 sur les tronçons avec le vent de face. Les derniers sont probablement après les premiers les athlètes les plus applaudis. Ces encouragements font du bien. J’ai en tout cas eu l’audace de penser qu’ils étaient destinés à moi et pas à la voiture-balais qui anonçait aux signaleurs qu’ils avaient terminés leur travail et qu’ils pouvaient s’en aller.
Il est 16h, Bob et son épouse Ria m’attendent à l’arrivée du vélo. Bob a des doutes. Philippe n’aurait-il pas pris le départ, aurait-il abandonné ? 16h05, toujours rien. 16h10, cela devient inquiétant. 16h11, je vois Bob qui m’attend près de la zone de transition.


La transition vélo-course

Je rentre dans le parc à vélo tandis qu’un concurrent est en train de le quitter. Un organisateur ferme l’accès vélo du parc derrière moi tout en disant : « Vous êtes le dernier ! » Boire un coup, changer de chaussures, un petit tour aux toilettes, les trois litres que j’ai bu durant ces trois dernières heures ont un effet non-souhaité sur mon système digestif. Surtout pas de précipitation.


La course à pied

J’entame les 5 tours de 4 km. Il est 16h14 et le chrono s’arrête à 18h30. Je sais que je terminerai dans les temps. Je passe devant le podium, c’est la remise des prix. Bob m’attend un peu plus loin et me crie : « Ne va pas trop vite, laisse tes jambes s’habituer et surtout bois beaucoup ! ». C’est vrai qu’il faut chaud, très chaud. Heureusement le parcours est ombragé. Il y a un ravitaillement tous les 2 km avec de l’eau, des éponges, de l’isostar et des quartiers d’orange. Fantastique les quartiers d’orange. Je suis les conseils de Bob T. et je bois à tous les ravitaillements. Je m’arrête aussi à chaque tuyau d’arrosage où des spectateurs sympas nous rafraichissent.
Les tours se succèdent, le rythme faiblit mais pas trop. Je cours les premiers km à 5’10" et les derniers vers 5’25". A chaque tour, le nombre de coureurs diminuent au fur et à mesure que les autes concurrents terminent leur course. A chaque tour, Bob est là et m’encourage. Juste quelques mots. J’attends ce moment où je vais le voir. Merci Bob. A l’entame du dernier, il me crie qu’il y a quelqu’un à 300 m devant. C’est beaucoup 300 m et c’est peu, car cette concurrente alterne la course et la marche. Je rattraperai finalement une demi-douzaine de personnes dans ce dernier tour. Temps final 6h00’47". La place importe peu puisque j’ai terminé et quitté la lanterne rouge.


Vers de nouvelles aventures

Fort de cette première expérience dans la cour des grands, je vais maintenant peaufiner mon entraînement pour le prochain demi-triathlon au début août, car il ne me reste plus que 14 mois avant Embrun 2007.

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