Récit de la course : Trail du Ventoux - 48 km 2014, par Siberian wolf 10

L'auteur : Siberian wolf 10

La course : Trail du Ventoux - 48 km

Date : 16/3/2014

Lieu : Bedoin (Vaucluse)

Affichage : 1927 vues

Distance : 48km

Objectif : Se dépenser

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Le Ventoux mérite bien son nom

Dimanche  16 mars 2014. J’ai participé au trail du Ventoux Ergysport au départ de Bédoin (84), sur le grand parcours soit une distance de 48 km pour 2750m de dénivelée. Le parcours a été modifié légèrement car normalement il fait 46,6 km. Nous sommes 1347 inscrits mais 65 sont absents au départ donc il y a 1282 partants.

Le départ est donné à 8h au domaine des Florans. Je suis bien placé au départ, ce qui me permet d’éviter les bouchons après. Le parcours est le même que l’an dernier sur les quinze premiers kilomètres ( sentier d’ocre, passage non loin du petit col de la Madeleine, sentier longeant la D974 …) mais sans la boue. Le rythme dès le départ est élevé mais pour moi cela va, je ne suis pas trop dans le rouge. Je double peu de monde à part dans une partie rocheuse mais je perds également très peu de places.

C’est donc sans trop d’encombres que j’atteins le premier ravitaillement au km 13, non loin du virage de la citerne (D974) où cette fois-ci les tentes n’ont pas été dressées vu le beau temps. Je l’atteins après environ 1h35 de course, bien mieux que l’année dernière où j’avais mis 2h10 pour arriver jusque-là. Le ravitaillement comprend des tucs, des quartiers d’oranges, des rondelles de bananes, du chocolat, des pâtes de fruit, de la charcuterie, de l’eau, de la boisson énergétique et du coca-cola. J’y passe cinq minutes.

Je repars du ravito et entame la difficile côte qui nous emmène à la bifurcation au km 14 environ entre le petit (25 km) et le grand parcours (48 km). Cette bifurcation, je l’atteins après 1h54 de course avec encore une belle avance par rapport à l’an passé où j’avais atteint ce point après près de 2h30 de course. Tout va bien !

La traversée de grandes clairières vers 1400m d’altitude voit le début de la neige sur les sentiers. Là encore, je trottine bien. Plus loin, nous atteignons la barrière de la D974 qui ferme la route l’hiver, à 1526m d’altitude. C’est que nous allons suivre la route D974 soit encore 5 km jusqu’au sommet, en raison des conditions d’enneigement. Pas un problème pour moi qui la grimpait parfois à vélo. Nous croisons au passage des skieurs qui dévalent les pistes ou prennent le tire-fesses. Je prends quelques photos et vidéos. A 1,5 km du sommet, je profite du vent dans le dos pour courir sur la route bien enneigée. Les poteaux jaunes et noirs qui bordent la route sont à moitié ensevelis par la neige. Dans le dernier km, le vent n’est plus à notre avantage et souffle très fort. Là je me laisse doubler par quelques gars pour essayer de prendre une photo de la route plus bas. Aussi, je mets ma main sur la poitrine pour éviter que le dossard ne s’arrache sous ce vent fort. Après 3h13 de course, j’arrive à la table d’orientation nord du mont Ventoux, vers 1890m d’altitude, vers le km 22. En effet, nous ne passons pas tout à fait sur la plate-forme sommitale contrairement à ce qui était prévu au départ (à cause du verglas peut-être) et redescendons directement par le GR9 bordé par les poteaux rouges et bleus.

 

 

Et c’est là que le Ventoux est fidèle à sa réputation : le vent souffle très fort sur cette partie ! Les rafales nous poussent vers la droite si bien que mon sac à dos part sur le côté et je suis obligé d’attacher la deuxième ceinture au niveau de ma poitrine ! C’est du délire pour beaucoup de concurrents. Selon les dires, le vent soufflait avec des rafales à 130 km/h lors de notre passage ! C’est quelque chose de semblable à ce que j’avais connu au puy de Sancy sur le mini-trail du Mont-Dore en septembre 2009 mais sans le brouillard car là le temps est clair et on aperçoit très clairement les Alpes enneigées. Après m’être arrêté quelques instants pour remettre mon appareil photo sur le côté de mon sac (bien évidemment j’ai immortalisé le moment !) et attaché la bretelle du bas, je réalise une très bonne descente dans la neige. Arrivé sur la piste entre la fontaine de la grave et le chalet Reynard, je double même plusieurs concurrents en galopant sur la neige ! Seul problème : j’ai une douleur sur mon genou gauche depuis le sommet, douleur qui me reprendra sur d’autres trails.. Cela tombe bien : juste plus bas se situe le ravitaillement en eau au km 26 et j’avale donc un cachet anti-inflammatoire, du kétoprofène.

 

Quelques minutes après, j’aborde la descente de la combe de la Grave. Il reste 1 km de neige environ et ensuite la neige s’efface. La neige était bien tombée mais la fonte a été rapide suite au temps ensoleillé de ces deux dernières semaines. La douleur de mon genou gauche s’estompe peu à peu et je continue de doubler des concurrents dans la descente. Superbe ! Après être remonté et redescendu en empruntant une belle partie rocailleuse du GR91B, nous arrivons au km 32 au ravitaillement du Jas de la Couanche vers 1130m d’altitude.

 

Et là un petit plaisir au ravitaillement : en plus des ingrédients de celui du km 14, nous avons droit à du chocolat fondu délibérément pour pouvoir y tremper des morceaux de bananes. Une jeune bénévole en rigole car j’ai ma bouche et mon menton pleins de chocolat ! Je m’essuie avec une serviette.

 

Reparti, il y a pendant près de 10 km ce que les organisateurs appelent des « montagnes russes », à savoir une succession de montées et descentes sur le GR91B du centre vers l’ouest avec une altitude variant souvent de 950m à 1150m, avec le passage de quelques jas en ruines (Landérôts,  Pie Gros). Je prends quelques photos et laisse passer des concurrents mais je les rattrape ensuite sans peine puis les double notamment presque tout un groupe dans une descente (en 2008 nous étions passés par là mais à l’aller et cela grimpait sèchement). J’ai une bonne foulée, la seule chose qui me gêne est la chaleur mais je ne peux enlever ma veste car mon dossard y est épinglé.

 

Après avoir franchi une cavité, on entame peu après la descente la combe de Malaval alors que nous apercevons à nouveau la D974 à près de deux kilomètres. La descente de Malaval est peu pentue mais pierreuse et avec des cavités au milieu. Cette descente, je l’avais apprécié l’an dernier pour y avoir doublé beaucoup de coureurs. Et la réussite sera aussi bonne cette année car dans cette même descente, je double 27 coureurs (dont 15 environ dans la descente) jusqu’à la fin de la course notamment quelques coureurs qui m’avaient dépassé dans le dernier km de l’ascension du Ventoux. Seuls une fille et un gars me doublent mais je les redépasse à la fin de cette descente à 3 km de l’arrivée.  Je manque juste un moment de me fouler la cheville. J’accélère à nouveau dans la petite côte qui suit la descente. Dans les deux derniers km, je double encore des types et je résiste à des types placés 100m derrière moi et qui finissent aussi fort.

Mais il reste une dernière surprise : une côte à côté de la route  à moins de 400m de l’arrivée qui n’était pas présente l’année dernière. C’est ce que je dis à un coureur déjà arrivé qui m’encourage : « elle n’y était pas celle là l’an dernier ! » et il me répond que lui aussi a été surpris. Un coureur n’est qu’à une quinzaine de mètres derrière mais il ne reviendra pas. Revenu sur le plat, j’accélère pour éviter tout retour et franchit la ligne d’arrivée sous les haies d’honneur des spectateurs.

Je termine ainsi parmi les 260 premiers concurrents sur 588 en un peu plus de 7h05. Le vainqueur, Sébastien Spehler, lauréat du premier championnat de France en 2013, a gagné en 4h20 devant Michel Lanne et Bertrand Brochot qui était devant dans l’ascension du mont Ventoux. Le dernier classé a fini en 9h35. 244 coureurs ont abandonné ou étaient hors-délais sur les deux parcours. Je suis très satisfait de ma course, moi qui avait mis 45 minutes de plus  l’an dernier alors que le parcours faisait 43,3 km. De plus, j’ai vraiment été excellent en descente aujourd’hui ! Je prends le repas d’arrivée au domaine des Florans, composé de riz cantonné, de paupiettes et d’une compote. Quant à la douche, je la prendrai à la maison. Les concurrents du 25 km y sont allés massivement et l’eau est désormais glacée ! Il n’y a plus d’eau chaude, pas même pour les footballers ayant terminé leur entrainement.

 

 

 

PS : sur les photos, certains visages ont été cachés pour des raisons de droit d’image.

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