Récit de la course : Off - Week end d'initiation à la Haute Montagne - Ecole de glace 2006, par L'Castor Junior

L'auteur : L'Castor Junior

La course : Off - Week end d'initiation à la Haute Montagne - Ecole de glace

Date : 8/7/2006

Lieu : Vallorcine (Haute-Savoie)

Affichage : 7021 vues

Distance : 7.3km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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La journée des premières fois...

Le contexte
Tout a commencé lors de la dernière assemblée générale du JDM, en novembre 2005 chez les Montambaux. Aurélie, installée depuis quelques années à Grenoble, nous propose alors de nous initier à la Haute Montagne lors d'un week-end de juillet, en compagnie d'Olivier, son ami, jeune guide déjà expérimenté. Comme d'autres JDM, je me laisse séduire par cette occasion rêvée de découvrir un monde inconnu, moi qui ne pratique la montagne qu'en été, sur des sentiers de randonnée en moyenne montagne, et encore, depuis un an seulement...
Au printemps, Anne-Marie Montambaux, lors d'une sortie JDM, m'indique que l'idée a largement fait son chemin, et que la plupart des participants à ce week-end d'initiation a prévu de prolonger le séjour sur place un peu au-delà du week-end, pour effectuer soit la montée du Buet (le "Mont Blanc des Dames"), soit carrément celle du toit de l'Europe.
Comme souvent depuis mes débuts en course à pied, je me crois capable de tout, et me dis que l'ascension du Mont Blanc est peut-être à ma portée.
Banco ! Je signe donc pour prolonger le week-end par une tentative d'expédition vers 4810m...
La soirée de préparation à l'aventure organisée par les Montambaux ne me rassure pas sur la difficulté de l'exercice, mais, une fois engagé, pas question de reculer...
C'est donc ainsi que je me retrouve, le vendredi 7 juillet au soir, dans un magasin de sports de Chamonix avec une dizaine de JDM, pour louer des chaussures d'alpinisme. Première fois que je mets le pied dans de tels tanks.
Arrivés au gîte à Argentière, Aurélie distribue à chacun le matériel technique qu'elle a apporté : baudrier, casque, crampons et piolet, et nous invite à le tester, en particulier la fixation des crampons sur les chaussures. Là encore, c'est la première fois que je suis confronté à un tel matériel, et démontre comme souvent l'ampleur de mon manque d'adresse et d'agileté... Bah, ça tiendra peut-être !
Nos guides arrivent ensuite, et passent la nuit avec nous au gîte. Je connais Olivier, qui était venu participer à une sortie JDM au printemps (malheureusement pour lui, c'est mon père et moi qui menions la danse ce jour-là, et la sortie avait été un peu plus longue qu'attendu, mais il s'en était sorti avec brio), et fais la connaissance de Fred, fort sympathique également. Tous deux viennent d'obtenir officiellement leur diplôme de guide en haute montagne, après plusieurs années d'expérience ( http://www.guide-alpinisme.com ).
La montée au refuge Albert Ier
Notre école de glace doit se dérouler sur le glacier au pied de l'Aiguille du Tour, dans le domaine de Balme. Nous partons donc en voiture jusqu'au Tour, pour prendre (nouvelle première pour moi) des "oeufs" jusqu'à Charamillon, puis un télésiège (encore une première) jusqu'aux Autannes.


Le ticket des télécabines et télésiège du domaine de Balme.


Le départ des télécabines au Tour.


Première montée sur un télésiège. C'est haut...

La vue est magnifique, les flancs de la montagne sont remplis de rhododendrons, et nous entendons les marmottes un peu partout.
Nous montons, avec les bâtons, tranquillement vers le refuge, à 2700 m, que nous atteignons en environ 1h30, sur des sentiers assez faciles.


Le Mont Blanc et la vallée de l'Arve, au loin.


Focus sur le Mont Blanc, majestueux.


La mer de rhododendrons et le sentier d'accès au refuge.


La troupe en route vers le refuge.


Vallorcine en bas à droite, et le sentier qui semble aller tout droit vers le Mont Blanc à gauche.

L'accueil au refuge est, disons, mitigé : Aurélie avait réservé depuis bien longtemps 17 places, et les gardiens ne nous en concèdent que 12... Finalement, nous parviendrons à obtenir une place pour chacun d'entre nous après moûlt négociations. Le "surbooking" s'est décidément généralisé...


Le glacier, impressionnant comme une coulée de lave.


Le glacier toujours, avec l'aiguille du Tour au loin.


Le glacier, avec l'Aiguille Verte et le Mont Blanc en arrière-plan.


Le Mont Blanc toujours...


Le refuge en contrebas, avec l'Aiguille Verte au fond à droite.

Nous laissons dans nos chambres une partie de notre chargement, notamment les vêtements légers portés lors de la montée, puis partons sur le glacier immédiatement au-dessus du refuge.
L'école de glace proprement dite
Nous nous séparons en deux groupes, chacun emmené par un des guides. Je pars, avec d'autres, avec Olivier, qui nous emmène vers les premières zones de glace vierge, 50 mètres au-dessus du refuge. Nous gardons pour l'heure nos crampons et piolet accrochés au sac, car le chemin consiste essentiellement en des rochers barrés de quelques névés. Les chaussures et les bâtons suffisent donc.
Le premier exercice consiste à apprendre à s'arrêter dans la neige en cas de chute. Olivier nous fait la démonstration de la meilleure manière d'utiliser le piolet pour ralentir puis stopper sa chute, et nous tentons les uns après les autres de mettre cet enseignement en pratique. Comme je m'y attendais, mes tentatives sont toutes marquées d'insuccès : je pratique vraiment trop peu la neige, et ai toujours beaucoup trop de mal à synchroniser mes gestes. Rien n'y fait : je ne parviens qu'à susciter les rires de mes petits camarades. Bah, c'est un peu ma marque de fabrique, non ? ;-o)


Le glacier, avec l'Aiguille du Chardonnet en arrière-plan.

Après ces petits jeux dans la neige, Olivier nous enseigne les rudiments de l'encordement, avec en particulier les deux noeuds de base : le "double huit" pour les personnes en extrémité de corde, et le "double-noeud d'arrêt" pour celles en milieu de corde. Là, ça va un peu mieux, même si je ne suis pas persuadé de pouvoir refaire chacun de ces noeuds sans modèle. On verra bien...
Nous chaussons également nos crampons, et apprenons ainsi à marcher avec dans une alternance de neige et de glace vierge.
Nous arrivons ensuite sur une vaste de zone de glace vierge, assez pentue, où Olivier nous enseigne l'art d'évoluer sur glacier. Règles de base : toujours veiller à éviter de marcher sur la corde avec des crampons (!), et bien penser à enfoncer systématiquement un maximum de crampons dans la glace à chaque pas. L'exercice (encore une nouveauté pour moi) n'est pas aisé, mais comme il s'agit du minimum mimimorum, je m'attèle à faire de mon mieux.


Olivier, avec Emmanuelle et Anne-Marie.


Glace, neige et rocaille. Paysages inédits pour moi.


Les nuages nous rappellent que le temps peut changer rapidement en montagne.


François, Olivier, Anne-Marie, Odile et Marc. Je ne suis pas le seul mal à l'aise avec les crampons ;-o)


Kloug et Damodile.

Olivier nous montre ensuite comment utiliser une broche à glace (l'expulsion de la carotte de glace à la fin de l'exercice est assez drôle), pour assurer une retenue supplémentaire en cas de besoin.
Lors de la redescente, il nous montre également les principales techniques utilisées par les personnes expérimentées, notamment les guides, pour "assurer" les autres membres de la cordée. Tout cela m'a l'air fort compliqué, et je suis bien heureux de pouvoir compter sur lui, plus que sur moi seul, pour assurer ma sécurité dans cet environnement exigeant.


Paysage surnaturel et inquiétant.


Il est vraiment temps de rentrer...

Le retour puis la nuit au refuge
Nous redescendons enfin au refuge, où nous retrouvons l'autre groupe parti avec Fred, qui nous suggère d'interroger Olivier sur une blague de nains (!), puis profitons du premier service du repas du soir, car le réveil est prévu le lendemain à 4h00, pour une première ascension à 3500 m. Le repas est un peu à l'avenant de l'accueil reçu plus tôt : pas de pain (il faut apparemment le garder pour le petit déjeuner du lendemain - ah, surbooking, quand tu nous tiens...), et les pâtes sont tellement cuites qu'on les distinguerait à peine d'une vague purée... Bah, pourvu que la nuit soit douce !
La nuit (encore une première) se passe relativement bien (que n'ai-je pris des boules quiès !), dans ce vaste dortoir peuplé de douze JDM plus ou moins rôdés à l'exercice.
Suite au prochain épisode ;-o)

L'Castor Junior

4 commentaires

Commentaire de Régis Cahn posté le 20-07-2006 à 08:47:00

Des photos, des commentaires , génial !
ça change de la course à pied.

Commentaire de Gadou 42 posté le 24-07-2006 à 11:23:00

super ton histoire et les photos ! ! !
a faire rever !!!

Je reve de faire un jour le mont blanc ; mais pour le moment je regarde les autres, comme toi !qui eux au moins, se donne les moyens de pouvoir y penser BRAVO ET JE SUIS ENTHOUSIASMER
Gadou 42

Commentaire de Le Bulot posté le 25-07-2006 à 19:10:00

tres jolie petit reportage et quelle superbe balade .
au passage je vous remerci des infos pour insérer des photos dans les CR j'ai réussi à le faire cela donne plus de couleur et de réalisme aux petites histoires que l'on veu faire partager.
merci à bientôt
amicalement
ranchin

Commentaire de maï74 posté le 01-10-2009 à 22:49:00

Je découvre ces récits de haute montagne, moi qui ai envie d'en faire aussi... je vais vite aller lire la suite !

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