Récit de la course : Trail de l'Etendard - 65 km 2018, par LiliRun

L'auteur : LiliRun

La course : Trail de l'Etendard - 65 km

Date : 28/7/2018

Lieu : Bourg d'Oisans (Isère)

Affichage : 1736 vues

Distance : 62km

Objectif : Terminer

5 commentaires

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4 autres récits :

Trail de l'Etendard 2018 : conditions idéales et organisation impeccable

Encouragée par les premiers comptes-rendus courageux et vivants de Sanderine et Francovieri, c’est mon tour de publier mon premier récit sur Kikourou.
En effet moi aussi, je lis régulièrement les vôtres et cela me donne des idées et de la motivation pour m’inscrire aux courses qui me font rêver.

Alors j’espère que ma présentation du trail de L’Étendard ne sera pas trop longue et vous donnera envie de le découvrir aussi : 65km 3700mD+ annoncé entre Bourg d'Oisans et St Sorlin en passant par le glacier de l'Etendard.

Pour tout vous dire, ce trail était fabuleux : des paysages grandioses avec une multitude de lacs de toutes les tailles et couleurs suivant l'heure de la journée, les montagnes à perte de vue (les Ecrins avec la Meije et la Barre, la Vanoise avec la Grande Casse, les Aiguilles d'Arves et évidement le Mont Blanc), le glacier de l'Etendard...
Les bénévoles étaient bien plus nombreux que les coureurs, ils nous ont chouchouté même en pleine montagne à plus d'une heure de marche.
La douche chaude à l'arrivée + le repas chaud + les masseurs même pour les derniers alors là c'était le top du top !

Bref ça c’était le résumé. Mais pour bien démarrer il faut commencer par raconter pourquoi je me retrouve à me lever un dimanche à 4h30 à Bourg d’Oisans.
En fait initialement, suite à notre réussite l’année dernière sur deux trails « médium » de 39 et 45km, on avait décidé d’augmenter la distance et de faire le tour du Lac de Vouglans en entier (on avait déjà fait la moitié). Et puis on s’est dit que c’était beaucoup trop roulant et on s’est inscrit pour ce trail le même we…
En effet j’ai eu la bonne idée également de m’inscrire pour l’UT4M Challenge qui me faisait de l’œil alors pour l’entrainement qu’un seul mot d’ordre : du déniv et encore du déniv…
Et franchement sur le papier, ça démarrait bien : inscription à 30€ seulement, pas trop loin de chez nous, dans un coin qu’on ne connaissait pas trop l’été et des amis prêts à nous accueillir pour dormir à deux pas de départ.

Il a fallu quand même faire une manip de voiture afin de laisser notre voiture à Saint Sorlin d’Arves et demander à nos amis de venir nous chercher le samedi soir pour nous redescendre à Bourg d’Oisans. En effet la navette affrétée par l’organisation part uniquement le dimanche matin (vers 4h je crois).

Voilà comment on se retrouve à 5h30 au Foyer municipal à faire la queue pour récupérer nos dossards, une énorme puce à accrocher à la cheville et un sac avec de la pub touristique et un buff.
Le départ est donné à 6h pour les 70 participants. Je démarre tranquille sur les 5km de plat, mais le reste du peloton part à plus de 12km/h et je me suis dit qu'ils étaient dingues de partir si vite pour autant de km...
On arrive ensuite sur la première montée dans les bois en direction Villard Reculas. Ça grimpe bien mais j’ai un bon rythme et je commence déjà à doubler ceux qui étaient partis trop vite… Par contre il fait déjà bien chaud et je dégouline…
Après le premier ravito, on poursuit notre ascension vers l’Alpe d’huez et comme on sort de la forêt et qu’on reste n’est pas encore au soleil, je dois sortir mon buff pour ne pas prendre froid aux oreilles.
Le jour se lève et les montagnes apparaissent autour de nous : La Meije et le Rateau nous saluent !
On passe au soleil nous aussi, on se réchauffe de nouveau et nous voilà au ravitaillement de L’Alpe d’Huez.
Ensuite on continue notre double km vertical à travers les pistes de skis pour arriver en haut de la station de l'Alpe du Huez : j'arrive au ravitaillement avec les jambes déjà bien fourbues. 2000m en 20km (dont 5km de plat) à bon rythme, ça pique un peu !
On enchaine par une petite sente qui serpente entre plein de petits lacs : c’est trop beau mais je fais gaffe quand même à mes appuis. D’ailleurs l’hélico nous survole de très près au moment où on arrive vers un bénévole qui lui fait signe. On apprendra après coup que le gars debout à ses côtés s’est fait une entorse à la cheville.
On arrive ensuite à un col au milieu de nulle part mais là encore les bénévoles sont là pour nous et on prend le temps de discuter un peu et de boire un coup.
S’ensuit une grande descente herbeuse jusqu'au grand lac de Grand Maison : difficile d'envoyer pour moi car il n'y a pas vraiment de chemin et plein de pièges à cheville mais c’est pas grave, le but c’est d’aller au bout.
Je ne suis pas rassurée quand je vois la trace traverser un troupeau de moutons, je guette le patou, mais heureusement il n’a pas l’air d’être dans le coin.
Le balisage traverse plusieurs énormes ravins pas trop commodes à descendre mais ça passe.
On surplombe maintenant le lac de Grand Maison et un magnifique grand pont de neige à l’embouchure de la combe d’où on vient.
On continue sur un sentier en devers qui longe le lac, on voit la civilisation en face sur la route. Mais là, je me retrouve à sec d'eau pendant plus de 3/4h alors que le soleil est au plus haut. J’ai commis l’erreur de ne pas re remplir ma poche au col… Quelle ironie de longer une telle masse d’eau et de n’avoir plus rien pour se désaltérer. En plus il est midi et j’aurai bien mangé mais sans eau difficile à avaler…
 Heureusement le ravitaillement m’attend bien sagement au bout du lac et je repars avec le plein en direction de la montée du Col de la Croix de Fer. Je profite pour manger tranquillement mes sandwichs (houmous/olive/grison).
La montée jusqu’à la bifurcation avec le col du Glandon se fait sur la route mais ce n’est pas si désagréable que ça car il y a très peu de voitures et plusieurs cyclistes ralentissent à mon niveau pour discuter : c’est bien sympa.
Ensuite on repart dans le fond de la combe jusqu’à atteindre le mythique col de la Croix de Fer.
Arrivée au Col, je prends une pause bien méritée au ravitaillement après 41km. Les bénévoles nous ont même mis à dispo quelques sièges. Le moral est bon et je repars avec l'intention d'en finir. Et puis je repars même en trottinant sur le large chemin, les jambes répondent encore pas trop mal. Il fait toujours grand beau mais grâce à un petit vent on n’a pas trop chaud non plus : le temps idéal pour profiter de la montagne.
Sauf que le balisage coupe à travers les talus raides et je commence à trouver le temps long. C’est la portion que j’ai le moins aimé. En plus on était bien seul dans la montagne depuis le début mais là on croise plein de touristes et je m’agace de ne pas avoir de réponses systématiques à mon bonjour. Heureusement d’autres nous encouragent quand même très chaleureusement.
En plus mes intestins commencent à se rebeller et je n’ai qu’une hâte c’est d’arriver à ce fichu refuge. Accueillie à grand bruit par les bénévoles avec une grande cloche, je file aux WC. Mais je dois patienter que deux gamines hollandaises aient fini de jouer à l’intérieur ; heureusement que le père finit par arriver car dans mon état j’avais envie de les tuer.
Je repars enfin plus légère et reboostée. Je trottine de nouveau le long des lacs.
Mais le chemin grimpe de nouveau, en traversant des gros névés, et le glacier parait encore loin. L'altitude se fait sentir et le cardio monte dans les tours.
Nous y voilà enfin, la vue sur le glacier est splendide et les bénévoles du pointage survoltés... Mais ce n'est pas fini de monter, il n'y a même plus de sentier, on suit des traces de peinture sur les rochers et des fanions. Et puis ça redescend et ça remonte... Heureusement que la vue sur toutes les montagnes et les lacs est fantastique dans la lumière de l'après-midi, parce qu’après 50km de course cela devient beaucoup plus dur…
 On passe un col et on descend enfin sur le Col de la Croix de Fer où l'on retrouve les bénévoles que l'on avait quittés il y a plus de 4h ! Ils n’ont plus que de l’eau plate mais c’est pas grave ils ont bien du courage de nous avoir attendu toute la journée.
Dernière descente raide pour les jambes qui n'en peuvent plus, je pourrais courir mais franchement je n’en vois plus l’intérêt car je suis quand même un peu cuite et je n’ai pas besoin de me blesser bêtement à 3 semaines de mon véritable objectif 2018...
On arrive dans Saint Sorlin mais on n’aperçoit toujours pas la ligne d’arrivée. Une dame à qui je demande me dit que c’est au niveau de l’aire où ils tirent les feux d’artifice, alors ça me fait une belle jambe…
Bref on finit par y arriver sous les acclamations du speaker qui nous attend courageusement depuis plus de 6h après les premiers...
Je gagne un morceau de très bon Beaufort suite à ma deuxième place de ma catégorie (en même temps je crois qu’on était que deux).
On file à la douche : des appartements sont mis à notre disposition exprès, on a de l’eau chaude : c’est le grand luxe !
Le repas chaud sous le chapiteau est très vite dévoré également mais je ne me sentais pas trop de toucher au vin rouge… Puis passage sur la table du masseur professionnel qui tente de me refaire des jambes toute neuves.

Au final très fière d'être allée au bout ce parcours de 62km et 3550mD+ très technique et exigent (je n'avais encore j'avais dépassé 45km).
Et au vu de la forme au bout de 42km et de la récup qui s’est super bien passé : première nuit difficile, J+1 crevée le matin et un peu mal partout, J+2 plus rien du tout : comme neuve, je n’en revenais pas. Je me dis que ça s'annonce pas mal pour mon Challenge dans 3 semaines !
En tout cas je conseille vraiment de venir découvrir ce trail et je ne comprends pas trop d’ailleurs pourquoi il n’y a pas plus de participants vu le rapport qualité prix (30€ pour 62km !), les paysages et l’organisation parfaite.

A bientôt pour de nouvelles aventures...

5 commentaires

Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 09-08-2018 à 21:47:46

Bravo Lilirun, beau trail de prépa!

Commentaire de LiliRun posté le 19-08-2018 à 12:33:48

Merci, quelques semaines plus tard j'ai l'impression de l'avoir rêvé...

Commentaire de tikili974 posté le 14-08-2018 à 14:07:43

Bravo Lilirun,

C'est un trail que je ferais un jour.... pour la beauté des paysages.
comme ton projet de fin aout, j'ai fait l'UT4M challenge en 2016: attention l'enchainement de 40km X 4 est très très difficile..... mais faisable si tu ne pars pas à fond à la 1ere étape (comme j'avais fait !!!).
Bonne fin de préparation.

Commentaire de LiliRun posté le 19-08-2018 à 12:35:34

Merci de tes conseils précieux, je pars vraiment dans l'inconnu (surtout avec une entorse il y a deux semaines), du coup je compte bien partir prudemment pour espérer aller jusqu'au bout de cette aventure...

Commentaire de tikili974 posté le 20-08-2018 à 00:13:28

Bonsoir Lili,

en fait, dis toi que tu vas faire ton 1er ultra (si tu n'en a pas encore fait) de 169km et 11.000 en 4 jours....

Soignes bien ton entorse (cheville ?) et n'hésite pas à faire la course avec une chevilliére dans ton sac au cas tu sentirais un manque de stabilité dans ta cheville.
Ou bien, vas voir ton kiné et demandes lui qu'il te strappe pour la Trail.

Bonne course. Karine

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