Récit de la course : IronMan Nice 2019, par Sylvtrail06

L'auteur : Sylvtrail06

La course : IronMan Nice

Date : 30/6/2019

Lieu : Nice (Alpes-Maritimes)

Affichage : 1397 vues

Distance : 225km

Objectif : Terminer

3 commentaires

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« Avec une volonté de fer, l’impossible peut se faire. »

Iron man 2019

 

Date : 30 Juin 2019

Lieu : Nice

Distance : 3,8km natation 152km vélo 30km course à pied

 

Objectif : Finisher

 

« Avec une volonté de fer, l’impossible peut se faire. »


La natation

 

Iron man, traduisez : homme de fer

 

Bon à l’heure qu’il est c’est à dire 4h30 du matin et en train de gonfler mes pneus je ressemble plus à un vulgaire morceau de métal prêt à être trempé.

 

6h30 c’est parti ! Enfin presque… situé au milieu de la cohue je mettrai presque 10min à toucher l’eau.

 

L’ambiance est énorme, c’est un véritable rideau de fer de 2500 bonnets rouges qui s’abat sur la mer.

 

 

 

Rapidement je met en place ma nage et rapidement aussi je perd l’usage de mon oeil droit…

 

Impossible de pouvoir ouvrir l’oeil sans avoir une grosse douleur. 

 

Est ce l’eau qui est rentrée ou une saleté ? bref je ferai les 3,7km restants que d’un œil ( pratique pour s’orienter).

 

 

1h14 plus tard je sors de l’eau, enfin …

 

je saisis la main d’un des nombreux volontaires présents qui nous sortent de l’eau.

 

Car après avoir vécu comme un poisson pas évident de se remettre en jambes.

 

 

Malgré une brûlure derrière la nuque à cause de la combinaison c’est donc marqué au fer rouge que j’entame la transition.

 


Le vélo

 

Tout se passe bien malgré mon manque d’expérience et c’est avec un large sourire que je monte mon fidèle destrier à deux roues, le bras de fer commence ! 

 

 

J ‘aperçois au bout de 100m des athlètes ayant déjà crevés pauvres d’eux j’aimerais pas être à leur place…

 

Mode Pac-man activé, je double et double encore, simplement grisant…

 

La montée de Gourdon se passe très bien, d’autant que j’aperçois mon pote Matthieu et sa femme qui m’encouragent. 

 

 

Ma remontada continue j’y crois dur comme fer !

 

 

 

La chaleur à 11H du matin pour vaincre le col de l’Ecre est accablante; nous somme scotchés, je ralentis naturellement le rythme, la course est longue et c’est peu dire 

 

 

 

Soudain, à 2km du sommet, je sens une vibration à l’arrière de mon vélo, puis de plus en plus. 

 

Je demande à un concurrent français de zieuter sur ma bécane . La sentence est irrévocable…. C’est une crevaison.

 

Je finis péniblement l’ascension et utilise cette pause forcée pour manger un peu de salé, utilisant ma seule solution …

La célèbre bombe anti crevaison… 

 

Bon, ne vous moquez pas de moi, n’ayant jamais crevé de ma vie je suis parti très léger en terme de moyens de réparations…

 

piste d’amélioration c’est indéniable !

 

 

Bref le pneu de nouveau durci je repars comme en 40, La traversée du plateau de Caussol est magnifique.

 

Quand l’optimisme est à son paroxysme je détecte une nouvelle vibration à l’arrière du vélo.

Rapidement je me retrouve cette fois sur la jante…. Rebelote je m’arrête en pleine descente et sors ma bombe… « Damned » elle est quasi vide…

 

Je la vide entièrement, tout en formulant des incantations chamaniques, un simple fer à cheval m’aurait peut être porté plus de chance.

 

Le pneu est sous gonflé c’est évident, la mousse sort de la valve et d’une partie du pneu,comble du comble j’ai oublié l’adaptateur pour gonfler les pneus au col de l’Ecre et je suis sans téléphone…

 

Je décide d’y croire malgré la criante vérité, après 5km de descente je suis de nouveau sur la jante… perdu entre Caussol et Gréolières…

 

L’équation est dur à avaler, pas d’aide possible sous peine de disqualification, pas moyen de réparer et à 15km de Gréolières.

 

Pris de folie, je décide de faire du « bike and run » en chaussures de route sur 1km. Promis c’est vrai, croix de bois, croix de fer si je mens je vais en enfer.

 

Rapidement et logiquement, une douleur me saisit la voute plantaire. Je décide donc de retirer simplement mes chaussures en les posant sur les prolongateurs et poursuivre ma route « d’ultra trailer » en chaussettes.

 

Au lieu de crier tel un vendeur ambulant de plage « Chouchous beignets cacahuètes » je meugle « Bombe anti crevaison, kit réparation » bref c’est peine perdu d’autant que mes adversaires me doublent à plus de 40km/h.

 

Après un ou deux kilomètres, je suis pris d’un moment de lucidité… ou non… 

Je me dis : « et pourquoi pas descendre jusqu’a Gréolières sur la jante » et c’est parti pour la drift partie !

 

Lancé à 8km/h en chaussettes toujours les chaussures sur les prolongateur (car trop mal aux pieds suite à mon bike and run)  je négocie tant bien que mal les virages et surtout les dévers qui me font régulièrement sortir le pneu de la jante.

La prise de risque est indéniable et même en freinant des quatre fers difficile de contrôler la vitesse.

 

Coup sur coup deux motos d’arbitres s’arrêtent à mon niveau pour me suggérer un éventuel abandon… 

Que Nini j’ai la tête dur ! 

 

D’autant que mon comité de soutien composé de ma chérie mon père et mes amis m’attendent à nice pour la course pied. Véritable fer de lance de ma motivation je suis obstiné à poursuivre malgré tout l’aventure.

 

Tout à coup ! 

 

Traversant enfin une zone partiellement habitée, une habitante me voyant à la dérive me propose son aide. L’acceptant bien volontiers je décide de la suivre dans son atelier situé en contre bas.

 

Ni une ni deux et rejoint par une amie, elle s’occupe de mon pneu, démontage de la roue, changement de chambre à air, bref l’espoir renaît.

 

 

C’est avec le sourire aux lèvres et la promesse de leur apporter une bouteille de vin une prochaine fois que je quitte mes deux anges gardiennes.

 

C’est par contre avec la peur au ventre que je poursuis la descente, craignant une nouvelle crevaison qui cette serait synonyme d’abandon.

 

« J’ai une volonté de fer . Mais c’est toujours la même histoire, le fer…ça rouille »

 

La terrible et dernière difficulté du parcours ( la montée de St Pons) passe comme une lettre à la poste.

 

Je ré -enclenche le mode Pac man et bascule sur Coursegoules.

 

 

Attentif aux moindre signes de crevaisons, je descends vers Nice tellement heureux de voir la fin de mon calvaire.

 

 

 

La course à pied

 

Après 152km en 6h30 de vélo et de péripéties je chausse enfin mes chaussures de course.

 

C’est parti pour 3 boucles de 10km sur la promenade sous un soleil de plomb ! 

 

Tellement heureux de dérouler ma foulée la première boucle se passe plutôt bien d’autant que j’ai la chance de voir ma pote Christèle me motiver encore plus.

 

Puis malgré de bonnes sensations et des jambes qui répondent bien.

 

Je suis saisi de violentes crampes au début de la 2ème boucle, m’obligeant à me retrouver les quatre fers en l’air. 

 

 

 

Heureusement un coureur s’arrête pour m’étirer l’ischio tandis qu’un deuxième me propose des pilules de sel.

 

 

 

Pas très irrigué je croque dans une pastille… bien sûr je n’ai pas d’eau sur moi… je vous laisse imaginer la scène…*

 

Après quelques minutes je repars comme si de rien n’était avec quand même la sensation d’être bridé par ce problème de crampes. 

 

 

Mes enchaînements à l’entraînement ne suffisent pas , la chaleur y fait beaucoup.

 

Mais j’ai la chance de pouvoir maintenir une foulée très correcte de 10km/h alors que beaucoup sont malheureusement condamnés en mode « Walking dead » …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre des amis placés au ravito du Negresco et mon comité à l’arrivée, je peux me diriger régulièrement vers des objectifs m’aidant à progresser.

 

Fin de la 2eme boucle, je croise enfin « ma famille » me donnant un large sourire.

 

 

Hop dernière boucle je suis boosté de plus belle, j’alterne ravitos et douches pour rafraîchir régulièrement mon corps déjà en fusion.

 

Je subis une deuxième crise de crampes, j’hurle de douleur, un supporter m’aide à m’étirer, on m’apporte de l’eau .

 

 

 

Après 3min il faut repartir et battre le fer quand il est encore chaud !

 

 

 

Dernier demi-tour et je fais face à mon objectif, la voix du speaker se rapproche, la foule se masse de plus en plus.

 

 

Un dernier bisou à mes proches et j’accélère en entrant sur le tapis rouge de la finish line.

 

 
 

 

 

Les gens tapent sur les panneaux publicitaires.

 

Je lève les mains pour faire monter l’ambiance et le speaker quant à lui hausse

 

sa voies et hurle :

 

 

« YOU’RE AN IRON MAN !!! »

 

Après 10h59 et 57sec

 

dont 1h14 de natation

6h29 de vélo

3h02 de course à pied

 

je réalise un nouveau rêve de sportif :

 

 

… Devenir un homme de fer …

 

Mon comité de soutien
 
 

3 commentaires

Commentaire de alex4356 posté le 04-07-2019 à 14:53:17

Bravo pour la performance !
as-tu apporté comme promis la bouteille de vin à tes sauveuses ?? ! :D

Commentaire de Bikoon posté le 05-07-2019 à 09:14:28

Bravo pour ta course malgré la chaleur et les aléas sur le vélo !
Il faudra revenir pour faire la distance complète ;o)
Bonne récup

Commentaire de Sylvtrail06 posté le 05-07-2019 à 10:28:09

Merci !! et non toujours pas apportée mais la bouteille est déjà dans le frigo prêt à être amenée .

Et oui comme tu dit faudra revenir pour la distance et le chrono aussi :)

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