Récit de la course : Saintélyon 2006, par jeanluc78

L'auteur : jeanluc78

La course : Saintélyon

Date : 3/12/2006

Lieu : Saint Etienne (Loire)

Affichage : 5748 vues

Distance : 68km

Objectif : Pas d'objectif

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CR tardif de la Sainté 2005 et quelques conseils..

Je me décide, quelques jours avant la Sainté (2006) de faire un CR de celle que j’avais courue en 2005, pour la première fois.. .
Je m’étais pour ma part abreuvé de CR l’année dernière, et ça m’a bien servi à ne pas commettre quelques erreurs, donc, en retour si ça peut servir..
Et bonne course à tous, et surtout pour les novices (et les autres aussi d’ailleurs !) respectez la nature et les bénévoles : gardez avec vous vos déchets (prévoir une poche ou un sachet plastique..) et ne les balancez pas sur le parcours !!
C’est franchement dégueu et irrespectueux pour tous.

1. Mon profil :
45 ans, environ 15 ans de pratique de course à pied, 6 entraînements par semaine, de 50 ’ à 1 h, le matin exclusivement, entre 6 h et 7 h, niveau 2h48 au marathon de Paris 2005 (comme en 2006 d’ailleurs, à quelques secondes près..).
Objectif pour ma première Sainté : environ 6h00.
Cela me semble jouable compte tenu des CR que j’ai lu, et des perfs des uns et des autres.
Mais je n’ai jamais couru plus de 42 kms d’une traite.
Donc..
C’est l’inconnue.

2. L’avant course :
Descente en TGV de Paris à Lyon, direction Gerland, le Palais des Sports où je prends le bus vers 19h30 pour Saint Etienne. (Impeccable, on achète le ticket sur place, et on ne se prend pas la tête pour rallier le point de départ..).
20h30, arrivée à Saint Etienne au Parc des Expo, ou je peux récupérer mon dossard en quelques minutes (liste des noms et des dossards affichées, aucun problème, ça prend 5 minutes..).
Je m’installe dans un coin du parc couvert pour grignoter 2 sandwiches, histoire d’avoir un peu de glycogène.
Il fait assez froid dans l’enceinte, les portes d’accès s’ouvrent en grand (c’est normal, il y a du monde qui arrive..) et il vaut mieux prévoir des vêtements chauds, car on attend quand même sans trop pouvoir bouger, pour moi 2 à 3 heures.
Quelques habitués ont même des sacs de couchage et des matelas de sol, et s’allongent pour se reposer avant le départ. (C'est un bon plan, car on peut laisser ses affaires juste avant le départ dans la navette qui ramène tout au point d’arrivée à Lyon)..
J’essaie de faire de même, et m’allonge dans les gradins, mais il fait trop froid et je n’arrive pas à me reposer réellement. J’aurais pourtant bien piqué un petit roupillon…
23h30.. Je me décide à me préparer.
J’opte pour un collant léger compte tenu de la température clémente (environ 10°), un maillot manches longues et des gants fins. (Bon choix).
Pas de bonnet, mais un bandeau pour couvrir les oreilles (les bonnets ça donne l’air benêt, comme dirait un certain Laurent (Gerra) et en plus, ça gratte !!)
Par sécurité je mets dans mon petit sac à dos type camelback, (avec de l’eau sucrée à 50 g/l et une réserve d’un litre cinq, ça suffit largement), un autre maillot et une couverture de survie (sur les conseils de l’organisation).
(En fait, le maillot supplémentaire n’aura pas servi à grand-chose, si ce n’est à l’arrivée).
J’ai plutôt eu plus chaud que réellement froid. Même quand on est passé en altitude, là où la température est descendue à 2° C..
Je prends en plus de la frontale, une lampe à main type mini torche (fortement conseillée, ça m’a bien servi….)
5 gels, un lot de piles de rechanges, et voilà, tout le reste dans un grand sac de sport que je dépose dans la navette à 23h40 .
Direction le point de départ, où je vois les relayeurs qui partent à 23h45, sous les applaudissements des quelques courageux spectateurs, et des solos..
Je me place vers le devant et attends le départ, content d’être là et pas un poil d’appréhension.
Je me dis que pour ma 1ère expérience, si ça ne passe pas en courant, on pourra toujours finir en randonnée…
J’ai toujours relativisé les choses et je n’ai jamais été tendu à un départ de course.
C’est pas aujourd’hui que ça va changer…

3. Minuit.. C’est parti !
C’est le départ et comme souvent, cela se passe dans une ambiance très décontractée et bon enfant, les coureurs discutent entre eux et le rythme est léger sur cette première partie de 6 à 7 kms en ville, éclairée par des lampadaires, et où on cherche plutôt à ne pas aller trop vite et à en garder sous le pied.
Je ralentis d’ailleurs car à vue de nez je suis plutôt entre 13 et 14 kms / heure et je voulais commencer à 12. Je me fais doubler par plusieurs coureurs.

Ca baigne…

Ravito de Sorbier, le 1er après 6 kms. Je m’arrête, et sans avoir soif, je prends un gobelet de je sais pas trop quoi, ça doit être de l’eau. Je m’alimente régulièrement à chaque poste, quelque soit la course, sachant la chute de performance que l’on peut avoir en cas de déshydratation. Il est important de boire même s’il ne fait pas chaud et avant même d’avoir soif...
Je repars et tout de suite commence une (légère) montée dans une relative obscurité.
On quitte la partie en agglomération, et donc finis les néons et autres lampadaires qui nous éclairaient jusqu’alors..
On double quelques relais partis 1 / 4 d’heure avant nous, et je commence à deviner puis à bien voir devant moi une longue file de lucioles sautillantes qui me précédent..
C’est réellement impressionnant, on devine grâce au cordon lumineux, les chemins dans la colline où je serai dans quelques minutes..
On aperçoit 200 à 300 petites lumières à vue de nez. Peut-être plus…
C’est magique et comme un gosse je suis tout heureux du spectacle..
Tout en courant je bade...
Puis commencent les chemins de terre..
J’ai allumé la frontale, une Petzl XP.
Dans le doute, j’ai opté pour une lampe d’assez bonne qualité, et une petite lampe torche à main, car je préfère avoir un bon éclairage pour éviter les pièges qui vont probablement se dresser sur les sentiers caillouteux. Chevilles fragiles obligent !
Je sens que je monte un peu vite à mon goût, et je double.
Je le saurai plus tard, il vallait mieux partir mollo, à l’allure entraînement, pour se réserver pour la 2èem partie.
Ca monte, ça monte (moins que je ne le pensais cependant vu le profil sur les cartes, et de temps en temps quelques descentes où je me méfie, mais je me laisse aller quand même.
Je cavale et gambade allègrement..
Arrivée au 2nd ravito, à St Christo que j’atteins en 1h16.
Beaucoup de monde, je prends un peu de boisson chaude (du thé ??)
Je remercie chaleureusement les bénévoles qui s’occupent de nous comme des coqs en pâte et je repars..
Après 16 kms, je ne ressens pas du tout de fatigue.
Je savoure et tout baigne !
On remonte dans la forêt, et ça monte, ça descend un peu, ça remonte, quelques passages sur le macadam…
Ravito de Moreau (22 kms), juste avant le point culminant.
La température est passée d’une dizaine de degrés au départ, à 3 °C.
Pourtant, l’effort aidant, on n’a pas froid.
J’aurais même un petit peu chaud, alors que je n’ai qu’un maillot manche longue relativement léger, des gants fins et un bandeau sur la tête.

Ouaille aille aille

Après Moreau une grande partie sur des sentiers relativement roulants.
Pas de fatigue.
Ca baigne toujours....
Et puis, juste avant d’arriver à Ste Catherine, dans une descente sur un sentier caillouteux, mon pied droit glisse sur une pierre, et ouaille aille aille !!! Une douleur vive, je m’arrêter et je regarde à la frontale ma cheville, sachant pertinemment ce que j’allais voir : cheville déjà gonflée et bien rouge..
Une entorse… Evidemment !
Qu’est ce que je fais ? On n’est pas encore à mi course!
Je m’arrête? J’abandonne? Ou je continue ?
Je repars en essayant de trottiner, sachant que quand c’est chaud, si le ligament n’est pas trop distendu, voire rompu, on peut quand même courir tout en faisant attention à ne pas aggraver la situation et à ne pas choper une 2 ème entorse par là dessus...
Je décide donc de continuer, en boitillant ..
Je claudique et j’arrive donc au ravito de Ste Catherine. .
Il est 2h19..
Un peu de lumière, je bois rapidement un thé et j’essaie de repartir vite avant que la mécanique ne se refroidisse..
Je prends un gel, et je repars,en trottinant doucement.
Ca remonte, et la douleur s’efface petit à petit en même temps que la pente s’accentue.
On passe dans la forêt, puis arrivent de longues portions en descente, avec des branches d’arbres en travers, et j’essaie de contrôler au maximum, de bien éclairer le sol, d’éviter les pièges sournois, des racines bien piégeuses sur le chemin. Je ne laisse pas aller en descente, je regarde bien où je pose les pieds et je freine..
Du coup, c’est les muscles des cuisses, sur la partie de devant, qui commencent à me faire mal…
Je n’y porte pas trop d’attention. Et je prends toujours du plaisir..
J’attends quand même le ravito de St Gengoux et je me dis mentalement que les parties de macadam me soulageront. Je n’y risquerai pas de nouvelle entorse, et je n’aurai pas besoin de contrôler..
Je pense tout de suite que c’est complètement idiot.
Je ne suis pas venu faire une course sur route, on est sur un trail (enfin, moitié moitié..) et en plus, ce sont les parties sur sentier qui traumatisent le moins le corps.
Peu avant le ravito de St Gengoux, ça remonte.
Un virage, deux virages, mais où il se cache ce ravito?
Je commence à perdre la notion des distances et je me demande si il est bien au kms 36.
Il me semble que j’ai déjà parcouru bien plus de 8 kms depuis Ste Catherine..
C’est pas possible ils ont rajouté des kms !
Je maugrée, mais je prends mon mal en patience.
Pas le choix de toutes façons.
Et enfin le voila, ce ravito ! Quelques loupiottes qui éclairent une tente..
Il n’a a pratiquement personne.
Quelques femmes bénévoles sous la tente, qui ne semblent ne pas avoir très chaud, qui nous encouragent et nous proposent des boissons et du solide.
Je prends encore du thé avec un peu de pain d’épice.
Quelle abnégation que de rester toute une nuit pour servir des gars et des filles qui ne pensent qu’à les quitter au plus tôt !
Je remercie les bénévoles chaleureusement avant de repartir, surtout une brave dame qui s’est occupée de moi.

Dur, dur..

On remonte un peu, puis voilà du macadam avec des descentes.
Cette fois ça me brûle bien les cuisses.
L’entorse passe au second plan, et c’est la première fois dans une course que j’ai des douleurs aussi fortes dans les muscles des cuisses !
Y paraîtrait que c’est normal sur ce type de course, quand on n’a pas fait beaucoup de montagne ou du dénivelé. .Ce sont alors les muscles qui trinquent.
Bigre! Ca va être dur de tenir jusqu’au bout..

Mon rythme se ralentit fortement, je me fais doubler surtout dans les parties en descente (et il y a en beaucoup à partir de St Gengoux, cela descend doucement, mais ça descend quand même).
Je dois être largement en dessous de 12 km /heure et je me dis qu’à cette vitesse, je ne ferai pas les 6 heures que je pensais pouvoir faire.
Pas grave, c’est une première et je suis quand même content d’être là !
Je pense à toutes les personnes qui rêveraient d’être à notre place, ne serait-ce que parce qu’elles sont invalides et qu’on la chance de pouvoir vivre notre passion.

Les kms défilent plus lentement, à la fois plus monotones et plus douloureux.
Arrive enfin au bout d’une portion de plusieurs kms sur la route, le village de Soucieux.
Bigre. Y a bien plus de monde ici !
C’est vrai que c’est aussi le relais 3.
On est alors au kms 44, que j’atteins en 3h52.
Finalement je me dis que ce n’est pas si mal : j’ai fait 2 km de plus qu’un marathon en zig zag vertical, et le tout en moins de 4 heures.
Je prends conscience que je viens de plonger (virtuellement) dans le monde de l’ultra, ou d’ADDM (Au Dela Du Marathon), mais c’est surtout la course qui polarise mon attention.
Je me demande si je vais faire une bonne pause pour me ravitailler dans le bâtiment, un gymnase sans doute..
Mais il y a beaucoup trop de monde devant les portes et plutôt que de faire la queue et d’attendre mon tour, je décide de prendre le ravito « rapide « à l’extérieur. Tant pis.
Je bois 2 verres, ne prend rien de solide et repars doucement.
Je me mets en mode « économie », et repars en trottinant, à petits pas.
Je me fais doubler par des fusées.
Des coureurs du relais qui viennent de partir sans doute...
Je les encourage, surtout les filles, et d’ailleurs on en voit de plus en plus.
C’est une course où la gent féminine est bien représentée, et c’est tant mieux!
On passe dans des villages endormis, quelques noctambules ou des supporters courageux nous encouragent.
Je les remercie malgré la fatigue qui commence vraiment à s’installer.
Je me fixe des objectifs à court terme, de plus en plus, je tiens l’allure jusqu’au village voisin, jusqu’à la pancarte, jusqu’au lampadaire.
Je décompose mentalement la course en petit tronçons, et me polarise sur la section à parcourir..
On prend des passages sur sentier, et une jolie descente nous mène à un pont, qui précède une montée relativement raide.
Je ne la monte pas en courant, je m’économise et je marche.
Je prends un gel, mais le goût fortement sucré m’écoueure..
J’aurais du prendre du salé. A mémoriser pour l’année prochaine.
On arrive dans un parc, ça doit être bien agréable de jour...
Je me fais doubler par une charmante demoiselle que j’encourage et qui me répond poliment. Agréable rencontre..
Ca remonte dans un sentier tortueux, je remarche, et quelqu’un derrière moi m‘encourage tout en me décrivant le reste du parcours.
Sympa.
Il me double et ne tarde pas à disparaître de mon champ de vision.
Les cuisses me brûlent. Ouaille, je m’en souviendrais.
Puis de longs passages dans des rues de villages endormis, de dédales de ruelles, du macadam
Lyon ne doit plus être très loin maintenant…..
Longue descente dans de petites ruelles. Aie aie ! Je marche sur des clous et pose les pieds à terre avec une délicatesse d’éléphant, pour tenter de minimiser les chocs..
On va bientôt arriver au dernier ravito, celui de Beaunant.

La dernière partie et le kilométrage hautement fantaisiste.

Il reste en environ 11 kms à parcourir après Beaunant, et il n’est pas encore 5 heures.
Je décide de prendre le temps de bien me restaurer, et de surtout de bien boire avant le dernier tronçon.
J’avale 5 thés chauds, miam miam..
Ca fait du bien, et hop, un peu de chocolat, un peu de pain d’épice…
Je savoure.
Je regarde ma montre…
Je suis arrivé sous la tente depuis plus de 5 minutes maintenant, il faut penser à repartir !
C’est dur ! Les muscles se sont refroidis, et en plus avec la fatigue, j’ai vraiment du mal à repartir…
Le reste de la course ne sera pratiquement que de la route, sauf les 2 derniers kms sur des chemins roulants le long de la Saône.
A partir d’ici, tous les kilos seront marqués par une pancarte. Pour aider sans doute ?.
Je recommence à trottiner, et regarde ma montre.
Il est 5 heures moins 5, et si je veux fais 6 heures, il me reste donc un peu plus d’une heure pour 11 km à parcourir. (Whaou ! J’ai encore suffisamment de glycogène pour alimenter le neurone et me lancer dans de savants calculs..)
C’est jouable en théorie, mais la grosse côte qui se dresse devant mes yeux refroidit immédiatement mes ardeurs !
Je décide donc à remarcher.
Des solos me doublent en courant.
Remarquable, je ne sais pas où ils trouvent cette force..
Le km 11 est suivi rapidement par le km 10 puis encore plus rapidement par le km 9 qui doit être 500 m après…
Probable que le kilométrage fantaisiste soit là pour encourager les coureurs et leur faire croire de façon prématurée que la fin de la course arrive à grand pas..
Arrivé en haut de la cote, je reprends la course en trottinant, puis en courant à peu près normalement.
Curieux, je peux cette fois recourir. Le ravito de Beaunant m’aura probablement fait beaucoup de bien.
J’aurais du prendre plus de solide avant, et plus sans doute plus boire pour atténuer les sensations de fatigue..
On arrive en haut de la dernière difficulté, à Sainte Foy l’Argentière, où l’on voit cette fois les lumières du grand Lyon, si proche et pourtant si loin… encore quelques kms..
Au 7 km, commence la descente en virages qui va nous mener le long de la Saone.
Je ralentis dans les descentes car ça me brûle toujours les cuisses, ça tape et c’est vraiment douloureux..
Je me fais doubler par des fusées, dont certaines en solo, qui doivent au moins courir à 14/15 kms heure..
Fichtre, comment ils font ?
Y z’ont des muscles en béton ??
Je passe le kms 6. Déjà ??
Je regarde ma montre, il est 5h28.
32 minutes pour faire 6 kms et être en dessous de 6 heures.
Fastoche..
On arrive juste avant la Saone sur un escalier que je dévale… marche après marche, doucement, comme si je marchais sur des œufs..
Pouf, ça y est, on est sur du plat.
Je me libère, et je peux retrouver un rythme plus soutenu.
Je reprends de la vitesse et cette fois je ne me fais plus doubler, c’est moi qui double, solo comme relais.
Un solo vient cependant à ma hauteur, et on court ensemble les derniers kms qui ne me paraissent pas si durs que je l’aurais supposé 2 à 3 heures avant. On double..
Curieux comme dans une course on a des hauts et des bas !
On peut être parfois complètement HS et obligé de courir à l’économie, puis, au cours de la course, en prenant des ravitos normaux, repartir très correctement quelques kms plus loin avec une sensation de fatigue vraiment atténuée..
Pas disparue. Atténuée.
Le tout c’est de trouver le bon compromis entre ne pas perdre trop de temps au ravito pour ne pas se refroidir et pour ne pas avoir trop de difficultés à repartir, et y passer suffisamment de temps afin de bien s’hydrater…
Et après 1 à 2 heures, on trouve un rythme de foulée différent, plus propice aux longues distances que sur du court où on a tendance à taper et avoir des gestes amples.
Tout à mes réflexions et toujours sur le même rythme soutenu, je trouve cependant que la distance entre chaque borne kilométrique est bien longue..

Je doute du kilométrage, à mon avis il est totalement faux..
Un grand virage, passage sur un pont. Il y a beaucoup de vent.
Re-virage, on tourne à droit vers un parc, on va bientôt arriver.
J’arrive au dernier km.
Je regarde à nouveau ma montre, il est 6 heure moins une..
C’est foutu pour faire moins de 6 heures, et pourtant les derniers kilos ont été courus à plus de 12 km, ce qui m’aurait en théorie largement suffit pour tenir le petit objectif que je croyais pouvoir tenir encore il y a quelques kms.
Le marquage est complètement fantaisiste, et je suppose a été fait avec des psy, pas avec une roue..
Pas grave. Pas pour moi en tout cas..
Je décide de laisser aller le solo qui m’accompagne. Il a une belle foulée..
Il me met rapidement cent mètres dans la vue.
Je savoure les derniers instants et on arrive après un dernier virage sec, dans un grand gymnase, où un speaker égrène le nom des arrivants et nous félicite..
C’est fini. Je suis parti depuis un peu plus de 6 heures et 3 minutes..
Je suis 61 ème.
Je marche et je me dirige vers les stands.
Je prends le tee-shirt, et file à la douche..

Epilogue.
En me déshabillant, je constate les dégâts..
Des ampoules un peu partout aux pieds et aux orteils (ça c’est normal pour moi) et une cheville bien gonflée..
Après la douche, je me dirige vers la grande salle commune où un petit déj est servi, évidemment j’ai égaré le coupon qui m’y donne droit.. On me sert quand même, je prends juste la banane et le yaourt, je n’ai pas faim.
Juste envie de m’allonger.
Je me traîne jusqu’aux gradins.. .
Ca y est je ne peux plus marcher correctement et j’éprouve les pires difficultés à gravir les marches pour accéder aux gradins. Ma cheville droite se rappelle douloureusement à mon bon souvenir.
Normal, les muscles et les articulations sont froids maintenant..
Un ami viendra me chercher vers 9h00 et après un peu de repos chez lui, et un bon petit repas, je reprends le TGV pour Paris, où bizarrement et malgré la fatigue, je ne réussirai pas à dormir.
Je revis la course, content comme un gosse qui a découvert un nouveau monde.
J’aurais particulièrement apprécié ce milieu d’ADDM, pour ma première expérience et la nature simple de la plupart des participants.
J’ai depuis la Sainté fait quelques trails longs, couru un 100 kms (celui de Millau) et j’y ai goûté la bonne humeur et la simplicité de l’ensemble des compétiteurs, champion ou sans grade..
Finies pour moi les courses où certaines vedettes arrogantes courent le cachet, se font payer leur venue, courent quelques kilos pour faire semblant.. Avant d’abandonner.
J’en ai vu aussi à Millau des vedettes, mais elles n’y courent pas le cachet.
Même certains, comme B.Heubi qui aurait eu d’excellentes raisons de ne pas se présenter ou d’abandonner compte tenu de sa blessure et de son manque d’entraînement, et qui a tenu à finir par respect pour les autres coureurs. Clin d'oeil et chapeau bas à Mr Heubi.
C’est décidé.
J'y ai gouté.
Je serai là à nouveau pour la prochaineSainté 2006.

Conclusions :
Quelques conseils, que je mettrai en application cette année pour la Sainté :
1. Ne surtout pas partir trop vite. Courir « en dedans », et en garder jusque vers la mi course. Partir grosso modo à son allure d’entraînement, et ne pas forcer dans les montées.
2. Prévoir quelques sorties avec du dénivelé si on peut, histoire de muscler un peu les cuisses.
3. Pas la peine de charger la mule en eau, il y en suffisamment sur les ravitos. Il m’en restait d’ailleurs dans mon camel back à l’arrivée, un bon tiers. Mal calculé…
4. Par contre prévoir du salé, pour alterner avec les solides qui sont (ce que j’en ai vu) que sucré, et les gels au bout de 2 ou 3 ça écueure..
5. Prévoir aussi une bonne frontale. Ca aide pour poser franchement le pied, et ça peut éventuellement aider à éviter des chutes et les bobos qui vont avec. Prendre aussi une petite lampe à main que l’on peut glisser dans une poche quand on n’en a plus besoin.
6. Pour l’avant course prendre des vêtements chauds, voir une couverture ou un sac de couchage pour se reposer au chaud avant d’attaquer.









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5 commentaires

Commentaire de l'ourson posté le 19-11-2006 à 18:26:00

Merci pour ton CR qui tombe à pic à 2 semaines de la Saintélyon où déjà de nombreux Kikoureurs sont inscrits. J'espère pouvoir te saluer dans cette foule au gymnase : j'aurai va veste MP+ Kikourou et mon Tee Shirt aussi ;-) Ce sera ma 1ère participation et je vise la Sainté de Bronze mais je crois que ça va être dur!!! Bravo à toi pour ton temps et cette année c'est la Sainté d'Or qui te tend les bras.. Good Luck !

Commentaire de jeanluc78 posté le 19-11-2006 à 20:01:00

Bonjour l'ourson.
Je suis content si mon Cr peut servir.
J'ai toujours pas compris à quoi servait la Sainté d'or, en bronze ou en chocolat.
A bientôt peut être au Parc des Expos à Saint Etienne, et bonne prépa.

Commentaire de Baobab posté le 19-11-2006 à 20:23:00

Merci pour ton CR. C'est vraiment agréable d'en lire un tout neuf deux semaines avant la prochaine édition. Plaisir de déguster ta "vendange tardive" !!!!

Commentaire de jeanluc78 posté le 19-11-2006 à 20:35:00

Et en plus la vendange tardive ça me connait!
Je suis né à Selestat, en Alsace...
Yo!

Commentaire de stef6573 posté le 11-12-2006 à 14:46:00

Bravo pour ce CR que je n' ai malheuereusement lu qu' après avoir couru ma 1ère Saintélyon (abandon à Soucieu, tendinite),ça me laisse de bons pour l' édition 2007, un grand merci.

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