Récit de la course : 100 km du Périgord Noir 2007, par tee76

L'auteur : tee76

La course : 100 km du Périgord Noir

Date : 14/4/2007

Lieu : Belves (Dordogne)

Affichage : 2023 vues

Distance : 100km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Récit Tee76

C'est fini ...

Que du "plaisir" ...

BELVES 7h20, les accompagnateurs en vélo partent pour nous attendre 10 km plus loin après SIORAC

BELVES 7h45, un petit crachin fini de nous réveiller
L'ambiance est très agréable et les discussions vont bon train (un chéri bibi en bagnard nous explique que ce n'est pas son premier 100 et des novices comme moi se posent beaucoup de questions!)

8h02, départ de la 31ème édition des 100 BORNES ... je me demande ce que je fais là, j'ai mal partout mais je n'ai pas de doute, je ne finirais pas

 je suis avec 2 potes et nous courrons pour les pompiers de Rouen (bien que n'étant pas pompier, le speaker nous présente au passage en écorchant joliment nos noms, ça fait chaud au coeur).


Les 2 premiers KM de mise en jambe se font dans BELVES avec les premiers faux plats et un cardio qui s'affole déjà (plus de 140 pulses !)

Nous entamons la descente sur 2km, la même qu'il faudra remonter si nous avons l'honneur de rejoindre la ligne d'arrivée ... Super ambiance, chacun y va de son chauvinisme régional, des bretons, des basques, des girondins dans une humeur quasi indescriptible ... même l'arrêt "pipi" se fait en groupe avec les grivoiseries de rigueur (un autochtone s'inquiète pour ses truffes !).

La région est superbe ; nous prenons le premier ravitaillement (eau et pâte de fruit) et continuons à discuter avec tous les coureurs, partageant nos expériences; certains très expérimentés ont plusieurs dizaines de 100 BORNES et autres trail à leur actif ; en tant que néophyte nous sommes impressionnés.

La pluie se calme alors que nous rejoignons les accompagnateurs ; nous avons chacun le notre avec le même dossard. Je contacte mon épouse restée à Rouen grâce au portable ; tout va bien.

Vers le 25ème km, les discussions se font plus rares et la circulation est très pesante surtout dans la montée vers Beynac où les odeurs d'essence nous font suffoquer ; si j'ai des critiques à faire sur l'organisation, c'est bien la circulation et un mauvais jalonnage (tous les 5 kms et approximatifs) pour les reste tout était parfait.

Après Beynac, je me retrouve seul avec mon accompagnatrice Michelle ; Patrice est parti devant et Jean-Mi commence à souffrir du genou. Vers le 32 ème après La Roque Gageac, je m'arrête pour une séance de massages très attendue. Ma douleur au genou est tenace, mais les bandes de Flector limitent la douleur ; le kiné m'indique un problème d'inflammation au niveau du ménisque mais estime que je peux continuer.
Je repars après m'être bien restauré, je remplace petit à petit les sucres par du salé ; eau plate, cachets de sel, rillettes, citron et café seront ce qui me convient le mieux ; après avoir testé, je me rend compte que pâté, orange et boissons pétillantes me sont néfastes. Je n'abuse pas de l'eau glucosée qui en fera vomir plus d'un.

Vers le 36ème, j'annonce aux parents de Jean-Mi qu'il souffre et qu'il consulte le kiné. Je continue avec Michelle en ralentissant, prenant des photos des châteaux  et m'arrêtant comme depuis le début à chaque ravito (21 officiels et 2 sauvages!) comme on me l'avait conseillé. Le pays est très vallonné et je franchis les côtes les plus raides en marchant ... j'espère le retour de Jean-Mi mais vers le 40ème, le retour de son accompagnateur (Christian, le mari de Michelle qui a été cent bornard à Millau à 60 ans !) me fait comprendre qu'il a abandonné (également problème de ménisque mais douleurs insupportables, IRM en perspective).

J'ai un petit coup au moral mais j'accélère dans la descente vers Carsac. J'ai maintenant deux accompagnateurs et après un autre ravito, je franchis le premier marathon en 4h51. Une surprise nous attend ; un ravitaillement sauvage nous  permet de goûter le foie gras et le magret régional, c'est divin et requinquant ... les 50 approchent, j'empreinte une piste cyclable qui a un certain dévers (dur dur pour les genoux) et qui monte en faux plat jusqu'à Sarlat  (ancienne voie ferrée) ; je passe la ligne des 50 après 5h43 et relativement frais. Patrice arrivé 10min plus tôt m'attend ; nous allons aux massages et une podologue m'examine ; changement de chaussettes puis séance de photos avec notamment Jean-Mi qui nous a rejoint ; c'est super sympa ; il est très déçu d'avoir du abandonner mais nous indique qu'il va nous soutenir jusqu'au bout (en nous rejoignant en voiture à divers endroits).

5h59min depuis le départ (il est 14h00) j'indique à Patrice que l'on peut repartir ; un petit tour de terrain puis on attaque les 50 derniers (une dame du groupe des Kéké m'avait remonté le moral en me disant que les 50 derniers étaient plus faciles). Sur le plan, une descente est indiquée mais en fait 3 kms de côtes et de faux plats la précède ; je discute avec  un coureur puis Patrice me distance dans une montée. La descente attendue se présente mais en haut une pancarte indique (DESCENTE DANGEREUSE). Je rejoins Patrice qui souffre de plus en plus du tibia (c'est son 4ème 100 BORNES dont 3 MILLAU (un en 11h) et il trouve celui-ci très dur) ; la pente et la chaleur (28°C l'après midi) commencent à peser après le 60ème.

C'est Christian qui m'accompagne ; lorsque Patrice lève le pied, il me conseille de continuer à mon rythme ; après les 50, chacun trouve sa vitesse de croisière  et avec les autres concurrents, nous ne faisons que  nous doubler chacun ayant ses hauts et ses bas. Vers le 65ème, je retrouve le stand de massage du 32 ; ça fait du bien. Les femmes m'impressionnent en matière de résistance ; une petite dame de 70 ans me précède un bon moment toujours au même rythme sans arrêt au ravito ... CHAPEAU !!!

Grâce aux SMS, on apprend que Patrice continue malgré les douleurs et qu'il alterne course et marche.

Une boucle entre le 65 et le 73ème km me coupe un peu les jambes car on rencontre ceux qui la finissent (heureusement, on m'annonce qu'elle est longue et je ne me fais pas d'idées). Je franchis cette distance avec une charmante stéphanie (que je remercie, on souffre mieux à deux !) ; elle me lâchera définitivement en ne s'arrêtant pas à un ravito.

Je continue avec sel, Kfé, citron et rillettes ; marchant 300 à 400 m puis en trottinant entre 8 et 9 km/h. Je franchis ainsi les 75 puis les 80 kms (environ 10 h de course). Pas frais, mais très conscient ; je lance des gros yeux à Jean-Mi qui me rejoint au ravito du 82 ème lui reprochant de m'avoir emmené dans cette galère. Il appelle ma femme en se faisant passer pour l'hôpital de Sarlat ; après cette plaisanterie, il lui indique que tout est OK et que je continue. Elle lui dit c'est cool, plus que 18km :  on voit bien que ce n'est pas elle qui les fait !  Après un bon massage, le kiné vérifie mes pieds ; à voir sa tête ce n'est pas très brillant (en fait je n'ai plus de sensations tellement ils sont chauds). Il bourre mes chaussettes de crème, me remet chaussettes et chaussures et me conseille de voir un podologue à l'arrivée.

Je n'ai plus de suiveur, Christian ne m'a vu pas au stand de massage et l'arrêt a duré plus d'1/4 d'heure. Après 2 kms et grâce à un texto de Jean-Mi, je le retrouve, soulagé.  Sa présence est essentielle.
Nous rejoignons le 85ème en longeant  la Dordogne sous un soleil couchant, magnifique malgré la fatigue.

Puis l'angoisse, je ne trouve pas la pancarte des 90km ; tournant à environ 35 min aux 5 kms, je passe les 36,37,39  min ... pas de pancarte ; je marche alors découragé. Au bout de 41 min enfin cette fameuse pancarte salvatrice ; d'autres concurrents font le même constat ; ce n'est pas le 90 mais bien le 91 ème km ... les compteurs des vélos bien que peu précis viennent le confirmer ...

En fait les prochains kms vont être plus courts et 100 à 150m de moins, c'est énorme à la fin ; j'alterne marche et course et je rejoins un autre pompier de rouen qui était au ralenti ... le fait de me voir lui donne un coup de fouet et il repart puis me double ; il finira 2 places devant. Après le 95 ème, je ne pense plus pouvoir courir ; une montée, un dernier sandwich rillette avec un kfé ...
une fille me double à un bon rythme mais le moral s'améliore. Le jalonnement est maintenant kilométrique, 96ème ... malgré une douleur dans la cuisse je cours doucement puis 97ème et un verre d'eau au dernier ravito. Depuis le 80 ème, Christian me conseille d'éviter les trottoirs et me limite en eau ; celle-ci n'étant plus absorbée par l'organisme stagne dangereusement dans l'estomac ... il faut se rincer la bouche et en avaler le moins possible.

Arrive le 98éme km en bas de la fameuse côte du départ. Le speaker un peu éméché à du mal à annoncer mon passage, Christian lui vient en aide ... j'attaque la tant attendue et en même temps redoutée montée finale ... en marchant tout d'abord puis en accélérant doublant deux concurrents à près de 9 km/h pour rejoindre
 


après 12h53 d'effort, la ligne d'arrivée en haut de la côte. Jean-Mi me félicite, je suis heureux et conscient mais ne réalise pas tout à fait ... j'appelle ma femme, elle m'apprend que le père d'un copain de mon fils vient d'arriver ... il est juste devant moi... mais je ne le connais pas ... quel hasard , nous sommes 3 rouennais ensemble (230, 231 et 232 ème)
 
En titubant je récupère mon diplôme 232 ème en 12h53 ... en attendant que Patrice en finisse je vais boire 2 pressions et manger la soupe au chou offerte à tous les participants. Ensuite, le salon de massage où une charmante étudiante podologue s'occupe de mes pieds ! 35 min autour des ampoules (ouille ouille ouille) puis un massage bien mérité Patrice arrive en 13h30 et me rejoins avec Jean-Mi pour se faire masser ... un concurrent s'endort de fatigue à côté de moi, une autre a un malaise mais tout est normal dans ces courses hors normes ...
Je reprend une pression avec Patrice et sa femme Fabienne qui l'accompagnait à vélo ... nous parlons avec plusieurs concurrents, la course était plus dure que l'an dernier, c'est plus dur que MILLAU ... avec pour fond sonore la joyeuse fanfare ..; nous rentrons manger et arroser cette journée mémorable ...

L'aide morale et matérielle des accompagnateurs est fondamentale (JE TIENS A LES REMERCIER PARTICULIEREMENT CAR SANS EUX JE N'AURAIS PAS FINI !!!)
Pour indication, j'avais prévu 133 pulsations de moyenne au cardio et j'ai fait 134 ; ma consommation fut de 7576 Kcal

2 commentaires

Commentaire de nicou2000 posté le 20-04-2007 à 11:15:00

félicitations à toi!!
très beau CR pour une course au combien difficile...

Commentaire de lolo' posté le 22-04-2007 à 12:26:00

encore Bravo à toi

C'était aussi mon 1er à Belvés et je ça m'a rappelé mon 1er marathon;

Dur, plein d'émotions,beau.....

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