Récit de la course : La Trans'Aq 2007, par c2

L'auteur : c2

La course : La Trans'Aq

Date : 3/6/2007

Lieu : Soulac Sur Mer (Gironde)

Affichage : 1757 vues

Distance : 240km

Objectif : Terminer

3 commentaires

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TRANSAQ' 2007

LA TRANSAQ' du 04 au 09 juin 2007

 Avertissement :  Ici, il n’y a pas de frime, pas de surfait, pas de touristes, pas de clinquant, pas de chaussures turbotroniques, pas de débardeurs brillants, pas de chasseurs de prime, et pourtant il y a une chaleur et une ambiance. On est à la maison, en famille, tous ensemble, coureurs et bénévoles, complices. Et lorsque le vernis culturel et social a fondu, il reste les hommes.

C’est de la course à l’état brut. De la pureté du geste. Du mental. Du sans fard. Du gratuit. Du respect. De l’éthique. Du pur jus, première pression à froid. De l’esprit spiridon.

Nous sommes au cœur de « l’ultra ». Certains (extérieurs) trouveront tout cela un peu fou, désuet, décalé ou ridicule et ne comprendront sûrement pas, mais qu’importe ! !

Merci Gérard et Caroline pour cette semaine de rêve.

Longue vie à la Transaq

A nous de faire connaître cette magnifique épreuve

 

 

Menu gastronomique

 

230 km le long du littoral aquitain. Chemins forestiers (85%) et plages (15%). 6 étapes de 28 à 55 km. Une étape de nuit. Autosuffisance (2 fois 3 jours). Bivouac sous tentes. Course ouverte aux individuels et aux équipes. Limité à 220 coureurs. Classement par équipes calculé sur le 3ième membre. Equipes jusqu’à 5 coureurs. Pas de prix en argent . Médailles, tee-shirts souvenirs, produit régionaux pour chacun. Départ au Pin Sec. Arrivée au Vieux Boucau. Bivouacs à la Gracieuse, Carcans, au cap Ferret, à la Salie et St Girons

 

 

Mots clés

 

amitié, autonomie, balises, bivouac, contrôles, convivialité, course en étapes, famille, forêts, galère, guêtres, nuit, pare-feu, plage, pins, sable, sac à dos , sentiers , soleil, solidarité, trail

   

Le choix du restaurant

 

Encore un coup de Michel, il me semble, qui avait négligemment et en douceur glissé le mot Transaq au détour d’une conversation. Puis le temps avait fait son œuvre dans les cerveaux, sournoisement, insidieusement. Ce côté nouveau, course à étapes, m’interpellait. Dés août dernier, j’étais déjà convaincu après discussion avec Gérard et Caroline sur leur stand au retrait des dossards de l’UTMB à Chamonix. Enfin début octobre, après une sortie de nuit en groupe du côté des étangs de Hollande et un mémorable tunnel de 800m, avant d’embarquer pour la Réunion et le grand raid, un paquet d’inscriptions avait été posté. Un peu par peur de manquer de place. Tout cela avait ressurgi au printemps. Par l’aspect matos et le nouvel ennemi déclaré : le poids, des bonhommes peut-être après les fêtes, des sacs sûrement. On est vite au parfum, la chasse au gramme est ouverte. Je n’ai jamais autant utilisé la balance de cuisine. On va même jusqu’à se moquer de moi en haut lieu, lorsque je m’aperçois que le sifflet rouge pèse 8 g de plus que le bleu. Je me pique au jeu. Avec l’obligatoire, les 2000 Kcal mini de nourriture par jour, insuffisantes à mon goût, le sac, le duvet (700g), j’ai évidement rangé au musée mes anciens duvets, l’aspi venin, le sifflet, la frontale, la pharmacie de campagne (très important), le couteau et le quasi indispensable, le couvre-chef, les guêtres, les lunettes de soleil, un minimum de change et autre coupe-vent, un kit pour manger et faire chauffer. Je redécouvre les lois de la pesanteur. Et elles sont impitoyables. Car si l’on tourne entre 370 et 400 kcal aux 100g avec 15000 Kcal environ pour toute la course, on converge vers 4 kilo rien que pour la nourriture dont 2 dans le sac de récup. Imparable. Mon régime: bolino, glucose, muesli, lait en poudre, noix de cajou, soupes, barres, pâtes d’amande et quelques carrés de chocolat. On ne se refait pas (pour le chocolat). Evidemment menus indignes du moindre resto. Tout cela reconditionné dans des sacs congélation. On apprend vite en mettant le sac sur le dos qu’un emballage de base c’est pas mal de grammes en trop. Mon seul luxe, portable et appareil photo. Et vlan 200g de plus à porter.

   

Les amuse-bouches

 

Samedi 02 juin 19h. Nous faisons connaissance avec le « Pin Sec ». Accueil sympa. Prise en mains des tentes, repas en groupe avec les premiers arrivés, ballade sur la plage. La nuit est fraîche et le sol ferme malgré le sable. Dimanche 03. On ronge son frein. Formalités médicales puis pesage des sacs de course (min 3.5kg (du domaine de la magie), max 8.5kg le tout sans les boissons) et de récup le mercredi soir (2kg max, tolérance 20g). Certains sont obligés d’en enlever dans le sac de course ??? Mais où partent-ils ??? Je suis à 5360g, peut mieux faire et 2000g tout rond pour la récup (tout pour l’estomac). La n°4, (4 tentes de 2 places en cercle « au coin du feu », la bombonne de gaz est fournie) dite « Trella Pupa » se rempli. Après les 5 « Rhums Dérangés », avec Michel, Eric, Patrick et moi-même sans oublier Sylvie qui a trouvé le nom de l’équipe, en souvenir du grand raid de la Réunion et des rhums arrangés locaux, nous ont rejoint, Jean-Louis, un baroudeur au long court, Philippe, 2 Transaq déjà à son actif, respect et Erwan qui nous fera admirer son superbe coup de fourchette durant toute la semaine et son sac garde-manger. On est complet. Tout le monde a envie d’en découdre. Pasta party autour du camion restaurant (Laurence, quelle pèche, Benoît quelle qualité de repas vues les conditions de préparation), dernier petit verre d’un cru bourgeois qui glisse franchement bien, découverte du road-book, des balises à pointer, des contrôles, ravitos et autre état du sol plus ou moins accueillant référencé de S0, roulant à S5 sable profond, mou et incontournable. Dénominateur commun : le sable. Discussions de stratégies, d’éventuels raccourcis. Ca démarre quand !!!! 2ième nuit sur place. L’autonomie complète démarre. Toujours frais: le temps, les esprits et les corps. Pour la dureté du sol la nuit, on s’habitue.  

 

 

 L’entrée

 27.7km, 386m de dénivelé, temps limite 5h02

Premier petit-déjeuner « Transaq ». Muesli pour moi, bof !. Ben mince, le sac est bien lourd, pas habitué. Je l’ai même pas essayé en config course. Je n’ai jamais eu un entraînement aussi light pour ce genre d’épreuve longue. Aucune inquiétude, serein. Pas très sérieux tout ça tout de même. Par contre le portage avant-arrière impec mais 7kg le premier jour ça se sent tout de même et il va falloir en plus trotter. Seule consolation le poids va aller en diminuant. Nouveau rite des guêtres, y a du noir, du bleu, du rouge. Briefing sous la tente par le grand chef : « allez y molo, la route sera longue. Les ravitos c’est clair: une bouteille d’eau tous les 15 bornes, c’est tout ». 50 bénévoles pour 130 coureurs mieux que dans un palace. Il fait toujours frais pour un début juin, l’arche de départ, quelques gouttes et des nuages. Les moteurs chauffent, on y est, enfin. Y a du béret Béarnais, du drapeau japonais, de l’accent anglais et canadien. Les 5 continents sont représentes. 9h. Dernier message : « tous au Vieux Boucau ». Ambitieux.

 

 

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Une 15 partent à droite, déjà de la stratégie, le reste suit bien sagement le parcours suggéré par écrit, direction la plage. Ca part trop vite à mon goût. Pas de panique, on gère tranquille avec les moyens du moment. Il faut évidemment en garder pour les jours suivants. Je sors dans les 10 derniers des 6 km de plage, ça roule. Petite discut avec Mie, la japonaise, elle vient de Tokyo. Bon promis, demain je lui parle judo. 5 balises, petits sentiers, des pins encore des pins, quelques grimpettes bien sèches, un ravito, et le lac d’Hourtin, longé par la droite parfois les pieds presque dans l’eau jusqu’au final à « La Gracieuse ». Un bateau organisateur longue la côte pour sécuriser la course. Très pro. Fin du tour de chauffe. Bivouac. Idyllique, isolé, reposant. 93ième, 3h46. Rideau. Bon, puisque vous vous posez la question. L’organisation fournit le papier et 4 WC mobiles. Ballade digestive.

 

 

 Le hors d’œuvre 

44.2km, 633m de dénivelé, temps limite 8h50

Départ à 8h. Tiens une heure plus tôt. Pas trop de traces. Rite du pointage et de la bouteille d’eau qui s’installe pour la semaine. Cette fois-ci les voraces partent à gauche, le troupeau à droite. 10 bornes assez droites. Je loupe ma première coupe mais me venge aussitôt sur une 2ième que je n’avais pas prévue sur le papier mais qui semble jouable sur le terrain. Assez jubilatoire. Km 15, ravito 1, attention zone de mouches plates (qui piquent). On assure avec un peu de produit sur tout ce qui dépasse. Km 26 bord du lac de Lacaneau, paysages reposants parfois très suisse. 10 bornes de lac c’est long, enchaînements de villas, de petits campings. Un gamin me demande pourquoi je cours avec des chaussons bleus. Un peu long à expliquer. Ravito 2 à la grange Escoure encore au bord du lac. Sortie du plan d’eau, enfin, plus que 8 bornes assez isolées. Arrivée à la maison du Lion par une très longue ligne droite en légère descente sur piste cyclable très étroite à basse de dalles en béton. Mais que cette arche blanche met du temps à grandir.Kinés, toubis, bénévoles font des petits tours entre les groupes de tentes. Premiers conseils, discussions  impromptues, passion commune. En soirée, nouvelle petite promenade digestive.63ième, 6h00, je reprends 12 places au général   

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Le plat principal 

54.2km, 387m de dénivelé, temps limite 12h03

Départ à 7h, encore une heure de perdue, les nuits raccourcissent. Apres 2 bornes à peine, 2 options possibles, je prends la droite jusqu’à la balise1. Puis pas mal de sous-bois assez directs vers le sud. Pas de question à se poser. Surprise, rencontre avec Patrick au ravito du km16, il est en accélération progressive, je le reverrai à l’arrivée. De longs passages en solitaire, pas étonnant vue la distance et le nombre de coureurs. Contact direct avec la nature, bruissements des feuilles, craquement des branches, grand privilège.  Km 30, un orienteur pur, s’est un peu loupé et remonte à contre courant à la chasse à la balise3, courage encore 300m. km 38, je reprends Erwan en piètre forme et qui gamberge, repli sur soi. Pas facile de trouver les mots justes pour aider sans déstabiliser. Les balises 4 et 5 s’enchaînent. 3ième ravito, un marathon dans les baskets, un de plus, je me tape un brin de causette avec 3 bénévoles. C’est bon, tu n’es pas en souffrance ? Une longue // à la côte assez vallonnée, ouf enfin on tourne à droite encore dans les pins, dernier contrôle. Direction la plage, sable bien profond. Je prends une photo d’une petite fleur dans la dune à gauche d’un blockhaus, un traileur me fait l’intérieur et me prend 100m. Ne rien lâcher et coller à ce petit point qui me sert de métronome et de cible sur ces 9 derniers km de sable assez ferme. Légère brune, le bruit des vagues, ça tricote bien, le terrain est constant, la plage très large comme je les aime, un quad de l’organisation croise les coureurs un à un, prêt a intervenir. J’avale tout ce sable sans pose comme mon poisson pilote. Sans le savoir j’arrive sur les talons d’Eric qui a moyennement apprécié cette partie plage. 2 km de plus et on arrivait ensemble. Le cap Ferret, le bout du monde face à la dune du Pyla de l’autre coté de la baie. En réserve pour demain soir. Douche spartiate en plein air, limite nudiste. Récup du sac de 2kg. Amaury fête ses 30 ans en fin de journée. En grand seigneur, il a vu très grand, champagne pour tous. Chapeau bas.58ième , 7h15, encore 14 places de gagnées au général.  

 

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 Entremets surprise 

33.7km, 607m de dénivelé, temps limite 6h44

Grasse mat. Récup agréable car après, ça va s’accélérer. Jean-Louis a encore découché et dormi dans la dune. Petite ballade pour faire tourner un peu les jambes autour des belles villas du coin. Briefing à 11h30. Après la brume, à mi-journée, grand beau. Retour surprise aux tentes. Un taboulé et une boisson fraîche nous attentent. Merci à l’organisation. Un chien fait le tour des tentes en quête d’un petit quelque chose. Dur pour lui, ça ne rigole pas question nourriture. Transbordement par rotation dans 2 zodiacs à travers la baie à partir de 17h30. Ca décoiffe et change du sable. Les Transaqueurs débarquent à Arcachon sous les yeux incrédules de quelques touristes rebondis. On fait nocturne, départ à 20h45. Un peu de plage au bord de l’eau à la queue leu leu, on contourne la ville côté golf puis des bois pour venir sur le côté nord de la dune du Pyla. Je fais bêtement le cacou sur un tronc d’arbre et pose le pied dessus par réflexe comme pour la rivière du 3000 steeple. C’est glissant. Allongé par terre sans bobo, j’ai de la chance, la course veut bien encore de moi, la Transaq ça tient à pas grand-chose. Cette dune on la découvre brusquement au détour d’un sentier étroit et boisé. Montée très sèche mais finalement courte.

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Puis on caresse l’échine de la bête sur 2 kilomètres, abrupt à gauche avec les maisons, en pente douce à droite avec l’océan. La nuit nous enveloppe progressivement. Plongée sur le stroboscope qui indique le ravito. Ca gambade comme des gamins dans ce sable très profond. Il fait très lourd. Ça enchaîne pour 15 bornes de forêt profonde. Un petit malin a débalisé une partie du tracé. Des coureurs préviennent. L’organisation arrive à sauver l’étape en rebalisant en catastrophe la partie douteuse. Je me prends un coup de mou mémorable dans cette seconde partie d’étape. Faudrait changer le jeu de bougies mais pas de garage à l’horizon. On longe un lugubre derrick. Je ne rêve pas, il y a du pétrole en Aquitaine. Je n’avance plus et vois les coureurs défiler un à un. Le nez par terre je ne profite pas pleinement de cette ambiance que j’adore. Très grand moment de solitude. Je suis séché. Tant pis, faut faire avec et terminer à la ramasse sur l’expérience en limitant au mieux la casse.  Presque 2h du mat, bienvenue au campement. Le staff d’accueil est grand sourire, frais. Caroline en tête. Applaudissements pour les arrivants. Comment font ils ? Quand dorment-ils ? Ils sont formidables ces bénévoles. Une seule envie, se coucher mais il faut absolument manger à la frontale avant d’essayer de dormir sinon demain ce sera la panne sèche.81ième, 4h56, 71ième au général   

 

Fromage  

35,3km, 304m de dénivelé, temps limite 7h04

Une bonne nuit de 4h et il faut se relever sur le coup des 6h pour remanger. Le Muesli est dur à passer, mais j’ai encore faim. J’enchaîne sur un poulet chasseur. Une première pour le petit-dej. Les vêtements ont mal séchés, humides. Ce matin pour moi il faut y aller presque à contre-cœur. Sensation désagréable. Il faut abattre ses kilomètres. Les gestes sont lents, la préparation n’en finit plus, désordonnée presque illogique. La fatigue s’accumule. Les warriors sont émoussés.

 

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L’élasto est de sortie. Un strap de genou ici, une cheville par là, des décos sur les épaules ou au bas des reins. On est au point clé de l’épreuve, dans cet enchaînement critique, étapes 4 et 5, pas simple du tout. On prend le car vers 9h histoire de rejoindre le départ en contournant la zone militaire infranchissable à pied (pour nous). Revoir des maisons, des piétons, un clocher surprend au plus au point. Mais d’où venons nous ? Déjà déconnecté du monde habituel ? Départ dans la brune, mais cela ne dure pas. Il fait de plus en plus chaud, des petits bouts de pistes cyclables nous ramènent de temps en temps vers un peu de civilisation.  Tout ça semble bien long surtout la ligne droite finale faite de petites montagnes russes pour déboucher sur un camping avec douche. Eric et Erwan font le parcours comme ils peuvent et finissent à deux bien loin de leur niveau intrinsèque. Heureusement qu’ils s’enivrent de discussions variées parfois déconnectées de la course car l’envie d’abandonner semblait roder ce jour là autour d’eux. Ils passent très prêt de la correctionnelle. 87ième 5h15, 72ième au général   

Dessert 

30.2 km, 347m de dénivelé, modifie a 28km, temps limite 5h30

Il s’agit de profiter et d’arriver à bon port. Ce sera le cas pour tous les rescapés. La 2ième partie de l’étape est modifiée. On fera de la plage non stop pour le final. Sortie du camping, quelques maisons de St Girons vers la plage sur 2 km. Un beau S5 en sortie de plage. J’ai des jambes ce matin. J’ai oublié l’aspect compèt. Je déroule tout en profitant. Puis la forêt assez roulante. Une petite coupe gentille et évidente puis je suis mécaniquement le tracé sans me poser de question. 2 contrôles, une balise. Un superbe enchaînement dans la zone ornithologique protégé. Petit cour d’eau, le courant d’Huchet, fraîcheur, ombrage bucolique.

 

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Arrivée à découvert, grande lumière et chaleur. Unique ravito en eau. A gauche toute, tout droit, 15km pour le final en bord de plage à marée haute. Il faut lire le terrain comme un sioux. Et peut-être qu’un peu plus à droite ??? Non finalement un peu plus à gauche !!!! Quoique, celui là sur la droite semble pas mal avancer. Pas simple. Aucune solution n’est définitive. Terrain inconstant, accueillant, parfois ondulé, pas facile. Repasser dans des anciennes traces de pas plus compactes, caresser le sable sans lui donner son énergie, travailler la foulée, tout un art pour avancer au mieux.

 

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La température est bien montée. Trempage régulier de la saharienne dans l’eau de mer. Passage du gué près des Moliets fort courant massant et rafraîchissant à mi-cuisses. Sur les portions où l’accès auto est possible, les baigneurs et plagistes nous regardent incrédules dans un monde parallèle. Quelques encouragements tout de même. Certains Transaqueurs finissent les chaussures accrochées au sac. Ca y est, je là devine, mais est ce bien elle ? Cette avancée en forme de digue signe d’arrivée finale. Remontée de plage en travers en tirant tout droit vers l’arche blanche. 50m, 10m un grand salut à tous ceux qui nous attendent. La Transaq c’est fini. Du moins pour l’effort.

75ième, 4h06 et 74ième au général, 31h21 au total.

 

 

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120 coureurs iront au bout dont toutes les filles. Sylvie à la bagarre toute la semaine accroche une superbe 3ième place au scratch féminin, seconde V1. Michel et son hippopotame, 21ième et second V2 a des pieds de bébé, comment fait-il ? Un redoutable V3, l’an prochain. L’inoxydable Jean-Louis pense déjà à sa prochaine course de plus de 170km dans moins d’un mois. Philippe revenant de blessure, rentre dans le cercle très très fermé des triple finishers de la Transaq, Patrick fait une course très régulière, sans avoir l’air d’y toucher, tout en sagesse, 41ième au général, Eric, après un gros flottement a réussi à prendre sur lui et à surmonter ses soucis de pieds pour aller au bout, c’est le principal quant à Erwan 115ième de l’étape 5, il finit 22ième de l’étape 6 avec un jus retrouvé. Comme quoi tout peut vraiment se passer sur cette course. Rien n’est promis. La remise en cause est permanente. L’équipe des « Rhums Dérangés » est 9ième sur 20

La « Trella Pupa » est au complet comme au départ et c’est très bien.

 

   Pousse-café 

 

Après, ce sont des choses simples mais qui prennent des saveurs et des dimensions particulières. Du saucisson sec, des cornichons, une lichette de fromage, une boisson autre que de l’eau, le tout proposé judicieusement par l’organisation dés la ligne franchie. Puis une douche bien chaude, un rasage de près, une glace multi parfums monstrueuse, une boisson en terrasse en sirotant sans se presser.

  

18h30, la remise des prix s’enclenche en même temps qu’un petit vent qui va rapidement forcir. Brèves allocutions, podiums, défilé des finishers à l’inverse du classement, cadeaux, tee-shirt collector et choix d’un cutiot (récipient dans lequel on collecte la résine de pin).

 

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 La fin est limite, ciel noir, vent de sable. Débâchage partiel du podium pour éviter un décollage. Les grandes tentes respirent. On évacue, c’est très raisonnable. Solution de repli dans le gymnase, trouvée rapidement, une chance. Les vannes du ciel s’ouvrent. Et si on avait eu cela en course. On oublie bien vite. Bandas locales, et installation progressive dans cette grande salle avec fronton.  Repas plaisir. Ca se lâche un peu sur la fin, chants, chenille,…. Je sors mon arme secrète qui patiente depuis 8 jours pour le dessert et la belle coupe de Sylvie, après le rouge local, champagne pour la tablée. Nuit sur place sur tatamis. Le luxe.

 

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Viennoiseries au petit-dej, nouvelle saveur retrouvée. Retour en car au Pin-Sec, voiture, resto local (ah, les huîtres, elles n’ont jamais été aussi bonnes…), voyage retour. Discussions sans fin à base d’anecdotes. 

 

 

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  Il va falloir atterrir et reconnecter, dur, très très dur. Quel jour sommes-nous ? La Transaq 2007, c’est vraiment fini. Mais que de souvenirs forts.   

Quoi !! Vous n’êtes pas encore inscrits pour 2008, mais qu’est ce que vous attendez ?

 

 

 

 

3 commentaires

Commentaire de corto posté le 28-06-2007 à 08:59:00

Super ton CR. C'est une course que je voudrai faire, et ton récit me donne une raison de plus de tenter l'aventure. Un grand merci.

Commentaire de Karllieb posté le 29-06-2007 à 13:31:00

Merci C2 pour récit. Je connais bien ce coin de littoral et là, tu me fais rêver... Cette course, j'adorerai la faire. faut juste trouver le temps et se donner les moyens. Encore bravo.
Karllieb

Commentaire de shunga posté le 30-05-2009 à 22:51:00

tu donnes bien envie. J'espère qu'ils tiendront le coup jusqu'à ce que j'arrive. D'ici 2012, pour fêter le fin de l'humanité.

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