Récit de la course : La Foulée du Port des Issambres 2007, par FOREST Alex

L'auteur : FOREST Alex

La course : La Foulée du Port des Issambres

Date : 9/6/2007

Lieu : Les Issambres (Var)

Affichage : 1330 vues

Distance : 15.6km

Objectif : Pas d'objectif

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Pas d'autre récit pour cette course.

Enchainement de fou

1) La Foulée du Port des Issambres, 15.6km, 200m+, le 09/06

Départ à 18h. C'est la première édition de cette course qui se déroule chez moi, le parcours de 15.6km faisant le tour de ma maison. Donc j'étais presque obligé d'y participer, même si après ça, j'ai une semaine assez chargée qui m'attend.

Au départ, je décide de me faire plaisir, et je prends la tête de la course. Je lance la course à 19km/h, passage au 1er km en 3'15", puis au 2è km en 6'30". Bon, je m'arrête là, je me gare sur le coté, et désormais j'adopte un rythme tranquille de footing à 12km/h. Enfin tranquille jusqu'au 10èkm, ensuite je m'aperçois que les gars devant moi commence à exploser, et je ne peux résister à la tentation d'aller les ramasser, alors je termine à 15km/h. Les 2 derniers kms se courent sur la plage, avec plusieurs portions de sable, j'ai une pensée pour les transaquitains qui arrivent ce jour. Et j'en profite encore pour doubler 2 collègues à 500m de l'arrivée.

Je termine en 1h06'45", 24è/96, en pleine forme avant d'attaquer la semaine à venir.

 

2) Les 6 jours d'Antibes, du 10/06 au 16/06

J'arrive à Antibes vers 12h, comme d'habitude je suis le dernier, j'arrive juste pour la fin du briefing. Ensuite je retire mon dossard, ça va vite, c'est le seul qui reste, le dossard 4. Puis j'installe mon couchage sous la tente collective, et je fais la connaissance d'Anisse, qui me remet un paquet de la part de May. Il y a des chocolats, des confiseries, et un petit mot d'encouragement. Merci May, c'est trop gentil, t'es adorable.

Voilà 14h, ça y est, le départ est donné. Tonio part comme un boulet de canon, seul le Suédois (ancien spécialiste du 400m, sélectionné olympique dans les années 50), parvient à s'accrocher pendant 200m, puis il explose à son tour. Tonio passe donc en tête le premier tour, puis il décide de nous attendre, et il coupe son effort.

Bon, après ça, le premier après-midi de course se passe tranquillement pour moi, à 10km/h environ. Frédéric GALLAIS, organisateur des 6h du Pradet, est venu m'encourager au départ, et il fait quelques tours avec moi.

20h, c'est l'heure du premier repas, je m'arrête pour manger. Puis je repars tranquillement pour la première nuit. Je tourne sur le circuit jusque vers 3h30, puis je fais une pause dans ma voiture pour me reposer un peu. Je dors 1h environ, et je repars sur le circuit vers 5h. C'est parti pour la 1ère journée complète de course, sous le soleil habituel de la Cote d'Azur. J'alterne marche et course selon mon envie, avec quelques pauses, tranquille.

 

24h de course : J'en suis à 136km, ça me fait 1km de + qu'à la NFL, et 16km de + que l'an dernier, c'est très bien, sûrement un peu vite mais normal puisque je n'ai quasiment pas encore dormi, maintenant espérons que ça tienne le plus longtemps possible.

Alors je continue à tourner. A 20h, je m'arrête pour le repas, puis je repars. Cette nuit, je fais la connaissance de Gdraid, on discute beaucoup, et on engrange les tours sans s'en apercevoir. Vers minuit, je m'arrête à ma voiture, puis je fais un tour pour aller à la douche, et encore un tour pour aller me coucher, ça me fait toujours 2 tours de pris.

Je me réveille vers 6h et repars sur le circuit vers 7h. Vers 9h, j'aperçois Francky qui est venu m'apporter des encouragements, ça fait plaisir et ça me motive pour ce début de journée. Donc je continue à tourner.

 

48h de course : J'ai parcouru 216km, soit 80km le 2è 24h, c'est 4km de moins que l'an passé, et 4km de mieux qu'à la NFL, je suis toujours en pleine forme, donc tout va bien.

Alors je continue à bronzer (heu non, à courir!) tout l'après-midi. En fin d'après-midi, quelqu'un m'arrête et me dit qu'il a un message pour moi. C'est Laurent05 et il me montre un message de May, qui me demande si elle peut passer nous voir à Antibes vendredi, et ensuite on ira ensemble au Mercantour. Mais c'est super ça! Je suis trop content et je repars de plus belle.

A 20h, je m'arrête pour le repas, puis je repars vers 21h30, et je tourne jusque vers 1h. Ensuite, 1 tour pour la douche, puis 1 tour pour aller me coucher.

Je me réveille vers 6h30, puis je me remets en piste vers 7h30. Petit déjeuner vers 8h, puis c'est reparti pour marche/course sous le cagnard Antibois.

 

72h de course : J'ai fait 291km, soit 75km le 3è 24h, c'est 10km de moins que l'an passé, et exactement la même distance qu'à Monaco, oui mais là contrairement à la NFL je ne suis pas blessé, au contraire je suis en pleine forme, donc c'est de très bonne augure pour la suite.

Donc je repars cramer sur le circuit pour l'après-midi. Vers 18h, j'aperçois quelques amis du Spiridon Cote d'Azur venus nous encourager, et j'en profite pour leur demander les dernières infos concernant le Mercantour, car d'après ce que je vois depuis le circuit d'Antibes, le temps n'a pas l'air au beau fixe.

A 20h, repas, puis retour sur la piste vers 21h30 et je tourne jusqu'à 1h. Ensuite douche, puis je vais me coucher.

Je me lève vers 7h, puis, après le petit déjeuner, je me recommence à tourner sur le circuit.

 

96h de course : J'en suis à 366km, soit 75km le 4è 24h, c'est 13km de moins que l'année dernière, et 17km de + qu'à la NFL, je suis toujours en pleine forme, donc c'est parfait.

Maintenant, c'est le départ du 48h. Je suis avec Tonio, 100m devant la ligne de départ, et on regarde partir les 15 participants de ce 48h. Je propose alors à Tonio de tous les doubler, juste pour rigoler. Ok, on part au sprint et on double tout le monde. Puis Tonio s'arrête, pour préserver sa cheville, mais moi, maintenant que je suis en tête, je décide de continuer. Je tourne à environ 12km/h, sur le premier tour, 3 coureurs me suivent, 20m derrière, puis dès le 2è tour, seul un coureur continue à suivre mon rythme infernal. Je continue à tourner à 12km/h pendant 30mn, toujours 20m devant mon poursuivant. Au 6è km, celui ci, visiblement agacé par le rythme que je lui impose, me rattrape et prends la tête. Je me cale dans sa foulée. On fait le 7è km en 4'40" (13km/h), apparemment ma présence en tête du 48h le dérange. Allez, je décide de faire un dernier tour en tête, toujours à 13km/h, ça me fait 8 tours (8,2km) en 40'05", voilà maintenant je peux ralentir, j'ai fini mon boulot de lièvre pour les 48h.

Et pendant ce temps, j'ai aperçu Francky sur le bord du circuit qui me prenait en photo. Allez, maintenant que je ne cours plus, je lui propose de faire quelques tours de circuit avec moi pour récupérer.

Voilà, 382km en 98h, puis 393km en 100h, je suis content car je dépasse les 400kms avant le repas de 20h.

Donc je peux prendre mon repas tranquillement, puis je repars faire une quinzaine de tours jusqu'à minuit, et je vais me coucher.

Je me réveille vers 7h, et repars sur le circuit pour ma dernière journée de course, je suis super motivé car je n'ai pas la moindre blessure, et j'ai déjà réalisé un kilométrage très satisfaisant avant d'attaquer le Mercantour.

Alors pour cette dernière journée, je décide d'improviser une nouvelle stratégie, celle dite du Grand Géant Orange. Je souhaite un peu travailler ma VMA avant d'attaquer le Mercantour. Donc comme sur le circuit, il y a 200m de piste en tartan, je décide de faire des séries de 200m. Les premières séries de 200m sont couru à environ 15km/h, puis progressivement j'augmente l'allure, et en fin de journée, j'ai du courir quelques 200m à plus de 20km/h. Certes, c'est assez original sur un 6 jours, mais c'est très amusant.

Et en ce dernier jour, la météo semble aussi vouloir s'amuser avec nous. Alors que jusqu'à présent, le soleil avait fait fondre nos organismes, aujourd'hui le ciel est couvert, et il s'assombrit de plus en plus. Vers 11h, le vent se lève, puis les premiers coups de tonnerre se font entendre. A midi, je boucle mon 449è km, et j'hésite à faire un tour supplémentaire avant d'aller manger pour arriver à 450km, mais à ce moment là, un déluge terrible s'abat sur le circuit, ouf j'ai juste le temps de m'abriter sous les tentes du ravitaillement.

120h de course : J'en suis à 456km parcourus, soit 90km le dernier 24h, je suis très satisfait de ce kilométrage réalisé très facilement, sans aucune blessure, juste en préparation du Mercantour, et je sais désormais que je peux sans problème aller dépasser les 600km sur un prochain 6 jours couru entièrement.

Voilà, maintenant je profite de ce dernier après-midi à Antibes pour récupérer, je fais quelques tours en touriste, et juste quelques 200m à fond pour rigoler.

A 19h, je vais me doucher, puis j'attends le repas de 20h. Après le repas, vers 21h30, je vais me coucher, mais je suis inquiet, je n'ai toujours pas de nouvelles de May, pourtant elle avait bien dit qu'elle passerait à Antibes et qu'on irait ensemble au Mercantour.

Je me réveille vers 23h, et là, en sortant, j'aperçois Anisse qui discute avec quelqu'un, je m'approche, c'est May, ah enfin me voilà rassuré, je ne serai pas seul pour aller au Mercantour.

Bon en attendant, je leur dit que je fais quelques derniers tours, puis à minuit on part pour St Martin Vésubie.

Un tour plus tard, je les cherche, mais il n'y a plus personne, c'est quoi cette blague, ils ont disparu, bon tant pis je continue à tourner, je rattrape Tonio, et il me dit que May et Anisse sont partis balader en ville, et qu'ils reviendront pour minuit. Ok, donc je continue encore à tourner, il est 23h56mn quand je boucle mon dernier tour.

J'ai donc parcouru 478,675km en 130h. Certes, c'est peu comparé à mes 575kms de l'an passé, mais ça devient tout de même une excellente perf si je la compare aux 465kms que j'ai parcouru en 6 jours à Monaco.

Voilà, maintenant je rends avec regrets ma puce à Gérard, et je dis au revoir à ceux présent sur le circuit.

Oui, mais May n'est toujours pas là, je commence à m'impatienter, je ne voudrai pas arriver en retard au Mercantour. A 0h30, May arrive enfin, allez vite on file direction St Martin Vésubie.

 

3) Le Grand Raid du Mercantour, 102km, 6600m+, les 16/06 et 17/06

1h30 de route entre Antibes et St Martin Vésubie, tout se passe bien, May ayant pour rôle de me parler un maximum afin d'éviter que je m'endorme. Nous arrivons donc à St Martin Vésubie vers 2h. De suite, nous allons retirer nos dossards. Et je constate qu'avec la fatigue j'ai très froid, je suis en début d'hypothermie avant même d'avoir pris le départ. Je choisis donc de me couvrir un maximum avant le départ, collants longs pour les jambes, et 3 épaisseurs pour le haut du corps. Ensuite, je prépare mon camelbak, je grignote un peu, puis c'est déjà l'heure de se rendre sur la ligne de départ.

4h, le départ est donné, je me suis placé en queue de peloton, déjà que je suis à moitié endormi, et puis je n'ai pas l'intention de partir en courant. Oui mais May en a décidé autrement, et elle m'oblige à courir sur les 4 premiers kms et 200m+ de route goudronnée qui mènent à Venanson. On arrive en 40mn à Venanson, on est partis à 6km/h, pfff May tu es folle, à Antibes j'étais même pas capable de courir aussi vite. Ouf enfin on prend un sentier et on se met à marcher. Voilà maintenant on monte tranquillement jusqu'au col de la Colmiane, que l'on atteint au lever du jour, après 1h10 de course.

Et on attaque la première descente sur les pistes de ski de la Colmiane. Je pensais récupérer un peu dans cette descente, car May n'avait cessé de me dire qu'elle était une très mauvaise descendeuse, mais apparemment elle s'est bien foutu de moi, car c'est à fond qu'elle attaque cette descente, elle remonte plusieurs places, hé May, pas si vite, attends moi.

1h30 de course, on arrive en bas de cette descente à St Dalmas Valdeblore, et j'incite May à se calmer maintenant car c'est 1200m+ qui nous attendent. On monte donc tranquillement, bien calé au milieu du peloton de 650 coureurs qui commence à s'étirer doucement.

On arrive au premier ravitaillement au Col du Veillos (km15) en 3h, on nous annonce aux alentours de la 300è position, putain May, on avait dit qu'on partait doucement, et là y a + de 300 coureurs derrière nous !

Bon, on ne s'attarde pas trop à ce premier ravito, il y a un vent glacial qui souffle, et j'apprécie de m'être bien couvert au départ. Et puis maintenant ça devient plus roulant, il reste encore 300m+ pour arriver au col du Barn, que l'on atteint après 3h45 de course.

Et on attaque la première grosse descente de la course, 700m- jusqu'à la vacherie du Collet. J'ai eu le malheur de dire à May que cette descente, qui serpente le long d'un ruisseau, était très agréable, donc elle s'engage à fond dans cette descente. Bon May t'as de la chance, ça m'amuse bien, alors je te suis.

Après 40mn de descente, on arrive en bas à la vacherie du Collet. Je propose à May de faire une pause pour se découvrir, maintenant il fait chaud, et ça devrai durer pendant un bon moment.

Voilà, on repart direction le col du Salèse, 200m+, rien de bien méchant, mais je dit à may de faire cette montée en marchant, car je n'ai vraiment pas envie de courir dans cette montée.

On arrive au col du Salèse en 5h, et on attaque la descente (500m-) qui va nous mener au prochain ravito au Boréon. On fait cette descente toujours à un bon rythme, et May nous gratifie de sa première chute de la journée, spectaculaire, mais sans gravité. Alors on repart.

On arrive au 2ème ravitaillement au Boréon (km30) à 10h (6h de course), on a 3h d'avance sur la barrière horaire, c'est super, c'est bien mieux que toutes mes prévisions, donc maintenant on va pouvoir gérer, surtout qu'à partir de là, il y a quelques gros morceaux au programme.

Donc on repart pour l'ascension du Pas de Ladres, 1000m+. Le début de la montée se fait dans la forêt, avec une succession de coup de cul très raide, puis des portions plus plates. Je conseille à May de ne pas courir sur les portions plates, il vaut mieux s'économiser car ça va être bien plus difficile par la suite. Donc on monte tranquillement, on en profite pour admirer le paysage, les cascades, le lac de Trécolpas. Arrivé à ce lac, on aperçoit toute la partie finale de l'ascension, je recommande à May de ne pas lever la tête (comme ça je suis sur qu'elle va le faire) et elle peut constater qu'on va bien rigoler dans cette dernière partie d'ascension. Bah de toute façon y a pas le choix, faut y aller, donc on y va. May me met au défi de courir dans cette fin d'ascension, donc je termine en courant les derniers mètres de montée avec une pente à plus de 30%.

On franchit le Pas de Ladres après environ 8h de course, et on attaque la descente. Oui, mais le problème, c'est que May a perdu toutes ces qualités de descendeuse qu'elle m'avait montré en début de course. Donc on se traine un peu dans cette descente. Enfin ça va encore, la fin de la descente est plus roulante, et May arrive a retrouver un rythme correct.

On arrive donc au 3è ravitaillement à la Madone de Fenestre (km45) après un peu plus de 9h de course. On s'accorde un bon quart d'heure de pause, j'en profite pour avaler une assiette de pâtes, puis on repart.

Voilà, maintenant c'est l'ascension du Pas du Mont Colomb, le véritable juge de paix de l'épreuve, j'annonce à May qu'on va bien rigoler. Enfin faudrait pas trop traîner non plus, parce que la prochaine barrière horaire est à 18h au pont du Countet, il nous reste donc un peu plus de 4h pour faire 8km, connaissant le Mont Colomb, je sais que ça ne sera pas de trop.

Donc on commence à monter tranquillement. Je fais remarquer à May qu'il est 14h, les 6 jours d'Antibes sont terminés, et si j'étais resté avec eux, j'aurais terminé moi aussi, ah franchement j'en ai de la chance d'être ici et de pouvoir continuer à courir/marcher. Bon j'essaye quand même de joindre les Antibois pour avoir leurs impressions, mais y a pas moyen, pas de réseau dans le Mercantour, tant pis.

Alors on continue cette ascension vers le Pas du Mont Colomb. Vers la moitié de cette montée, je préviens May qu'il y a un rocher marrant à franchir. En effet, on se marre bien, May nous montre tous ses talents en escalade, c'est fantastique. Un peu plus loin, c'est encore plus drole, on traverse quelques névés, et cette fois-ci, May nous montre tous ses talents en patinage artistique, du grand art ! Je propose à May d'utiliser ses batons pour franchir les névés, ah oui c'est vrai May n'a pas de batons, bon bin alors t'as qu'à utiliser les miens, ah zut moi non plus j'ai pas de batons, ouf derrière nous il y a Xav04 qui prête les siens, merci, heureusement que t'étais là, sinon on aurai du attendre la fonte des neiges pour passer.

Voilà, donc finalement on arrive au sommet du Pas du Mont Colomb, et histoire de ne pas s'endormir, je propose de terminer cette ascension en courant, mais bizarrement personne ne me suit, donc je termine seul en courant cette ascension.

Ah enfin la descente !!! Pendant la montée, j'avais prévenu qu'on allait se régaler dans cette descente. En effet, tout le monde semble ravi à la vue de cette descente, c'est que du bonheur.

May décide alors de tenter de battre tous les records de lenteur dans cette descente, et alors là, je vous assure que May est vraiment très très forte. C'est simple, moins vite que May, tu recules !

Donc je vous passe cette descente en accéléré, sinon ça serait trop long, et on arrive en bas de descente au 4ème ravitaillement au pont du Countet (km52) à 17h20, soit 13h20 de course.

On s'arrête 20mn, puis on repart, à 17h40, soit seulement 20mn avant la barrière horaire fixée à 18h. Donc faut plus trainer.

Allez maintenant on attaque la montée vers le Pas de l'Arpette, 1000m+, là c'est simple, ça monte raide tout le temps. Et puis May commence à fatiguer, donc on monte tranquillement, on fera une petite pause au 2/3 de l'ascension pour récupérer.

On arrive au Pas de l'Arpette vers 19h, et on attaque aussitôt la descente, cette fois ci, la descente est facile, seulement 300m- dans l'herbe, on déroule gentiment, je vois que May est facile, alors je lui dis de filer jusqu'au prochain ravito. J'arrive au 5ème ravitaillement au refuge des Merveilles (km60) à 19h45, soit 15h45 de course.

On s'arrête 10mn, puis j'incite May à repartir assez rapidement, afin de faire un maximum de chemin avant la nuit. Donc on repart vers le Pas du Diable, cette montée est facile, seulement 300m+, avec plusieurs portions plates car on contourne plusieurs lacs.

On arrive au Pas du Diable avant 21h, et on attaque avant la nuit une longue descente (1000m-). Le début de cette descente est assez difficile, heureusement qu'il fait encore jour, car May a vraiment du mal dans ces descentes techniques. La nuit tombe au passage du col du Raus, et nous sortons nos frontales.

Maintenant la descente est bien roulante, ouais mais la nuit, ce n'est jamais roulant. Et puis je commence à être bien fatigué, et je dis à May qu'il va falloir que je m'arrête un peu pour me reposer, je ne pourrai pas tenir debout jusqu'au prochain ravito. May essaye de me parler pour me tenir éveiller, mais le problème, c'est qu'on a tellement parler jusqu'à maintenant, que l'on ne sait plus quoi se raconter.

Bon, on arrive quand même en bas de la descente aux Granges du Colonel, mais il reste encore 9km à peu près plat pour arriver au prochain ravito.

Et May commence à son tour à s'endormir. Donc on décide de s'arrêter au bord du chemin, et on s'allonge dans l'herbe pour dormir un peu. Je fais sonner ma montre 15mn plus tard. Allez on repart. Ah zut, May m'annonce qu'en se réveillant, elle a perdu une lentille. Bon tant pis on repart. Oui mais maintenant May n'y voit presque plus rien, et 5mn après être reparti, je l'entends hurler, elle vient de se tordre une cheville. Ouf ça va, c'est pas trop grave, on peut continuer, mais cette fois ci, May prend le temps de mettre une nouvelle lentille.

Voilà c'est bon, cette fois ci on repart vraiment. J'ouvre le chemin, je donne le rythme, et May me suit. On arrive enfin sur la piste forestière qui descend vers la cascade du Ray. Puis après 300m de route goudronnée, on rattrape les pistes de ski de fond de la vallée de la Gordolasque. Enfin, les portions de pistes de ski de fond sont entrecoupées par des petits sentiers à la con, déjà que de jour ces petits sentiers ne sont pas agréable, alors de nuit c'est vraiment terrible.

Bon, vers 2h, soit 22h de course, on arrive quand même au 6ème ravitaillement du Relais des Merveilles (km77).

Allez, on s'arrête 20mn puis on repart. Heu May commence à hésiter à repartir, elle me dit qu'elle veut abandonner ici, non mais franchement ça va pas, vraiment n'importe quoi, allez je lui dis qu'il faut repartir de suite, parce qu'ici on a seulement 30mn d'avance sur la barrière horaire, et si on traîne trop, ça risque d'être juste pour la prochaine barrière. Et surtout qu'à ce ravitaillement, les derniers arrivants semble tous plus décomposés les uns que les autres, donc vaut mieux éviter de trop moisir ici.

Voilà, donc on est reparti, 1km de route goudronnée plate, puis on attaque la dernière grosse montée, 800m+ jusqu'à la baisse de Prals. Et très vite, May me dit qu'elle est très fatiguée, et me demande de s'arrêter un peu pour se reposer. Ok, on s'allonge 15mn puis on repart. Voilà, maintenant je dis à May qu'il faudrait monter tranquillement jusqu'au sommet, sans faire de pause, sinon on risque d'être juste pour la prochaine barrière horaire. Allez, je monte devant, je donne le rythme, j'encourage May à ne rien lâcher. Bon par contre moi aussi je commence à avoir quelques hallucinations, j'ai l'impression d'être sur le circuit d'Antibes, il me semble reconnaître certaines parties du parcours, effectivement je suis dans un sale état, parce que le parcours du Mercantour n'a vraiment rien à voir avec celui d'Antibes. Bon c'est pas grave, on continue. Je fait remarquer à May que personne ne nous a doublé depuis que l'on a quitté le Relais des Merveilles, apparement il ne doit plus y avoir grand monde derrière nous.

On approche du sommet, mais May s'arrête, elle est trop fatiguée et à besoin de se reposer. 5mn d'arrêt, un gars nous rattrappe. Je l'encourage, lui dit qu'on est bientôt au sommet, ça va être bon pour la dernière barrière horaire, mais bof le gars est moins confiant que moi, il me dit que ça risque d'être juste, effectivement je regarde ma montre, c'est clair que vu l'état de May ça va être juste, faut plus traîner, allez vite May on repart, et cette fois ci on ne s'arrête plus.

En plus maintenant nous sommes derniers de la course, car j'aperçois tout en bas 2 frontales qui montent bien vite, ce sont les 2 serres-files qui ferment ce tronçon du parcours

Bon allez, encore 15mn de montée, et on arrive au sommet à la Baisse de Prals, il est 4h40, pour nous rassurer, je dis au pointeur qu'il reste 1h de descente roulante et on arrive à la Madone de Fenestre, le pointeur confirme mes propos, donc on devrait arriver à la dernière barrière horaire avec 20mn d'avance, enfin je ne suis plus trop confiant, vu l'état de May, ça risque vraiment d'être chaud pour cette dernière barrière.

Donc on attaque aussitôt la descente, je suis devant, je déroule sur une centaine de mètres, puis je m'arrête, je me retourne et j'encourage May, c'est bon, elle arrive à retrouver un bon rythme dans cette descente, allez on continue comme ça, je continue à l'encourager pendant toute la descente, le jour se lève, voilà on arrive en bas de la descente, maintenant c'est plat jusqu'à la route goudronnée. On arrive sur cette route à 5h50, maintenant il ne reste plus que 500m et 60m+ jusqu'au ravitaillement, je dis à May que je vais courir jusqu'à la barrière horaire pour m'assurer que l'on pourra continuer.

J'arrive au dernier ravitaillement à la Madone de Fenestre (km85) à 5h56 (25h56 de course), soit seulement 4mn avant la barrière horaire, je préviens de suite qu'il y a encore 5 personnes juste derrière moi qui vont arriver, ouf c'est bon on nous laissera tous passer, on me dit même qu'on nous laisse jusqu'à 6h30 pour repartir, afin qu'on ait un peu de temps pour se ravitailler. Merci

Voilà, May arrive 5mn après moi, on prend donc notre temps pour nous ravitailler, il est 6h20, tout le monde est déjà reparti, je dit à May qu'il faut qu'on reparte nous aussi, mais May me répond que non, elle ne repart pas, elle abandonne ici. Ca me fait sourire. Non mais n'importe quoi May, tu n'abandonnes pas, tu repars, allez viens, suit moi, j'ai encore des choses à te montrer.

Et nous voilà donc repartis pour les 17 derniers kms du parcours. Il ne reste plus que 600m+ et 1400m-.

Je qualifierai la dernière montée de reposante. Non pas que ce soit une montée facile, mais c'est surtout que May s'arrête toute les 10mn pour se reposer 10mn. Alors forcément ça devient une montée reposante.

Bon, on arrive quand même en haut, à la cime du Pisset, on redescend un peu puis on attaque les derniers m+ qui montent jusqu'à la cime du Piagu. May arrive extrêmement fatigué à cette cime du Piagu. Je lui dit alors de s'arrêter un peu pour récupérer, surtout que les prochains 500m sur les crêtes sont particulièrement aériens et dangereux, donc il faut rester très concentré sur ce passage. Et je lui promet qu'après ce passage délicat, elle trouvera un caddie.

L'appât du caddie fonctionne, May repart. On arrive rapidement devant ce caddie, mais on préfère ne pas l'utiliser, le terrain étant moins propice que la digue du port de Monaco, et puis de toute façon on a plus d'adversaire, ils sont tous devant. Alors on continue.

Ah cette fois ci, ça devient bon. Il ne reste plus que 5km et 1200m-. Allez May, plus que de la descente.

J'ai remarqué devant nous 3 coureurs, qui n'avance plus très vite, et j'encourage May à les rattraper, afin de ne pas terminer dernier. Ce sera chose faite à 3km de l'arrivée.

Voilà, maintenant je dis à May de profiter de ces derniers kms.

Il y a beaucoup d'émotion sur cette fin de parcours, qu'il m'est difficile de vous retranscrire. Un mélange de fatigue et de pur bonheur, je pense à tout ce que j'ai vécu au cours de cette semaine inoubliable.

En plus, on arrive en plein milieu de la remise des prix, beaucoup de monde est là pour nous accueillir.

On franchit la ligne d'arrivée en 31h09mn, en 293è position sur 650 partants.

 

Ca y est, je l'ai fait. J'ai réussi mon enchaînement infernal. J'ai terminé le Grand Raid du Mercantour, après avoir parcouru 478km à Antibes.

Merci à tous.

4 commentaires

Commentaire de HervéB posté le 04-07-2007 à 08:25:00

Bravo Alex, je vois que tu n'as pas de beaucoup de sommeil non plus.
[MODE MAY OFF] elle devait pester la chaussette ! [MODE MAY ON]
Visiblement tu as déjà récupéré.

Commentaire de gdraid posté le 04-07-2007 à 09:29:00

Quel appétit Alexandre, durant ces 10 jours de juin !
En entrée, les 15km de la Foulée du Port d'Issambre à près de 14km/h,
puis en plat de résistance, les 478 des 6 jours d'Antibes, en 5 jours et demi,
et enfin en guise de dessert, les 102km 6600D du raid du Marcantour.
Tes pieds vont ils aussi bien que ton estomac, Alexandre ?
JC

Commentaire de may posté le 04-07-2007 à 11:13:00

c'est bien ce que je disais précédemment: tu es infernal!!!! c'est trop marrant!!!
je radote toujours: je t'adore Alex!!!
prends soin de toi, quand même!!!
je t'embrasse
May

Commentaire de nicnic38 posté le 04-07-2007 à 12:37:00

Sacré bonhomme!

et super coach en plus car may as la tête dure!!!

encore bravo!!!

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