Récit de la course : Trail de la Combe Noire 2007, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Trail de la Combe Noire

Date : 23/9/2007

Lieu : Vaux Et Chantegrue (Doubs)

Affichage : 3035 vues

Distance : 35km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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Le récit

 

3 jrs avant la course. je ne savais pas qu'elle existait. et je suis en pleine période de repos. pas de sortie depuis dim. dernier sur l'ile des Embiez.

 

ce retour dans l'est et les retrouvailles avec le pays m'inspire et sous la proposition d'y participer, j'acquièsce à mon grand étonnement. l'idée d'aller batifoler dans les montagnes à vaches du haut doubs m'est idyllique. c'est dingue, je vais participer à un 34kms 350 - 740+. comme s'y de rien n'était. ben alors, ça va se faire comme de poster une lettre. ben voyons ! ça sera aussi simple que celà.

 

et je ne la discute pas puisqu'elle rentre dans la catégorie des courses auxquelles je suis adapté : du moins 10kms sur route au 38kms en course nature avec dénivellé limite 1300. une distance plus longue se situe dans un autre ordre d'appréhension avec évidemment une autre façon de gérer l'entraînement, d'envisager la course, de se positionner mentalement par rapport à l'événement et tutti quanti.

 

une petite sortie la sam matin pour reformater l'ensemble musculo-tendineux, faire tourner la machine cardiaque et pulmonaire et je suis rassuré. ça va le faire.

 

me voilà donc parti sur la longue route tout en faux plat avec une partie raide au début et à 2 ou 3 reprises, des parties plus accentuées nous fond accéder aux plateaux supérieurs. et nous arrivons aux abords du pays où se pratique le ski de fond. après avoir emprunté une petite route à l'écart du lac que nous longerons au retour, nous accèdons au village, lieu de départ et d'arrivée.

 

ne vous méprenez pas, c'était le voyage d'accès en voiture.

 

l'organisation se met en place. ce trail remplace cette année le cross couru habituellement. un 11 kms est prévu (initiation) et des courses pour les plus jeunes en début d'après-midi.

je suis prêt. l'ambiance est à la décontraction sur la ligne de départ. les plaisanteries lancées par quelques-uns font en font rire d'autres mais chacun affûte ses armes sans en avoir l'air.

 

et c'est parti. une longue montée sur partie goudronnée puis de suite des chemins caillouteux et empierrés. là le rythme semble bon train, sans plus et pourtant à y regarder de près il n'est pas très raisonnable. la montée continue dans les sentiers et chemins à travers bois si ce n'est en longeant des prés. toujours aussi technique. sous couvert la voie est terreuse mais souvent défoncée tout en longueur avec de gros rochers ensachés luisant d'humidité sur lesquels mes semelles glissent. attention. s'en suit la descente aussi spectaculaire. vraiment cette course, je vais la ressentir dans les pieds, chevilles et bas des mollets. ce sera mon tendon d'achille.

pour le reste tout va très bien. en fait l'allure est bien rythmée, la cadence des foulées courtes rapide oblige à un travail plus intense des pieds et chevilles aux points d'impacts. j'y pense pas trop au fil des kms, c'est peut-être une erreur. elle amène une dépense d'énergie que j'accuse bien d'ailleurs. 

  

les coureurs prennent leur distance et je suis en permanence dans un groupe de 5 ou 6 dont deux féminines qui discutent tranquillement. on joue tous à l'acccordéon suivant les profils. et une stimulation amène à légèrement s'emballer.

nous sommes amenés à traverser des champs chaotiques très abîmés tellement ils ont été fréquentés par les troupeaux et très souples et très humides. pas de répit pour la danse  des jambes.

je ne me pose pas de question. je fonce toujours sur le même rythme. 40 mn.  je ne trouve pas le temps long. je continue à bien encaisser. une heure. les paysages défilent. les pistes bien à l'écart des villages nous font côtoyer, là quelques vaches, là quelques chevaux près de leur remises. souvent dans les bois traversés le cri de quelques oiseaux. très peu de passages goudronnés dans cette pleine nature où seuls les travailleurs forestiers pénètrent ainsi que les agriculteurs. le temps est presque idéal, à la limite de la froideur dans les parties les plus sombres et à découvert, le ciel ne l'étant pas, agréable.

quelquefois, nous sommes amenés à traverser les zones basses, marécageuses d'où l'attention à bien suivre le tracé parfaitement balisé. des planches sont disposés sur une partie trop mouillée comme quoi les organisasteurs se sont "décarcassés" pour nous.

 

déjà une 1h et 1/2. les différents changements de terrain ; les côtes, une belle, la plus raide, qui nous fait prendre au droit toute la pente oblige les coureurs à marcher, toujours le même groupe dont un ou deux ont commencé à lâcher.  là, je suis à la peine mais j'avance.

2 ravitaillements ont été prévus lors de la traversée de villages  où mes pieds se reposent.  ça  fait du bien car j'ai des problèmes à chaque foulées. en déséquilibre permanent, je dois compenser pour me rattraper et ça répond de moins en moins. tout ça est dû peut-être aux chaussures presque neuves à l'essai qui ne laissent pas beaucoup d'espace aux orteils ainsi contraints.

plus de 2 heures de courses maintenant. un coureur que je connais bien nous rejoins de l'arrière et s'accoquine avec les deux féminines qui continuent leur conversation sans fin ; ils se font tous les trois la belle. en fait, c'est moi qui ai sérieusement ralenti.  je reste le dernier du groupe a céder et là je me pose vraiment des questions. obligé de me retenir à chaque fois que je pose les pieds. je crains depuis longtemps de retrouver le terrain accidenté, comme dans la descente forestière du début de course. c'est certain, il ne me faut surtout plus de descentes. les côtes et le plat, j'en ferai mon affaire, même si ça reste très difficile.

 

le terrain s'adoucit sur les sentiers tracés dans les couches des nouvelles pousses qui ont envahi les terrains dénudés par les coupes de bois. beaucoup de tiges, de ronces le traversent et forment quequefois des boucles comme autant de piège pour attraper cet animal qu'est le coureur à pied. mais il reste difficile et ma course de plus en plus. celà en devient inquiètant.  Tiens ! 2 coureurs arrivent de l'arrière, bien sûr. Ils me passent en papotant tranquille eux aussi. l'un se retourne, me jauge, non ! je n'ai pas l'air de l'inspirer, je fais juste partie du décor. ils continuent leur discution et s'éloignent. Sale impression ...

 

au prochain ravitaillement, c'est simple j'abandonne. cette idée me vient à l'esprit.

le ralentissement s'est stabilisé, certes mais c'est trop dur.  ce n'est pas encore la galère. je réflèchis tout en encaissant continuellement dans les bas de jambe jusqu'à la plante des pieds.

 

après tout, tranquille je vais m'arrêter au prochain village. et alors?,  j'aurai fait un bel entraînement sans me tuer. ça se fait d'abandonner. je l'ai déjà fait une fois et je ne m'en suis pas plus mal porté.

 

mais aussitôt la pensée contrebance et je me dis que dans ces courses on passe par des moments difficiles et qu'il suffit de patienter. par ex, tu penses en attendant aux belles vacances que tu as passé. non, ça ne marche pas. il faut vraiment rester dans la course et trouver la solution à l'intérieur de celle-ci. en d'autres termes accepter ce qui se passe pour mieux l'endurer et peut-être que...

 

au dernier village, à 3/4 de la course, je suis mieux disposé et courir sur bitume est comme un rayon de soleil qui m'amène tout de suite à ne pas m'y arrêter et à continuer. tiens, je n'ai pas abandonné. je prends le risque calculé de continuer bien que ça reste très dur.

je sors du village par les champs. pas vu âme qui vive depuis belle lurette. j'attaque tout droit dans les champs une pente raide, quand un jeune gars du village descend à ma rencontre. je peine à mort à ce moment. il doit être horrifié de voir ma fiole car tout timidement et doucement de peur de mal faire il me dit : courage, allez courage. à ce moment j'ai vraiment une tête de déterré, je le sens. même pas la force d'esquisser un sourire tellement je masque horrible. je pense qu'à ce moment là, il a pris la décision que jamais on le ne verrait sur une piste de trail.

 

40mn que ça dure. le terrain n'offre plus de dénivellé conséquent et j'espère un terrain moins brutal. malgré tout, j'avançais sur un rythme régulier, sûr que j'ai perdu du temps mais ce n'est pas catastrophique. 

un coureur que j'avais dépassé lorsque qu'il était très mal me passe nettement plus à l'aise. je m'accroche instinctivement et voit mon rythme s'améliorer. peu de temps après, une féminine, poche à eau rouge dans le dos et "casque blanc" fait de même. elle fera le podium avec les deux comparses de devant qui je suis sûr continuent de papoter. son rythme est régulier, petites foulée. je fais de même sans le vouloir consciemment et m'accroche. tout va mieux dorénavant.

la longue mauvaise passe est terminée.

le vrai problème à vrai dire, après réflexion est les chaussures. j'ai les orteils comprimés et tassés. je pense que ça a conditionné totalement ma façon de courir.

mais ma bonne condition physique, mes réserves endurance et résistance surtout ont fait que j'ai pu pallier à cette défaillance et continuer malgré le handicap.

c'est vraiment dommage car je pense que j'aurais pu tenir facilement pendant trois heures mon allure des deux premières.

les derniers kms me font oublier les moments difficiles. j'ai déjà tout "digéré". tout est devenu positif.

je tiens en ligne de mire très proche la personne qui m'a dépassé. le village est en vue. l'idée me vient que c'est l'arrivée, avec réserve, on ne sait jamais.

puis les derniers kms se passent vite et l'arrivée avec de bonnes sensations.

 

c'est ma courses difficile de l'année et ce n'est pas étonnant parce que j'ai fait fort tout de même. un bon temps pour ce bon 34 kms et 740+. et même plus qu'un bon temps. je pense que j'ai concédé une bonne dizaine de minutes.

 

le deuxième vrai trail court, après celui de Minot, dont  j'ai apprécié les qualités en me basant sur les deux premières heures, la troisième ayant faussé l'appréhension. un trail qui séduira sans aucun doute les amoureux de la course en pleine nature. et puis une organisation pleine d'allant toute prête à faire de cette course une référence.

une petite particularité, le classement se fait d'après le barême ski de fond. (ex : les V2 sont classés en V3).

un petit repas revigorant, une ambiance familiale due aux plus jeunes qui s'affrontent autour de la place.

retour par les bords du lac où nous faisons une petite halte afin de s'y rafraîchir les pieds. l'eau est tellement peu fraîche qu'un nageur s'y baigne. à cette saison, c'est fort.

4 commentaires

Commentaire de Lexav posté le 25-09-2007 à 14:12:00

bravo pour ta course et pour voir su dépasser des moment difficiles !
en tout cas ta description de cette course sympatique dans des lieux que je connais vont peut etre me la faire mettre au "menu" de l'année prochaine!

Commentaire de espace_marathon88 posté le 25-09-2007 à 18:28:00

Salut,

bravo pour tes bonnes sensations sur ce trail. j'ai appercu l'existence de ce trail sur le journal le lendemain de l'epreuve. Dommage je l'aurais bien testé. c'etait vers ou dans le doubs?
recupere bien
a+

Commentaire de Loopinette posté le 25-09-2007 à 20:40:00

Ouaouh ça avait l'air dur dis donc ! Remarque, j'ai du mal à imaginer faire un trail ça doit être pour ça.
En tout cas bravo pour ta course !!

Commentaire de mir25 posté le 28-09-2007 à 21:01:00

Bonjour,

Merci pour ce long commentaire sur le Trail de Combe Noire.
Pour ceux et celles qui veulent en voir ou savoir plus sur ce Trail, vous pouvez lire tous les résultats et regarder plus de 470 photos sur le site de l'association organisatrice :
http://skiclubfrasnedrugeon.free.fr
ou en passant par le site de Frasne
http://www.frasne.net

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