Récit de la course : Marathon de New-York 2004, par Mogwaï

L'auteur : Mogwaï

La course : Marathon de New-York

Date : 7/11/2004

Lieu : New York (Etats-Unis)

Affichage : 3236 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

LO evrybadi…

De retour de big apple, mes impressions en live du centre du centre du monde sur ce qui fut, ma foi, un bien beau voyage. Puisse la Tarine renchérir sur ce qui suit afin de constituer le CR réclamé à cor et à cri par le papy. Que Fleurdor embraie et le Ramoucha renchérisse.
Brèfle, let's go for a trip…

1. Les préparatifs
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Pour rappel, une petite inattention sur les pentes d'Avoriaz me vaut le 25 mars dernier une petite fracture du tibia. Opération le 1er avril et en route pour un long, long,…, long repos forcé. Le 29 septembre, le doc me dit que je peux recourir mais je ne lui répète pas ce que je lui avais dit 3 mois plus tôt, à savoir qu'un marathon m'attendait. Ce jour-là, il avait en effet failli exploser et s'était proposé pour me faire un certificat médical (du genre, j'ai pas envie d'aller à l'école aujourd'hui). Par contre, il me prescrit une orthèse pour recommencer.
Ce que je pensais être une genouillère renforcée devient l'attirail de bionicman. Après trois jours d'essai, une claudication forcée par
l'engin et une brûlure à l'arrière du genou due au frottement, je jette l'engin infernal ainsi que les 1100€ que cela a coûté (quand on dit qu'il faut refinancer la sécu…!).

Et enfin, je recours librement. Ma préparation consiste en 11 sorties
pour un total de 60 Km. La première, juste 1 mois avant le marathon est de 5 x 1 tour de piste avec étirements, la dernière, 20 jours plus tard, 1 heure sur la même piste pour 11 Km. Un premier palier physique et psychologique est franchi car il m'avait été dit que si je pouvais courir 1 heure sans m'arrêter, le genou tenait le coup et que le reste n'était plus qu'une question de patience et d'entraînement. A partir de ce jour-là, je décide de me reposer car une douleur… à l'autre jambe se fait sentir, due sans doute à un phénomène de compensation. Par ailleurs, une infection mycosique au niveau du pied de cette même jambe m'oblige à des soins antibiotiques locaux.

Le voyage se passe bien quoique long. Présence à 0700 heures le matin à Roissy (voyage la veille en TGV et dodo à l'Ibis local) où la toute
première personne que je rencontre est le Ramoucha. Salutations rapides, première file pour les bagages, interrompue par un objet suspect qu'il faut faire sauter, etc, etc. Arrivée à JFK à 1730 heures locales (soit 2330 heures à Paris). Petit sightseeing rapide en car, prise des clés pour un hôtel très confortable (Pennsylvania, juste en face du Madison Square Garden, en plein centre de Manhattan) et premier contact pédestre avec la ville autour de Time Square (carrefour 42ème rue et Broadway) et ses énormes publicités lumineuses.

Les jours de présence avant le marathon sont bien mis à profit pour
visiter le plus possible. Comme il fait très beau, on évite les musées et on marche, on marche, on marche… Le soir, je suis physiquement épuisé et l'infection au pied reprend de plus belle. Isobétadine, compeed et pas d'antibiotique font que les plaies s'approfondissent régulièrement, que le pied n'est pas posé correctement au sol et qu'un début de tendinite se fait sentir sur la face externe du genou non opéré. Un premier test sérieux est donc la participation à l'International Friendship run, course-marche de 6Km en plein centre ville (départ de l'ONU, remonter la 42ème rue, ensuite la 5ème avenue et finir dans Central park à l'arrivée du marathon le lendemain). La mogwaïette et moi mettons environ 50 minutes, photos comprises, parmi environ 3000 personnes. Le pas de course est correct malgré la blessure mais les muscles sont manifestement fatigués. Bien qu'il n'ait jamais officiellement été question de ne pas courir le marathon, ce test me confirme que je peux prendre le départ mais que ce sera dur, très dur…

2. L'organisation US
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S'il y a bien quelques choses que je retiendrai de ce voyage, c'est la capacité d'organisation des ricains. Je connaissais celle du papy mais là, il est battu à plate couture. J'ajouterai aussi leur politesse et sourire ainsi que la propreté pour une ville telle NY. Par ailleurs, moi qui suis un anti-Bush convaincu, je crois avoir compris pourquoi il a été réélu (pardonnez-moi cette insertion politique sur la ML) : le religieux est d'une part omniprésent dans ce pays et je pense de plus qu'il a été perçu comme celui des 2 candidats qui pouvaient faire conserver la fierté que ces gens ont de leur pays. Je dois avouer que j'ai une meilleure image que celle que je me construisais petit à petit de ce pays et surtout de ses habitants (je n'en déteste d'ailleurs que plus Bush). Mais revenons à nos moutons…

2.1. Le retrait des dossards
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Premier contact avec la gestion des files aux USA : le retrait des
dossards. Nous choisissons le moment qui nous paraît le plus opportun, c'est-à-dire le jeudi vers 1230 heures. Il était d'ailleurs tellement opportun pour tout le monde, ce moment, que lorsque nous arrivons au Javits center, énorme centre de conférence, la file à l'extérieur s'étend sur environ 200 mètres. Je dis bien à l'extérieur car je suis loin de m'imaginer à ce moment qu'il y en a autant à l'intérieur. On se regarde avec la mogwaïette et on se dit que 30000 personnes doivent y passer et donc qu'il n'y a pas de raison que cela soit mieux à un autre moment. Elle décide de me prendre en photo dans la file, remonte celle-ci pour me prendre, se retourne et… ne me trouve pas car je suis déjà à sa hauteur… En entrant dans le bâtiment, je perçois une multitude d'organisateurs qui haranguent gentiment la foule pour avancer dès que possible. Aucun trou dans la file, aucune perte de temps.

Présentation du papier pour retirer le dossard et des passeports,
sourire ultrabright de tous les responsables, nous entrons dans la salle d'exposition. Selon sa couleur, nous sommes orientés vers les endroits ad hoc et en 5 minutes, nous avons le tee-shirt et le pin's pour l'International Friendship run, le dossard et le chip pour le marathon, le ticket pour la pasta party et le T-shirt longues manches du marathon.
C'est mon premier contact avec la fameuse ligne jaune que vous ne pouvez passer sans le traditionnel "next on the line, please". Ensuite, nous passons dans l'autre partie de la salle, avec, à vue de nez, 1000 mètres carrés d'exposants de toutes sortes. Un salon du sport quoi…

Tout d'abord, le gros sponsor officiel Asics qui a, pour l'occasion,
sorti une nouvelle ligne complète au logo du marathon. Dur de résister car il vous suffit de prendre un petit sac, de vous déplacer dans les allées, d'essayer ce qui vous convient et puis de payer. Nous décidons de ne rien regarder et de passer les caisses pour aller voir la suite de l'expo. Pêle-mêle, nous avons goûté à un jus de pomme anti-oxydant, du gatorade (bleu fluo), une autre boisson énergétique et, et… ET à de la Stella Artois dont le pendant américain est également sponsor du marathon. J'envoie la Mogwaïette chercher des strips pour le nez car elle ne sait pas que pour avoir un petit paquet avec la mention "26,2 (miles) NY" dessus, elle doit d'abord en essayer un. J'ai une photo que je conserve pour le jour où elle voudrait se moquer de moi… Enfin, nous nous laissons tenter par une paire de chaussettes "Active dry crew" (voir le site http://www.strabell.com ) dont la démo nous surprend : une dame la trempe dans une bassine, la tord, la
retourne et la presse contre un papier buvard… qui reste sec! Donc coût : 3 paires pour 15$ ce qui est très raisonnable.


2.2. La pasta party
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Deuxième contact avec la gestion des files aux USA : la pasta party.
Munis de notre ticket mentionnant 1930 heures, nous nous présentons à
Tavern on the green, également lieu d'arrivée du marathon vers 1900
heures. Etant à hauteur de la 67ème rue, nous commençons à remonter la file que nous allons redescendre sous peu. Nous marchons ainsi quasiment jusqu'à la 70ème rue pendant 5 bonnes minutes. Au fur et à mesure, le visage de la mogwaïette devient blême. Elle me lâche du bout des lèvres : "je n'ai plus faim. Si on allait manger ailleurs". Si, si, elle a bien dit cela… Ayant lu que cette party en valait la peine et puis devant reprendre le métro et redescendre assez loin pour trouver quelque chose de facile à manger, je la persuade de voir comment cela avance. Je me garde bien de lui dire que les diverses lectures de CR m'ont appris qu'il fallait entre 1 et 2 heures pour entrer. Dans ce cas, je penche même pour la limite haute. Soit… Montre en mains, nous nous asseyons avec notre assiette de pâtes, apéritif antioxydant pris en marchant… 21 minutes plus tard. Really, the most incredible of the trip!!!

Tavern on the green est un lieu baroque et étincelant (par les lustres et les mosaïques) très kitsch mais aussi un des restaurants les plus connus de Manhattan. Ce soir-là, il est entièrement réservé au marathon et nous nous installons ainsi pour déguster notre quatuor de pâtes ma foi délicieuses, chaudes et bien assaisonnées (basilic frais entre autres). Nous nous asseyons d'abord à côté d'une dame, habillée de manière simple mais propre, mais qui manifestement n'est pas coureuse de marathon. Cependant, comme l'accès est possible mais payant (20$!) pour les non coureurs, nous ne faisons pas attention, jusqu'au moment où, son plat étant vide (plateau en frigolite, assiette et couverts en plastique), elle ouvre son grand sac et range convenablement le tout dedans. Elle referme la tirette, se lève et sans autre forme de procès, tire sa révérence. Je pense que nous sommes restés bouche bée pendant 10 bonnes secondes…

Notre deuxième convive qui prend la place laissée libre est un autre
genre de personne. Très certainement non coureuse aussi, elle porte non seulement une importante surcharge pondérale mais également une robe et des bijoux dont le kitsch est bien assorti au restaurant. M'étant entre-temps levé pour aller chercher…une Stella, j'aperçois la mogwaïette avec le même regard éberlué que celui adressé à la première dame. C'est alors que je me rends compte qu'après avoir bien installé sa serviette, la nouvelle arrivée a porté le plateau à hauteur de sa bouche et englouti voracement d'énormes bouchées de pâtes l'une après l'autre, tout en en laissant retomber quelques-unes un peu partout. Ayant laissé la salade dans son assiette, elle se lance sur quelques cuillerées de sa glace. Ensuite, elle goûte la salade, va dans son sac, prend une boite genre tupperware et, AVEC SES MAINS, met le reste de sa salade assaisonnée dans celui-ci, le referme et le remet dans sons sac. Elle hurle, vocifère après un serveur pour qu'il lui apporte une bière ce que celui-ci esquive parfaitement (on est dans une soirée self-service). Et alors, là, le clou de la soirée : elle prend une vidange qui se trouve sur la table, la porte à sa bouche et trouve manifestement assez de contenu que pour lancer un rot sonore et peu appétissant. Ensuite, debout et elle s'en va…

Enfin, nos troisièmes visiteurs sont plus conviviaux. Un couple qui
comprend rapidement que l'américain n'est pas notre fort et accepte de parler en anglais (si, il y a une différence). Madame court son premier marathon le lendemain et monsieur est son entraîneur. Quand je leur demande s'ils viennent de loin, ils me répondent "at the other side of the street". Bon, d'accord, ce n'est pas un grand déplacement, mais l'autre côté de la rue, c'est là où habite Woody Allen (Mia Farrow est de l'autre côté du parc), c'est pas loin d'où habitait Madonna et c'est un peu plus loin d'où habite Yoko Ono (là où John a reçu un pruneau). En gros, les appartements les plus hauts s'achètent à coups de millions … de $!!! Néanmoins, ils sont plus dans la norme que les deux autres et nous passons une fin de soirée agréable avant de se souhaiter une bonne course le lendemain.


2.3. Le matin du marathon
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Tûûûût... Tûûût... Tûût... tût... tt... 5 heures, Paris est éveillé mais NY dort. Plus nous car il faut y aller. Tout le matériel est bien sûr prêt depuis la veille : la tenue de course avec le dossard, les chaussures avec le chip, le sac pour les vêtements de rechange,
l'appareil photo jetable, les sacs poubelle s'il pleut et surtout le
superbe bonnet en forme de diable (rouge) avec les couleurs du drapeau belge et l'inscription mythique dessus : "Jupiler". Nous prenons une bonne douche car il faut être propre puisque nous sommes les stars de la journée. Direction la salle de déjeûner où nous attendent pâtes (j'en prends), œufs brouillés (j'en prends pas), banane (j'en prends), pomme (j'en prends pas), lait (…), jus d'orange (… pas), etc, etc… 0600 heures, petit retour par la chambre pour … euh… pour … vous savez bien quoi et en route vers la Public Library (carrefour 42ème rue et 5ème avenue) qui est à 10 minutes à pied et qui est le rassemblement des bus vers le lieu de départ, interdit aux voitures.

Bien qu'il soit tôt, il y a des policiers à tous les coins de rue et la mythique 5ème avenue est entièrement coupée à la circulation et réservée uniquement aux bus. Il faut se rendre compte que 35000 coureurs, cela représente environ 600 bus qui arrive 10 par 10, se remplissent et partent toutes les 2 minutes environ. Il faut montrer patte blanche pour y monter (enfin, son dossard) et il est hors de question d'avoir un autre sac que celui donné par l'organisation. Il s'agit en fait d'un sac transparent qui permet de vérifier rapidement ce qu'il y a dedans et ce dans un esprit sécuritaire. Il fait toujours nuit et NY s'éveille tout doucement. Il paraît qu'il y a des affiches, que je n'ai pas vues, et qui disent : "Most people sleep late on Sunday mornings. You're not most people". Les bus s'ébranlent pour un long voyage (30' environ) qui nous voit descendre Manhattan, prendre le tunnel vers Brooklyn puis le pont Verrazzano vers Staten Island, lieu de départ. Les bus s'engagent… sur la voie inférieure du pont, déjà fermé à toute circulation. Nous découvrons petit à petit Fort Wadsworth qui est l'aire de départ où s'agitent sans aucun problème de place environ 40000 personnes, volontaires compris.

Dès notre descente du bus, nous sommes déjà applaudis (alors qu'à part se lever tôt, on n'a encore rien fait de transcendant). Vous êtes à nouveau dans un village expo où vous pouvez, selon vos envies : vous reposer sur l'herbe, suivre l'office catholique ou juif selon la tente où vous allez, parler à un psychologue si vous doutez pouvoir prendre le départ (pour des raisons morales bîsur), manger ou boire des tas de trucs plus du tout nécessaires ou encore faire un dernier pipi. A ce sujet et uniquement pour les hommes, je vous conseille la photo à ne pas rater : la plus longue pissotière du monde, soit une centaine de mètres de collecteurs en PVC… Il vous reste à boucler votre sac UPS (United Postal Services), à le porter dans le véhicule brun caractéristique que vous trouverez sans problème en fonction de votre couleur de dossard (moi, c'était le 42ème véhicule) et à vous rendre tout doucement à votre endroit de départ, dans le bon "corral" (je préfère ce mot à celui d'enclos) en fonction de votre numéro.

5 minutes avant le départ, personne n'a l'air stressé. Les coureurs
devisent encore à leur aise. Il faut préciser qu'au vu des temps de
référence que nous avions indiqués, nous nous retrouvons très loin sur l'aire de départ. Petit à petit, les coureurs enlèvent leurs
survêtements et les jettent de part et d'autre des chemins. L'ensemble de ces habits seront récupérés, nettoyés et distribués à des nécessiteux. C'est ainsi que plus de 30000 pièces d'équipements (sweats, Tee-shirts, trainings,…) se trouvent jetés par terre rapidement. Les hélicoptères nous survolent de plus en plus près jusqu'à 10 heures 10 et le coup de canon ainsi que les applaudissements qui s'ensuivent. Sur le côté, nous voyons les premiers coureurs montant sur le Verrazzano Bridge, aussi bien sur les voies supérieures qu'inférieures… 10 minutes se passent et toujours rien! 15 minutes et on commence à marcher lentement… C'est seulement après 19'05" que nous passons la ligne au pied du pont. LET'S GO…!!!


3. Le marathon
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J'aurai peut-être du attendre que les photos soient développées pour
vous raconter tout cela à l'aide de celles-ci mais je risque par ailleurs d'oublier certaines choses. Donc, je me lance et si je loupe
quelque chose, promis, je reprendrai le récit…

3.1. Brooklyn
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Le départ est donné et nous passons donc la ligne environ 20 minutes
plus tard. Le début du marathon est la principale difficulté du parcours où on atteint d'ailleurs le point le plus élevé : le mythique pont Verrazzano (celui qui est repris d'office en photo avec tous les coureurs dessus… et dessous). En effet, les deux sens de circulation du pont supérieur sont empruntés ainsi qu'un sens du pont inférieur. En ce qui nous concerne, nous sommes au-dessus ce qui nous permet de voir Manhattan et la statue de la liberté au loin ainsi que les bateaux pompes qui crachent des jets bleu-blanc-rouge (euh, non pas en honneur de la France…). Malgré la bonne température, nous avons gardé une veste de training au cas où l'exposition au vent serait importante mais il n'en est rien et nous nous en débarrassons rapidement. Nous arrivons au milieu de ce "petit" pont et nous rencontrons le panneau… du 1er mile (pour rappel, 1609 mètres). Un rapide coup d'œil au chrono (11'28") au vu du nombre de coureurs et du fait qu'on n'a fait que monter indique déjà une vitesse un peu rapide à mon goût. Mais soit, on profite du paysage.

Au bas du pont et donc après 3 kilomètres déjà, nous voyons un panneau qui nous indique "Welcome in Brooklyn", avis relayé de la même manière par une voie de stentor. En fonction des couleurs de notre dossard, nous nous séparons pour nous retrouver, au plus tard, au 8ème mile. Ce moment constitue pour moi l'un des trois temps forts de ce marathon, le seul où j'aurai cette fameuse chair de poule qui vous indique vivre un moment particulier. Cette entrée dans la longue quatrième avenue de Brooklyn vous prend aux tripes quand vous voyez et entendez la foule immense qui vous acclame. En plus de courir, vous n'arrêtez pas de bouger les bras, d'abord au son des fanfares ou des déluges de décibels que vous entendez, ensuite et surtout pour taper dans toutes les mains qui se tendent. Les 3 miles suivants sont courus aux environs de 10 minutes chacun, ce qui augure d'un temps final de 4 heures 30' environ. J'ai presque déjà oublié la tactique simple que j'avais mise au point : courir 30 minutes puis marcher un peu et ainsi de suite…

Tout au long de cette (longue) 4ème avenue, on profite des belles
maisons traditionnelles, des quelques marches pour entrer dans celles-ci et des escaliers de secours métalliques (comme à la TV, quoi). Les gens sont dans la rue mais aussi à leur fenêtre. C'est grisant et les 3 miles suivants sont courus entre 9'15" et 9'30" chacun ce qui nous amène (déjà) au 10ème kilomètre en quasi 1 heure. C'est pourquoi j'indique à la mogwaïette que notre allure récente augure d'un marathon aux environs de 4 heures 10', ce qui me paraît bien rapide. Sa réponse me laisse pantois : "c'est super!". Et la voilà repartie faire signe à la fanfare locale, taper dans les mains. Il ne manque que les autographes à signer…! Un premier (et dernier?) moment de lucidité m'amène à ralentir l'allure obligeant notre feu follet à des allers et retours… qu'elle ne paiera même pas à l'arrivée.

Tout au bout de la 4ème avenue, nous sommes déjà au 8ème mile (presque 13 Km) et nous tournons dans Lafayette avenue avant d'attaquer la longue, très longue Bedford avenue. La population évolue un peu, latinos d'abord, noire ensuite et enfin principalement juive. L'ambiance est alors moins chaude, un peu plus guindée mais toujours conviviale alors que nous passons le 10ème mile à nouveau dans une moyenne d'environ 10 minutes. Nous arrivons tout doucement au semi marathon en 2 heures 12' quand nous nous apprêtons à quitter Brooklyn en empruntant le Pulaski bridge. Et c'est là que je me rends compte de l'erreur faite : cela fait maintenant plus de 2 heures que je cours sans marcher, à part aux ravitaillements. De plus, l'allure a été très (trop) rapide et je comprends que j'ai mangé mon pain blanc. Le reste se fera grandement au moral… En route vers le Queens…

3.2. Le Queens
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La ville de New-York est composée de 5 districts ou boroughs. La
particularité du marathon est de faire en sorte de passer dans les 5,
mais il est vrai de manière inégale. Ainsi, après le départ qui est sur Staten Island et le long passage dans Brooklyn, le Queens ne reçoit qu'une courte visite d'environ 3,5 Km. Par après, nous visiterons encore Manhattan, le Bronx et Manhattan à nouveau. Ces 2 miles sont un peu différents de ceux vécus auparavant. En effet, les yeux sont déjà rivés vers la sortie du Queens matérialisée par le Queensborrow bridge, assez impressionnant. Par ailleurs, la foule est moins dense et nous traversons essentiellement des zones industrielles, moins belles à voir.
L'allure a légèrement ralenti (11 minutes par mile, arrêt pipi compris) mais les jambes sont lourdes. Je n'ai pas de douleurs particulières autres que musculaires et je ne pense toujours pas à me forcer à marcher… C'est bien sûr après que je m'en suis rendu compte…

Jusqu'à présent, notre simple déguisement (pour rappel, le bonnet de
diable rouge) nous a valu beaucoup de remarques amusées, surtout quand nous passions à hauteur des nombreuses églises rencontrées. Par contre, si la forme y était, le contenu était à tout venant. Nous avons d'abord du entendre de nombreux "let's go Vi-kings". Il nous a déjà fallu un peu de temps pour comprendre que ces remarques nous étaient adressées. Bons princes, nous adressions un petit bonjour de la main pour ces encouragements. Ensuite, cela s'est gâté un peu quand nous avons reçu des "Ypee for Germany". Déjà trop fatigué pour expliquer la différence entre horizontal et vertical, j'ai fait semblant de ne pas entendre… A ceux qui me dirait que ce n'était pas important, je leur demande quelle aurait été leur réaction s'il avait entendu "Go for Holland"? Hein…?
Bon, je continue. Enfin, nous avons entendu quelques "Yes for the
devils"! Et ce, juste avant un tonitruant "Good job Jupiler"! Nous avons bien sûr fait honneur à cette remarque pour enfin entendre un "Vive la Belgique" de la part de 2 demoiselles qui portaient exactement le même couvre-chef que nous…

Les ravitaillements liquides sont assez soignés à NY. A partir du 3ème mile, vous en trouvez un à chaque mile et, une fois sur deux, vous avez en plus du Gatorade. Bien que je ne sois pas un grand buveur lors de courses, je me suis forcé dès le départ à boire à chaque ravitaillement.
C'est ainsi que j'ingurgitais soit 1 verre d'eau, soit 1 verre de
gatorade et 1 d'eau. De son côté, la mogwaïette ne prenait qu'un
ravitaillement sur deux et jamais du Gatorade. J'ai quasi dû me fâcher pour qu'elle accepte finalement après 25 Km de boire un peu de boissons énergétiques. Elle le fera à trois reprises sur l'ensemble de la course et cela a semblé suffisant pour elle. En ce qui me concerne, je n'ai quasi manqué aucun ravitaillement et je crois que cela m'a été profitable puisqu'à part la petite halte dans le Queens, je n'y suis retourné qu'à l'hôtel.

Et voilà déjà la fin du Queens. Nous arrivons au 25ème kilomètre et
empruntons ce fameux Queensborrow bridge. Loin d'être de tout repos,
celui-ci est long d'environ 1 mile pour une montée d'environ 1 Km. C'est à ce moment que je me décide, enfin mais trop tard, à marcher,
pratiquement les ¾ de la montée. Le physique est bien sûr atteint mais le moral l'est aussi car je dois déjà me motiver pour recommencer à courir. Ce sont des réflexions du genre "à la prochaine pilastre, je recommence"… Ce mile là est couru en presque 14 minutes et je me prépare tout doucement mais sans le savoir à mon deuxième grand moment de ce marathon. Nous redescendons de manière plus abrupte que la montée en entendant de manière indistincte un grondement qui petit à petit va s'amplifiant. Nous prenons la voie de dégagement sur 200 mètres et effectuons un virage de 180° à gauche. Et là, on comprend enfin l'origine du bruit…


3.3. Manhattan part 1
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A la sortie du pont, nous voyons enfin l'origine de cette clameur qui
allait s'amplifiant : sur 200 mètres sont entassés des milliers de
spectateurs qui crient, chantent, gesticulent, agitent des drapeaux… Ce premier début de chair de poule est accentué quand, après un nouveau virage à 90 degrés, nous débarquons dans la 1ère avenue. C'est une immense voie qui reprend 6 bandes de circulation. De part et d'autres et à perte de vue, des spectateurs. Devant vous, des milliers de coureurs qui s'étirent sur plus de 6 kilomètres que nous allons parcourir. Les 2 miles suivants sont parcourus respectivement en 11'55" et 11'24", nombreux arrêts photos compris, cela expliquant bien la motivation qui peut émaner de ces encouragements et qui font disparaître, un certain temps, toute sensation de fatigue. Il est impossible d'abandonner à NY, et en tous cas à cet endroit. Comment voulez-vous vous frayer un chemin à travers cette marée humaine?

L'agencement des rues de Manhattan est simple : d'est en ouest, vous avez les avenues, de la 1ère à la 12ème, tandis que du sud au nord, vous avez les rues, après le quartier financier, de la 1ère à environ la 180ème. Quand nous débarquons à Manhattan, nous rentrons donc dans la 1ère avenue à hauteur de la 59ème rue. Or, la 59ème rue, c'est aussi Central Park! Et je me prends à penser, après ce moment de bien-être quand la fatigue vous reprend de volée que, pas loin de moi, quatre avenues plus à l'ouest, se trouve… l'arrivée! C'est encore 15Km à parcourir en courant … ou 1 seul en marchant! Mais non, on n'abandonne pas à NY… Cependant, le rythme commence à ralentir. J'alterne de plus en plus marche et course et je suis rentré dans une gestion du genre trail ou 100Km… La mogwaiëtte, toujours bien dans son rythme, continue à applaudir, taper dans les mains. Elle me propose pour la première fois de s'occuper de mon ravitaillement et, jusqu'à la fin de la course, je n'aurai plus qu'à boire les verres d'eau et de gatorade qu'elles ira me chercher. Merci à elle…

Les 2 miles suivants sont parcourus en 30 minutes mais j'en ai profité pour m'offrir un petit massage. Après m'être fait triturer les jambes, avoir répondu à celui qui aurait du être mon sauveur que cela n'avait rien changé et m'être entendu dire qu'il ne savait rien faire de plus pour moi, je redémarre péniblement. Je me laisse ensuite tenter, en dépit du bon sens, par le seul ravitaillement solide prévu. Il s'agit en fait d'un infâme gel hyperconcentré Gatorade que j'aurai du mal digérer avant la fin de l'épreuve. Je me traîne jusqu'à la 129ème rue (oui, oui, la 1ère avenue a été remontée sur 70 rues!!!) où se profile le Willis avenue bridge, passage vers le Bronx… La montée n'est pas importante mais le sol est constitué d'un entrelacement de structures métalliques, un peu comme les accès aux bâtiments dans les stations de sports d'hiver. Elles vous lacèrent ce qui vous reste de sensibilité dans les pieds. A cet endroit, les organisateurs ont déposé un tapis en mousse pour adoucir ce passage et vous devez alors choisir le relatif mieux-être de vos pieds en calquant votre allure sur celle de celui qui vous précède. S'il décide subitement de marcher, nous voilà obligés de ralentir ou de le contourner, genre de mouvements vifs que les muscles n'acceptent plus de reproduire gentiment.


3.4. Le Bronx
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A l'entrée du Bronx, le 20ème mile est atteint en 3h40'. Un rapide
calcul m'indique que nous avons parcouru les 11 derniers Km en moins
d'1h et ½, ce qui, vu les circonstances, n'est quand même pas si mal que cela. Cette réflexion va m'amener le 3ème grand moment de la journée car elle va simplement me permettre de profiter un maximum de ce beau mais court passage (1 mile) dans ce quartier. Cette nouvelle fraîcheur va me faire percevoir une certaine différence entre ce district et les autres.
Oh, bien sûr, il ne faut pas s'y balader seul le soir, mais il s'en
dégage une chaleur et une présence autres. Manifestement, ces habitants sont fiers qu'on passe chez eux et ils vous le rendent. C'est aussi à ce moment que j'ai commencé à décompter puisqu'il restait 10Km et je me suis dit que j'arriverai au bout. Nous nous dirigeons, maintenant à hauteur de la 140ème rue, vers le Madison avenue bridge, dernier pont à franchir pour rejoindre à nouveau Manhattan et traverser Harlem. Juste avant, il paraît qu'on pouvait y apercevoir le Yankee stadium, temple du foot américain. Tout ce que j'ai vu à cet endroit, c'est la fameuse ligne bleue que je ne quitterai quasi plus du regard jusque la fin du marathon…

Il y a deux choses précises qui m'ont étonné quand je pense
particulièrement à chaque coureur que j'ai pu apercevoir, regarder, apprécier (surtout les coureuses pour ce dernier point :-)) pendant ce grand marathon. C'est tout d'abord le nombre incalculable de personnes qui utilisent leur mobile pendant la course. Non seulement, ils répondent quand il sonne et ne s'arrêtent bien sûr pas de courir pour cela, mais il leur arrive aussi d'appeler une connaissance pour leur expliquer qu'ils viennent de passer le semi-marathon ou qu'ils sont bien contents d'être là. Le summum a été atteint, à mon sens, quand, alors que j'étais au bord de l'agonie (comme cela s'est passé plusieurs fois, je ne sais plus exactement où on était), un type prenait un rendez-vous professionnel avec son correspondant pour une quinzaine de jours plus tard! L'autre particularité était le nombre de coureurs qui était là en mémoire d'un proche. Je ne compte plus le nombre de photos imprimées au dos des T-shirts avec le prénom d'un fils, d'un neveu, d'un ami et les dates de naissance et de décès. Dans ce cadre, le plus amusant était celui où une dame courrait en souvenir de ses kilos perdus avec, sur son T-shirt, sa photo quelques années auparavant. Pour la caractériser à l'époque, le mot obésité me semble encore trop faible… USA, where everything is possible!

3.5. Manhattan part 2
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Nous rentrons à nouveau dans Manhattan et après environ 2Km dans Harlem, nous arrivons au nord de Central park, à hauteur de la 110ème rue. Tout d'abord, on le contourne par l'est en empruntant la mythique 5ème avenue. Nous sommes alors dans un long faux plat montant qu'on va aborder jusqu'à la 90ème rue. Je n'en ai qu'un souvenir : "follow the blue line, follow the blue line,…". Pendant un mile, je garderai mes yeux rivés sur cette ligne qui constitue le meilleur tracé possible. Il paraît qu'elle répond à un certain nombre de critères stricts au niveau de la courbure, de la distance aux trottoirs… On a beau savoir que ce parc fait 4Km du nord au sud et 800 mètres de large, on sait également ce qui reste à parcourir, rien n'y fait, cette portion est très dure et ce jusqu'au moment où on rentre dans le parc à hauteur du musée Guggenheim. Et là, vous vous retrouvez entourés de spectateurs sur trois ou quatre rangées de part et d'autres de larges allées au milieu de bois, parcs, plans d'eaux. Toute fatigue est oubliée, vous vous surpassez sans plus devoir vous motiver même si les chemins sont relativement vallonnés selon une succession de petites collines. Tous les encouragements sont pour vous et uniquement pour vous. La preuve par les différents miles que nous avons courus à ce moment : 11'45", 11'40" et 11'16".

Au 41ème km, on ressort au sud du parc pour une portion de 500 mètres
sur la 59ème rue. Devant vous, vous avez Colombus circle (la statue de Christophe du même nom) et les 2 tours des nouveaux bâtiments Trump. Ayant étudié le parcours sur carte, ce passage ne m'est pas inconnu mais la Mogwaïette ne comprend pas ce qui lui arrive! Pour elle, l'arrivée est dans Central park et le fait d'en sortir lui donne un grand coup de bambou sur la tête, le seul qu'elle aura. Je la rassure vite et elle sourit à nouveau quand, à hauteur de la 8ème avenue, nous y rentrons à nouveau. Pour les 400 derniers mètres, elle sent les écuries et je m'époumone à lui demander de m'attendre, pas pour une question de classement mais bien de photo sur laquelle je voudrais être à ses côtés. Je serai curieux de voir quand on les recevra mais je veux bien parier (1 Orval, pas plus) qu'elle est au moins 5 à 10 mètres devant moi à ce moment-là… Enfin, quelques mètres plus loin nous franchissons la ligne, main dans la main, en un peu moins de 5 heures d'une course passionnante mais, pour moi, fatigante. On reçoit notre médaille et tous les mots de félicitations possibles et imaginables tels "Congratulations" ou "You've done it". Bizarrement (pour nous européens), celui qui est revenu le plus souvent est : "Good job"!


4. Conclusions
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Une fois la ligne franchie, on vous passe la médaille autour du cou, vous prenez une bouteille d'eau et on vous passe, autour du corps, une légère couverture thermique fermée par un bout d'adhésif. Naturellement, vous suivez le flot des autres arrivés et chaque volontaire vous gratifie personnellement d'un mot d'encouragement ou de félicitations, toujours avec le sourire. Je sens à ce moment que j'ai beaucoup donné au niveau physique. Les jambes sont lourdes et marcher m'est pénible, surtout que l'allure est lente pour se diriger vers les camions. Il faut régulièrement s'arrêter et redémarrer. La couverture est plus efficace que prévue et je commence à avoir chaud, trop chaud. Un petit moment de nausée me prend et je décide de m'asseoir 5 minutes sur le côté. Ce petit arrêt me fait le plus grand bien et je redémarre dans un état un peu meilleur si ce n'est les jambes qui m'indiquent que l'effort fourni ce jour est amplement suffisant et qu'il est temps d'en finir.

On s'approche du camion avec nos vêtements de rechange et on reçoit là un dernier petit "cadeau", un sac avec une couque et un fruit. La mogwaïette me propose de mordre dans la grosse pomme (eh, eh, joli le
jeu de mot) mais l'estomac ne m'en prévoit pas que du bien, je m'abstiens donc. Les habits secs font du bien. Les chaussettes avec
lesquelles j'ai couru ont rendu l'âme et terminent leur long voyage dans une poubelle de central park. Un peu plus loin, des volontaires
récupèrent les chips et la mogwaïette comprend pourquoi je lui avais dit d'utiliser les attaches en plastique plutôt que de bien le nouer aux lacets. Nous repartons tout doucement et un dernier manque de lucidité nous font nous diriger vers la bouche de métro prise la veille après la pasta party. Mais, étant ressorti plus loin dans le parc, je me rends compte que cela représente quasi un Km de plus à marcher et je réajuste vite le tir. Rejoindre le métro, accepter une place assise gentiment proposée par une autochtone et regagner sa chambre seront assez douloureux, mais bon c'est le dernier effort de la journée.

Contrairement à ce qui avait été annoncé, les douches sont excellentes à l'hôtel malgré le grand nombre de marathoniens qui ont déjà dû la prendre. Nous nous proposons une petite sieste réparatrice avant de terminer la soirée par ce que nous avions prévu dans notre long programme new-yorkais : assister à une comédie musicale sur Broadway, à 2 pâtés de bâtiments de là. Il est alors 1800 heures et nous sombrons tous les deux pour ouvrir un œil… le lendemain à 0500 heures du mat'!!!
La "courte sieste" a été réparatrice. Les muscles ne sont quasi plus douloureux, sans doute l'absence totale d'acide lactique? Une légère pointe de tendinite se fait sentir sur la face externe du genou "sain".
Sans doute un léger phénomène de compensation mais aussi une suite de l'infection au pied. Cette blessure s'est bien réouverte et ce n'est qu'aujourd'hui, 1 semaine après la course et une absence quasi totale de déplacements, qu'un mieux peut être constaté.

Rétrospectivement, ce voyage nous laisse un superbe souvenir et nous a fait découvrir le pays (enfin, une bien petite et non caractéristique partie de celui-ci) et ses habitants de manière différente à celle véhiculée par les médias. En résumé, c'est encore plus grand! Le marathon est phénoménal et doit être entrepris dans le même esprit que celui du Médoc : il faut être là pour voir, entendre, sentir, en profiter et non y réussir une performance même si, au vu des conditions, c'est réalisable. A titre personnel, je n'en ai certainement pas bénéficié comme j'aurais pu en d'autres circonstances. J'ai trop dû privilégier le mental pour le finir et j'ai même plus souffert que lors de mes 100Km de l'année passée. Mais l'envie de courir, de s'entraîner est bien présente et ce côté difficile n'en a donc été que ponctuel.
Encore quelques mots pour clôturer ce CR qui, je l'espère, a pu vous
faire un peu sentir le côté particulier de ce marathon. Qu'on aime ou pas ce que les Etats-Unis sont, tout coureur doit pouvoir un jour goûter cette ambiance à nulle autre pareille. La plupart des Français avec qui j'ai pu discuter confirmaient qu'aucune comparaison n'était réaliste entre le marathon de Paris et celui-ci bien que le nombre de coureurs soit maintenant assez similaire.

Thank you for reading and maybe enjoying…

1 commentaire

Commentaire de Epytafe posté le 03-10-2007 à 17:28:00

Sympa ce CR. J'ai autant apprécié l'aspect sportif que l'aspect "ethnologique".

J'ai jamais trop fantasmé sur ce marathon, étant allé 5 ou six fois à NY, mais tu réussi presque à m'en donner envie.

Merci

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