Récit de la course : Trail de la Vallée de Chevreuse - Aventure - 51 km 2008, par Bikoon

L'auteur : Bikoon

La course : Trail de la Vallée de Chevreuse - Aventure - 51 km

Date : 6/4/2008

Lieu : Auffargis (Yvelines)

Affichage : 3374 vues

Distance : 51km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Une journée de pur bonheur

La Genèse de ce projet

 

AH, LE TVC, ou plutôt LE trail de la vallée de Chevreuse, je ne trouve pas les acronymes très poétiques.

Cela fait 2 ans que j’en rêve !

En 2006, je venais de découvrir le trail et une méchante tendinite achiléenne me priva du petit parcours de 17km.

Du coup, je mes suis rattrapé en 2007, en y participant 2 fois : une de jour (avec une superbe entorse au passage) et une de nuit (sur le sentiers des Lucioles). A l’époque j’avais longuement hésité, car la course tombait le même soir que la demi-finale de coupe du monde de Rugby contre les anglais. Avec le recul j’étais bien mieux en forêt…

Ce fut à chaque fois un vrai bonheur de courir sur ces chemins.

C’était décidé, je me lançais sur le grand tour. Et dans la foulée, j’envoie mon inscription. Nous sommes en novembre… 

Craignant quand même un peu de découvrir l’ultra à Chevreuse, je décide de me tester sur un trail de plus de 50 km près de Reims en Novembre 2007 : Sparnatrail. Tout se passe parfaitement, je crois que je suis mordu. Vivement le mois d’avril !

Je me concocte une préparation sur 8 semaines à base de 3 séances par semaine : une VMA en côtes ou escaliers, une séance seuil et une longue sortie en forêt de 2 à 3h.

Dans cette prépa, j’ai également intégré un peu de gainage pour améliorer l’efficacité de mes descentes, et ne plus les utiliser pour récupérer.

 

L’avant course

 

Une bonne grasse mat. jusqu’à 4h30 en ce dimanche matin, un coup d’œil par la fenêtre : il pleut et il fait 3°. OK, tout va bien…

Mais peu importe, j’ai tellement envie de courir ce trail, que rien ne peut affecter mon moral.

En route, j’avale mon 1/3 de Gatosport.

J’arrive dans la très confortablement chauffée salle du foyer rural à 5h45. Très bien, pas de stress, tout le temps pour bien se préparer. Nous sommes 5 à ce moment là, un calme total règne dans la salle.

La salle se remplit assez vite, et les derniers préparatifs se font de manière très méthodique pour de nombreux coureurs : beaucoup de NOK, des épingles, des gels, des pansements….

C’est l’occasion de faire la connaissance de 2 UFO / Kikoureurs de renom : Bottle et LeSanglier.

Je croise également Corto, le Bagnard et Vetchar14.

Pas de frontale pour moi, pas envie de me la trimballer toute la journée pour une utilité de quelques minutes. Finalement, un départ un peu retardé annule toute utilité de lampe frontale.

 

La course

 

Je vivais un léger dilemme quand je pensais au départ : partir prudemment pour ne pas se griller inutilement mais risquer les bouchons dans les premières bosses, ou bien partir à un bon train au risque d’être un peu en sur régime. Les coureurs au départs des courses auxquelles je participe habituellement sont toujours agglutinés à la ligne ; cette fois on sent que la journée va être longue, la configuration est tout autre. Du coup, je peux me positionner tranquillement grosso modo dans le premier quart.

Le météo nous accorde un répit, mais il fait tout de même bien frais. J’ai opté pour du long partout : corsaire, manchons Booster, et haut Akammak.

Le reste de la tenue : buff Kikourou autour du cou, Salomon XT Wings, gants et casquette à l’envers.

 

Le départ n’est pas trop rapide, et bonne surprise, nous ne tirons pas tout de suite à gauche dans l’pentu comme sur la petite boucle que je connais. Le peloton du coup s’étire un peu, et la première bosse n’est pas trop embouteillée.

Pas mal de coureurs avec bâtons, dont un à qui j’ai failli déboîter l’épaule en marchant sur la rondelle. Vraiment désolé.

Nous arrivons sur le plateau, et au bout d’un moment, un groupe de 30 à 40 coureurs déboule de la gauche pour reprendre le balisage qui tourne sur la droite et qu’ils avaient loupé. Une vraie meute. Impressionnant.

 

Je suis enfin en train de courir ce trail que j’attends depuis si longtemps.

Je peux donc mettre en application mon leitmotiv : LA MAXIMISATION DU PLAISIR !

Et je ne m’en prive pas….. je prends un pied terrible à courir sur ces petits chemins. Un vrai régal.

J’applique à la lettre mon plan de course : toutes les montées sont faites en marche rythmée, et les descentes au taquet, en essayant d’avoir une foulée propre et des appuis dynamiques. Je ne parle pas des portions plates, ça ne devait pas faire partie du cahier des charges du traceur !

 

Connaissant la première boucle de 17km, je m’étais fixé de la terminer en un peu moins de 2h, et le plus frais possible.

J’arrive finalement à ce premier ravitaillement (en eau) en 1h51 et 163 bpm de moyenne cardiaque (80%). Parfait.

Je fait le plein des bidons avec la poudre que j’ai stocké dans les poches de ma twin-belt. Je reprends un comprimé de Sportenine et un gel comme à chaque heure, et ça repart.

On m’annonce 105ème à ce moment. Un peu surpris par ce bon classement, je me dis que je risque fort d’être repris dans les prochains kilomètres.

Musculairement tout va bien, le mental est inaltérable et le soleil fait son apparition. C’est JUBILATOIRE.

 

Nous changeons de versant de vallée, avec le soleil en face, les fougères sont omniprésentes, même si pas encore remises de l’hiver.

Les paysages sont différents «d’en face », mais toujours magnifiques.Je remonte petit à petit sur une féminine qui a un « coach personnel » qui la retrouve à chaque intersection ou proximité de la route. Elle est habillée en Salomon de la tête aux pieds, et fait partie du Team du même nom. Il s’agit de Josiane PICCOLET qui finira 1ère féminine 7 minutes derrière moi. N’étant pas un habitué, je ne la reconnais pas, et je me dis même qu’elle n’a pas l’air facile alors que nous ne sommes pas encore au 20ème kilomètre. Il faut  croire que j’avais tout faux !

D’après son « coach » elle est alors 3ème féminine.

Je la suis un moment, et nous entendons des cris derrière nous : on a tiré tout droit et pas vu la rubalise qui faisait partir sur la gauche. A peine 200 m perdus, espérons qu’ils ne comptent pas trop sur la fin.

 

Je finis par la passer, et continue à reprendre régulièrement des concurrents. Nous sommes maintenant assez espacés et c’est très agréable de courir dans cette nature assez sauvage.

Arrive un paysage enchanteur, un petit cours d’eau, une cascade, et UN MUR de chez LA PENTE. Vache, impressionnant, il faut presque mettre les mains au sol.

C’est dans cette portion que je passe les 2 premières féminines, qui courent ensembles. Arrive le 2ème ravito, au 29ème kilomètre que je rejoins en 3h23 et 165 pulsations de moyenne. Toujours pas entamé physiquement, je sais que ça ne va pas pouvoir durer comme ça indéfiniment.

LeSanglier est au ravitaillement et a l’air très bien également. Encore un épisode remplissage bidons, et je reprends mon petit bonhomme de chemin.

LeSanglier et les 2 féminines sont repartis plus vite que moi, je mets donc pas mal de temps à revenir sur eux. A la faveur d’une pause technique naturelle je passe LeSanglier, puis ses 2 acolytes du moment. 

 

Les choses se corsent dans cette boucle qui revient à ce même ravito au 43ème kilomètre. Les jambes commencent à se faire lourdes et j’accuse un peu le coup. Les chemins sont parfois vraiment très gras, et de nombreux passages d’arbres à enjamber, et de rochers  cassent terriblement le peu rythme que j’essaie d’imprimer à ma course à ce moment là.

 

Je reviens sur un groupe d’une dizaine de coureurs, et nous restons en file indienne dans cette partie très cassante aux alentours du 35ème kilomètre. On sent que les organismes commencent à souffrir, les grosses bosses font vraiment mal. Je temporise un peu en restant au chaud au milieu du groupe.

Lorsque nous rejoignons enfin une sorte de plateau, je me sens bien, et j’en profite pour fausser compagnie à mes camarades, en en rajoutant dans les descentes en essayant de garder du rythme et de la précision.

 

Pas mécontent de revenir à ce ravito du 43ème, où je croise Corto qui en est au 28ème et qui hésite à repartir. Cela fait 5h10 que le départ a été donné, mon cardio affiche 166 pulsations de moyenne.

Je ne m’attarde pas, remplissage de gourde, et zou pour la dernière ligne droite de 8-9 km jusqu’à l’arrivée. Enfin si on veut, vu le profil de ce qu’il reste à faire…

Un peu lassé par les gels sucrés, je teste pour la première fois un gel cacahuète. Pas mal du tout sur le moment, le goût n’est pas mauvais et change vraiment. Par contre, la texture est trop pâteuse, et j’ai l’impression de ne plus avoir de salive une fois le gel terminé !

 

Il y a un grand soleil, le moral est toujours au beau fixe et je continue à reprendre des concurrents, c’est excellent pour garder à niveau la motivation !

Malgré la difficulté de certaines bosses sur ce retour (retour également du 16km vers l’arrivée), j’ai vraiment du plaisir à courir dans ces paysages splendides et sur ces petits chemins très souples.

Le temps change d’un coup, et du soleil on passe à une averse de grésil. Etonnant.

 

A environ 5 km de l’arrivée, on m’annonce 47ème. Incroyable ! Il s’est pas gouré le type ? J’ai une bouffée d’euphorie à ce moment là qui me fait encore accélérer. 

Ce trail de Chevreuse, est également le théâtre du premier ultra d’un copain de lycée (y’a ben longtemps ma bonne dame) qui généralement tourne mieux que moi sur les courses vertes que nous faisons ensemble. Je savais qu’il était devant dès le départ, mais je n’avais aucune idée de sa position. Je suis finalement revenu sur lui peu avant l’arrivée, il coinçait depuis le dernier ravitaillement. Chapeau pour cette course rondement menée.

Je vais continuer à remonter des concurrents jusqu'au bout, dont un UFO (Jean-Paul), si j’avais su je n’aurai pas fait mon sauvage en le passant !

Je passe finalement la ligne en 6h18 et 42ème. JE SUIS SUR UN NUAGE.

 

L’après course

 

Une journée parfaite : tout s’est parfaitement passé, plus de 6h de bonheur. Aucun problème de matériel, ni d’alimentation, ni de crampes.

Les jambes sont très douloureuses, mais pas plus qu’après un trail de 30 bornes où j’ai tapé dedans. Les articulations me rappellent quand même à leur bon souvenir…. notamment les chevilles, les genoux et les hanches.

Pleinement satisfait de ma préparation, je suis arrivé avec un cumul depuis le 1er janvier de 630 km horizontaux et 10 km verticaux.

 

Vivement le prochain.

 

 

 

6 commentaires

Commentaire de la panthère posté le 10-04-2008 à 12:13:00

ravie de t'avoir croisé sur ce beau trail! jubilatoire, comme tu le dis si bien, et bravo pour ton chrono!

Commentaire de L'Castor Junior posté le 10-04-2008 à 12:27:00

Quelle progression depuis le Sparnatrail !
Ravi que tu aies définitivement pris goût au trail et à l'ultra, Olivier.
Au plaisir de recourir ensemble un de ces quatre ;-))

Commentaire de corto posté le 10-04-2008 à 13:23:00

Bravo, belle revanche sur 2006 et 2007.
J'espere que tu y reviendras.
Je ne peux que te conseiller le trail de l'O'rigole maintenant. Encore plus... comment dire... plus osé ;)

Commentaire de Mustang posté le 10-04-2008 à 13:46:00

Je me rends compte qu'il y a des pros sur les courses! moi ,inscrit en dernière minute, venu en touriste, n'ayant même pas regardé vraiment le parcours!
Bravo pour ta rigueur et ta détermination! bravo pour ta perf!
en bonne voie!!

Commentaire de taz28 posté le 10-04-2008 à 21:56:00

Superbe récit, et très belle course difficile !!
Bravo à toi ...

Taz

Commentaire de JLW posté le 18-04-2008 à 16:02:00

Très belle geston de course Bikoon, tu devrais bien tourner au Sanglier apres une telle préparation.

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