Récit de la course : Transju'Trail - 33 km 2008, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Transju'Trail - 33 km

Date : 1/6/2008

Lieu : Mouthe (Doubs)

Affichage : 2387 vues

Distance : 33km

Objectif : Pas d'objectif

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Le petit du Mythique.

 

Une opportunité s'est offerte de participer à la transju trail. Un transfert de dossard à la dernière minute et me voilà inscrit pour les 33 kms, 1350+ et un peu moins en négatif. De nombreux mois en arrière me ramènent à l'instant où je lisais l'info de cette nouvelle épreuve qui est le pendant de celle d'hiver, pendant ??? un exemple d'utilisation de ce mot ? pendants d'oreilles (les pendants d'oreilles ne sont pas désignés comme tel parce qu'ils pendent mais parce qu'ils constituent une paire destinée à former symétrie et en plus ils pendent, marrant non ?), la transjurassienne. Une longue distance mais aussi une plus courte tout aussi exigeante.

Elle m'a fait rêvé instantanément. Jamais je n'ai participé à l'épreuve de ski de fond mais y pensait toujours. Ayant acquis un bon niveau au fil des années en technique patineur mais toujours sur un équipement basique qui est devenu une vraie patinette, je reportais toujours et toujours l'instant où j'allais prendre ce fameux départ.

Et là l'engouement des sportifs pour le trail voyait la naissance de la trannsju trail. j'avais par ce  biais la possibilité de faire d'une autre manière la transjurassienne. Mais les circonstances de planification des courses et les contraintes liées à l'inscription ont fait que j'ai manqué le coche.

Et puis voilà du 11ième au 10ième jour avant le départ tout a changé. Mon nom est bien inscrit sur les listes.

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Un semi marathon à mantoche couru avec un certain plaisir 15 jours avant m'a rassuré sur mon état de forme. depuis j'ai dû effectué quelques sorties. Une récup. 3 jours après et le samedi en vue de ce Morez-Lamoura (ville de départ et d'arrivée) un entraînement plus spécifique avec une succession de 3 dénivellés de 250+, 200+, 200+ sur une durée de 02 heures et puis repos jusqu'au vendredi 2 jours avant la course, il faut bien que je me remette du semi marathon, où j'effectue un pré-échauffement-dérouillage de 50 mns avec une grimpette finale de quelques minutes assez dure et bien soutenue. Me voilà prêt. Je me sens en état et confiant.

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Je pense aussi à cette course en permanence. Elle m'inprègne. C'est une bonne façon de préparation mentale. J'envisage tous les préparatifs et consulte souvent le profil que l'on peut lire sur le prospectus ainsi que la ligne de parcours. Ce profil m'intrigue vraiment et n'arrive pas à me faire vraiment une idée en dehors du 1350+. 1350 positif, ça veut dire ce que ça veut dire mais comment est-il vraiment réparti en dehors des grandes lignes ? J'avoue que celà me gêne un peu. Peut-être, cette fausse question cache-elle seulement de l'appréhension ?

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Lever très tôt à 04h 50 mn. Il faut que j'ingurgite mon déjeûner invariable 04 heures avant le top. Impératif pour le confort de course. puis tranquille je m'occupe jusqu'à l'heure de départ en voiture qui arrive vite puisqu'il me faut une heure 45mns pour me rendre sur les lieux. Le temps est très couvert mais je suis rassuré sur la météo même si ces derniers jours des averses fréquentes fortes ou douces ont rafraîchi l'atmosphère alourdi. Tiens l'idée me vient que lorsqu'il pleut la température tombe bas dans ces contrées et je pense à un vêtement de pluie ou plus chaud qu'un t-shirt mais je ne retiens pas cette éventualité. Je n'ai pas consulté la météo mais pourtant en ai une idée. Une très proche connaissance, je dirais même plus, une très proche connaissance m'a appris que lorsque les vaches dans les prés restaient sur leurs pattes, debout donc si l'on peut dire, c'était le signe qu'il n'allait pas pleuvoir. Je suis donc rassuré, lors du voyage aller, de constater dans les prés, les bovidés sur leurs quatres pieds.

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Les routes très bien entretenues, merci l'Etat, les départements, merci les communes (une partie des impôts est bien utilisée, c'est bien) font que c'est vraiment sympa de se balader très tôt le matin. Une autre vision des choses, un monde presque transformé. Presque pas de circulation, juste pour vous rassurer que vous n'êtes pas seul au monde sinon bonjour l'angoisse. L'arrivée dans les zones montagneuses et escarpées, enfin si l'on veut, on n'est quand même pas dans les Alpes se signale vite par les successions de contours, virages et descentes de plus en plus sentis à l'approche de Morez, lieu de départ. Endroit très impressionnant par ces viaducs, ces immeubles perchés sur la pointe des rochers dominants dans le plat au fond la ville et son centre.

Mon problème dans cette vallée encaissée va être le stationnement. Et bien pas du tout. L'espace est là partout et bien accessible. Parking payant ou pas payant ? Bof, ils ne vont pas nous faire ce mauvais coup. Un dimanche de fête !!... J'en fais quand même mon petit cinéma d'horreur-frayeur (c'est vrai qu'on est sensible nous les coureurs, un rien nous déstabilise) mais laisse tomber vite fait un problème qui n'en est pas un.

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Une belle place centrale tout près du cours d'eau qui court dans un flot que l'on devine nerveux bien qu'il soit à son niveau de calme. Quelle furie ce torrent doit-il être les jours de tempête ? Des stands, les organisateurs et bénévoles que je remercie d'être là, (c'est toujours une bonne chose de faite), aussi pas mal de coureurs dont l'une que je salue qui terminera 1ère de la catégorie V2, pourtant le départ va être donné dans une heure et 15 ms. Bien sûr!... celà s'explique pas l'intérêt porté à la course des 67 kms. En effet ces concurrents sont partis à 5 heures ce matin en provenance de Mouthe et les premiers passages à Morez sont attendus incessamment. Les voici les premiers qui passent. Impressionnants, ils hypnotisent presque notre regard ces champions. Il est vrai que ce sont eux qui nous tirent en avant, nous stimulent, nous motivent, nous aident finalement. On peut les applaudir, merci pour eux, ça vaut bien ça en sus de leur prime forfaitaire et de classement.

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Mon échauffement se limite au minimun. je ne sais pourquoi. Peut-être me sens-je suffisamment bien. En effet lors de mes essais mécaniques, pas de couinements, de grincements et autres distorsions. Aussi le fais-je peut-être machinalement, sans que j'en prenne conscience., l'habitude, quoi !.

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Fin prêt pour les choses sérieures. Elles vont débuter dans un instant et tout va être du bonus puisque j'ai déjà pris mon plaisir jusqu'ici en étant présent ce 01 juin 2008 entre 07h 40 et 08h 59 à Morez dans le Jura en plein le pays de France au coeur du monde perdu des espaces inter sidéraux. Sidérant non ? (moi, je sais toujours où je me trouve...vous ne m'aurez pas là dessus).

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Pour commencer, une petite boucle en ville, plate pour faire s'étirer le peloton qui fort de ses 580 concurrents peine à s'étirer vraiment du fait que tout le monde a bien conscience qu'il va falloir se farcir un positif de 350 en 3 kms suivi d'un 250 à la file sur à peine plus de longueur. Mais le niveau respectif des coureurs voit quand même s'amincir le long fil qui serpente au gré des virages et contournements de bâtiments. Devant moi 2 coureuses à l'humeur guillerette dont l'une laisse "soupaper" ses émotions plaisantines.

2 coureurs derrière pensent qu'elle ne se marreront pas bien longtemps. Erreur "mes vieux", j'ai pu constater tout le long du parcours la prestation de la plus enjouée, du costaud et même du très costaud. Elle m'a mis carrément une bonne dizaine de mns, voire un 1/4 d'h dans le final, mais bon c'est vrai que je ne suis pas une référence. En plus j'ai pu échanger quelques propos avec elle durant l'épreuve et je peux vous dire que c'était tout plaisir pour elle. La course, pas moi. Un tempérament, quoi !.

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Et l'ascension commence par une série de 181 marches d'escaliers qu'utilisent habituellement les jeunots et jeunottes pour se rendre à leur lycée. L'écrémage s'est effectué, pas suffisamment pour permettre à chacun de suivre son propre rythme mais suffisamment pour éviter le vrai bouchon qui stoppe l'avancement. Donc, ça tombe bien puisque je n'ai pas à penser à me tempérer vu que je suis contraint à le faire. Le départ se fait doucement et continue ainsi tout le long de la trace mono, euh! de la mono trace qui grimpe à 350+. La vue à ce niveau plonge sur la ville et on est content d'être là, je vous l'assure. Je raconte, je raconte... mais pas assis dans un funiculaire, la montée continue et l'effort commence sérieusement à s'intensifier, c'est bien mes guiboles qui me font avancer et j'endure. Mais ça va. On est dans le début, je ne me suis pas grillé, les coureurs sont très sympa entre eux et je sens une bonne ambiance (est-ce celà l'esprit transjurassien dont on m'a parlé ?).

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Comme il n'est pas question de s'arrêter et que l'occasion ne s'offre pas de changer de rythme je continue. Le seul objectil à l'instant est de parvenir au sommet de ce premier dénivellé. Les pensées n'ont pas trop la possibilité à ce moment là tout en courant de se perdre à envisager de manières diverses la course. A ce niveau pas de vision stratégique.

Le chemin se fait plus large, peut-être est-ce seulement une sensation vu que chacun commence à prendre sa place. il me semble quand même qu'il l'était.

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J'étais comme un bûcheur et j'avoue que certaines parties de parcours m'échappent sinon dans les grandes lignes. A certains moments bien plus loin dans la course j'étais persuadé que mon rythme m'emmenait sur du presque plat et quand je réalisais vraiment j'étais soit sur une bonne descente ou alors sur un bon faux plat montant. Vraiment les perceptions n'étaient pas claires. Je devais donc focaliser sur autre chose de plus profond que devait "chatouiller" la question de la manière d'aborder ces courses de d'environ 35kms avec un tel dénivellé.

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En effet il y a un temps mon ambition était de terminer un 10 kms à la façon d'aborder les 8 premiers, les 2 derniers restaient laborieux. Pour le semi, de même, à partie du 16ième, celà devenait difficile. Finalement à force de progresser les 10 kms et semi se font tout du long dans un certain confort.

Les courses nature ont vu cette progression qui me voit les pratiquer confortablement, mais dans la limite de 25-28 kms avec un positif autour de 800. Jusque là, ça reste confort et à part une ou deux courses qui restent l'exception je suis resté sur ce genre de difficulté qui fait que depuis quelques temps je me la coule douce sur les circuits.

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Seulement j'aborde maintenant plus souvent des courses plus longues avec dénivellés plus importants. Et ma tête a du mal à l'idée qu'il faut que je subisse un gros effort afin de passer ce palier. En ce moment c'est ce passage de palier qui s'effectue. J'endure et avec cette course je l'accepte sinon je la prendrais en pleine poire et il se pourrait que je fasse comme au trail des Forts à Besançon.

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Alors j'ai réfléchi à la question et en suis parvenu à cette conclusion que ce genre de course ne pouvait pas être passé comme une lettre à la poste et qu'il fallait me remettre à la tâche. Et quand on travaille on ne voit pas grand chose autour et c'est pour ça que certaines choses m'ont échappées dont l'appréhension du profil et même une certaine notion du temps qui ne me pesait pas bien que les minutes et les kms me semblaient très longs. J'avais quand même le sentiment d'avancer. C'était sans doute le résultat de ma décision d'envisager ces courses en débutant qui a tout à apprendre plutôt qu'en vieux grognard des courses. Il en est résulté que j'ai passé la ligne d'arrivée, autant vous le dire tout de suite.

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Le terrain s'adoucit et se pratique alors sur chemins larges. Je reconnais les endroits et les imagine tout blancs avec autour les sapins aux branches alourdies de neige. Celà provoque une certaine euphorie et sais en profiter. Je me vois surfer sur la piste dans mes sorties loisirs. Flocons légers sur lesquels on glisse et aujourd'hui terrain boueux sur lequel on...? sur lequel on glisse aussi, ben ! pardi. Glisser et glisser, avec ça, allez dire aux pratiquants de langues étrangères que celà ne veut absolument pas dire la même chose, finalement je crois que je vais me mettre au japonais.

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Entre l'ascension et la descente sur les Rousses c'est la plat roulant. Le groupe va bon train. Nous rattrapons un coureur longue distance. 47 mn déjà de course. Arrivé à son niveau je le reconnais. lui aussi. Je l'encourage et lui dit que "c'est un bon". Il esquisse ce que je pense être un sourire. De cet endroit où je l'ai dépassé jusqu'à l'arrivée son temps est seulement supérieur au mien de 10 mn. C'est vraiment un bon. Je le soupçonne d'être ambitieux.

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C'est vraiment top de penser à ces moments de véritable bonheur. A cet instant l'épreuve se confond à l'hivernale. Puis c'est la descente avec un bon dénivellé vers la station des Rousses. En touriste je l'ai visité hors saison et ai aussi emprunté depuis Mouthe les chemins de GR direction la Suisse. ça me fait drôle de traverser ce village en courant. Beaucoup de spectateurs présents. Ils ne sont pas avare de leurs applaudissements et surtout savent distiller leur encouragement à chacun d'entre nous comme si nous étions leurs intimes...

La traversée s'effectue en montée et direction le fort pour ensuite suivre la trace, succession de dénivellés vallonnés ? montées ? descentes ? je ne peux le préciser véritablement. Certainement oui mais dans quel sens ? Des parties de bitume sans nul doute me reposent et me permettent de récupérer. Celà prouve que le terrain parcouru dans son ensemble reste technique et exigeant tant par les passages boueux et ceux parsemés de caillasses. Le travail de bûcheron continue, j'ai mes stère de bois à couper et la fin de journée n'est pas terminée. Alors ça bosse.

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Vous l'avez compris. Pas question de faiblir même si ça devient dur. La jambe gauche se fait sentir. Des tiraillements-gonflements n'atteignent tout de même pas le niveau de douleur qui pourrait me poser problème. J'y pense seulement et me décontracte la jambe au maximun en allégeant au mieux celle-ci lorsque qu'elle ne pose pas sur le sol. En fait lorsque la jambe s'élève, elle flotte et j'en profite pour la secouer un peu avant qu'elle ne se pose. En vitesse réelle, on ne voit rien mais au ralenti, si et c'est assez rigolo.

Et ça fonctionne puisque je continue bon gré mal gré. La sensation de la course restant positive avec un bon mental.

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Les renseignements glanés au ravito ou points d'eau me surprennent toujours. Il reste toujours beaucoup trop de kms à parcourir mais ça ne me décourage pas pour autant. Nous arrivons finalement après une bonne montée et sa descente vers la grimpette finale à 7 kms de l'arrivée. Ravito. une grande bande blanche interminable en léger zig zag est tracée droit devant nous qui s'élève vers le ciel certainement dans le but de l'atteindre. En attendant elle se termine par un immense pylône. J'essaie d'imaginer le parcours à mi hauteur seulement, ce qui est déjà impressionnant, sur les flancs de montagne au travers des masses des sapins et des parties dégagées. Je me renseigne auprès des bénévoles. on m'indique le pylône. Je n'ai pas bien entendu ou alors la personne aime la plaisanterie. Je repose la question et à chaque fois on me laisse avec cette réponse. Ah! bon. j'en reste un peu penaud. J'y crois pas. C'est pas possible. Je n'ai plus de jambes et depuis quelques temps ma vitesse a fondu. Je ne cours plus, j'avance plutôt mes jambes comme en les prenant tour à tour avec mes mains pour les déplacer. c'est l'impression que j'ai quand je cours. Et pas que moi. ceux qui m'accompagne ne font pas mieux.

Pourtant il faut repartir et courir sur un agglomérat fait de caillasses concassées et des parties terreuses qui ne retiennent pas le pied. Un sol mouvant. On contourne légèrement la trace par la gauche. ça nous évitera au moins de ne pas s'abîmer les mains sur le sol en courant tout droit tellement la pente est raide.

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Ravito, 03h 12mn. Début de l'ascension de la fameuse côte que j'appelerai désormais La Fameuse.  Bon ! ça fait un peu nom de vache mais après tout c'est nos copines dans la région non ?!!!

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Il reste 7 kms : 3 de montée et 4 de descente avec quand même des petites grimpettes qui se font sentir comme de vrais raidillons. La montée en est presque pathétique tellement c'est dur et raide. Tu montes depuis un temps infini et t'en est même pas à la moitié. Il faut vraiment se fermer à tout pour continuer ou alors imaginer une montée des eaux qui progresse inexorablement derrière vous, comme pour le paysan chinois qui, n'ayant pas été averti par ses autorités de la mise en fonctionnement du barrage des Trois Gorges, réveillé par le tumulte des flots submergeant son hameau, déboule de sa masure et prenant les jambes à son cou, s'enfuit droit dans la pente. Quoique ici dans le Jura, celà est peu probable vu que pour le barrage de Vouglans, ça date un peu, et qui vous pousse, question de survie, ou alors une meute de chiens enragés à vos trousses, et là on se sent carrément dans la peau du gibier dans "La chasse du comte Zaroff" mais rien à craindre là aussi, dans le Jura, ils ne chassent que le sanglier. Où les coureurs vont-ils chercher leurs motivations. Moi j'en avais bien une expliquée ci-avant quant à ma volonté de repartir à zéro sur des trails plus difficiles. Tant mieux pour moi. J'essaye de relancer à chaque fois mais tout ce que j'obtiens est une extension pied-mollet qui me fait à peine décoller et qui ne me permet d'aller guère plus vite que ceux qui marchent. Le temps ne compte plus et l'arrivée au sommet est libérateur mais malheureusement il est difficile de relancer dans les derniers kms. La récup. se fait au détriment de l'avance. En fait je ne veux pas puiser dans mes réserves. Je fait comme je peut et seul le terrain en pente descendante me permet de progresser mais ça va beaucoup mieux surtout dans l'attaque de la descente raide dans le pierrier au début. J'ai l'impression de glisser sur des névés, comme au pied des cols de montagne à 2500 d'altitude avec le sac à dos il n'y a qu'à se laisser glisser et être solide sur ses jambes. Mes jambes me portent bien et me laissent enfoncer et glisser. Finalement tout ira mieux sauf ces deux petits raidillons qui n'en sont pas vraiment, plutôt faux plat, mais à ce stade de la course... et rapidement le passage agréable dans les sapinières au sol souple qui me fait présager l'arrivée proche. Le son de la voix du commentateur se fait plus fort et je débouche enfin dans la partie dégagée avec la foule aglutinée au bord du tapis de planche que je foule sur la dernière centaine de mètres. l'arche en vue depuis la sortie du bois, l'instant est réconfortant et je fais durer le plaisir je ne sais comment mais dans ma tête les secondes sont dix fois plus longues. Et c'est l'arrivée et tout l'accueil qui me conforte. Que c'était dur tout de même. 04h 08mn 06s.

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Les coureurs sont dans l'ensemble éprouvés mais contents. Il restera certainement dans les mémoires de beaucoup cette Fameuse montée finale. Je termine en bon état, c'est l'essentiel et n'ai pas puisé dans mes ressources réserves physiques ou mentales. Je me sens déjà en état de récup. Alors à partir de ce moment je suis dans un état bienfaisant et j'apprécie tout, les lieux, les gens, le repas servi, la douche. Je prends mon temps d'échanger des propos avec tout un chacun. Il n'a pas plu sinon un lègère averse quelques minutes.

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Alors la transju ? Un sacré trail. Rudement dur. C'est normal s'il veut se faire une réputation. De plus il faut quand même bien montrer que dans le jura on n'est pas des mauviets et des mauviettes. On ne veut pas d'un trail riquiqui sinon on n'ose plus sortir de chez nous. Donc la montée à 7 kms je suis pour. Mais ça c'est mon appréciation, je suis en apprentissage. J'espère bien la faire l'année prochaine cool confort et je fais tout pour ça. Sûr, un profil plus détaillé me permettrait de mieux gérer ma course. J'espère que les organisateurs feront ce qu'il faut pour ça. Aujourd'hui je me suis endurci et voit bien l'avenir quant aux prochaines courses. J'ai encore à cerner des impératifs afin de passer ce fameux palier et m'y installer pour en conquérir d'autres plus tard.

Retour à Morez par les navettes. Discution entre coureurs et notamment avec une pointure locale du côté de Besançon classé 1er vétéran2, 17ème au gal du 67 kms (ils sont vraiment bons ces V2) sur le parcours qui doit faire près de 70kms d'après le GPS de certains coureurs et 35.2 kms pour le 33. Belle organisation sans faille. Installation sur une terrasse pour savourer une bière qui comme nous le savons est la boisson préférée des sportifs... qui aiment la bière. Causette avec deux coureurs sympa de l'Ain et rencontre avec Myrtille (classée deuxième dans sa catégorie, bravo) avec qui j'ai échangé quelques mots. "Quelqu'un m'a dit" qu'elle était fan de mes récits, c'est chouette non ?

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Merci aux organisateurs et bénévoles. Merci à Pierrot 34 privé de son trail préféré qui a accepté généreusement de me transmettre son dossard. Et à l'année prochaine.

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Trois jours sont passés et je pense déjà vu ma bonne récupération pour dimanche prochain à une course, un 22 kms à travers bois sur des sentiers et chemins avec quelques portions goudronnées. Juste pour me remettre définitivement de la Trans jura trail. Il faut savoir tourner la page.

 

2 commentaires

Commentaire de myrtille posté le 05-06-2008 à 10:19:00

Merci pour ce récit, tout autant captivant que les précédents ! Oui je suis une fan de tes récits où tu nous livres non seulement une description de ces courses et ces contrées traversées mais surtout toutes ces sensations et réflexions que nous vivons tout un chacun ...
Cette Transju est un beau trail, super bien organisé qui a un bel avenir.
La montée finale de la piste de ski suivie de la descente "verticale" resteront bien dans nos souvenirs comme la seule véritable difficulté de ce 33km !
A bientôt sur un autre trail..

Commentaire de jepipote posté le 05-06-2008 à 20:12:00

beau CR, tu as réussis à me le faire lire en entier.. tu m'a accroché, bravo.

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