Récit de la course : La Trans'Aq 2008, par lulu

L'auteur : lulu

La course : La Trans'Aq

Date : 1/6/2008

Lieu : Soulac Sur Mer (Gironde)

Affichage : 2118 vues

Distance : 230km

Matos :
HYGIENE
Huile massage
1
Spray anti moustique
1
Brosse à dents + dentifrice
1
Savon
1
Compresses
3
Crème anti-frottements
1
Elasto
qqs
Coupe ongle
1
Eosine, chlorexidrine
3
Pince à épiler
1
Compeed
3
Ciseaux
1
Efferalgan
qqs
Médicaments Allergie
qqs


COURSE
Paire de baskets
1
Casquette
1
Manchons
1
Tee Shirt
1
Paire de chaussette
1
Lunettes
1
Paire de guêtre
1
Montre
1
Short
1




MATERIEL OBLIGATOIRE
Formulaires contenu du sac et calories
2
Sac de couchage
1
Alimentation ( voir tableau joint )

Lampe + piles
1
Pansements ( voir tableau hygiène )

Boussole
1
Carte d'identité
1
Couteau
1


Sifflet
1


CONTENU DU SAC
Portable
1
Serviette de toilette
1
Appareil photo
1
Paire de chaussette de récup
1
Paires de bouchon d'oreille
2
Paire de Claquette
1
Bidon
1
Tenue tyvek
1
Papier toilette
1
Tee shirt manches longues
1
Gamelle diam70
1
Sous-vêtement ODLO
1
Pancho
1
Short
1

Objectif : Battre un record

4 commentaires

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Le récit

TRANSAQ 2008 

 

Cette aventure 2008 prend naissance 2 ans auparavant après l'édition 2006.

Arnaud, un copain de boulot, ayant abandonné lors de la grande étape, il s'était juré de revenir finir la Transaq. Au fur du temps, nous avions d'ailleurs réussi à motiver Ghislain et Jérome ( ça a été long !!! ).

 

C'était donc parti, il y aurait donc bien une équipe de pompiers de l'Ain à la Transaq 2008. Il nous restait plus que 6 mois à préparer « armes et bagages ». Heureusement, dans l'équipe, nous étions déjà 2 à avoir une petite expérience de la transaq, avantage indéniable surtout pour la gestion de l'autosuffisance.

 

Durant cette préparation, j'ai d'ailleurs eu le plaisir de donner 2 ou 3 infos à 2 futurs Transaquitains : Jean Luc boiteux et Jérome Charles. L'esprit Transaq commencait déjà....

 


 

Samedi 31 mai

Réveil 3h40. Nous avons tous rendez vous à 4h00, direction l'aéroport St Exupéry. Cette année se sera voyage en avion, moins cher et surtout beaucoup plus rapide. A peine 1heure et nous voilà déjà à Bordeaux. A l'aéroport de Lyon, nous avions croisé Valérie ( Transaquitaine de 2006, croisée également au Trail Ardechois ).

Vers 8h00, mon pote Peyo ( pompier pro à Merignac ) vient nous chercher. Oh miracle, nous arrivons à tous caser dans sa petite 206........Avec beaucoup de gentillesse ( comme d'hab ), il nous héberge dans sa maison où il est en collocation.

Aussitôt chez lui, nous retournons illico presto faire une petite sieste. La nuit a été courte. L'après midi, après un bon barbecue en nous remémorant les souvenirs de la Brigade, Arnaud, ghislain et Peyo vont se promener tandis que Jérome et moi préférons rester à la sieste ( Eh oui, encore !!! ).

Sage décision, nos 3 lascars reviendront complètement trempés...tout ça pour voir un stade de foot !!! Ah, ces footeux !!!!

Le soir, nous nous régalons dans un resto typique avant un bon gros dodo. Je sais, je ne fais que dormir et c'est pas fini.................

 


 

Dimanche 01 juin

Petit dejeuner chez Peyo avant qu'il nous emmène direction Le Pin Sec. L'arrivée au bivouac du Pin sec dit se faire avnt 13h, mais il vaut mieux arriver au plus tôt si on ne veut pas que ce soit trop le « binz » avec les tentes.......... Et on avait vu juste. Lorsqu'on arrive, notre tente ( les équipes ont des tentes nominatives ) est déjà occupée par les italiens.  Tant pis, on ne pourra pas se mettre avec notre ami Michel ( rencontré lors de la Transaq 2006 ). Le bivouac est composé de mini campements de 3 tentes chacuns. Il y aura donc Arnaud, Ghislain et moi puis Jérome avec 2 coureurs de la région de Poitiers ( Joel et Fabrice ) puis une tente d'Irlandais. En se présentant aux organisteurs, Gérard présente Jérome comme l'un des favoris. Une vraie star ce gone !!!

 

Nous commençons à nous installer et à nous préparer pour la pesée des sacs. Nos sacs de course doivent faire 7kg maximum avec la nourriture jusqu'au mercredi matin puis nous avons droit à un sac de 3kg maxi que nous récupérerons le mercredi à l'arrivée de la grande étape.

Nous allons faire une pré-pesée puis direction le repas prévu par l'organisation. Nous modifions encore le contenu de nos sacs en supprimant le superflus. Si on arrête pas le gone (jérome ), il va finir par vider tout son sac....

Et là, le premier drame arrive. J'ai oublié tous les papiers demandés par l'organisation ( contenu du sac et calcul des calories ). J'ai laissé ma pochette chez notre ami Peyo. Après un gros coup de stress, je refais mes feuilles en téléphonant aux co-locataires ( Merci, mika ) de Peyo qui me dicte ma feuille.

Je peux aller au contrôle un peu plus serein. La sentence tombe 4,900kg pour le gone, 5,400kg pour moi (2,500kg de moins qu'en 2006), 6kg pour Arnaud et 6,100kg pour Ghis.

 

L'aprés midi, petite sieste ( et oui, encore une ) puis briefing de Gérard et Caroline Caupene, les organisateurs. Avant la pasta party, c'est l'heure ( tous les soirs à 19h ) de notre premier direct avec Laurent de Pfm, une radio locale basée à Bellignat.

Après un petit tour vers l'océan et un coup de fil aux familles, c'est le dodo avant le jour J attendu depuis des mois.


 

 

Lundi 02 juin

C'est aujourd'hui le grand départ de la Transaq 2008. Départ 9h.1ère étape Le Pin Sec/La Gracieuse, 29,673km et 483m de dénivellé.

On commence par 8,5km de plage. C'est long et il ya beaucoup de vent. Je fais toute la plage prudemment pour commencer. Je suis avec Fabrice ( edf ) et une féminine qui finira 2ème de la transaq au scratch...mais on en est pas encore là. Ensuite, on retrouve de petits sentiers accidentés où petit à petit je rattrappe pas mal de monde. La fin du parcours longe le lac d'Hourtin, un lieu magnifique. Je termine 33ème en 3h15, arnaud et ghislain 101 et 102ème en 4h00 et le gone 3ème en 2h38 perd la 1ère place au sprint à quelques mètres de l'arrivée.

Cette année, tous les lieux de bivouac seront sauvage. Pour cette 1ère journée, nous prenons tous notre « douche » dans le lac d'Hourtin.

 

Après une petite soupe, le gone nous raconte sa course. Il enrage de s'être fait battre quelques mètres avant la ligne suite à une peite erreur de parcours.Il s'est très bien entendu avec walter le 1er mais les autres ont l'air très fort en topographie. Entre 2 averses, on essaie veinement de faire sécher nos affaires.. Puis arrive le rituel journalier, 18h briefing, 19h direct radio puis repas. Ce soir, ce sera nouilles chinoises, emmental, saucissons et mousse au chocolat.

 


 

 

Mardi 03 juin

2ème étape de 33,919km et 402m de dénivellé.Dès le départ, certains rusent. Ils font semblant de partir dans le peloton et au dernier moment bifurque le long du lac hors du sentier balisé. Petit moment d'hésitations pour beaucoup mais je décide de suivre le parcours du road book. Pendant les 5 premiers kilomètres, je suis avec Joel ( gdf ) et la 1ère féminine. On est parti un peu vite d'ailleurs. On lève le pied, 15km de chemins vallonnés nous attendent. Joel se laisse distancer petit à petit, il ressent des douleurs au genou.Après 7km très roulant, nous finissons par 6km de plage Interminable. Je vais finir par détester ces longueurs de plage. C'est très pénible pour moi surtout la montée de la dernière dune où plusieurs coureurs dont Jean Luc ( le doc ) me double. Je termine 42ème en 4h00, Arnaud 64ème en 4h21 et ghislain 72 ème en 4h24. Le gone quant à lui, termine 1er ex-aequo avec Walter Jeannin en 3h09. C'est une très bonne journée pour toute l'équipe Hot'z. Encore une fois, pour les douches, c'est la grande aventure..le charme de la Transaq. Au briefing, Gérard nous dit d'être très prudent lors de l'étape du lendemain, la grande étape.

Jean Luc passe dans notre tente me soigner 2 ou 3 ampoules.Un petit bisous à la famille et hop au dodo.

 

 


 

Mercredi 04 juin

58,214km nous attendent aujourd'hui avec un dénivellé de 309m et surtout une arrivée au Cap Ferret après 11km de plage. Je ne pense qu'à ça depuis la veille, moi qui avait détesté les 6km......ça promet !! Dès le départ, nous avons décidé de faire la route ensemble avec Jean Luc. A deux la route est moins longue, on papote, on papote et hop soudain à un carrefour de chemin je me rend compte qu'il y a plein de monde à gauche. On avait loupé la bifurcation. Soyons vigilants. Il ne s'agirait pas de faire trop de kilomètres, 58 c'est déjà pas mal.

On retourne sur le bon chemin et là une dizaine de concurrents s'arrêtent tourne en rond et quittent le chemin pour couper à travers une clairiaire. On les suit. Mauvaise idée, on fera 800m de plus. 1ère leçon : évitons de suivre des "as " de la topo si nous ne sommes pas sûr !!!

La course reprend des parties de parcours de 2006, c'est pratique, j'annonce à Jean Luc ce qui nous attend. Soudain, je heurte une souche avec mon pied droit. Aie !!! Rien de grave mais ça ne sera pas sans conséquence pour la suite......

Notre allure n'est pas très rapide mais la Transaq est longue et pour moi le plus difficile sera de bien digérer étape de nuit – étape du lendemain. Chaque année, cela fait des dégats !!

Km46,5 dernier ravitaillement, l'arrivée est toute proche mais il reste encore 11km...et 11km de plage. Heureusement qu'on court à deux avec Jean Luc. On alterne marche et course. Certains coureurs nous rattrapent. Pas question de se quitter après plus de 50km ensemble, on s'accroche puis on aperçoit l'arche d'arrivée. Ouf, une de plus !!! Nous franchissons la ligne 48ème ex-aequo en 7h16. Le gone m'attend à l'arrivée, ils ont encore finis ensemble avec Walter en 5h26. Inséparable ces 2 là !!

Je me fais du soucis pour arnaud et Ghislain.L'étape va être longue d'autant qu'à leur arrivée la marée risque d'être haute et alors là, il faudra courir dans le sable mou......

Je me baigne quelques minutes dans l'Océan ( un peu fougueux pour moi tout de même ! ) puis avec Jérome, on va se doucher avec un tuyau d'eau mis à notre disposition par l'organisation. La douche est fraîche mais ça fait du bien.

Arnaud arrive alors avec Michel en 8h35 à la 95ème place. L'étape a été très difficile d'autant que sur la fin, il a frolé l'hypoglycémie. Plusieurs coureurs se sont arrêtés lui donné à manger. C'est le côté humain de la transaq. La nourriture est compté mais on hésite pas à la donner à quelqu'un qui souffre.........

Ghislain finira 129ème en 9h19 avec 11km de plage à marée haute. Les organismes ont été mis à rude épreuve.

Après avoir récupéré le sac du 3ème jour et la nourriture nécessaire pour le reste de l'épreuve, certains font leur lessive et d'autres se cuisinent un petit encas. Nous resterons sur la plage du Cap Ferret jusqu'au lendemain 16h. C'est l'heure de la thalasso. Nous allons tous faire un bain de pied dans l'océan. Le froid soulage notre petite douleurs musculaires. Mon orteil droit ( celui qui a heurté la souche ) me fait terriblement souffrir.

Encore une bonne journée. Tout le monde est encore en course.

Le gone se fait interviewer par Endurance Mag, une vraie star notre jérome. Gràce à lui, on a la chance de connaître la vie de la tête de course. Très enrichissant !!!

Le soir, le temps est toujours orageux mais il ne pleuvra pas avant la nuit comme tous les jours de la semaine jusqu'à aujourd'hui.

Avant le dodo, on plaisante avec nos voisins de tente ( une équipe de pompiers de Lyon « le chemin de Fred ») puis c'est révision du road book pour certains et révision de « L'équipe » pour d'autre ( on l'aura porté quand même 3 jours. Un comble !! ).

 

 


 

Jeudi 05 juin

Aujourd'hui, c'est grasse matinée. Profitons en. Ce soir, c'est l'étape de nuit. Nous partons à 20h30 d' Arcachon. Avant ça, nous embarquerons à partir de 17h par vague de 3 zodiacs pour la traversée du bassin d'Arcachon. A cet effet, nous traversons à pied une somptueuse propriété afin d'embarquer. Depuis quelques années, le propriétaire nous autorise par embarquer en passant chez lui ce qui nous évite de long et fastidieux transfert en bus.

Au briefing de 12h, Gérard nous met en garde contre la succesion des 2 prochaines étapes, étape de nuit ( 38km ) puis 34 km le lendemain.

Après le briefing, la surprise de la semaine : l'organisation nous offre à tous une salade de pâtes au thon, un fruit, un batonnet de saucisson, une boisson gazeuse et une bouteille de médoc par campement.

Je ne pense pas que quelqu'un aurait pu nous faire plus plaisir qu'à ce moment là. Le bonheur se lisait sur les visages.

Merci Gérard et Caroline, merci l'organisation. De la plage tous les jours, un bon festin...de vraie vacance, quoi !!

Après ce délicieux repas ( non lyophilisé et un peu arrosé ), la sieste a été la bienvenue.

Tout le monde semble rétabli de la veille.Avec Arnaud, Jean Luc, Michel et moi, on observe le road book et la Dune du Pila. Une folie s'offre à nous. Après avoir gravi la dune, nous décidons non pas de la longer sur la crête mais de la redescendre et ensuite longer la plage pour remonter vers le ravito ( au bout de la dine ) par un caillebotis toujours présent pour les touristes. Je ne suis pas très chaud mais que risque t-on ?

Nous quittons la plage direction le parking avant l'embarquement.L'attente est longue. Le gone n'a pas l'air en forme. Cette étape de nuit l'inquiète. Il a l'air plus inquiet que les autres jours. Pas le moral aujourd'hui le gone ! Il y a beaucoup de « coupes » à faire et avec Walter il ne sont pas très fort en topo à l'inverse de leurs adversaires. Nous embarquons par numéro de dossard. Voilà notre tour.. Je regarde ma montre 16h50. Laurent de Pfm ne va pas tarder d'appeller. Mais en pleine traversée..pas évident !

Nous débarquons. Arnaud prend le direct à la radio car pour moi c'est le 2ème drame de la course. J'ai perdu mon portable, que je retrouverai, bien sûr quelques minutes après dans une poche de mon sac. Pour l'instant les jambes vont bien mais elles semblent pomper trop d'énergie pour alimenter suffisamment mon cerveau.

20h30, c'est le départ pour 37,075km dont 708m de dénivellé dont la dune du Pila.Les preliers laissent passer toutes fes féminines devant pour le départ sur la plage (1,2km ). Après le départ, la course devient vite très rapide, nous faisons du 11km/h sur les 6 premiers kilomètres. On s'emballe !

Après une dizaine de kilomètres en sous-bois, soudain le mur de sable. Impressionnante cette dune. Nous sommes toujours ensemble avec Jean Luc. J'hésites entre monter en lacets ou tout droit, finalement je suis Jean Luc et attaque tout droit. Mais le sable est très mou et avec son poids plume, il va bien plus vite. Le sommet est saisissant. Nous n'aurons pas le même couché de soleil qu'il ya 2 ans lors du départ au sommet !! Après avoir passé le sommet de la dune, on se jette un regard avec Jean Luc et hop, nous la redescendons direction la plage à grande enjambée. Ah, les dingues !!!!!

Je me retourne sans cesse, personne nous suit. La marée est basse et le sable est assez agréable pour courir. Après avoir longé toute la plage, on aperçoit des coureurs redescendre la dune sous des parapentistes. Le spectacle est grandiose mais où sont les caillebotis ..??

On apprendra au ravito que la saison n'ayant pas encore commencé, les caillebotis n'ont pas encore été installés. Nous remontons donc la dune pour aller au ravito et pointer. Notre petite ruse n'aura pas été très fructueuse mais nous n'auront pas perdu de temps puisqu'au ravito nous croisons des coureurs abandonnés au sommet de la dune.

Après encore une portion de plage, se succède une série de sentiers très vallonnés ( 708m de dénivellé tout de même ). Je me sens bien mais mon pouce me fait souffrir. Pendant le parcours, je sens qu'inconsciemment, j'ai dû compenser car je ressens une vive douleur au jambier. Heureusement que Jean Luc est là, il m'encourage et je m'accroche. Dans ma tête, je n'ai pas beaucoup d'espoir pour le lendemain car je sais la journée très difficile.

Sur la fin, nous rattrappons même une série de concurrents. Nous sommes 40èmes en 4h51. Cette étape était particulièrement et elle fera beaucoup de mal surtout à ceux qui rentreront tard.

Je me lave, prends soin de me mijoter quelques nouilles et hop au dodo.

Je croise le gone qui a encore gagné avec Walter en faisant malgré tout 4km de plus que leurs poursuivants, les orienteurs. Je mande un morceau en compagnie du gone. Je lui fais part de mes inquiétudes pour le lendemain mais il essaie de ma rassurer tant bien que mal.

Un petit tour au kiné qui me met un antalgique en cataplasme et hop au dodo! Je n'ai vraiment pas le moral mais la nuit sera bonne. Je n'entends pas Arnaud et Ghislain rentrer, par contre je serais obligés de me lever sous la pluie pour rentrer notre linge qui séchait ( Oups, je m'apercevrait le lendemain matin que j'avais oublié le tee shirt d'Arnaud).

 


 

 

Vendredi 06 juin

Aujourd'hui, c'est moi qui n'est plus le moral.     Le réveil est difficile.  Je ne peux plus marcher, la douleur à mon orteil et surtout ma tendinite sont trop douloureuses. J'annonce à la tente que je ne pourrais jamais continuer. Jean Luc vient me soigner mes ampoules. Il les perce mais je lui annonce les larmes aux yeux que j'ai trop mal pour marcher. Il essaie de me réconforter et me jure qu'il m'emmenera au bout. Je sais en moi même que si je passe la journée, ensuite le samedi ne sera qu'une formalité.

L'attente des bus est longue. L'étape d'aujourd'hui relie Mimizan à St girons. 36,250km nous attendent pour un dénivellé de 377m.Juste vant le départ, nous essuyons une averse. Beaucoup de monde semble fatigué. Normal !

Comme prédit, l'étape est difficile mais heureusement assez roulante. Au début, je m'accroche aux semelles de Jean Luc. Je ne dis rien, pourtant j'ai très mal.Puis est ce que la douleur s'estompe ou est ce que je m'habitue à courir avec mais j'optre un rythme plus soutenu.

Avec Jean Luc, on se fait la remarque que la faune est ici un peu plus verte ressemblant un peu plus à nos régions.

Aujourd'hui aussi le parcours est semblable à 2006. Sur un sentier, on croise notre voisin Irlandais à genou en train de vomir. Il est très mal ( gastro ). Heureusement, on prévient Virginie la podo placée à un carrefour quelques mètres plus loin.Le malheureux abandonnera la veille de l'arrivée...

On doublera aussi Thierry Arnier ( le 3ème du scratch ) en pleurs en train de marcher à cause de douleurs au genou.Tout le monde lui glisse un petit mot. C'est ça aussi la Transaq, avec ses joies et aussi ses peines.

Après un long passage au soleil, le ravito du 30ème kilomètre est le bienvenu. Jean Luc n'avait plus d'eau mais je le rassure en lui disant qu'il m'en reste encore.La fin de l'étape est une grande ligne droite en montagne russe. On marche dans les côtes puis on court.Jean Lus discute, le temps passe vite puis je le coupe pour lui dire qu'on aperçoit l'arche d'arrivée.

Nous terminons ensemble 31ème en 4h07. Pas mal pour quelqu'un qui allait abandonner.

Jean Luc, je ne te remercierai jamais assezpour m'avoir « porté » durant toute cette étape.

Le gone termine encore une fois 1er ex-aequo en 3h17 avec Walter. Ils auront dominés ensemble cette transaq de main de mettre. Dommage qu'il y est eu ce sprint et ces 17s du 1er jour !!

En attendant Ghis et Arnaud, je file à la douche. Pour la 1ère fois depuis le début de la course, nous sommes dans un camping avec de bonnes douches chaudes. Un vrai plaisir.

Je lave mes affaires pour être tout beau pour la grande arrivée à vieu boucau puis je vais attendre mes 2 compères en mangeant ma semoule.

Ghis et Arnaud arrivent ensemble en 6h22 à la 133ème place. L'étape a été très éprouvante mais ils sont au bout et demain il ne reste que « 20km ». Une formalité à accomplir après 210km !?

Gérad et Caroline ainsi que Sue qui traduit tout leurs propos font leur dernier briefing. Ils insistent sur le fait qu'il n'y a jamais eu d'abandon le dernier jour.

Je ne pense pas au lendemain. Je fais une petite sieste ( eh, oui, encore! )au soleil dans l'herbe. Tout le monde commence à jeter son superflus et alléger son sac au maximum pour le lendemain. Les scènes sont rigolotes; On s'échange les repas. Je troc ma mousse au chocolat contre du riz au poisson. Moi qui adore le chocolat mais le sucré ne descend plus !!!!

Gérard cherche notre champion pour savoir à quel heure, il veut partir le lendemain. Oui, oui, vous avez bien lu. En fait, France 3 Aquitaine fera un direct sur l'arrivée et ils veulent caler le départ sur l'heure du direct prévu vers 12h07. On les croyait pas si précis à la télé.

Nous passons notre dernière soirée, discuter ça et là, on ne voudrait pas qu'elle se termine. C'est qu'en 6 jours de galères, de compétition, on lie de franche partie de camaraderie. C'est l'esprit Transaq. Un esprit qui se perd petit à petit sur les grandes courses routières..

 


 

 

Samedi 07 juin

C'est la der.20,323km entre St Girons et Vieux-Boucau dont 50m de dénivellé (hi, hi ). Le moins drôle, c'est qu'elle se termine par 15km de plage. Dur, dur. Le début en sous-bois est très vallonné. Comme la veille, je m'accroche à mon St bernard sans rien dire. Je souffre encore plus que la veille, je cours en boitant. Joel (gdf ) nous suit. Il a l'air de souffrir aussi et nous lâchera sur la plage.

Puis vient la plage, interminable. Je me sens mieux. On approche du gué, il ne restera plus que 8km.

Je sors mes sacs poubelle pour protéger mes chaussures. Y a 2 ans, j'avais pris le temps de les retirer. Cette année, j'opte pour une autre technique. Malheureusement, une fois dans l'eau, les vagues passe à fleur et au bout de 10secondes, les sacs sont au fond de l'eau. En plus, le groupe qu'on venait de doubler avec Jean Luc nous a rattrappé. Ils ont dû bien rigoler !!!!

En tout cas, ces quelques secondes dans l'eau froide m'ont fait du bien à ma tendinite.

Un bénévole me rassure en me disant que personne n'a réussi. Le gué passé (Rien à voir avec le gai pinson !! ), je me sens des ailes. J'embreille lourd et je me mets devant Jean Luc en le motivant de temps en temps. Nous rattrappons tout un groupe et terminons encore ensemble 32èmes en 2h02 avant qu'un anglais me bouscule sur la ligne d'arrivée (Ah, ces anglais ! ).

 

Le gone termine 2ème de l'étape mais toujours ex-aequo avec son double, Walter.

Ghis termine 11ème en 2h37 et Arnaud dans la douleur en 3h12 à la 134ème place.

On profite du buffet mis à disposition par l'organisation même si je n'ai pas trop faim puis on rejoint Jean Luc et Walter qui nous ont réservé une chambre dans un hotel ( le même qu'en 2006 ).

Quel bonheur, le confort d'une bonne douche et d'un bon lit douillet.Une bonne douche, puis je rase cette peau d'ours qui se colle à mon visage depuis une semaine. Là aussi, c'est rare, mais aujourd'hui, je suis content de me raser.

Une fois propre et bien coiffuré, nous descendons une bouteille de Cerdon ( soigneusement préservée dans mon sac ) dans la chambre de Jean Luc et Walter. Jean Luc avait lui aussi prévu et ramener une bouteille de champagne. Walter est lui allé faire les courses et ramène du mousseux ( qui mousse fortement sur la tapisserie d'ailleurs ! ). Nous sommes plus d'une dizaine dans la chambre à fêter 2 grands champions Jérome et Walter et aussi la réussite de la Transaq pour tous.

Vers17h après un groupe folklorique Landais, c'est la remise des prix avec le passage de tous les concurrents dans l'odre inverse du classement. Chaque concurrent à droit à son tee-shirt « finisher » ( celui dont Arnaud était venu chercher ), 2 bouteilles de vin du Médoc, une boite de foie gras et un cutiot ( oblet typique du coin) ( vous chercherez dans le dictionnaire).

Un grand moment de joie et d'émotions ou nous n'oublions pas d'applaudir ceux qui ont abandonnés.

Le gone termine donc 2ème scratch et 1er sénior, moi 39ème, Arnaud 11ème et Ghislain 117ème sur 170 partants et 155 à l'arrivée.

Ensuite, nous redescendons au gymnase pour le repas. J'ai énormément de mal à marcher et je profites d'un taxi, l'arrière d'un camoin où sont transportées les chaises pour le gymnase.

Les pompiers de Lyon nous offre l'apéro puis une bandas met un peu d'ambiance. Tout le monde se jette littéralement sur le buffet avant de se régaler d'une bonne paella.

Nous faisons connaissance des épouses de Fabrice et Joel, les collègues de tente de jérome.

L'ambiance est enjou é malgré la fatigue et lorsque survient « paquito » ( traditionnelle musique basque ), tout le monde se lève de table.

Merci Gérard et Caroline, merci pour cette ambiance inoubliable, merci pour cette course hors du commun. Merci pour tout.

Puis nous décidons d'aller boire un coup en ville. Les francs-comtois sont partis en aiguilleurs. Je marche tellement difficilement. On trouve un bar encore ouvert ( ce n'est pas encore la pleine saison ! ).On boit une 2ème tournée puis nous regagnons l'hotel. En chemin, cette fois Walter a réussi a posé Jérome (Normal, il m'attendait) et on tombe sur un bar encore ouvert ( et quel bar !!! ). Résultat, nous rentrons à 2h30.

 

 


 

 

Dimanche 08 juin

Jean Luc nous tire presque du lit. Avec Arnaud, nous nous rendons tant bien que mal au gymnase pour déjeuner et prendre le bus pour l'aéroport.

C'est le moment des adieux et des dédicaces sur une des affiches de la Transaq mis à notre disposition.

On se connait depuis 6 jours mais on a l'impression d'abandonner une bande de copains. 6 jours à partager les mêmes joies, les mêmes peines et même parfois les mêmes barres de céréales.......

Sur le chemin du retour, nous ressassons cette aventure avec Ghis, Jérome et Arnaud. Dans l'avion, nos blousons du team Hot'z font fureur.Une vraie équipe de pro.

 

La semaine suivante sera repos et immobilisation pour soigner ma tendinte et là j'apprendrais qu'en fait , je me suis fracturé le gros orteil lors de la grande étape ( Ah, il pouvait avoir mal le lulu ! ). Donc un peu plus de repos que prévu et de la patience....

 

 

Voilà pour moi, une 2ème étoile. J'en suis fier.

Fier aussi d'avoir su amener Jérome à la Transaq avec la merveilleuse course qu'il a fait. Encore bravo gone!!

Fier d'avoir vu mon ptit lapin finir cette Transaq depuis le temps qu'il en rêvait.

Fier d'avoir vu mon conting goûter à cette aventure.

Et fier enfin d'avoir une nouvelle fois fais connaissance de gens sympathique et profondémént humain.On sait maintenant que les pompiers de l'Ain sont attendus dans le Doubs.

 

4 commentaires

Commentaire de L'Castor Junior posté le 14-06-2008 à 18:11:00

Merci Lulu pour ce chouette CR : ça donne vraiment une envie supplémentaire de faire cette petite folie :-))
Félicitations aussi pour ta perf', surtout avec ton gros bobo à l'orteil : c'est bluffant !!!

Commentaire de hérisson posté le 15-06-2008 à 23:01:00

Quelle belle aventure humaine et sportive ! Cà donne envie !
Bravo Lulu pour encaisser une semaine d'efforts répétés avec tous les bobos que cela peut générer ; et merci de nous faire partager ces instants. Bonne récupe et... trop forts ces pomopiers !

Commentaire de eric41 posté le 16-06-2008 à 12:49:00

Bravo et chapeau Lulu pour cette semaine de course.
Ca donne envie une telle aventure.
Merci pour ce CR.
Soigne toi bien et bonne récup,tu l'as bien mérité.
Eric

Commentaire de Gibus posté le 18-06-2008 à 15:08:00

Quelle aventure
c'est vraiment extra de participer à ce genre de truc
mais ça fait peur quand meme vu l' enchainement des distances
bravo d'avoir fini malgré ce riboui récalcitrant
a bientot.

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