Récit de la course : 50 km de Zolder 2004, par mmi

L'auteur : mmi

La course : 50 km de Zolder

Date : 14/2/2004

Lieu : Zolder (Belgique)

Affichage : 1368 vues

Distance : 50km

Objectif : Pas d'objectif

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Pas d'autre récit pour cette course.

Le récit

LE CR (plus long que ça tu meurs, c’est parce que j’ai pas fait les 2 autres)

Autant vous dire que cet exercice n’est pas ma tasse de thé car j’ai un mal fou à me raconter. Mais là je vais me faire plaisir en essayant d’avoir la plus grande honnêteté intellectuelle et ainsi vous rendre compte avec une immense joie de faire partie de cette grande famille des UFOS. (vous m’avez manqué à Zolder, j’ai tout le temps eu une pensée pour vous !)

Avant d’enter dans le vif du sujet, je fais juste un petit retour en arrière. (Heu y a pas « marquer fil comme lu alors tant pis pour vous !!)
Mon histoire UFO commence dès que je fais mes 1er pas de coureur en septembre 2002 (revanche sur un accident de moto), je fais mon 1er 10 km et là je sais déjà que ce sont les distances supérieures qui me motivent. Vous dire pourquoi, va savoir ! Très honnêtement je pense que c’est génétique comme si la nature des muscles, des capacités cardio-pulmonaires etc…du cerveau même, savaient…et vous orientent pour peu qu’on les écoute, voilà ma croyance.
Donc vaille que vaille, n’ayant que très peu de temps pour m’entrainer, je décide de faire des compétitions tous les week-end et quelques sortie en semaine (3 ou 4 x 5km) en planifiant mon 1er 100 km en 2005 (peut-etre 2004), je me dis au moins cela me fera des séances de qualités (Heu Bruno, j’ai un peu honte d’etre si nul !!).

Le temps s’écoule, je progresse gentiment (c’est marrant mon 1er 10 en 47’50, 1 an après 37’50, je vous dis pas comme j’etais fier ce jour là!!!), un 1 er semi en mars 2003, un 2ème en septembre.
Entre temps, sur une épreuve en Normandie, Madame qui m’accompagne reconnaît Thierry Guichard sur une course et discute avec lui (c’est une de mes idoles..avec un certain Bruno H…) et elle pas timide lui dit que son athlète de mari veut faire des 100 km etc. … qu’il est très bon et qu’il veut entrer dans un club où il y a des centbornards. Donc à la fin de cette course j’entame une discussion avec Thierry super sympa et moi voulant faire le mec cool, je lui réponds sur une de ces questions
Thierry à mmi: "alors il paraît que tu veux faire des 100 km et que tu cherches un club, as-tu déjà fait un marathon ?"
Mmi à Thierry: "non, non mais c’est pas grave, c’est 100 que je veux faire et j’aimerai bien venir dans un club de 100bornards" (heu, je me mettais dans la peau d’un mec qui va à un recrutement d’embauche..pour vous situer le contexte et ai dit cela en pensant bien me vendre !).
Et là d’un coup, je regarde Thierry qui sympa (compatissant ?) m’observe et d’un coup je viens de me rendre compte de ce que je viens de dire comme si un 100 c’etait une formalité. Cent fois après, je me suis dit MMI qu’est ce que t’es Couillon !! Tu parles à un immense champion en banalisant un épreuve de forçats. Sur ces paroles, on se salut et thierry me dit « ben, contacte moi et on en reparle » fin de l’entretien d’embauche..Ouille ouille ouille je vous dis pas comment je me cachais après..quel maladroit !!!!!!!!!!!!

Alors me rendant compte de cette maladresse je me dis la prochaine fois que tu verras Thierry, tu auras au moins fait un ultra. Et là pan Gravigny septembre 2003, 6éme au général dans une épreuve rendue très dure par les conditions climatique (je suis pas peu fier là non plus, les chevilles sont enflées dans tous les sens du terme c’est peu de le dire !!), J’en ai ch…mais c’est la révélation c’est parti, je suis convaincu, plus de doute tout ce qui est au dessus du marathon c’est ce que je veux faire (certainement que cette épreuve me fait peur quelque part, mais bon !). Cette course ça a été sont douze heures de bonheur, de rencontres merveilleuses nicocz, doudou, shadock, diogène, guyomarc’h, scusez si j’en oublie !
Mais au fond de moi quand même, je me dis encore "hé t’es toujours pas Centbornard" si tu vois thierry, c’est toujours pas bon, donc têtu comme une "bourrique (héhé)" je convaincs Madame de partir à St-Estèves. Et nous voilà embarqué. Je vous passe les détails (lire les CR des potes UFOS), résultat : 10h 58 en ayant longtemps imaginé les 10 heures. (Heu mais c’est pas modeste ça !!!! ça continue !). Maintenant je peux parler avec Thierry me dis-je, je me sens mieux mais sans prétention juste mieux car j'ai compris !!!!!!!!!!!!!!!!!
Et depuis je suis malade de l’ultra encore plus qu’avant donc en ce début de saison, ne pouvant toujours pas beaucoup plus m’entrainer (un peu plus quand même, ), mais ayant planifié des objectifs (ça me rassure en me disant cela) je décide de courir à Zolder en guise de préparation pour St-Nazaires et avec comme grand objectif de participer au Loire Béconnais et d’essayer la barrière mythique des –de 10 heures.
Donc le CR Zolder (ouf il était temps...):
Départ vendredi soir de Paris, en retard , bien entendu (c’est Madame qui prend durant tout le voyage, qu’est-ce qu’elle est patiente !), stress ça démarre mal , le matin réunion de direction, gros stress bon c’est pas cool !!! je bouffe mon magnésium, je flippe !!!!
Arrivé en Belgique, ratage avec l’hotel que j’ai décommandé sur la route pensant arrivé trop en retard. Résultat des courses : plus qu’un Novotel à Leuven qui me coute la peau de balle mais Madame est contente (c’est déjà çà !!) Là on tourne dans la ville, et pour faire vite je bouffe des hamburgers (je le regretterais).
Arrivé au circuit de Zolder : impressionnant "vais-je me prendre pour une formule 1 ?"
Je vous dis pas, les frissons de partout, ça y est on est au départ et bien sûr MMI toujours en retard car je bidouillais avec l’ordinateur pour vous envoyer des nouvelles mais le réseau ne voulait pas de ma connexion Internet (j’ai un moment maudit les Belges …), un commissaire me barragouine 800mètres le départ. Put.. j’ai pas eu le temps de m’échauffer, obligé d’être à fond d’entrée de jeu !! Ouf depuis hier je suis en train de me rendre compte que je cumule les erreurs, va vraiment falloir que je me resaississe.
Finalement on est sur la ligne de départ, on se toise tous, regard sur les pattes, poilus, muscles saillants, mollets de charretier, chacun cherche des repères à analyser, les belges m’inquiètent, je les sens costauds. Rien à voir à ce que j’ai déjà vécu dans les 2 ultras précédents sur le plan de l’agressivité, est-ce le fait de la distance trop proche du marathon, je n’en saurai rien et tous ces à priori tomberont durant l’épreuve et surtout après.
Pan, pan c’est parti, j’ai vu un ovni démarré un avion , ce sera en fait le futur gagnant un grand escogriffe ressemblant à Jésus dans un style bizarre mais bigrement efficace 3h05 à l’arrivée.( ça calme !).
Ma course : eh bien moi j’étais venu dans le but d’emmagasiner une longue sortie un mois avant St-Nazaires, sans aucune ambition et surtout ne pas me blesser, car après St-Esteves je suis resté un mois sans courir vraiment suite à une tendinite d’achille jambe droite. Alors prudence !!!
Beh, oui mais voilà-t-y pas qu’en regardant mon pote le partenaire virtuel (Forerunner programmé sur 4h50’), je m’aperçois que je suis en train de lui mettre une de ces branlées, il tire la langue et je me dis mon coco ce coup-ci j’aurais ta peau : objectif le battre en 4h49’. L'humilier en fait, ce robot et je pense à Bruyas maudissant ces nouvelle technologies :-)
Sur ce 1er tour je regarde partir quelques concurrents et m’étonne de me retrouver en tête d’un peloton de belges, et d’un coup dans mon délire de bon franchouillard je me mets à penser que je suis une grande frite et qu’ils vont me bouffer comme moi la veille avec mon hamburger….et là d’un coup le miracle : ma solitude va se rompre avec un gars qui commence à me causer en français et devinez de quoi on parle du MAG oui du MAG, ce gars c’est Alain Poncharlet (j’espère que l’orthographe est bonne !), qui vient en plus à St-Nazaires me dit-il. C’est le miracle et j’en oublie mon partenaire virtuel auquel de temps à autre je jette un œil mais ne voit plus dans les parages…Tout se passe bien les kilos défilent facilement, mais j’ai tout de même l’impression que c’est un peu rapide, ah oui effectivement nous roulons entre 13 et 14, à un ravito alain me laisse car je tarde un peu et le voilà en point de mire. Cette situation m’est vite désagréable et je décide de le rattraper, c’est fait, mais là pensant qu’on continuerait ensemble je le regarde et il transpire, dans ces moments ne sachant quoi penser je décide de continuer un peu sur ce rythme qui me laisse réver d’un moins de 4 heures assez facilement. En fait il me laisse partir, après il me dira que c'était trop rapide lui qui est régulier comme une horloge.
Effectivement, au 15ème km 1h07’51’’, (heu c’est un peu rapide), mais moi, je m'en rends pa compte car je suis bien (et puis après tout je suis au moins à 7 mintes d'ecart de ce je vaux sur 10 km: grave erreur). Tout de meme je me rappelle ce que m’a dit Bruno « attention à comment tu abordes cette épreuve hein ! c’est une répétition attention !!». bon je me raisonne et me dis bon on continue cette partie de manivelles jusqu’à la 2ème heure et après basta, retour au calme! surtout MMI pas d’erreurs (bien m’en a pris !!).
Ding ding : 2 heures---> 26,1 km. là grosse panique je me rends compte du choix qui se présente soit je laisse aller mon égo et je fonce car le marathon me titille mais de toute manière c’est un peu rapé pour les 3 heures, soit on passe en mode 100 km et je teste tout : nourriture, temps de ravitaillements avec Madame, chaussures (oui, oui j’ai prévu ça aussi) etc….programmation du forerunner cardio, photos etc…
L’espace du plus « long kilomètre de la course » : celui du choix de la tactique je me torture car je ne sais quoi faire, la tentation est grande de continuer, mais je ne sais pas où je vais, soit je me rassure et peut-etre rate l’occasion d’une grande course (en fait j'ai peur aussi du fameux mur je sais pas ce que c'est mais ça a l'air terrible), soit je me raisonne et me rassure pour St-Nazaires en adoptant une attitude réfléchie.
Eh bien là je dois dire que parfois au moment où si attend le moins, survient l’élément décisif, qui en fait va me permettre de dire que j’ai réussi ma course. En effet sur le circuit un petit coup de cul nous rappelle à chaque tour le principe de la gravité et nous fait prendre conscience de notre poids monstrueux dès que la pente s'élève.
En grimpant cette mini rampe soudain Mister Tendon d’Achille se rappelle à mes bons souvenirs et une espèce de mini-brulure me parcourt le dos de la cheville. J’avais chaud et d’un coup je suis glacé, c’est l’EFFROI, est-ce qu’avec mes conneries je suis en train de réveiller la tendinite, à ce moment j’aurais pleuré, je voyais en redescendant la petite butte tous mes espoirs ST-NAZAIRIENS s’envoler par excès de vanité. Paralysé, effrayé d’arriver au prochain ravillement en disant cela à Madame qui depuis le début m’engueule en disant d’arreter les conneries, les congès au boulot et mille idées meme l’abandon …JE PANIQUE !!!
Je ralentis d’un coup, je vois encore la tête d’un coureur que je viens de doubler pour la 2ème fois me regarder et dans ses yeux lire sa compréhension, un doux regard qui acquiesce le geste, qui comprend, comme si je lui avais tout dit. Durant les 2 prochains tours je ne dirais rien au ravitaillement, passant la tete basse, m’arretant longtemps pour boire ma ST-Yorre et prendre mon sporténine. Madame a compris, elle sait que je suis en train de décider du reste de la saison à ce moment. Et là je remercie les UFOS du forum car je revis tous les posts les CR, etc…et intuitivement je sais que j’etais en train de faire un truc, meme les commentateurs sur le stand ont vu, mais je veux être un centbornard, alors je fais le deuil de la performance pure et décide de reprendre le plan prévu au départ, je voulais de toute manière gérer un jour un départ rapide et voir comment j’allais réagir alors je me dis ça y est tu y es, vas-y maintenant, ce que je n’avais pas envisagé c’était une blessure naissant pendant l’épreuve.
Et là aussi révélation, c’est l’occasion révée d’entrainer le moral, puisque j’y suis contraint je vais affronter, allez vas-y physique fais moi payer ma vanité, allez on va se battre.
Pour finir sur ce CR fleuve, désolé d’avoir été aussi long d’ailleurs, je voudrais conclure en disant que tout s’est bien terminé, j’ai géré la fin de course dans le temps que j’avais prévu au départ (4h50'), un peu mieux 4h44 (désolé Phil c’etait pas 4h30 !!), mais j’ai tout testé, me suis changé, ai fait tous les tours toujours avec la meme cadence sans forcer, je me suis détendu et là miracle la douleur au tendon est partie, j’en aurai pleuré de joie aussi…je me suis meme permis le luxe de changer de chaussures rassuré sur mon tendon à petite vitesse.

Je voudrais rajouter une dernière chose, j’ai vraiment pensé à vous tous, je voulais que vous soyez fiers, j’avais l’impression d’etre en mission pour vous, d'etre dans mon championnat du monde,tout le temps ou je me suis senti fort je l’etais pour vous et quand je le fus moins je me suis dit Michael qu’est ce qu’ils vont penser de toi ne les déçois pas et là jamais, jamais j’ai été aussi fort en courant si doucement finalement.
Pensez aux UFOS m’a rendu invincible, ma conclusion : nous somme UNE EQUIPE.
Voilà mon CR et vivement St-Nazaires !!


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mmi

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