Récit de la course : La Comba 2008, par kailasa

L'auteur : kailasa

La course : La Comba

Date : 2/11/2008

Lieu : La Combe De Lancey (Isère)

Affichage : 1926 vues

Distance : 17km

Objectif : Pas d'objectif

8 commentaires

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Le récit

Pour ma dernière course de 2008 (du moins normalement), j’avais envie d’un peu de dépaysement, et j’avais donc prévu de faire un trail dans le Lubéron, pour profiter du soleil, des paysages méditerranéens, du chant des cigales, etc. Un coup d’œil en milieu de semaine sur les prévisions météo (nuageux, beaucoup de vent) m’a vite fait comprendre qu’il y aurait de meilleurs moments dans le futur pour apprécier les charmes de cette région.

Pourquoi pas alors un trail original comme l’Urbantrail de Lyon ? Un coup d’œil sur le site : on attend 2000 à 3000 concurrents. Houlala !!! Ca fait bien du monde tout ça…

Bon, tant pis pour le dépaysement et pour l’originalité, on va rester dans la région grenobloise, et let’s go pour « La Comba », un cross de montagne situé à La Combe de Lancey, (aimable petit village surplombant la vallée du Grésivaudan), d’une distance de 17 kilomètres, avec un dénivelé d’environ 750 mètres. Un petit parcours de 8 kilomètres est également proposé.

 

En arrivant, bonne humeur et décontraction sont de mise, on sent d’emblée une course sympathique et conviviale.

Je retrouve sur place quelques coureurs rencontrés lors des foulées autranaises.

Les organisateurs annoncent que suite aux chutes de neige et de pluie de la semaine (neige déjà fondue, dommage, c’aurait pu être rigolo…), le terrain serait très boueux (confirmation) et glissant (confirmation).

 

En me plaçant sur la ligne de départ, je remarque la présence de beaucoup d’habitués de ces courses nature, mais aucune des grosses pointures de la région grenobloise en vue. Intéressant, ça !!!

 

Le départ (un gros kilomètre sur route en faux plat montant) est plutôt lent, je pars devant, et c’est moi qui imprime mon rythme, ce qui est assez confortable comme situation.

Première petite montée, sur un large sentier assez boueux, j’accélère un peu la cadence, le peloton s’étire, les écarts se creusent très vite. Seuls trois concurrents restent à une dizaine de mètres derrière moi.

A la faveur d’une petite descente assez roulante, je suis rejoins par l’un de mes poursuivants (qui est sans conteste meilleur descendeur que moi), les deux autres sont légèrement distancés. C’est alors une longue montée à la pente irrégulière sur un chemin agricole. J’imprime un rythme assez rapide, mon poursuivant reste dans ma foulée, mais je sens sa respiration qui devient au fil des minutes plus haletante ; et en effet, petit à petit, il perd quelques longueurs. J’essaye de conserver mon rythme pour le distancer mais je sens que je suis moi aussi un peu limite (mais moins que lui à priori).

 

Survient alors un passage très pentu (à vue de nez, environ 500 mètres à un bon 30%), je me force à courir le plus longtemps possible, mon poursuivant marche, j’opte alors pour l’alternance marche rapide/relances en courant. L’écart se creuse petit à petit. Je me fais mal car c’est ici que la course peut se gagner ! A la fin de ce passage, on enchaine par une partie routière montante, en lacets, qui me permet de voir mes poursuivants en contrebas, et ça m’incite à en « remettre » encore.

 

Première descente, j’y vais, à fond, je prends tous les risques sur un chemin humide ou la roche est recouverte par les feuilles. Un vrai casse gu..le ! Je me surprends même dans cette descente à me poser des questions sur le sens de « tout ça » : « Mais pourquoi ? Pourquoi prendre autant de risques ? Quel intérêt a vouloir se briser les os ? ». Ces considérations existentielles  ne me feront pas lever le pied pour autant… Les raisons doivent donc être profondes…

 

Et les portions de route succèdent aux chemins forestiers. Mes poursuivants semblent loin. Je me contente de suivre mes deux motards. Je ne l’ai pas précisé, la course est ouverte par deux motos de trial (du coup, j’ai peu regardé le balisage, qui aux dires des autres concurrents était impeccable). C’est assez royal (ou présidentiel comme vous voulez) d’avoir ainsi une escorte officielle, surtout si elle vous accompagne intelligemment, en gardant toujours une juste distance : rester visible du coureur, tout en évitant de l’asphyxier. Malgré tout, j’ai quand même senti parfois l’odeur des gaz d’échappements. Et il n’y avait que deux motos (dont l’une mal réglée, c’est vrai ; si le motard en question lit ce cr, un réglage s’impose…) : que doivent sentir les coureurs cyclistes lors du tour de France avec l’armada polluante qui les précède ? (c’est peut-être d’ailleurs ce qui explique leurs performances parfois hors du commun… Les gaz d’échappements auraient-ils des effets dopants ?).

 

Revenons à la course. Un petit coup d’œil vers le bas et que-vois-je ? Une horde de coureurs à ma poursuite, à 200-300 mètres à peine !!! Hallucinations ? (liées aux gaz d’échappements ? Au gel que je viens juste d’ingurgiter ?)… Aurais-je eu un moment de faiblesse à l’insu de mon plein gré et sans m’en rendre compte ? NON ! C’est juste les concurrents du petit parcours, partis 30 minutes après ceux du grand, qui empruntent une partie dudit parcours. Ca me rebooste encore, je n’ai pas envie qu’ils me rattrapent ! Et je m’inquiète un peu parce qu’ils peuvent servir de lièvre à mes poursuivants. Je suis à nouveau à l’attaque sur un sentier monotrace en montée qui débouche sur une longue longue longue portion de route en descente. Les circuits se séparent à nouveau, ils ne m’ont pas rattrapé, et derrière moi, personne… A la fin de la descente, un champ, non un mur dans un champ, tout droit dans la pente, 50% au bas mot, impossible de courir, on peut même s’aider des mains… Puis après, à nouveau un chemin forestier montant mais roulant, dans lequel je relance plutôt bien…

  

Puis, c’est enfin LA descente ; je commence à être un peu cuit. Dans cette succession de routes et de chemins, ma foulée devient laborieuse… Une sorte de léthargie m’envahit… En plus, en buvant, j’avale de travers, et me bloque la respiration quelques secondes. Désagréable… Un peu plus loin, je me fais une petite frayeur sur un dérapage moyennement contrôlé… La sérénité s’évapore un peu…

 

Dans cette descente, à noter un petit passage d’un demi kilomètre environ d’un chemin plus boueux que ca, c’est impossible ; et  impossible de l’éviter cette boue… Donc… 500 mètres de patinage plus ou moins artistique, pieds et mollets dans la gadoue. C’est aussi ça le charme des courses nature…

Descente… Descente… 2 kilomètres de l’arrivée, je me retourne et j’aperçois au dessus de moi une silhouette qui dévale la pente. Mon poursuivant du début de course –  bon descendeur -  revient fort.

Je suis obligé de me donner à fond  jusqu’à la fin, mais je sens bien que je suis vraiment juste… Il n’aurait pas fallu 2 kilomètres de plus…

 

1h19mn56s. Mes poursuivants arrivent respectivement à environ 1 minute et 2 minutes 30.

L’après course est à l’image de l’avant course, sympathique et décontractée. Discussion avec quelques coureurs, remerciements à mon « escorte » motorisée, décrassage des jambes et chaussures au tuyau d’arrosage, etc.

 

Bilan perso : bien sur, satisfait du résultat. Toutefois, quelques « mais » :

-          toujours un problème pour gérer ma course quand je suis devant.

-          j’ai manqué de « gnaque » au 2/3 de la course.

  

Bilan de cette course : je me répète, l’ambiance est sympathique, les bénévoles accueillants, l’organisation impeccable. Et 8 euros seulement l’inscription…

Une petite critique quand même : seuls les deux premiers au scratch ont été récompensés, pas le troisième… Désolé, j’aime bien la notion de podium « classique »…

Le parcours est assez difficile et sélectif. Les 40% de route, au final, ne paraissent pas si longs que ça, car ces portions alternent avec des parties sur chemin.

Course à faire dans tous les cas…

 

Et maintenant, attendons la neige…

  

8 commentaires

Commentaire de agnès78 posté le 03-11-2008 à 14:35:00

on ne t'arrête plus éric! Dommage que tu ne fasses pas les cross, pour la gniac, c'est radical! BRAVO pour la perf et pour avoir bien géré cette course devant. Beauoup d'humour dans ce chouette récit! Bonne récup' et bonne saison de ski!
bises!

Commentaire de unbretonagrenoble posté le 03-11-2008 à 14:52:00

Bravo pour ta deuxième victoire en 2 semaines!

Beau récit du vainqueur !

A plus et j'espère qu'on se verra la prochaine fois (j'essaierai de te suivre ... dans les 500 premiers mètres)!

adrien

Commentaire de CROCS-MAN posté le 03-11-2008 à 15:38:00

Bravo, la classe et merci pour ton CR

Commentaire de seapen posté le 03-11-2008 à 17:19:00

Sympa ton récit où l'on découvre bien l'état d'esprit que je ne connaissais pas du Premier qui emmène la course et son unique obssesion, véritable moteur qui le fait se déchaîner : la terrible peur de se faire rattraper. Salutations sportives.

Commentaire de le_kéké posté le 03-11-2008 à 21:21:00

Bravo champion,

tu as eu raison d'aller à la Comba plutôt que d'aller faire un trail en ville (les gens sont fous d'inventer des trucs pareils)
On était quand même bien à courir sur les Balcons de Belledonne en regardant la Chartreuse ensoleillé ou en train de patauger dans la boue quel pied.
En tout cas bravo pour ta première place tu as bien su gérer cette course.
Si j'avais su que le premier était un kikou je serais aller le saluer (et même si il n'est pas premier ;-))
C'est partie remise à bientôt sur une course ou sur les skis

Le kéké

Commentaire de flapi38 posté le 04-11-2008 à 20:59:00

Petite course, mais tellement sympa....Bravo pour ta victoire.

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 04-11-2008 à 22:51:00

Ca y est, tu es parti pour te faire un palmarès ? Et cete fois pas de mecs qui se perdent ou autres...
En tout cas félicitations pour cette victoire, C'est toi le kador de la région apparemment !

Commentaire de béné38 posté le 05-11-2008 à 12:37:00

Ah ben j'ai bien fait de t'en parler de cette course et d'insister un peu et t'as bien fait de venir... mais j'ai mal fait de ne pas y être allée ;-) On ne t'arrête plus dis donc, bravo !

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