Récit de la course : Triathlon de la Corniche d'Or 2005, par cigaloun dupuy

L'auteur : cigaloun dupuy

La course : Triathlon de la Corniche d'Or

Date : 29/5/2005

Lieu : Saint Raphaël (Var)

Affichage : 1514 vues

Distance : 100.5km

Objectif : Terminer

2 commentaires

Partager :

Pas d'autre récit pour cette course.

Triathlon LD de Saint Raphaël

Triathlon Courte Distance de Saint Raphaël
Dimanche 29 mai 2005

Distance :
Natation : 2,500 km
Vélo : 70 km
Course à pied : 20 km
Départ et arrivée de Saint Raphaël (Var)
Heures de départ : 10 heures

Voilà, je rentre enfin dans le vif du sujet de ma préparation pour Embrun, le longue distance catégorie B de Saint Raphaël, avec lequel j'ai une petite revanche à prendre suite à mon abandon au bout de 500 m de natation en 2003 à l'époque cela aurait du être mon premier triathlon.
Bon nous ne partons qu'à quatre car ma fille est malade depuis hier, et ça me contrarie un peu de la savoir seule, le départ est fixé à 7 h 30 sachant qu'il nous faut à peu près 1 h 30 de route, nous devrions arriver vers 9 heures, pour un départ 10 heures ça devrait être bon.
Finalement avec les embouteillages, et le temps de retirer mon dossard, je suis sur place à 9 h 15, je n'ai même pas le temps d'aller voir Nicolas, Lionel, Willy et Thierry, des internautes d'Onlinetri, que j'aurais bien aimé saluer. Le hasard a fait que j'ai quand même pu rencontrer Lionel, quié tait garé juste à côte de moi sur le parking.
En fait j'ai tout juste le temps de mettre mon matériel en place, de mettre ma combinaison, de bien lubrifier mon cou, et je dois partir vers l'aire de natation, pour faire une petite trempette, et voilà que le départ est donné.
Fidèle à mes habitudes, je pars dernier, et de suite je ne me sens pas très bien, je suffoque, j'étouffe, ça y est c'est reparti comme en 2003, je me force à respirer normalement, mais rien de vient, je sens irrémédiablement venir l'ombre de l'abandon, je me résigne à le faire, et puis d'un coup, alors que je m'arrête pour reprendre mon souffle, j'entends le speaker demander aux spectateurs de m'encourager, car je suppose que c'est moi le dernier dont il parle
Et ces encouragements vont me stimuler, je me botte le "cul" méchamment, je me bats contre moi-même, car j'enrage de cette situation. Jeudi soir lors de mon dernier entraînement piscine, j'ai fais une des meilleures séances depuis septembre 2002, date à laquelle j'ai commencé à apprendre à nager, j'ai de très bonnes sensations de glisse et de puissance, il faut dire que Rabah, le nouveau Maître Nageur, a énormément corrigé mes défauts.
Alors, avec hargne et rage, je continue en essayant de structurer ma respiration comme je commence à la faire en piscine :
1er temps je souffle dans l'eau avec la bouche
2ème temps je vide avec le nez
3ème temps, j'inspire
Petit à petit j'arrive à retrouver un semblant de bonnes respirations bien que je ne puisse respirer au début qu'en 3 / 1 et pas en 3 / 3, mais ça va venir.
Et je pars, j'essaie de me retrouver car les organisateurs ont eu la mauvaise idée de donner des tee-shirts oranges aux personnes de la sécurité sur les bateaux et les bouées sont aussi….. oranges.

Pas facile d'autant plus que j'ai encore, comme à Toulon, de l'eau qui rentre dans ma lunette gauche, je déteste ça, je m'arrête une première fois pour la vider, mais elle se remplit assez rapidement.
J'allonge bien mes mouvements, et doucement je remonte sur le dernier concurrent, doucement aussi ma respiration se stabilise, je prends une bonne allure de croisière en 3 / 3 avec une bonne cadence, et je commence à voir l'arrière de la course, mais je suis obligé de m'arrêter encore une fois pour chercher la bouée que je ne distingue absolument pas. Un des accompagnateurs en canoë me dit de regarder entre les deux grues au fond mais avec un seul œil ce n'est pas évident.
Je commence à ressentir des brûlures au cou, avec le frottement de la combi, pourtant ce n'est pas faute, d'avoir mis de la crème anti frottements, ça commence a être très douloureux cette histoire.
Je vois le dernier concurrent se rapprocher et je le double, mais l'arrière du peloton a définitivement disparu.
Un moment paniqué par l'idée d'arriver hors délai, je me dis que finalement, ce sera toujours mieux qu'abandonner comme en 2003, et puis n'oublions pas non plus que je suis malgré tout, un nageur et un triathlète débutant, puisque je n'en suis qu'à mon deuxième triathlon en mer.
Finalement, j'arrive bon gré mal gré à sortir de l'eau après m'être arrêté encore un fois pour vider ma lunette, et je sors de l'eau en 1 heure 08, un peu déçu, mais pas hors délai.
Le présentateur parle beaucoup de moi, et m'encourage, je rejoins donc le parc, et bien sûr, il est vide car tout le monde est parti sauf moi, et le dernier.
Je trouve quand même le moyen de me tromper de ligne pour récupérer mon vélo, la honte

Je tombe la combi assez rapidement car j'ai bien mis du savon sur les jambes pour bien la faire glisser, je bois de suite un petit bidon de boisson énergétique, mange un ou deux pâtes de fruit, remets de la crème sur le cou car ça me démange dur encore, mets mon casque, les gants et c'est parti.

Je pars en chaussettes en courant à côté du vélo, et passé la ligne jaune, je saute sur celui-ci, et bien sûr en posant le pied droit sur la pédale, je glisse et tombe sur la barrière, heureusement.
Ca commence bien, car je n'arrive pas à enfiler ma chaussure droite, décidément quant ça veut pas ça veut pas.
En partant je vois les secours s'occuper d'un concurrent qui a du lourdement chuter si je me fie aux soins qui lui sont donnés sur place.
Bon je démarre tranquillement, j'ai toujours un peu de mal à me mettre en train d'autant que je ne connais pas le parcours. Le début est assez roulant, faux plat, mais rien de bien méchant jusqu'au rond point d'Agay, que j'attaque dans de bonnes conditions, même si je me fais doubler par celui que je croyais être le premier mais dont j'apprendrais quelques kilomètres plus loin par un bénévoles qu'il n'est que le 4ème.
La sécurité est super bien assurée, des signaleurs à tous les carrefours leur présence me sécurise et me touche beaucoup, car à cause de moi, il risque de rentrer tard chez eux, et avec la chaleur qu'il commence à faire c'est pas évident pour eux.
J'attaque la première grosse montée, en me faisant toujours doubler par les premiers, dont aucun n'a un mot ni un geste pour moi. Je me vois même le dernier de la natation qui me double tel un bolide, quelles jambes, c'est un vrai plaisir de le voir grimper.
Bon cette fois-ci c'est sur JE suis dernier, car la voiture balai se colle à moi peu de temps après, c'est agaçant ce bruit de voiture diesel en permanence, heureusement, elle s'arrête de temps en temps pour récupérer des concurrents ayant abandonné car il y en a.
En ce qui me concerne, ne connaissant pas le parcours, et n'étant pas un grand grimpeur, j'assure pour repérer le terrain pour le deuxième tour. Je monte le col somme toute assez bien pour moi, je suis assez souple et j'alterne le plateau de 39 avec les pignons de 29/26/23 voire même 21.
Le paysage est fabuleux lorsqu'on arrive en haut, quelle vue sur la Méditerranée, la prochaine fois, chiche j'amène l'appareil photo, faut vraiment que vous voyez ça.
Lors d'une grande descente avant d'aborder le deuxième col, je m'aperçois que je n'ai rien à envier aux meilleurs en matière de descente, dès qu'il y a un virage sec, avec freinage, je reviens systématiquement sur le concurrent qui m'a doublé, à part que je reste sur mon petit plateau et que beaucoup de premiers sont sur le grand.
Quelques concurrents m'encouragent en me doublant, dont trois triathlètes du club du Fontanil en Isère qui m'ont tous donné une petite tape en me doublant, ce geste me touche beaucoup, je les en remercierai d'ailleurs à l'arrivée.
J'aborde la dernière descente pour finir ma première boucle et revenir sur Agay, c'est très roulant, je garde quand même mon petit plateau en me réservant pour la deuxième partie. Malgré tout, je roule entre 30/35 km/h mais je continue à me faire doubler par les "premiers", je regarde mon compteur et vois que je suis à 26 de moyenne, c'est très bien pour moi, je suis content
J'arrive au rond point d'Agay et fais signe à la sécurité que je tourne à droite pour ma deuxième boucle, et pars pour celle-ci plus confiant, j'ai même mis le grand plateau sur la fin de ma première boucle et j'enchaîne avec lui sur le long faux plat montant, je vais me lâcher un peu sur cette deuxième boucle. J'arrive au ravitaillement et les bénévoles sont aux petits soins pour moi, finalement c'est sympa d'être dernier, je repars avec mon plein d'eau et une bonne ingurgitation de Coca.
Le seul tort que j'ai eu dans mes ravitos c'est d'avoir pris trop de sucré, je sens que je commence à faire un petit rejet, à l'occasion il faudra que je teste les "caouètes" parait que c'est très bon.
Allez je me fais plaisir dans la montée, je coince un peu dans les deux "murs", mais je monte très bien, et d'ailleurs, je ne vois pas passer cette dernière montée, car je me retrouve très vite au sommet.
J'aborde donc la descente très motivé, je me permets même le luxe de lâcher la voiture balai, je n'ai pas trouvé cette descente vraiment très dangereuse, je suis très concentré, attentif, à tous les angles, au revêtement, à priori, il n'y a pas de circulation, car je n'ai croisé aucune voiture sur les deux tours. Donc tout baigne
A fond a fond, je roule sur le grand plateau, et fini comme un bolide, ma motivation est de rentre avant 14 h 15, dans les délais de la partie vélo, même si je suis convaincu qu'il n'y a pas les 77 km 500 annoncé mais plutôt 70 km.
Il faut dire que je roule comme un dieu,car je suis précédé de 2 motards de la sécurité, d'une moto de la Police Nationale, suivit de la voiture balai et d'un ambulance des pompiers, la classe.
Je suis énormément encouragé par le public voyant un tel attelage. Avant l'arrivée, j'explose un peu dans la dernière montée, je suis obligé de me remettre sur le petit plateau, mais dès le sommet franchi je discerne au loin la silhouette d'un concurrent, je me mets à fond pour le rattraper, et j'y arrive sans peine, car le pauvre a l'air cuit, je rentre donc dans le parc avant dernier.
J'ai commencé à doubler et croiser les concurrents sur le parcours CAP, il me semble discerner Nicolas en triathlète du Stade Laurentin, je lui cri "allez Nicolas" mais zut ce n'est pas lui, 200 mètres après je le vois, mais je n'ai pas le temps de réagir car j'arrive presque au parc à vélo.
Le speaker officiel me reconnaît et parle encore de moi et de mon club, quelle publicité, il m'encourage aussi.
Je fais une transition tranquille, en prenant mon temps, et démarre ma course à pied tranquillement en m'arrêtant au premier ravitaillement et en bien m'hydratant.
Le parcours course à pied démarre par une montée, c'était trop facile
Je me fais rejoindre par une charmante dame en VTT qui assure la fin de course, car à priori le dernier en vélo a abandonné. Décidément, je suis abonné à cette dernière place, mais c'est sympa, ça me permets de papoter un peu tout en courant, et de me détendre, en parlant de tout et de rien avec mon accompagnatrice.
Les ravitaillement sont bien, à mon goût du moins, c'est vrai que dans ces cas là, je mange peu, mais je bois beaucoup, eau, Coca, et m'arrose aussi, car il fait très chaud (En partant, nous verrons un thermomètre afficher 33 ° à l'ombre). Je prends mon temps à chaque ravito, blaguant avec les bénévoles, l'ambiance est super, très conviviale et chaleureuse.
Je vais mon petit train, mon objectif est, comme d'habitude de finir, j'ai déjà réussi deux petits exploits : finir la natation et finir dans les délais en vélo, ce n'est pas rien, donc la fin sera tranquille.
D'un coup mon accompagnatrice en VTT me dit que je viens de doubler l'avant dernier et que je ne suis plus dernier, ben zut alors !!!!
Elle m'encourage à m'accrocher en m'appelant par mon prénom, c'est que nous sommes presque intimes
L'avantage et l'inconvénient de ce type de parcours de 3 boucles, c'est que l'on se double et se croise sans trop connaître les positions de chacun, personnellement ça ne me dérange pas trop, au contraire, je trouve que c'est moins lassant, surtout, qu'il y a toujours quelqu'un pour courir à la même allure que moi, même si c'est peu de temps.

Au premier passage sur la ligne j'aperçois mon fan club et mon agent, ma femme et mes deux garçons, dont un est mon photographe attitré
Je me sens, mentalement, extraordinairement bien, physiquement aussi, même si je commence à avoir un peu mal aux jambes, mais sans plus, du moins sans grosse douleur.
Je croise, Lionel, un triathlète rencontré aussi sur Internet comme Nicolas que j'ai croisé lui aussi plutôt, un petit salut, et ça continu, lui doit être proche de la fin.
J'attaque mon dernier tour très serein, le speaker qui décidément, m'a repéré, parle encore de moi, et me voyant au ravitaillement, me demande s'il me reste encore un tour, et de la tête car je suis entrain de boire je lui fais signe que oui, et je repars.
Je ne me crois pas me rappeler une course où mentalement j'ai été aussi serein. J'encourage les autres concurrents dès que j'en croise ou double un ou une, une tape dans la main, un petit mot, je me sens l'âme d'un meneur d'hommes moi aujourd'hui.
Il fait vraiment très chaud, je me permet même le luxe de prendre une petite douche sur une petite plage en contrebas du parcours, ça fait du bien, même si c'est éphémère.
Voilà, j'attaque le retour de la dernière boucle et tiens à serrer la main à tous les bénévoles présents qui ont sacrifié leur dimanche et la Fête des Mères pour nous. Ils sont tous très surpris par ma démarche, à priori pas commune, mais qui me semble à moi très normale et naturelle.
Je finis motivé, et serein comme jamais, je rattrape une concurrente de Valenciennes visiblement cramée, je lui propose de finir avec moi, mais elle préfère finir seule.
Voilà, je finis, serrant toujours la main des bénévoles et signaleurs et arrive sur l'aire d'arrivée, d'où son nom
Dans un état de fraîcheur assez remarquable, le speaker parle encore de moi, me demande si c'est bien moi qui suis sorti dans les derniers de l'eau, poli le gars , et me dit que j'ai fait une belle course, merci.

Le chronométreur me remet de suite une carte postale, sur laquelle sont inscrit tous mes temps, c'est vraiment super.
Je me ravitaille abondamment en eau et coca et retrouve ma femme et mes enfants.
Je vais me faire masser mais l'attente est longue car les kinés prennent leur temps avec chaque coureur, c'est vraiment agréable. En attendant j'en profite pour m'étirer, me ravitailler en prenant cette fois ci du salé, car le sucre commençait à me lasser, puis je passe sur la table de massage, quel plaisir, de se détendre, à l'ombre, avec vue sur la mer, et avec un tout petit courant d'air fort sympathique, il ne manquait plus que les pompom girls.

Voilà une belle journée, je finis en 6 heures 14 minutes et 20 s
284ème sur 349, avec les abandons? sinon sur 288.
Entre le vélo et la natation je gagne 51 places, c'est pas mal non ? Mais si.










2 commentaires

Commentaire de akunamatata posté le 01-06-2005 à 13:53:00

Go Christian go!
ca me rappelle mes debuts en tri il y a ... je ne prefere pas y penser.
Super CR indeed.

Akunamatata

Commentaire de joy posté le 03-06-2005 à 09:27:00

Encore bravo et merci a ton fils pour ces photos qui nous plonges dans l ambiance de ta course.
Bonne continuation et a bientot.
JOY

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.16 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !