Récit de la course : 48 heures de Brno 2009, par mico34

L'auteur : mico34

La course : 48 heures de Brno

Date : 20/3/2009

Lieu : Brno (République Tchèque)

Affichage : 814 vues

Distance : 212.14km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

Partager :

2 autres récits :

Compte-rendu 48H de Brno 2009

Que de péripéties pour aller à cette course à laquelle je suis inscrite depuis le mois de décembre ! J'ai bien cru pendant quelques semaines que c'était cuit et que je ne pourrais m'y rendre.
Après quelques semaines d'entraînement correct mais perturbé par la neige qui ne voulait pas fondre, voilà que mon genou se bloque et que je découvre, suite à des radios, que je souffre sans le savoir de "dysplasie rotulienne". Ca me fait une belle jambe (ou plutôt de beaux genous !) car ça ne règle pas mon problème. Je ne peux plus courir et monter les escaliers représentent une galère journalière extrêmement désagréable.

Le 48h semble être à mettre au rayon des "à oublier" et je commence à me poser la question si je ne ferais pas mieux d'annuler mon inscription au 24h de Séné :((
Après avoir lu tout ce que j'ai pu trouver sur mon cas sur internet (merci Google), je m'achète des genouillères rotuliennes et commence mes séances de kiné (qui ne consiste pour l'instant qu'à des électrodes ou des cataplasmes d'argile qui sont sensés supprimer l'inflammation. Malgré les inflammatoires, la douleur ne veut pas s'en aller aussi facilement que je le souhaiterais. Deux semaines entières sans pouvoir courir, la galère complète.

Au bout de deux semaines, les nouveaux anti-inflammatoires commençant à faire de l'effet, je reprends très doucement l'entraînement avec les genouillères.

Compte-rendu 48H de Brno 2009

Que de péripéties pour aller à cette course à laquelle je suis inscrite depuis le mois de décembre ! J'ai bien cru pendant quelques semaines que c'était cuit et que je ne pourrais m'y rendre.
Après quelques semaines d'entraînement correct mais perturbé par la neige qui ne voulait pas fondre, voilà que mon genou se bloque et que je découvre, suite à des radios, que je souffre sans le savoir de "dysplasie rotulienne". Ca me fait une belle jambe (ou plutôt de beaux genous !) car ça ne règle pas mon problème. Je ne peux plus courir et monter les escaliers représentent une galère journalière extrêmement désagréable. 

Le 48h semble être à mettre au rayon des "à oublier" et je commence à me poser la question si je ne ferais pas mieux d'annuler mon inscription au 24h de Séné :((
Après avoir lu tout ce que j'ai pu trouver sur mon cas sur internet (merci Google), je m'achète des genouillères rotuliennes et commence mes séances de kiné (qui ne consiste pour l'instant qu'à des électrodes ou des cataplasmes d'argile qui sont sensés supprimer l'inflammation. Malgré les inflammatoires, la douleur ne veut pas s'en aller aussi facilement que je le souhaiterais. Deux semaines entières sans pouvoir courir, la galère complète. 

Au bout de deux semaines, les nouveaux anti-inflammatoires commençant à faire de l'effet, je reprends très doucement l'entraînement avec les genouillères. C'est pas de la tarte, je n'avance plus et la douleur est toujours là. Il faut pourtant que je prenne une décision. J'y vais ? j'y vais pas ? j'y vais ? j'y vais pas. ? A quoi bon si je ne peux pas courir correctement et qu'au bout de quelques heures je risque de ne plus pouvoir courir du tout. Je change d'avis tous les deux jours et la dernière semaine me décide enfin pour tenter quand même ma chance,  

Oublié l'objectif initial qui était de tenter de faire les pré-requis pour l'Intégrale du Riquet et donc d'essayer de passer les 120 premiers kilomètres en moins de 20 heures. Déjà si je peux courir sans souffrir ça sera déjà pas mal au vu des dernières semaines. Donc pas d'objectif kilométrique. Je verrai sur place en fonction des sensations. Le but sera juste de voir si je dois faire également une croix sur Séné ou si l'espoir est permis.

Comme les ennuis vont souvent de pair, je découvre quelques jours avant de partir que le jour où je suis censé prendre l'avion est un jour de grève. Le stress continue donc jusqu'à ce que je découvre sur un site internet qu'on peut se faire envoyer un sms de confirmation de vol le jour J. ok c'est enregistré. Au moins j'ai une chance de ne pas aller à Orly pour rien.

La veille de la course arrive. Je rentre du boulot à 19h15 et prépare mes affaires vite fait mal fait juste avant de me coucher. et ne vérifie mes papiers que le lendemain matin. Et là, catastrophe, nouveau stress, impossible de mettre la main sur ma carte d'identité. Recherche dans tous les coins, vidage complet du sac, las.... rien.
Panique à bord ! Il est 8h30, j'ai le kiné prévu à 10h30 et mon avion à 13h15. 

Après avoir cherché partout en vain, complètement stressée, j'appelle le commissariat qui me dit d'aller faire une déclaration de perte à la mairie et que la déclaration serait valable, en théorie une semaine pour prendre un vol. Je me précipite à la mairie qui ne veut pas me faire ledit papier au motif que je n'ai pas d'acte de naissance sur moi. Damned !!!! - Après avoir parlementé, l'employé de la mairie finit par me le faire. Sur le papier est écrit qu'il ne fait pas office de pièce d'identité ! J'arrive chez le kiné, toujours aussi stressée, et après quinze minutes d'attente, le kiné n'étant toujours pas arrivé, je renonce et rentre à la maison espérant qu'un miracle va se produire et que je vais retrouver cette foutue carte d'identité. Cloclo m'a bien "remonté le moral" en me disant que je ferais mieux de renoncer à mon voyage, devant autant de signes négatifs. Nouvelles recherches, toujours vaines, et, au moment de me chausser pour partir, je cherche toujours si c'est à mon boulot que je l'ai laissé en voulant en faire une photocopie et là, le miracle se produit. Je me souviens que j'en ai fait un scan il y a quelques jours pour envoyer justificatif de mon identité par internet. Je me précipite vers mon imprimante, soulève anxieusement le capot et ........ la carte d'identité est là. :))) Merci mon Dieu.

Après tant d'ennuis, ça ne peux qu'aller mieux. :)) - (Je croise les doigts.) - Il est temps de partir et si les dieux sont enfin avec moi à réussir à avoir mon avion pour Vienne. J'ai prévu de partir en voiture et de me garer à Orly pendant les 4 jours sur un parking "longue durée". Après avoir raté par deux fois la direction dudit parking, me voilà enfin garée à Orly, légèrement en retard sur mes prévisions, mais bien là. Je prends la navette, fais enregistrer ma valise après avoir vérifié que mon vol fait bien partie des veinards qui décollent (presque tous ceux de l'après-midi sont marqués annulés) et contre toute attente vu que je suis sensée être en retard c'est moi qui attend. L'avion est annoncé avec 15mn de retard - Rien de grave, l'essentiel est qu'il parte. 

Fin du suspens, le décollage a bien lieu avec 1/2 heure de retard. Arrivée à Vienne. Il fait un froid de canard, il a neigé il y a peu et je suis partie en sweat-shirt, petite navette pour aller à la gare puis direction le guichet pour prendre le billet de train. Il est 17h15 et le train vient juste de partir, le prochain est à 19h - grhhhhhhh - Heureusement que j'avais pas réservé à l'avance par internet. L'année dernière j'étais arrivée beaucoup plus tôt dans la journée et j'avais pris le billet de train aller à Vienne et le billet retour à Brno et curieusement c'était moitié moins cher à Brno !!!! Aussi je pensais faire la même chose cette année mais vu que je dois arriver à Brno à 20h30 et en repartir le lundi vers 6h30 je préfère assurer et prendre également le retour à Vienne. Presque deux heures à attendre..... J'en profite pour manger et acheter quelques boissons dans les magasins de la gare. Puis direction le train, beaucoup de places libres, je peux m'étaler. N'ayant pas pris de veste, je suis obligée de mettre tous mes tee-shirt et sweat prévus pour la course l'un par dessus l'autre. Arrivée à Brno à 20h30, je prends le tramway vers l'hôtel, cette fois ci dans le bon sens. L'année dernière j'étais partie dans le mauvais sens et avais du faire demi-tour en court de route. L'accueil des coureurs à l'hôtel est prévu en théorie jusqu'à 21h et c'est à 21h30 bien sonnée que j'arrive, la bouche en coeur. Heureusement, il y a encore quelqu'un qui se précipite sur moi en me demandant si je suis la Française. Je suis attendue on dirait. Pour le repas au "restaurant" c'est trop tard, la gentille demoiselle me propose de me servir dans ce qu'elle a ramené pour les organisateurs. Merci beaucoup. Mais je suis trop fatiguée et j'ai pas très faim, le grignotage tourne court. 

Ma colocataire étant déjà dans la chambre, quelqu'un m'accompagne pour m'ouvrir la porte et je peux enfin m'allonger. Ouf. Effectivement nous sommes deux dans la chambre et la deuxième ronfle certainement depuis longtemps. Entre deux périodes de ronflement je finis par m'endormir. Je n'ai vu encore aucun coureur (hormis ma dormeuse qui n'est pas la même que l'année dernière.

Vendredi matin : direction le petit déjeuner. Je fais enfin connaissance avec les autres concurrents. Saïd est présent toujours aussi gentil en préparation de Surgères et un couple de toulousains (père et fille). Après déjeuner, nous prenons avec tout notre barda la direction du complexe où nous allons tourner pendant 48heures. Arrivée dans les premiers wagons, je m'installe à la place que je suppose être prévue pour moi, les autres étant déjà toutes occupées ou marquées avec des noms. Il en reste plus qu'une avec rien d'écrit dessus. Je m'apercevrais après que les noms des concurrents sont écrit sur les chaises et non sur la table. Je suis bien au bon endroit. Je choisis un matelas assez dur parmi ceux restants à notre disposition car l'année dernière j'étais tombée sur un extra mou très désagréable. Mes toulousains arrivent et s'installent à mes côtés. L'organisateur a prévu deux coureurs par table et les a placé comme l'année dernière en tenant compte de la langue parlée.

L'installation terminée, nous discutons. Rémi le Toulousain semble très motivé. C'est son premier 48h et il s'est préparé aux "petits oignons". Sa fille, qui va l'assister pendant la compétition me propose très gentiment de faire la même chose pour moi. Il a bien de la chance Rémi d'avoir une fille aussi charmante et aussi gentille, car elle aura été pendant ces 48heures aux petits soins pour son père et m'aura également beaucoup aidé au détriment de son repos personnel, qui par voie de conséquence va se réduire à pas grand chose. Merci à elle.

Au vu des circonstances, ma course se déroule dans des conditions correctes. Par précaution, je suis partie très doucement, mes objectifs kilométriques de départ ayant été abandonnés bien avant mon arrivée à Brno. Je pense que j'aurai pu faire plus de kilomètres. A plusieurs reprises, je me suis dit que je pouvais chercher mon kilométrage de l'année dernière, mais dans ma tête je n'étais plus programmée pour et peut être en arrière plan la crainte que la douleur n'arrive m'a t-elle retenue. Ca n'a pas d'importance. L'essentiel était ailleurs. J'arrivais à courir, sans douleur particulière avec mes genouillères et je pouvais espérer aller à Séné en mai sans trop de galère. Seul aléa : pendant les premières 24h, plusieurs coureurs dont Rémi et moi avons été malade (pb d'estomac).

Petite anecdote : au bout de 24h, j'ai commencé à avoir mal au dos et je suis allée au poste de secours où il y avait une kiné et un toubib, et là j'ai eu droit à des soins assez particuliers. La "kiné" m'a mis de la pommade dans le dos et ensuite m'a mis des ventouses !!!! qu'elle a, pendant 5 bonnes minutes placé puis enlevé à des endroits différents. Comme je ne constatais pas d'amélioration suite à son action, elle a appelé le toubib qui m'a donné...... un anti-inflammatoire.... 

Rémi s'est comporté brillamment et a explosé ses objectifs. Dan Oralek et Erémina Galina ont gagné avec brio la course. Mais celle qui m'aura le plus marqué est Liszewitz Dagmar, l'allemande, arrivée 3ème féminine. Partie à la même vitesse que moi, elle courait au milieu de la piste pour ne pas gêner les autres coureurs et c'est son compagnon qui devra lui dire de prendre comme les autres la corde. Elle avait une foulée aérienne qui m'a fait penser à Anne Cécile. Courir lui semblait facile et dans les deuxième 24h quand elle s'est mise à remplacer la course par de la marche, elle semblait toujours aussi alerte, légère et souriante. C'était un plaisir de la voir. Elle a bien mérité sa 3ème place, et elle a, à mon avis, un grand avenir dans ce type de course.

Brno était mon premier ultra programmé de l'année et je suis heureuse d'avoir pu le faire malgré les aléas de ma préparation. J'espère que le prochain Séné, me permettra de chercher une amélioration de mon record sur 24h. Il me reste 5 semaines pour récupérer et faire un peu du kilométrage qui m'aura quand même bien manqué à Brno.


2 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 18-04-2009 à 14:55:00

bon, et bien, il faut en vouloir!!! bravo pour ta détermination et ta constance!

Commentaire de JLW posté le 19-04-2009 à 18:03:00

Je me rappelle ton appel "au secours" pour ta carte d'identité égarée.
Avec autant de galères d'avant course tu as bien du mérite à avoir persévéré. Bonne fin de prépa pour Séné.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.28 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !