Récit de la course : La Transmontagne - 25 km 2010, par fulgurex

L'auteur : fulgurex

La course : La Transmontagne - 25 km

Date : 21/3/2010

Lieu : Chenove (Côte-d'Or)

Affichage : 2121 vues

Distance : 27km

Objectif : Pas d'objectif

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« ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance »

 

Présentation du site:

La Transmontagne est une course en ligne qui traverse la « montagne » dijonnaise.

Sur Dijon, ce qu’on appelle la « montagne », c’est ce que les géologues appellent « le seuil de Bourgogne ». C’est un relief calcaire surélevé par les efforts des deux bassins d’effondrement qui le limitent, à savoir la plaine de la Saône et le bassin Parisien. Ça donne des côtes bien exposées pour le vin, d'où les Côtes d'Or.

La plus grosse dénivelée que je connaisse se situe entre le Mont Afrique et le lac Kir à Dijon, elle est de 400 m.

Heureusement, nous n’y passons pas, mais nous aurons quand même, et entre autres, un petit morceau de 300 m de dénivelée sur 2,5 km (ce qui fait du 12% de moyenne), c’est pas la montagne, mais ça y ressemble. De toutes façons, on est chaud rapidement, les 4 premiers km sont en pentes, on monte déjà 150 m. Et pour être sûr d'avoir bien fait travailler ses mollets, on a deux belles côtes au 21 et au 23ème km.

 


Présentation du bonhomme:

La semaine dernière, c’était les Cabornis et ses 40 km pour 2000 de D+/D-, finis, non pas sur les chapeaux de roue, mais plutôt sur les rotules. Les crampes contractées dès le 25ème km m’ont rendus sensibles les mollets jusqu’au Jeudi. Alors, pour cette Transmontagne, mon mantra sera : « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ».

Mame dévoile son objectif de 3 heures pour ce 25 km, je me dis que ça devrait être un bon temps pour finir proprement sans crampe. Patcap reviens au trail après ses problèmes de cheville, il pense se ménager.


L’avant départ.

Le rassemblement se fait au gymnase de Chenôve, lieu de l’arrivée. Il est situé à 1 km de chez moi, je pars donc en footing d’échauffement à 7h30. Le temps de déplacement plus le temps de récupérer mon dossard et je devrais pouvoir prendre la première navette avec les copains.

Ce petit kilomètre me fait douter.

Une légère sensation dans le genou gauche, mais ça j’ai l’habitude depuis bientôt 30 ans, et surtout, un point dans le mollet droit. Je fais le trajet en me répétant mon mantra du jour « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ». Mon objectif sera de finir sans crampe. J’espère pouvoir suivre Mame, mais je dois, dès à présent me préparer psychologiquement à le voir partir et ne pas le suivre. Pourvu que ma testostérone me le permette.


Aux dossards, je retrouve Le Petit Prince. Comme à notre habitude, on se chambre gentiment sur nos objectifs. On devait faire l’UTMB ensemble, mais seul moi ai été tiré au sort. « non ! je ne connais pas l’organisation ! ».

Mame arrive, on ne sera que tous les trois dans le bus. Pas de Patcap. Peut être sa cheville, peut être son genou, peut être la météo, peut être la fatigue de son travail posté…


Le premier bus de la compagnie …. « transmontagne » part à l’heure pour Pont de Pany.

Arrivé sur place, la salle est occupée par les préparatifs d’un spectacle. On se retrouve dans une petite pièce en sous sol à discuter en huis clos avec d’autres coureurs. On est à l’abri du vent, sur une chaise, c’est cool.


Bientôt l’heure de la course, on s’extirpe de notre tanière pour aller s’échauffer et croiser d’autres connaissances. Il est 9h05. je n’ai pas très envie de m’échauffer, j’ai peur de me fatiguer, de toutes façons, je n’irai pas vite : « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ».


Je repère les 2 autres coureurs du team Raidlight et je vais tatailler. Je fais la connaissance de Denis à qui j’ai envoyé une photo de lui sur la Pérouse et de Didier, je ne connaissais pas non plus. Je pense qu’ils ont des objectifs plus ambitieux que moi pour venir d’aussi loin.


9h20, dernier pipi avant un départ imminent.

9h25 on annonce le départ décalé d’un quart d’heure, ce sera 9h45.

Bon ! Je crois que je ne serai pas à l’heure pour manger avec les enfants ce midi…


9h35, Mame, Patcap et moi, on se dirige sur la zone de départ en faisant le tour du quartier pour s’échauffer un minimum.

9h40, on est dans le sas du départ. Enfin, le sas, plutôt le bout du champ. Les « pros » se mettent sur le devant. Je vais saluer Jean Christophe Gros, l’organisateur du trail de la Montagne, autour duquel nous nous rassemblons entre kikous le 18 avril prochain, deux, trois collègues et je retourne à l’arrière à coté de Mame.


La course

9h45, le départ est donné. Bien sûr, je vois le Petit Prince s’éloigner.

« ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ». Moi, je suis Mame, enfin, non, Mame c’est lui, moi c’est fulgurex qui suis Mame. Vous suivez ? Bon, je reprends. Je suis Mame qui se mets à doubler à fond par la gauche. Je me retourne, Patcap reste tranquille, je pense qu’il surveille sa cheville dans ce pré en dévers.

Et c'est déjà le bout du champ, un virage sec à gauche et ça monte pour 4 km. En avant! Je laisse Mame donner le rythme. C'est marrant, d'habitude, je cherche toujours à doubler, à partir trop vite et je le regrette 20 km plus loin. Mais aujourd'hui « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance »!

J'ai de la chance, un léger faux plat descendant me permet de répondre à Jupette au téléphone.

Et nous arrivons dans une zone scabreuse de monotrace au milieu des rochers. Ça bouchonne, mais, à ma grande surprise, je reste zen « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ». Si c'est pas ça le bonheur? Devant nous, une femme hésite dans les passages de 'désescalade'. J'en profite pour admirer ces côtes. Non, pas de la femme! De la région! Je vous ai dis tout à l'heure, les Côtes d'Or.

Il a beaucoup plu la nuit dernière, les passages terreux sont plutôt boueux et les passages en pierre sont glissants. Je profite que personne ne me regarde (chacun surveille ses pieds) pour finir ma saison de ski acrobatique. Presque 1,50m plus bas, je m'arrête, miraculeusement sur mes deux pieds.

Et ça remonte. On continue notre petit train. Il faut dire que je suis entouré de collègues cheminots. Jean-Philippe devant et Jean derrière. Jean nous double bientôt et on fera le yoyo avec Jean-Philippe toute la course.

4ème kilomètre, on a fini de monter. Un petit plat pour se remettre en jambe et on sort du bois pour attaquer une bonne descente.

Premier ravito. Je le trouve un peu près et je suis content de voir Mame passer sans s'arrêter. Une petite combe grasse à traverser, ça descend, ça remonte et on est sur un chemin piégeur: ça descend suffisamment fort pour nous laisser nous faire embarquer par la vitesse. Seulement, le sol est soit très gras, soit ce sont des dalles calcaires très glissantes. L'an passé, j'ai croisé un coureur qui remontait le genou en sang. Vas y mollo Mame, « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ». Mais le Mame, il court après ces 3 heures. Le gars qui me suit me double, mais reste coincé derrière Mame, trop rapide.

5ème km, on est sur le chemin blanc qui monte en faux plat maintenant. J'ai de la terre qui colle à la chaussure droite. Heureusement que j'ai mes guêtres. Mais je n'arrive pas à enlever cette terre sous la chaussure. Je baisse les yeux et m'aperçoit qu'en fait, c'est ma lanière qui a cassé. Elle paraissait comme neuve l'autre jour. Je le sais, je suis allé l'inspecter suite à un post sur le forum... et j'avais fait le malin. Reste plus qu'à en redemander une à Raidlight. J'essaie de caler le morceau qui flotte, et je rattrappe mon Mame en bas de LA COTE. Vous savez, celle de 12% sur 2,5 km. On essaie de ne pas marcher tout le temps. Je suis son rythme. Merci Mame de me protéger contre moi. « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance »

Le sentier de balcon qui s'offre à nous est une pure merveille. J'adore ça! Un peu technique, il faut sentir ses poses de pied, un peu ludique, très visuel, quelque fois aérien, je m'éclate. Mame donne le tempo. On nous laisse passer, sans réussir à nous suivre. Je sens le sanglier faire des « gruik gruik » de plaisir. Il rigole même lorsqu'une branche tente de lui kidnapper son buff!

10ème kilomètre, ça remonte tranquillou vers le col de la Mialle, mais on passe en dessous. Je retrouve, en sens inverse, le chemin emprunté par erreur sur la Madonne.

On descend un chemin, enfin, plutôt une rigole mi boueuse mi feuillue mi caillouteuse. J'adore. Je lâche Mame pour me laisser aller. Banzaï! Mais il faut rester zen: « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ».

J'attends mon sanglier, mais il grommelle. « Pas gruik! ». Il me dit de partir, qu'il veut mourir seul! On n'abandonne pas un soldat tombé à terre. Je lui suggère d'avaler un gel. Mais le temps que ça fasse effet, je pars en éclaireur jusqu'au ravitaillement que je sais tout proche.

14ème km, la rente de Chameray et son plateau affriolant de chocolats, de bananes, de chocolats, d'oranges, de chocolats...Mame passe, se sustente et pars en me lassant « gruik! Tu me rattrapperas ». Je taille encore un peu la bavette, je reprends (encore) un morceau de chocolat et m'enfuis avant d'avoir une crise de foie. Mince, c'est qu'il a repris de la soie de la bête, le Mame. J'ai peut être trop attendu... 1,5 km plus loin, je le rattrape, enfin. C'est qu'à force, j'allais oublier mon mentra « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ».

16ème km, on sourit au photographe

17ème km, on sourit au photographe

hé ho! On va finir par faire payer!

18ème km, je me place derrière Mame dans le faux plat descendant et... on sourit au photographe!

Le faux plat descendant, c'est bon au moral. On rattrape, on rattrape. Attention de ne pas te cramer Mame! Mais la soif de victoire, ou plutôt le chrono qui laisse espérer un moins de 3 heures si on ne traine pas font allonger la foulée.

Et ça remonte un petit coup...pour mieux descendre après. Yepi! Je me lâche. Depuis les cours de descentes de Riri de l'an passé, qu'est ce que je m'amuse en descente! J'attends Mame en bas. Mais il fait la tête des « pas gruik! » . Je crains la montée suivante. Une raide de chez raide. Avec une route et un ravito, donc plein de monde pour t'admirer dans la souffrance. Je monte à mon rythme, histoire de sentir les cuisses gonfler.

22ème kilomètre, j'atteins le ravitaillement avant Jean-Philippe, qu'on vient de rattraper, et Mame qui renverse le plateau d'oranges.

Enfin, c'est plutôt le vent, mais il n'a pas trop de réflexes. « pas gruik! ». Pour éviter qu'on oublie un muscle ou deux au ravitaillement, ils ont installé une grosse bosse de terre à franchir immédiatement. Génial! On peut tous les compter: un mollet, un deuxième...

Et c'est le plateau. L'année dernière, c'était le début de mon calvaire final, là où mes crampes m'empêchaient de m'exprimer, là où j'ai tant marché. Cette année, ça a l'air d'être le tour de Mame. Un premier arrêt, un deuxième. Je vois que les pas de Mame sont de plus en plus pachydermiques. Aurais je un Mame out?

Il me dit de finir seul. Il reste peut de kilomètres, je décide d'y aller.

Ça tournicote dans un single et je me plait à me croire en moto cross. J'attaque dans les virages, je relance sur le plat, je dévale la combe à fond les ballons. Je double. Je me laisse griser. Mais vient la fin de la descente et le début de la montée. Un petit chatouillis dans un mollet me susurre à l'oreille: « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ». exact. Fini de faire le malin, je monte toute la cote en marchant. Le plus vite possible, mais en marchant. Bien vu, j'arrive en haut relativement frais et je repars en courant. Je m'emballe vite et de nouveau je repense que « ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance ». Surtout pour mes mollets.

24ème km, le plateau de Chenove est tout plat, je suis seul sur le chemin gravillonné et je laisse ma foulée aller. 12,7 km/h. Pas mal, mais limite pour ne pas sentir venir les crampes. Je n'aurais pas pu aller plus vite.

25ème km, on attaque la descente finale, celle qui me projette en face de chez mon beau père...qui est en train de manger à la maison avec Jupette. J'ai quand même un peu faim...

26ème km, madame Mame et sa petit troupe encourage les coureurs. Je m'arrête pour lui donner des nouvelles de son Mame (our). Et je repars pour les 300 derniers mètres.



L'arrivée:

Les escaliers, le tour du dojo et j'arrive en 3h02'15''


Le Petit Prince aura fini 36ème en 2h36.


Je suis content de moi, contrat rempli. On ne peut pas dire que je sois frais, mais ça va, et surtout aucune crampe.


Il fait beau, je discute un peu, je m'assois par terre, j'enlève mes chaussures. Pas le temps de profiter, voilà Mame et rapidement derrière Patcap.


On se retrouve autour de la voiture de Patcap pour une petite ré-hydratation maltée. On est tous content, même si Mame semble très attiré par un certain canapé...


Prochain trail: celui de la source Malonde, le 4 avril. 15Km, 380m de D+/D-, ça va être cool! Gruik! Gruik! Comme dirait quelqu'un. Mais là, ce qui comptera c’est le chrono!

15 commentaires

Commentaire de Jerome_I posté le 23-03-2010 à 00:56:00

Il me semble que ce weekend pour toi c'était: ce qui compte ce n’est pas le chrono, mais la distance »??? ;-) Bonne prépa UTMB.

Jérome

Commentaire de intuitiv posté le 23-03-2010 à 06:22:00

impec , bravo a tous les trois.
un detail pont de PANY , il n'y a pas de G.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 23-03-2010 à 07:48:00

600m ! la vache, c'est pentu chez toi !
Bravo pour avoir soutenu ton compagnon. Un Lutin l'aurait achevé à coups de pied...

Commentaire de fulgurex posté le 23-03-2010 à 08:30:00

@ Intuitiv: Pany corrigé, je retiendrai: le point (de) G...

Commentaire de Mame posté le 23-03-2010 à 08:48:00

Gruiiiiiiiiiiik!
pour le Lutin: attention, le sanglier a une mémoire d'éléphant...

Commentaire de Mamanpat posté le 23-03-2010 à 11:14:00

Ca me rappelle de très bon souvenirs ! J'ai beaucoup apprécié ce parcours l'an passé et notamment la fameuse à 12 % (faite entierement en coruant !) et le sentier sur les pierres glissantes en balcon sur une combe abrupte !

Bravo à toi et bonne recup !

Commentaire de francois 91410 posté le 23-03-2010 à 12:21:00

C'est pentu OK mais toute la fin est en descente : facile ...

François_qui_finalement_ne reviendra_peut_être_pas_sur_un_off_dijonnais_vu_ce_qu_il_vient_d_écrire

Commentaire de L'Dingo posté le 23-03-2010 à 13:33:00

Si j'ai bien suivi pour faire court: tu courais donc après le chrono, puisque tu suivais Mame qui courait après les 3H.!! ?? :-)))))).

Commentaire de patcap21 posté le 23-03-2010 à 20:10:00

Encore un grand moment partagé entre Kikous

@++ Pat

Commentaire de riri51 posté le 23-03-2010 à 20:58:00

merci pour ce sympathique cr!

Commentaire de MC 21 posté le 23-03-2010 à 21:31:00

Finalement fulgurex, tu as fait 2 CR en 1. La prochaine fois c'est Mame. Bravo les kikous.

Commentaire de tidgi posté le 24-03-2010 à 16:48:00

Tout çà après les Cabornis, bravo !
Une course sympa dont je ferais bien une des prochaines éditions. Ca changera du bitume fait en voiture ou en vélo quand j'habitais le coin...

Commentaire de Mustang posté le 24-03-2010 à 22:27:00

un récit bien sympathique!!! bravo!!

Commentaire de le Styx posté le 24-03-2010 à 22:46:00

Jolie balade, j'ai pris un bol d'air... petite sortie préparatoire en fin de compte... et l'après-midi, t'as fait du fractionné court je parie...??? super CR...merci !

Commentaire de Gibus posté le 25-03-2010 à 15:13:00

Bravo pour ta course surtout une semaine les Cabornes.

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