Allez du temps que c'est encore frais, j'essaie de donner une suite à mon post de ce matin.
Quelle journée encore...
Commencée, je ne vous le cache pas, avec une idée en tête : "bordel, c'est moi qui devrait y être, là-haut". Normal, quand tu te lèves et que, depuis le chalet, tu vois la totalité de la crète du Joly, depuis l'Aiguille Croche à droite au (putain de) Joly à gauche. Et aussi l'Épaule où on a du faire une jolie guirlance entre 1h et 1h30 du matin. Et aussi la verdoyante montée au Mont Joux où on a du faire un joli serpentin entre 1h30 et 3h30 (ceux qui ont dit que la "boucle de Megève" était nulle parce qu'il y avait 1,5km de route n'ont rien compris au film). Bref, regrets malgré tout. Regrets, notamment, parce que, quand tu sais que tu avais la caisse et qu'il "suffisait", finalement, de marcher dans les descentes (ce que tous les finishers ont fini par faire) et monter régulièrement dans les côtes....et par dessus tout, avoir un mental de guerrier (pas de guerrier, d'ailleurs.....FWN, c'est pas une "guerrière"....disons, donc, un mental en acier trempé).
Eh bien, pourtant, malgré tout ça, on arrive à 75-80% d'abandons.
Une partie de la journée a été passée en d'innombrables discussions (souvent avortées : on passe son temps à zapper sur l'après-course) pour essayer les uns ou les autres de comprendre. J'ai notamment eu une (trop courte) discussion avec Olivier, amusante pour comparer nos points de vue.
Alors, ma vision à moi :
1) Le départ : clairement, cela a été très difficile à gérer pour beaucoup (et moi aussi). Pourtant, ce n'est pas un peloton de perdreaux de l'année. Je suis sûr que presque tous avaient déjà géré ce type de départ. Mais pas pour quelque chose qui va t'emmener dans "deux nuits dehors". En plus, le foutu match de foot a un peu mis le bronx, à l'heure où il aurait fallu faire la sieste. Et pour tous ceux, déjà, qui arrivaient le vendredi, ça rend les choses très compliquées, voire impossibles. niko3006 me disait qu'il a passé la journée de vendredi à se reposer et dormir, après être arrivé le jeudi. OK, il n'a pas "socialisé". OK, il pouvait (comme moi) se permettre d'arriver le jeudi. Mais, au vu du résultat, qui a raison, à votre avis ?
2) L'impréparation. Là, c'est Olivier qui m'a poussé cet argument, je ne l'avais pas en tête immédiatement. Mais, il a sûrement raison. Les mecs (et les filles), j'entends bien ceux d'entre vous qui nous la jouent "woa, tu sais, moi, un trail, je prends le départ, je m'en fous du parcours, je suis les balises et je prends comme ça vient, les roadbooks millimétrés, c'est pour les psychopathes". Ouais, OK. Je veux bien qu'on n'oblige personne à se taper des soirées devant des cartes pour fignoler le détail. Je sais que je suis un peu timbré de ça. N'empêche que, du coup, on ne se retrouve pas, comme des tas que j'ai croisés, à se demander "combien y'a de kilomètres jusqu'au prochain ravito" ou à dépendre d'un bénévole qui dit (sciemment ou pas) des conneries comme quoi y'a 2h30 de Bionnassay à Miage, parce qu'il ne sait pas que le parcours est différent de d'habitude. Un ultra du calibre de ce qu'était cette course (et qu'aurait-ce été si le parcours original avait été utilisé?), on ne l'aborde pas la fleur au fusil, désolé.
3) La difficulté du terrain. Oui, là on sait que le terrain de la MH, c'est déjà en temps normal une tuerie avec des côtes longues et très dures et des descentes qui ne sont certes pas le super technique type TAR ou EB mis, justement parce que souvent "courables" sont destructrices. Et là, eh bien, il y en avait en gros 4 succession de D+/D- de 500 à 800 mètres en plus.....
4) La structure du parcours? Cela, c'est ce qui peut achever ceux qui ne sont pas concernés par le 2) et qui savent ce qui les attend, quand ils ont réussi à survivre à tournicotis qu'on fait autour du Val Montjoie. Après le Pontet, où était la base vie, ceux-là savaient qu'ils allaient partir dans une immensité de solitude après la bifurcation 60/100. Je pense ainsi aux compères Antoine et Cheville que j'ai vus toute laa journée tout pimpaants et frais, et joyeux.....et qui ont lâché prise aux Tappes probablement (mais eux le confirmeront....ou pas) parce qu'ils ne se voyaient pas, bien qu'ils soient en tandem, partir dans une longue aventure dans la pampa....et ce, en étant même certains qu'ils allaient la terminer non pas au petit matin, mais après une deuxième longue journée. D'ailleurs, la plupart des finishers se sont plus ou moins regroupés pour terminer. On a vu pas mal de duos, trios voire quatuors, terminer
Tout cela n'est sûrement pas exhasutif, mais peut-être utile pour comprendre et, surtout, apprendre. Car, au vu des finishers de ce jour, cela vaut vraiment le coup même si cela ne se voyait pas toujours immédiatement sur la tête de ceux qui arrivaient.
Et nous avons tous eu de beaux moments dans cette journée. Pour ma part, je me rappelerai longtemps l'accompagnement de Nat, retrouvée au Plan de la Croix (j'espérais quand même ne pas avoir à monter jusqu'au Joly) et partager tout simplement avec elle cette belle arrivée, et le bel hommage de la gent kikoutière présente en ombre à l'arrivée (plus quand dans les finishers du 130!).
Olivier voulait, en 2009, faire la course qu'il aimerait faire dans la région qu'il aime. Je crois que c'est réussi. Il ne lui reste donc plus....qu'à la courir...
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