Comme Nostre beau fil des Lyonnais est aussi un peu un exutoire, et que j’ai besoin d’écrire ça quelque-part, ben je le pose là. Ne vous embêtez pas avec ça hein, je ne veux pas du tout faire du pathos, c’est juste un petit essai d’analyse psychologique sur mes échecs en ultra après mon abandon sur la Traversée Nord :
En moi il y a le Sylvain qui rêve d’accomplir des exploits et il y a aussi celui qui ne supporte pas de se mettre dans la galère et qui a toujours tout fait dans la vie pour l’éviter.
J’ai beau me dire tout ce que je veux avant et pendant la course pour me donner des outils et des motivations pour aller au bout, quand l’usure mentale dépasse un certain seuil je ne peux plus empêcher ma vraie nature de reprendre le dessus, car c’est ce que je suis profondément, un mec qui ne veut pas galérer et qui a besoin de certitudes.
Donc je ne peux pas regretter ma décision d’avoir abandonné. Je pense que si je n’avais pas écouté cet "instinct de préservation", j’aurais largement pu finir, j’en avais les moyens, et donc sportivement parlant mon arrêt est dommage. Mais c’est trop facile de refaire le match après en disant que j’avais qu’à continuer, que j’aurais dû faire autrement, etc…
Ce que je peux regretter éventuellement c’est d’être comme je suis. Ou d’accepter de subir cette part de moi et de profiter de tout ce que j’ai vécu de bien avant l’abandon.
Aujourd’hui, après 3 tentatives d’ultra, non terminés, je commence à savoir qui je suis, et je vois 3 direction que je peux prendre :
1) Continuer comme ça à m’inscrire sur des ultras qui me font envie, m’y préparer aux mieux de mes possibilités, en essayant de tirer les leçons des échecs passés, et peut-être qu’un jour sur un malentendu ça marchera
2) Faire un travail sur ma nature mentale pour trouver ce lâcher-prise qui me permettrait de briser mon plafond de verre pour aller au bout malgré la souffrance (physique et/ou mentale) que ça implique
3) Arrêter de me faire du mal avec ça, ranger mes rêves d’ultra dans un coin, et faire ce que je sais faire et qui est déjà super bien, c’est-à-dire des trails à la journée, d’une quinzaine d’heures environ
Je ne sais pas encore quelle voie je vais prendre, je vais me laisser le temps qu’il faudra pour mûrir tout ça.
En attendant j’ai passé une super journée samedi, et ça c’est bien !
PS : Merci pour vos petits mots sympas sur Strava et merci Arclu et Xian de m’avoir envoyé des messages pour me botter les fesses, vous avez bien fait, mais dans ma tête le mal était fait.
Re-PS : on fait un beau sport toussa toussa
Et maintenant que j'ai sorti tout ça je vais arrêter de cogiter et m'occuper du film et du récit...