Le Télégramme a justement publié un article a ce sujet en septembre dernier, que je trouve intéressant en synthétisant différents points de vue :
Running. Course sur route : « Notre sport est devenu ringard »
Face à la baisse chronique des inscrits, les courses sur route, dont Auray - Vannes dimanche, n’ont plus le choix : elles doivent se réinventer sous peine de disparaître.
Le phénomène n’est pas nouveau : les courses sur route séduisent de moins en moins et les pelotons fondent comme neige au soleil. Jean-Claude Le Boulicaut, l’organisateur d’Auray - Vannes, dont la 48e édition aura lieu dimanche, le constate amèrement. Avec 2 700 engagements sur le semi-marathon et un peu plus de 500 sur le 10 km, il est loin des standards des grandes années de la classique morbihannaise. « On est en chute libre… »
« Ils sont contents lorsqu’ils sont finishers »
Les raisons, l’organisateur les connaît. « Depuis la crise de la covid, les gens font du sport différemment. Les sportifs d’aujourd’hui ne veulent plus de contraintes. Ils sont contents lorsqu’ils sont finishers d’une course. Le chrono, ça ne les intéresse plus ».
Dominique Chauvelier, l’emblématique marathonien des années 1980-90, dresse le même constat : « On est dans une société où on prend soin de soi, mais où on n’a plus envie de s’arracher et de se faire mal. Pourquoi faire des compétitions ? On veut juste se faire plaisir. »
« Il faut remplacer les speakers par des DJ »
Si l’ancien international français n’est pas tendre avec les coureurs, il ne l’est pas non plus avec les organisateurs. « Ils ne se sont pas remis en cause depuis un certain nombre d’années. Certaines courses n’ont pas évolué depuis 30 ans : c’est le même village, les mêmes animateurs, peut-être la même musique au départ et à l’arrivée. »
Dresser le constat est une chose, proposer des solutions en est une autre. Jean-Claude Le Boulicaut reconnaît son impuissance. « Comment enrayer le phénomène ? Bien sûr que je me pose la question, mais je n’ai pas la recette. Si je l’avais, je l’appliquerais ».
Dominique Chauvelier ne manque pas d’idées. « Aujourd’hui, il faut mettre du fun, du rock et des feux d’artifice. Il faut remplacer les speakers par des DJ. Notre sport est devenu ringard », lâche-t-il, citant en bon élève les 10 km de Paris, course réunissant 17 000 personnes dans une ambiance digne des plages d’Ibiza.
La bonne recette de la Corrida de Langueux
Gwénaël Vigot, organisateur d’une épreuve pédestre à Brest dans les années 1990 et ancien manager de coureurs kényans, a dû mal à comprendre la désaffection des coureurs sur route. « Les puristes de la course à pied pestent contre les trails et ils ne viennent pas sur les courses sur route. Je ne comprends pas ».
À Langueux, Michel Aubault s’en sort plutôt bien. Sa Corrida, programmée en juin, ne perd pas d’inscrits. « Cette année, nous sommes au même chiffre qu’avant 2019. » Sa recette ? Des courses en centre-ville, avec, en bouquet final, une épreuve de très haut niveau qui séduit le public. Le tout dans une ambiance festive.
Le Costarmoricain est quelque peu inquiet pour l’avenir des épreuves pédestres, estimant qu’il y a en trop. « Quand j’étais président des courses hors stade dans les Côtes-d’Armor, il y avait 40 courses. Aujourd’hui, il y en a 120… »
Vannes innove avec une épreuve en nocturne
Alors comment les courses peuvent-elles tirer leur épingle du jeu ? En innovant et en offrant un concept inédit. Le bon exemple est celui du Brest Urban Trail, course qui permet de découvrir des lieux mythiques de Brest. L’épreuve, dont la troisième édition est programmée en 2023, avait affiché complet en 2017 et 2019.
Autre concept qui marche bien, les épreuves où l’on se bouge pour récolter des fonds pour lutter contre une maladie. En Bretagne, La Vannetaise, La Lorientaise ou Odysséa au Relecq, toutes trois engagées dans la prévention et le traitement des cancers féminins, font un carton chaque année en proposant une course à pied mais aussi une marche et une grosse animation.
D’autres organisateurs ont carrément proposé des épreuves dans la boue avec des obstacles à franchir. Il y a aussi les courses non chronométrées où les concurrents sont aspergés de poudre colorée. Le but étant de s’amuser entre amis.
Se renouveler et jouer la carte de l’originalité, c’est également ce que veut faire le marathon de Vannes en programmant, pour la première fois, son 10 km la veille du marathon. La course se déroulera en nocturne. La lumière jaillira-t-elle de la nuit ? Réponse le 15 octobre
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SourceEt je suis totalement d'accord avec la critique de "
Ils sont contents lorsqu’ils sont finishers d’une course. Le chrono, ça ne les intéresse plus".
Finalement, l’organisateur ne devrait plus proposer une course mais "une expérience fun", FESTIVE, et SURTOUT qui permette de la valorisation du "runner" !
Si on regarde la page Facebook du LUT By Night, un post des organisateurs publié le lendemain de la course, on trouve dans les commentaires : "
Pas une médaille, pas un t-shirt finisher / Ps: un petit tee-shirt ou une médaille pour les Finishers aurait été normal / pas de tee-shirt Finisher, grosse grosse déception" !!!
Nan, mais sérieux, vous avez couru 20 bornes, vous voulez pas une médaille, non ?!! Comment ça, si ??!!!"
(alors, ok, on ne peut pas dire que ces posts réprésentent le point de vue de la majortié des coureurs, loin de là, mais pour le moins, il représente un point de vue important dans la communauté des coureurs qui postent des commentateurs sur Facebook).
Et donc les grosses orgas qui ont un public à satisfaire, bah elles y vont à fond, à coup de maxi-sonos, de farine colorée à travers la gueule, de filtres instagram dédiés, de goodies avant, après, et même bien pendant !
La prochaine étape sera-t-elle d'arrêter les classements pour que ce ne soit pas stigmatisant pour tous ces heureux finishers ?
My two cents de coureur ringard