Récit de la course : L'Ultra Loup Blanc - 55 km 2011, par the dude

L'auteur : the dude

La course : L'Ultra Loup Blanc - 55 km

Date : 18/12/2011

Lieu : Gueret (Creuse)

Affichage : 2810 vues

Distance : 55km

Objectif : Pas d'objectif

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Qui craint le grand méchant loup???.....ben moi.

Pour fêter dignement son 5ième anniversaire le Loup Blanc s’allonge et devient l’Ultra Loup Blanc, 55km et 1800m D+ pour donner naissance à ce qui sera le premier ultra trail creusois.

 

 

 

 

 

Alors oui j’avoue je me suis dégonflé sur les 4 premières éditions pour des raisons diverses et variées mais toutes aussi valables les unes que les autres : blessures, importantes chutes de neige, grosse flemme, pluie de pierres, invasion de crickets et j’en passe.

Mais là bien sûr il est hors de question de manquer un tel événement historique pour moi qui suis né et ai grandi (qui a dit pas beaucoup ?!?) dans ce beau département.

J’essaie d’entraîner Richard dans l’aventure, mais il invente diverses excuses peu crédibles comme quoi il ne serait pas trop enthousiaste à l’idée de se lever à 5 heures du matin un 18 décembre pour aller courir de nuit, par des températures frisant les 0°C, dans la boue et sous la pluie ; je n’y crois pas une seconde mais je ne lui en veux pas car je comprend bien qu’il tremble à l’idée d’affronter le Dude sur la terre de ses ancêtres !

                En revanche ils sont près d’une centaine d’inconscients à s’être inscrits sur la distance, ce qui pour une première et dans ce département peu peuplé représente une affluence très correcte, avec le 30km et le 11km on atteint la limite des 400 coureurs que s’est fixée l’organisation.

 

 

 

 

Soucieux de bien figurer sur ce trail qui me tient particulièrement à cœur, je n’hésite pas à emprunter les méthodes des plus grands champions: la diététique du kéké (pastis-chips la veille) et surtout la tactique du « j’arrive au dernier moment pour faire jouer à plein l’effet de surprise » chère aux célébrissimes machines-gones dont chacun jalouse le fabuleux palmarès.

Le départ étant prévu pour 07H00, je me gare donc sereinement sur le parking du lycée Jean Favard vers 06H55, je ne panique absolument pas en fouillant dans le coffre de ma voiture pour en extraire les diverses épaisseurs textiles sensées me permettre de survivre à ce froid polaire et c’est en toute tranquillité que j’entame la montée à environ 35% qui permet d’accéder au gymnase où je retire mon dossard. J’épingle ensuite le dit dossard tout en agrémentant de mots fleuris et champêtres chaque tentative se soldant par un échec, puis je redescend en sifflotant vers l’étang de Courtille où le départ va être donné dans environ 8 secondes.

Evidemment mon arrivée suscite quelques remous dans la foule, certains se voyaient déjà l’emporter et doivent revoir leurs ambitions à la baisse ou bien fomenter quelques coups bas qui leur permettraient de se débarrasser du Dude en toute discrétion dans la nuit creusoise (je signale à ceux qui l’ignoreraient encore que la course tient son nom du fait que nous allons traverser des forêt où vivent VRAIMENT des meutes de loups !!!).

 

A peine le temps d’entendre les dernières recommandations : « …blablabla piste VTT…blablabla…bonne course ».

Comme à chaque course « longue » je suis bluffé par la vitesse à laquelle partent les premiers, d’autant qu’ici il ne s’agit pas des 4-5 champions qui vont se disputer les places sur la boîte mais au moins une vingtaine de coureurs qui partent à bloc.

            De mon côté je gère l’effort, d’autant que dès que nous avons quitté les abords de Guéret, après environ 3km, je constate avec amertume que le vers luisant anorexique qui me tient lieu de frontale me permet à peine d’apercevoir le bout de mes Trabuco !

            Heureusement à l’issue de la première grosse bosse je rejoins un gars qui a du vrai matos et je mets mes pas dans les siens.

Après 45min de course une farandole de jolies lucioles vient à notre rencontre dans les bois, 7-8 coureurs se sont perdus ; le doute n’est pas permis les premiers ont débalisé pour se débarrasser du Dude !

            Mais c’est sans compter sur mon instinct de fin limier gràce auquel nous retrouvons vite la trace, je me dis que c’est là un coup de pouce du destin qui m’invite à suivre les coureurs que nous venons de rejoindre.

            Hélas le destin, farceur, a également choisi ce jour pour m’affliger la peine dite des « jambesenmousse », qui fait qu’après moins d’une heure de course j’ai les mêmes sensations de fraîcheur qu’à l’arrivée de l’UTMB.

OK je n’ai jamais fait l’UTMB mais c’est pour situer.

            Les sus-cités coureurs vont donc me repasser un par un sans même me remercier de leur avoir ouvert le chemin, et je suis bien incapable d’esquisser la moindre réaction, ‘tain ça va être loooong.

 

            Bonne nouvelle quand même je retrouve mon copain du début, avec sa frontale, et nous allons faire quasiment toute la course ensemble.

A chaque montée raide je le lâche, puis sur les faux plats ou descente, bref là où il faut courir, il revient tranquillement.

 

            Le jour est levé depuis un moment lorsque nous arrivons au lieu qui fait la spécificité de ce trail : le parc des loups de Chabrières. (http://loups-chabrieres.com/)

On commence par le contourner par l’extérieur, au loin, à travers les grillages j’aperçois un superbe loup gris campé sur son rocher ; je suis seul à ce moment-là, je m’arrêt quelques instants pour l’admirer.

Ensuite on entre dans le parc comme pour en faire la visite, une boucle de quelques minutes, assez étrange en fait où l’on se demande qui observe qui.

Les loups ont l’air excité de voir tous ces humains transpirants passer devant eux en soufflant, perso je prend le temps de regarder, notamment les 2 magnifiques loups blancs dans leur fourrure hivernale, qui trottinent à quelques mètres de moi en me surveillant du coin de l’œil comme s’ils cherchaient à repérer l’individu le + faible du troupeau.

A propos de troupeau, je suis amusé par le fait que les gérants  du parc aient eu l’étrange idée d’installer un enclos avec des chèvres à côté de celui des loups, vous imaginez l’angoisse de ces pauvres bestioles ???

Amusé aussi par ce coureur qui me double en ronchonnant : il a raté la sortie du parc et se tape un deuxième tour ! Enorme !

            Moins drôle, à peine sorti du parc je me fais doubler de toute part, le moral en prend un coup, comme je ne suis plus trop lucide , il me faudra du temps et surtout l’arrivée de Richard pour comprendre que ce sont les concurrents du 30km qui me doublent !

 

            Le parcours est vraiment génial, quasiment pas de bitume, très varié, ludique, balisage irréprochable, de la boue à foison, tout pour s’amuser ; mais je ne suis pas bien, pas dedans, je regarde mon gps toutes les 2 minutes pour constater que les km ne défilent pas.

J’ai les pieds trempés et froids, je ne pense plus quà une chose : la douche.

Comble du bonheur vers le km 40 nous ratons une bifurcation et filons tout droit, un km de rabe comme si j’avais besoin de ça.

Au passage un grand merci au gentil triathlète qui nous suivait à 30m et ne nous a gentiment pas prévenus !

 

Dans la montée qui suit je suis au plus mal, le coureur que depuis le début je lachais à chaque montée, me dépose en quelques foulées, je ne le reverrai qu’à l’arrivée.

Fort heureusement je ne me retrouve pas seul, je suis avec 2 autres gars qui nous ont rattrapés suite à notre erreur d’orientation.

L’un des 2 nous abandonnera quelques km plus loin et l’autre s’envolera dans la descente VTT finale.

            Je me retrouve donc seul pour les derniers kms, pas grave je marche au mental depuis belle lurette déjà, ma seule crainte est que le kilométrage annoncé soit faux et qu’il faille faire 2 ou 3 bornes de + qu’annoncé.

Mais non il est juste, je rejoins les rives de l’étang de Courtille d’où nous sommes partis, puis traverse la route et entame une nouvelle fois cette maudite montée vers le gymnase, j’ai envie de pleurer en pensant qu’une fois en haut il me faudra redescendre à la voiture prendre mon sac puis…remonter pour me doucher.

Mais la perspective d’une bonne douche chaude me redonne du cœur à l’ouvrage.

J’en termine donc en 06H14 et à la 15ième place.

Pas si mal que ça mais j’espérais mieux en venant ici ; et surtout que ce fût dur.

 

Un grand bravo à tous les organisateurs et bénévoles, pour ce premier ultra creusois parfaitement réussi, vivement les 10 ans du loup blanc pour qu’on ait droit à un 110km.

 

 

Epilogue : la douche était froide…

6 commentaires

Commentaire de richard192 posté le 09-01-2012 à 22:04:41

Bravo Bruno,
Pas facile de bien figurer et d'arriver le jour J en pleine forme surout sur ta terre ancestrale avec une forte pression sur tes épaules! Non vraiment sans être en grande forme t'as réussi une bien belle course, qui en ferait saliver plus d'un.
J'ai également bien apprécier ce trail.
Pour la douche 3 options s'offraient à toi pour l'avoir chaude, faire la course que tu as faite, aller plus vite ou faire plus court! T'as pas fait le choix...

Commentaire de Deudeu87 posté le 09-01-2012 à 22:05:56

Super poilant ton récit Bruno.
Dommage que tu n’ai pas put l'emporter... Comme à l'UTMB, pour se situer.
Si tu étais arrivé quelques secondes plus tard, le départ aurait été donné et tu aurais pu prendre tout le monde par surprise.
C'est ça les stars creusoises, ça motive les pelotons. lol
Sérieusement, c'est vraiment un beau parcours (Le 30 était superbe également)
Il faudra y revenir, avec des jambes en granit et une luciole bioluminescence.

Commentaire de l ignoble posté le 10-01-2012 à 11:06:20

bravo a toi,et récit trés sympa....a bientôt.......je kiffe les loups,et j irais surement faire un tour dans ce coin un de ces 4...

Commentaire de l ignoble posté le 10-01-2012 à 11:06:21

bravo a toi,et récit trés sympa....a bientôt.......je kiffe les loups,et j irais surement faire un tour dans ce coin un de ces 4...

Commentaire de oc12 posté le 10-01-2012 à 16:24:29

Récit plein d'humour, et puis ça me rappelle que j'ai défilé à Guéret quand j'étais militaire à La Courtine (joli mais calme en hiver!!!).

Commentaire de le_kéké posté le 30-01-2012 à 13:47:53

Bravo Bruno, j'avais raté ce récit entre la dinde et les cotillons.
Tu enchaines maintenant les ultras comme les perles, surtout celui là, il a un profil bien casse papate comme je les aime pas. Repose bien les articulations cet hivers pour revenir au top ce printemps.

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