L'auteur : lecoureurdesbois
La course : Les Templiers
Date : 24/10/2010
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 5297 vues
Distance : 72km
Objectif : Pas d'objectif
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m'étais dis plus jamais ça, mes camarades d'alors s'en souviennent et les photos me le rappellent. Depuis comme on dit de "l'eau à coulée sous les ponts", il y a eu d'autres courses, d'autres aventures mais aussi des blessures alors je m'aligne dans un état d'esprit de conquérant, grand Guillaume que je suis. Ces derniers jours Les Templiers me taraudent l'esprit m'empêchant de dormir convenablement, j'ai beau me persuader que j'y vais juste pour prendre du plaisir le plus longtemps possible que compte tenu de la saison pourri écoulée il vaut mieux être raisonnable. Mais pourtant, ces derniers jours mon esprit se met à vagabonder sur des sentiers vertigineux, j'ai beau me persuader que j'y vais tranquille mais il n'y rien à faire, une autre partie de moi veut en découdre férocement. Voilà presque 2 semaines que je fais du jus et je peine toujours à retrouver un bon sommeil, je vais attendre les 2 dernières nuits dans notre gîte bien douillet de la Cavalerie pour que enfin je puisse dormir comme un bébé au coin du feu.
Attention toutefois, il convient de descendre détendu et ne pas chercher à aller trop vite, économie, économie, l'énergie coûte cher... Peyreleau frais comme des gardons, nous invitons la foule à nous encourager, bonne ambiance festive, un public de connaisseur et de passionné rien à voir avec le marathon de Paris, enfin de ce que j'en est vu comme spectateur dans le Bois de Boulogne, la foule y était stoïque ? Peyreleau, ravito n°1 - 23 km et 2:25 déjà dans la musette, nous retrouvons nos suiveurs(ses) qui ont tous couru la veille sur la Templière, VO2Trail et Marathon des Causses, ils sont courageux car il fait un temps de chien et les courbatures se fond sentir. Je m'attarde un peu au ravito prend le temps de manger et remplis la poche à eau, hop hop... pas trop car rien ne sert d'en à voir trop, ça pèse lourd. Nous repartons avec Danielo bien motivé, je suis accompagné d'une grande sérénité, je suis concentré même si mon sourire et mon
air joyeux pouvait laisser penser le contraire, je suis dans ma bulle sûr de moi, serein, pour autant nous échangeons toujours quelques mots de temps à autre avec Danielo, à l'écoute l'un de l'autre, à ce moment nous longeons la Jonte sur un chemin la dominant, mon ventre m'envoie des signes et merde ! Danielo il faut que je m'arrête (c'est déjà la 2 ème fois), il va falloir faire avec, comme je le disais à l'instant je suis serein rien ne peu ébranler cette sérénité, non vraiment rien. Nous poursuivons notre chemin et attaquons une nouvelle ascension du Causse, cette fois si le chemin se fait sentier et les 1ers bouchons commencent à se former. Pas de panique c'était prévisible et attendu, nous sommes toujours dans la phase d'attente et d'économie, chaque pas sont comptés et compteront, donc point d'impatience attendons l'éclaircie. Tiens d'ailleurs, en parlant d'éclaircie, c'est que le soleil fait une timide apparition, Ahhhh ! il va chasser les nuages... Retour sur le causse nous traversons la Roujarie, rien à dire bien que mes cuisses commencent à me faire mal, 2 bouts de bois se sont formé sur les vasques externes des quadriceps pour être précis, c'est un peu tôt, je ne m'attendais pas du tout à ça, il va falloir encore une fois faire avec. Nous dépassons tout juste les 4 heures de course et nous arrivons à St André de Vézines 35 ème km. Le parcours a effectivement été escamoté car il manque 2 km par rapport au roadbook. Tiens, c'est bizarre nous sommes seuls, pas d'assistance ? nous rentrons tout de même à l'intérieur du ravito refaire les niveaux, toujours personne, bon c'est pas le tout l'ambiance et la musique sont sympa mais il va falloir partir. Merde ou sont mes chaussettes et ma nok... A peine sortie du
village alors que je consulte les SMS d'encouragement le téléphone sonne. Allo ? C'est Annette alors que je croyais que c'était Elisabeth mais cela ne pouvait pas être Elisabeth car elle aussi, elle est sur la grande course, serait-ce un signe de fatigue ? non, non juste que leur voie se ressemble au téléphone. Alors que me dit Annette ? et bien elle me dit, qu'il ne pourront pas être au ravito de St André, sa tombe bien nous venons d'en partir et qu'à la Roque ste Marguerite non plus, merde ! C'est moins bien, et qu'il faut qu'ont se démerde quoi. Ouhh lala, comment je vais dire ça à Danielo... Pas de panique, au risque de vous paraître pompeux je suis serein mais Danielo ? bon aller je luis dis : Danielo il faut qu'on se démerde et peut-être qu'on les verra à l'arrivée. Est-ce qu'il a bien entendu, je ne sais pas, je lui explique qu'ils ont dû faire un détour de 60 km et qu'il ne sont pas près d'arriver. Heureusement que j'avais pris la sage décision de partir avec mes gants. Il nous reste tout au plus 6 km pour gagner la Roque-Sainte-Marguerite et sa grimpe de nouveau et nous nous cassons les dents sur un bouchon, encore un pffff ! Ça commence à devenir frustrant, je souhaite dire à Danielo quelque chose mais je me résigne, en fait je voulais lui dire
vivement la Roque que l'on se défoule un peu, j'ai préféré me taire au cas ou..., je ne souhaite pas regretter des paroles trop prétentieuses. Au passage nous sommes compté aux environs des 300 (298 à Peyreleau 330 à la sortie de St André, je sais, je sais... je me suis arrêté longtemps...) ce n'est pas mal car si nous ne faiblissons pas nous devrions améliorer ce classement. Arrive alors la fameuse descente sur la Roque Ste Marguerite, nous attaquons enfin le technique, je prends toujours le soin de regarder mon roadbook et mon fidèle cardio. J'informe Danielo des difficultés avenir, la descente se fait sans problème visiblement ce n'est pas le cas pour tout le monde alors que je m'apprête à doubler un coureur lors d'une fenêtre celui-ci se crispe et part aussitôt au tapis et glisse plusieurs mètres sur le cul, ça va pas de bobo. Nous continuons ainsi jusqu'à La Roque, ouf ! nous voilà enfin, le moment de vérité, est-ce que la préparation aura été bien conduite et suffisante, je me rappel les paroles portés hier soir lors d'une discussion pendant le dîné : Après la Roque Ste Marguerite, il nous restera 2 tours de circuit des 25 bosses, Danielo était déjà prévenu, donc pas surpris mais alors au même moment ou j'ai prononcé ces mots "2 tours des 25 bosses" les visages au tour de la table se crispèrent, pour moi c'était normal puisque à force de lire les news sur le site des Templiers et suite à la réalisation de mon roadbook, j'avais remarqué que le dénivelé et la moyenne horaire étaient semblable aux entraînements effectués sur ce site, toutes les difficultés
étaient gravé dans ma mémoire, je les avais imaginé et rêvé. Après un long arrêt au ravito nous repartons avec Danielo, nous sommes encore tous les deux, 5:20 et 45 km que nous roulons notre bosse sur les sentiers de l'Aveyron. Au passage nous avons eu la joie de voire Jean-Luc, Marie-Claire, Laetitia et Sandra si ma mémoire est bonne, vous me pardonnerez si j'en oublie, la fatigue commence malgré tout à se faire sentir. Encore une fois nous attaquons une montée, celle-ci est en pallier et permet quelques relances sur des sentiers devenus techniques et difficiles. ouehhh ! je lance à Danielo, comment-ça va, moi je crois que je suis un peu entamé et je doute un cour instant, certainement le contre coup du ravito. Mon esprit se remet à vagabonder et pense à des choses positives, serein je vous ai dis. Une section bien difficile pendant 1:40 nous allons parcourir 10 km pour se hisser de nouveau sur le Causse. J'ai beau regarder le paysage mais je peine à m'en souvenir, un peu comme cette brume qui nous accompagne. Mon ventre m'embête toujours. Sur le Causse après avoir escaladé les derniers faux plats en courant nous avons l'occasion de recourir franchement, je me sens bien, vraiment très bien Danielo dans ma roue, je l'entend souffler un peu fort, cela à le mérite de me freiner un peu, plus loin le terrain devient de nouveau plus accidenté et légèrement en profil montant, je reconnais Christophe que je salut, je lui demande comment ça va. Depuis peu j'ai perdu le contact avec Danielo, il est légèrement décroché, il est vrai que les bouchons imposent des changements de rythmes et que l'opportunité de doubler ne se fait pas légion surtout pour 2 coureurs qui se suivent, alors je temporise un peu prend le paysage en photo quelques coureurs au hasard et Christophe que je redouble par la suite, Christophe me gratifie de touriste, c'est vrai à ce moment je suis sur un nuage, une sensation extraordinaire, je suis en plein trip chargé à mort d'endorphines, je me retourne de temps à autre, pas de Danielo merde, que dois-je faire, tout à l'heure j'étais à sec plus d'eau il m'a dépanné à 2 reprises, je dirais que pendant 1:30 j'ai dû avaler 15 cl de boisson, c'est assez peu et j'ai peur de la payer par la
suite, quelques crampes sans importances apparaissent ici et là mais toujours serein. J'attaque maintenant la descente sur Massebiau théâtre du derniers ravitaillement, celui-ci se fait entendre et passé en dessous la couche nuageuse on peu apercevoir les voitures, il y a du monde, je ne regrette pas mes gants je m'agrippe aux buis pour m'aider dans la descente mais surtout arriver entier, c'est raide et sa glisse, la pluie tombe maintenant franchement depuis 30 min, je pense à mes copains derrières qui devront affronter des conditions encore plus terribles. (...2 fois les 25 bosses...) Arrivé à Massebiau, je prends encore le temps de me ravitailler soigneusement, depuis peu une douleur à la cheville gauche vient m'embêter, j'en ai d'ailleurs lu l'article la veille sur la tendinopathies du tibial postérieur dans le mag VO2 run in live donné lors de la récupération des dossards. Je repars tranquillement et espère voir apparaître Danielo, en fait je croise Christophe qui à l'air d'être encore bien, je l'encourage et attaque la dernière ascension sur motivé, des frissons parcours mon corps je suis ému, je pense à mes proches..., je m'encourage à haute voie, allez Guillaume ... hop hop ... Je jette un coup d'oeil sur le cardio, je peux encore accélérer, rattrape et double des coureurs. A présent la pente est très forte, je grimpe à 4 pattes, musculairement je commence a coincer et je suis contraint de modérer ma vitesse, j'atteins le point haut et je chemine à flan de colline la vue est bouchée je suis dans les nuages. Arrive maintenant la grotte du Hibou où de charmantes Hôtesses m'accueillent et m'invitent même à rester un petit peu, j'ai pas le temps on m'attend en bas leur dis-je... Alors que j'attaque la descente tambours battant un bénévole assurant la
sécurité m'invite lui à la prudence, je tiens pas vraiment compte de ces conseils et m'engage dans la descente à fond les manettes et en marche arrière, j'utilise la corde comme lors d'une descente en rappelle et la végétation quand il n'y a pas de corde, je me fais vraiment plaisir malgré les douleurs aux cuisses et à la cheville. Hummm, mes gants je ne les regrette pas. La descente se fait plus douce et j'abordes maintenant des chemins et j'aperçois enfin Millau, de petites crampes aux mollets me contraignent à un court arrêt puis c'est repartit. Alors que la Dourbie se jette dans le Tarn je me jette sur la ligne d'arrivée, j'exulte, j'explose de joie heureux d'avoir aussi bien géré ma course et presque malheureux d'en finir. Accueil - Haut de page - Aide
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1 commentaire
Commentaire de laulau posté le 06-11-2010 à 17:52:00
Récit agréable à lire
Bravo pour ta course que tu finis sans souci malgré cette météo difficile.
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