L'auteur : NRT421
La course : Trail de Montagnole - 22 km
Date : 10/11/2024
Lieu : Montagnole (Savoie)
Affichage : 237 vues
Distance : 22km
Objectif : Se dépenser
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37 autres récits :
Montagnole, Montagnole de mes amours
Dès que neuf heure sonnera
Quand la brume s'estompera
Viens courir sous leurs fenêtres.
Montagnole, Montagnole de mes amours
Quand ton single s'élèvera
Mon cardio s'envolera
Et le jambon viendra peut-être
Ce jour, au col du Planet
A 2025, jolie Montagnole.
Bon je ne vais pas pouvoir m'acquiter d'un récit sur l'immense édition 2025 du Trail de Montagnole juste en massacrant ce classique de 1951 (Rossignol de mes amours).
Pour les ceusses qui ne connaîtraient pas encore ce trail de référence, incontournable de la fin d'année, j'explique rapidement la chose.
Côté face, on trouve un trail de village en Savoie certifié Ultra Saucisson World Tour USWT (c) où l'on est accueilli comme des reines et rois et l'on peut courir sans façon quel que soit l'âge, le niveau et l'objectif. Trois formats pour que tout le monde trouve parcours à sa chaussure. Et une plus forte densité au km d'adorables bénévoles que de morbak sur des parties de soudard (ou de sous-dard si vous préférez).
Côté pile, l'évènement attire un contingent conséquent de furieux et furieuses dans toute les catégories d'âge qui incitent si on le souhaite à faire des folies de son corps. Il suffit de regarder les CV en tête des classements scratch pour comprendre qu'au-dessus de Chambéry on fait parler la poudre.
Le tout est organisé de main de maître par des locaux soutenus par tout le village de Montagnole.
Après en avoir entendu parler sur Kikouroù et avoir parcouru quelques récits, première participation l'année dernière pour le retour de l'épreuve après la parenthèse Covid. Je résume : j'ai adoré. Pour plus de détails, l'on peut consulter mon EXCELLENT récit. Ca fait tourner le compteur à lecteur ce qui me fait gonfler ... les chevilles de façon tout à fait plaisante.
Donc retour cette année sur les contreforts de la Chartreuse avec mon Junior, digne représentant de ma progéniture.
Cette année encore l'approche de Montagnole en voiture se passe sans stress avec un fléchage parfait que même Gilbert Montagnéol trouverait direct les yeux bandés, puis une orientation sans faille par les bénévoles vers les espaces de stationnement. A la remise des dossards c'est du même niveau, à peine le temps d'un échange de sourires avec les bénévoles en charge et zou on est paré. A noter la subtilité du cadeau participant : après l'Opinel siglé l'année dernière, cette année c'est planche à découper. Utile et malin, les saucifflard peuvent garer leurs miches, ça va être tranchant.
On s'acquitte évidemment de l'indispensable salutation des piliers de l'épreuve présents sur l'aire de départ. A serrer la louche donc de l-ignoble (qui tente d'éviter la panne de micro) et de La Corne dont je fais rapidement connaissance.
Retour à la charette pour nous changer et nous échauffer léger. Le ciel est gris mais sans pluie et la température agréablement fraîche. Junior et moi nous organisons un poil mieux que l'année dernière et on évite ainsi d'arriver en mode vracouille alors que les derniers coureurs franchissent la ligne de départ. On est d'ailleurs aidés par un mini-aléa qui impose à l'orga de décaler le départ de quelques minutes. On en profite pour avoir une activité sociale débridée : petit échange avec Albacor38 que je vois pour la 1ère fois et Namtar très brièvement croisé il y a quelques années sur une Expé'Trail.
Il nous faut abandonner champagne et canapés : le départ se donne. Comme l'année précédente je perd immédiatement le visuel sur mon Junior qui de 2 ou 3 flatulences "bien senties" (par ses voisins notamment) aidées de jambes de feu se propulse en 1ère partie de peloton. Celui-ci encore compact traverse Montagnole en fête où les groupies et groupis se jettent avec avidité sur les corps des athlètes encore vierges qu'ils sont de transpiration. Si si, ça se passe comme ça à Montagnole.
Cette 1ère partie de parcours est quasi parfaite. Un poil de macadam mais les voies sont larges et la pente doucement en montée. On achève ainsi de s'échauffer à son rythme et sans stress. Je me retrouve pourtant rapidement en tentation de nawak : une coureuse que j'évalue plus agée que moi qui ne suis déjà plus de la 1ère fraîcheur apparaît dans mon champ visuel. Affutée comme un katana, le mollet sec tel la noisette sahélienne lyophilisée, la dame galope de bon train. Je suis tenter me mettre dans son aspiration (en tout bien tout honneur) mais guette mon cardio. C'est limite par rapport au plafond que je me suis fixé pour le début de course. J'admire et je m'agace. Je change la bande son dans mes oreilles : un chant grégorien me permettra sans doute sagesse et sérénité. Pas de bol ma playlist glisse soudainement sur un Thunderstreak acédécien et c'est finalement en auto coup de pieds virtuels à moi-même que je règle mes problèmes existentiels. On se retrouve naturellement à yoyoter de concert : elle me gratouille en montées (je suis nul en montée) et je la reprend et commence à la passer sur les plats et les courts segments en légère descente. On atteint un 1er point haut du parcours à partir duquel on revient sur du macadam. Ca descend pendant qqs centaine de mètres et j'en profite pour prendre un coup de compotes. C'est bientôt la bifurcation et la reprise de la montée pour atteindre le Planet.
Peu après, c'en est fini pour un moment du macadam. Le chemin se rétrécit, s'accidente et commence à sentir le single. La pente s'incline..
Je décroche mon yoyo et collimate sur un duo de gars de mon âge ou un poil plus. Agaçant ces vieillards aux pieds légers qui titillent le lobe débile de mon cervelet. Bâtons sortis, je rejette un oeil sur mon cardio à qui j'accorde qqs bpm en plus vu que la vieille carcasse est désormais à température. De façon improbable, je me surprend à être patient et c'est vers le km8 que je finis de les déscotcher de mes talons.
Mon lièvre sera désormais une gracile gazelle. Ecouteurs dans les oreilles, stupidfone en main façon c'est samedi et je magasine à Epagny, elle grimpe en aisance et légèreté. Son rythme me convient, nous perçons la couche. Au travers des frondaies de la forêt de Chartreuse le bleu s'établit. La vie est belle et je me fais plaisir. Le single est désormais joueur. Je suis toujours un zéroïde en montée mais je compense en bâtonnant avec application et m'amuse.
Le Planet, 1er ravito, arrêt buffet aux bons soins d'une joyeuse bande dont un zouave sous cagoule, peut-être un dangereux indépendantiste savoyard. Dans son récit Albacor révèlera que c'est bien un nid d'irréductibles montagnolais et sympathisants. Pourtant affublé du Buff Kikouroù réglementaire, je ne suis pas repéré. Le goudron et les plumes demeurent donc rangés. De mon côté je ne me méfie pas et suis tenté de saluer les bénévoles en grapillant pâtes de fruit et chocolat. Mais je suis dans le flaoooow ... bon en fait je vois le paquet de bipèdes à dossard agglutinés à la table de ravito et ne résiste pas à la tentation de griller sans efforts une bourriche de concurrents. Je profite de la courte descente qui suis pour grignoter un morceau en courotant.
On cesse de niaiser : début de la descente où qu'on s'amuse, on rigole. C'est pas la Streiff à la Sarrazin, plutôt la Daille en mode SuperG, mais qu'est ce que c'est joueur. Je gardais un excellent souvenir de ce long segment de descente et je ne suis pas déçu. Cette année encore, régalade. Ca zigue, ça zague en single rustique mais civilisé. Je calcule plus rien, je laisse filer et double avec régularité. Devant moi un coureur laisse échapper un "aïe" alors qu'un gros caillou roule près de ses chevilles. Je lui présente mes condoléances pour les quelques ongles de pieds que j'imagine exhaler leur dernier souffle, mais il me corrige, c'est son mollet qui vient de ramasser. Son bleu au mollet lui fera peut-être un bleu à l'âme, en attendant je lui souhaite bon courage.
Brusque virage à droite et ça repasse en mode valloné jusqu'au 2ème ravito. Sur ma lancée je le gère comme le premier. Je passe en saluant et remerciant les bénévoles puis sors de quoi casser une légère croûte sur un bref passage en macadam. On revient ensuite en sous-bois pour atteindre le dernier point haut du parcours. A partir de là il n'y aurait plus qu'à se mettre en boule pour se finir face à l'église de Montagnole. Sauf qu'on regagne les petites routes et que le goudron ça gratte. Je décide de finir à bon rythme, rejoins Junior qui en ayant fini revient sur ses pas pour récupérer son cacochyme de père.
Et voilà, un 2ème Montagnole de plié. Encore un excellent moment.
Changement de tenue à la charette et à se restaurer. Une gentille dame nous sert la totale de Montagnole: diots d'anthologie et frites de concours. Chouchoux qu'on est, on récupère en rab' de la tarte aux pommes qui finira de nous câler pour la route du retour. On déguste cela tranquillement assis près de la ligne d'arrivée où officient toujours l-ignoble et sa panne de micro (humour de répétition et contrepet scolaire). On le re-saluera évidemment avant de se retirer. On passera aussi quelques minutes à féliciter La Corne pour cette superbe édition. Enfin, juste comme nous prenons le cap vers d'autres massifs, le 1er M6 vient me dire des choses gentilles. Arrivés peu après moi, il m'a eu en ligne de mire à plusieurs reprise et loue mon allure de dahu démembré. Je rougis, complimente en retour et me demande in petto si un test anti-dopage ne se justifierait vu le rapport âge / performance de l'individu.
Merci, arvi Montagnole et à l'année prochaine si les petits cochons ne nous mangent pas.
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4 commentaires
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 29-11-2024 à 09:36:45
Quel récit !!!
On a l'impression de lire un récit de feu l'ignoble ignoblement runner.
On est ravi si les trailers sont contents ! Ah ce single descente du Planet...
Commentaire de NRT421 posté le 29-11-2024 à 13:15:50
Rhooo, comment je rougis du compliment, serviteur. On se dit à 2025 donc ?
Commentaire de samontetro posté le 03-12-2024 à 07:57:35
Chaque fois que je lis un récit sur cette course vous me faites saliver! Il va vraiment falloir que je mette mon passeport vertaco à jour et j'y aille pour découvrir ces sentiers et cette ambiance!
Commentaire de NRT421 posté le 03-12-2024 à 13:26:53
Hein ? Quoi ? Pardon ? Tu n'as pas encore imprimé l'empreinte de tes semelles sur les chemins montagnolais ??? A corriger dès 2025, obligé !!! Si ton passeport vertacomicorien ne te permet pas d'accéder au-delà de Grenoble je t'obtiens un visa via la Yaute.
On partage les diots l'année prochaine, cochon qui s'en dédit.
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