L'auteur : Shoto
La course : Ardennes Mega Trail - 49 km
Date : 21/6/2025
Lieu : Les Hautes Rivieres (Ardennes)
Affichage : 186 vues
Distance : 49km
Objectif : Balade
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ARDENNES MEGA TRAIL 2025 = le RLT 49 km :
Je viens de finir le RLT (Roc la Tour) version 49 km de l’ARDENNES MEGA TRAIL du 21 juin 2025.
Autant dire que je l’ai senti passer celui-là avec une journée canicule subie sur toute la France prévue et annoncée depuis le début de semaine ! Comme me dit une copine ; « c’était déjà dur de supporter la chaleur pour aller chercher le pain à la Boulangerie, alors courir 50 km sous le cagnard, c’est un truc de fou ! »
Mais qui n’est pas un peu fou n’est pas traileur (lol). Tout au moins les traileurs sont un peu masochistes !
Je me présente à 6h00 ce 21 juin 2025 sur la ligne de départ sur un très joli site situé aux HAUTES RIVIERES dans les Ardennes avec 720 autres coureurs, non sans une certaine appréhension compte tenu de la canicule annoncée. Je déteste en effet la CHALEUR ! c’est à mon avis le 1er facteur qui serait susceptible de me faire abandonner sur un TRAIL compétition. J’ai déjà subi un cagnard d’enfer sur l’INFERNAL TRAIL DES VOSGES et LA TRIFOUILLETTE (trail parisien) et j’en garde de bien mauvais souvenirs ...
Pourtant, à 6h00 de bon matin, dans la fraicheur matinale de cet endroit arboré situé tout au nord de la France à la frontière belge, il ne fait au début que 16°C. La zone est très boisée et un très joli cours d’eau (la Semoy) passe à proximité. Le seul espoir de la journée est de voir la canicule un peu tempérée par la verdure et les sous-bois, ce qui sera en partie vrai.
TOP DEPART sous un vacarme musical trop matinal qui me fait me demander si les habitants du village apprécient ce trail compétition apportant une circulation dense et des stationnements plus ou moins anarchiques de véhicules. Peu de possibilité de stationnements dans le village sauf une usine ayant gracieusement donné accès à sa cour et l’organisation proposant une noria de navettes entre le centre-ville et le village départ près d’une salle des fêtes à l’entrée du bois.
Je marche 20 mn pour rejoindre la ligne de départ, ayant laissé ma voiture à 2 bons kilomètres de la zone. Avec les 16°C, je frissonne un peu mais me délecte de cette fraicheur matinale car je sais qu’elle na va pas durer longtemps !
Conscient que ma préparation n’est pas optimale (je sors de blessures plus ou moins handicapante jonglant entre une légère inflammation récente au genou gauche et surtout une tendinite récalcitrante de mon talon d’Achille gauche ayant duré plus d’1 an), je pars donc dans le fond de peloton pour tenter un Négativ Split salvateur.
Nous parcourons dans un premier temps une petite boucle courue gentiment avant de repasser sur la ligne de départ – Nous nous tapons sur les 1ers km plusieurs bouchons et gros ralentissements qui m’horripilent. La jauge du nombre de coureurs sur les courses de l’AMT semble effectivement trop importante et donc le nombre de coureurs probablement trop nombreux. Je mets 26 mn pour parcourir les trois 1ers km ! Ensuite çà se détend. Je n’avais qu’à partir avec les élites ! (lol)
Tactique du jour ; avancer le plus possible sans surrégime jusqu’au 1er ravito solide de BOGNY SUR MEUSE situé au 22ème km pour profiter de la relative fraicheur. METEO FRANCE prévoit une température au-dessus de 25°C à partir de 10 heures … autant dire que pour la plupart nous allons courir la majeure partie de la course dans la CHALEUR.
Nonobstant les ralentissements et piétinements du début de course, je déroule bien sur la première partie. Mes sensations sont bonnes. Ma bonne nuit (courte) de sommeil et ma bonne gestion de la prépa de course, m’ont mis dans de bonnes conditions de course. Ce qui va me servir pour plus tard quand les conditions de course vont sévèrement se durcir !
Les 1ères montées sont gentiment avalées. Les descentes techniques sont bien gérées. Mes douleurs de jambes sont absentes aujourd’hui.
Petit focus rétroactif sur ma prépa sportive pour ce trail :
J’ai fait plus de RENFORCEMENT MUSCULAIRE que d’habitude pour préparer cette course, je le sens positivement dans les dénivelés + et -. Par ailleurs, 2 belles sorties rando-courses à l’ILE DE LA REUNION (déplacement professionnel) 3 semaines auparavant dans MAFATE (42 km) et l’ascension du PITON DES NEIGES (altitude 3 000 mètres - le toit de l'Ile !). Mon volume de CAP était toutefois moindre que d’habitude à cause de mon inflammation au genou et mes obligations professionnelles intenses.
1er ravito essentiellement en eau à TOURNAVAUX au 11ème km en 1h40 (je passe en 538 -ème position). Quel gâchis de temps sur ces premiers km courus au frais à cause des 1ers bouchons ! j’aurais voulu aller plus vite. Au moins, je cours à l’économie et j’en garde sous le pied. Je zappe le ravito car je suis presque plein en eau (2 gourdettes + poche 1 litre dans le dos), doublant ainsi une bonne vingtaine de coureurs attardés à la rampe à eau. Juste après le ravito, le passage au-dessus du cours d’eau sur le pont est de toute beauté avant de remonter dans la pente. Le large bras du cours d’eau traverse le village planté au creux d’un vallon bordé de forêts
J’optimise réellement pleinement ma course entre TOURNAVAUX et BOGNY SUR MEUSE. Fidèle à ma pratique du trail compétition, je trottine dans les descentes et sur le plat. Battonnage dans les montées tout en préservant le cardio, profitant de mes bonnes sensations du jour et de mon absence de douleurs à mes anciennes blessures. Le pied ! Plaisir trailique !
Résultat ; j’arrive au ravito solide de BOGNY SUR MEUSE (22ème Km - je suis 462ème – après 3H21 de course) avec une légère fatigue non excessive. Je suis très content car j’ai 1H30 d’avance sur la BH (barrière horaire) malgré un rythme tranquille mais je sens que la chaleur est désormais arrivée. Je suis inquiet car je sens les prémices de la température ambiante sur mon corps. Il va falloir gérer à partir de maintenant !
Le ravito de BOGNY est typique. En effet, tout d’abord, la descente sur la ville est vraiment chouette proposant une belle vue sur la ville et sur le fleuve (la MEUSE). Nous courons sur le pont planté de nombreux drapeaux. Ensuite, nous traversons juste après le ravito bien achalandé une USINE de travail des métaux. Des ouvriers travaillent ce samedi et une presse martèle bruyamment du métal en fusion pour lui donner sa forme. Les organisateurs ont balisé la traversée originale de l’usine permettant aux traileurs de traverser les ateliers et magasins de stockages.
Moi qui travaille en contact direct avec le monde de l’industrie, j’adore ce moment que je trouve original et amusant. Un comble pour moi de visiter une usine en dehors de mon milieu professionnel ! Cette fois-ci en mode traileur … du tourisme industriel ! A noter que la métallurgie fait partie intégrante de l’Histoire des Ardennes ! un bon choix original des organisateurs !
La CHALEUR est bien là au RDV maintenant ! … pfffff ! … nous attaquons une remontée à travers la ville vers les monts environnants. La réverbération sur le bitume me fait chercher chaque coin d’ombre pour progresser. Pourtant il n’est que 9h30 !!! il fait déjà 24°C.
Il va falloir gérer désormais mais ma marge de 1H30 sur la BH (barrière horaire) est un sacré réconfort. Je vais pouvoir ralentir mais mon expérience sur le TRAIL DES CITADELLES 2024 avec les BH (barrières horaires) a laissé un léger traumatisme au fond de moi. Je sais en effet que l’avance sur une BH peut fondre comme neige au soleil !!! surtout si ce dernier est brûlant, comme aujourd’hui. J’ai d’ailleurs bien fait de refaire le plein d’eau.
BING !!! un des moments les plus durs de la course, nous nous prenons un mur de montée bien abrupt et bien peu ombragé, sous le cagnard et sans air. Ca pique !!! Malgré l’avantage de mes bâtons, le cœur turbine trop. Pourtant les jambes et les ligaments fonctionnent bien. Bonnes sensations à ce niveau là … mais le haut du corps va moins bien lui, je grimace, je souffre dans la montée avec le cardio en excès de palpitations. Les bras ont du mal à pousser sur les bâtons. D’habitude, je sens l’effet très positif des bâtons sur la longueur d’un ultra. Aujourd’hui, probablement à cause de la chaleur, j’ai l’impression que l’utilisation des muscles des bras augmente le rythme cardiaque et ma souffrance dans les montées chaudes …
J’ai en fait l’impression d’être un poisson tombé hors de son bocal … horrible sensation. La plus dure que j’ai pu ressentir en trail. Je suis dur au mal mais là le corps vacille et le mental avec ! la bouche grande ouverte, je cherche de l’air et à me rafraichir ! … en vain. C’est plutôt l’inverse qui se produit, respirer par la bouche déshydrate beaucoup.
Cette première montée abrupte sous la chaleur me plombe mais visiblement je ne suis pas le seul. Autour de moi, les autres souffrent au moins autant. Les traileurs et traileuses grimacent !
Nous retrouvons avec soulagement les crêtes plus aériennes ombragées et plus aérées. Mais je sens que cette montée va laisser des traces. La fatigue se fait sentir maintenant. Il faut dire que le réveil de ce matin à 3h40 se fait lui aussi bien sentir … cumulé avec des semaines professionnelles précédentes trop intenses et rythmées. Une douce léthargie s’est installée … j’ai furieusement envie de dormir, l’estomac est d’ailleurs un peu en vrac avec tout ce liquide bu pour éviter la déshydratation, pas très agréable tout çà d’autant qu’il reste encore de nombreux kilomètres. C’est dommage car mon corps va globalement plutôt bien à part peut-être le cardio en souffrance à cause de la chaleur. Je rentre alors en mode « combat mental ». Je n’ai toutefois pas vraiment envie de trop souffrir jusqu’à la ligne d’arrivée !
Heureusement, ma bonne expérience en TRAIL long me fait dire que je finirai ce trail aujourd’hui et que l’abandon n'est vraiment pas une option. Mais dans quel état ! Quand le plaisir du TRAIL dans une région magnifique à découvrir se transforme en petit calvaire … certains préfèrent abandonner malgré l’absence de blessure. A chacun sa philosophie et ses objectifs. Je ne vais certainement pas mettre le clignotant à gauche aujourd’hui mais je vais m’octroyer un petit joker avant le prochain ravito solide , un joker que j’ai déjà pratiqué et qui m’a déjà beaucoup réussi ! en effet, une bonne siestouille de 15 à 20 mn allongé au sommet d’une cote aérée ! allongé à 50 mètres de la piste au milieu de la verdure … trop bien. Le cardio redescend. Je lâche prise instantanément avec la fatigue et je pars dans les bras de Morphée. J’ai la capacité de m’endormir vite et n’importe où, ce qui est sacrément avantageux dans certaines conditions de fatigue ! Je repars presque frais, et je sens tout de suite que dans les descentes suivantes, j’ai sacrément repris du poil de la bête ! Ce ne sont peut-être pas forcément 20 mn perdues mais sur la longueur du TRAIL plutôt 20 mn investies !
C’est le 1er joker de la course que mais j’en découvrirais un autre magique plus tard !
Je découvre que le ravito solide de MONTHERME était seulement 1 km plus loin que mon lieu de sieste ! Fainéant ! Je m’arrête 14 bonnes minutes pour bien m’alimenter et m’hydrater confortablement assis contre un arbre. Il fait chaud et je vois les stigmates de fatigue sur la tête des autres traileurs. Je ne dois pas avoir une bien meilleure tête ! Je suis désormais 539ème en sortant du ravito – après 5H48 de course (j’ai perdu pas mal de places pendant ma sieste) et je n’ai plus que 45 mn d’avance sur la barrière horaire … mais en ayant dormi 20 mn. Nous sommes au 32ème Km de la course. Il fait 27°C. Il est 11H45. Il me reste environ 18 km de course ce qui semble peu en distance mais dans une configuration CANICULAIRE les temps de course s’allongent et les efforts prennent une toute autre dimension.
Les ARDENNES sont vraiment une magnifique région. Entre Ardennes belges et Ardennes françaises, cette région que je ne connais pas à part un rapide déplacement professionnel à Charleville Mézière dans le passé, évoquait pour moi pour moi les durs combats de la seconde guerre mondiale, d’âpres batailles et bivouacs hivernaux avec des températures bien inférieures à 0°C ! Aujourd’hui ce n’est pas la même température !
Lors de ce TRAIL, nous parcourons des montées abruptes mais profitons aussi sur plusieurs sections de longues descentes ombragées en sous-bois très agréables … que je trottine pour la plupart pour optimiser mon temps.
Sur une partie du trail les coureurs du 85 km aux dossards rouges nous doublent. Il s’agit de la tête de course de l’AMT 85. Les gars sont impressionnants, ils trottinent dans les montées et leur rythme de foulée est 2 fois plus rapide que la mienne.
Objectif, le dernier ravito du 44ème km. J’ai l’impression de me trainer. D’autres murs à grimper me casse le cardio et le mental. Que c’est dur ! J’avance à la vitesse de l’escargot au galop mais j’avance et curieusement musculairement tout va bien. Pas de crampe. Pas d’ampoule au pied. Mes dernières chaussures de trail Salomon Speed Cross font encore merveilles.
Le thermomètre grimpe encore.
Moment de grâce ; je tombe sur un ruisseau où un couple de traileurs en souffrance profite de l’eau fraiche coulant d’un joyeux petit ruisseau enchanteur. L’eau fraiche et claire me fait sacrément de l’œil. Je plonge mon bandana de tête dans le ruisseau et l’essor au-dessus de ma tête. Trop bon !!! choc thermique entre mon crâne brulant et cette eau qui parait très froide. Je réitère au moins 10 fois cette manip qui me procure un bien fou ! Voilà mon second magic joker !
J’avais pris soin d’emporter pour ce trail une gourdette vide de relative grande contenance facilement accessible depuis mon sac de trail pour un arrosage. Bien en a pris. Au ravito précédent j’avais profité de la RAMPE A EAU, rempli et vidé cette gourdette sur ma tête … 2ème joker agréable donc qui m’avait déjà fait un bien fou.
Le bandana dans le ruisseau me sauve la vie aussi. Une évidence ; il faut impérativement se rafraîchir en cas de grosse CHALEUR car le coup de chaud est insidieux et arrive très vite. Je le savais mais ce que je n’avais pas perçu c’est la puissance du bienfait sur la performance de course ; Je renais ! Malheureusement, le bienfait ne dure pas des heures … il faudra y repasser !
Je croyais que le ravito de NAUX était au 41,5ème km mais un gentil bénévole à une intersection me rappelle gentiment que celui-ci est au 44ème … aie aie ! mais pas trop grave car les 2,5 km se courent en descente ombragée.
Arrivée à NAUX sans nouvelle siestouille … j’arrive en 534ème place après 8h03 de course. Le petit ravito tout mignon est planté dans un vallon sans air sous le cagnard. Le barnum ne protège pas vraiment de la chaleur sauf du soleil direct. Moi qui voulais m’allonger à l’ombre pour me refaire la cerise … raté. Je profite toutefois avec délice d’un tuyau d’eau sous pression à accès libre installé là par l’orga. J’aide une traileuse dans le dur à lui arroser copieusement sa belle chevelure et sa nuque. La femme est tellement explosée de fatigue qu’elle en oublie de me remercier ! Pas bien grave. Je me refroidis avantageusement. Il est 14h00 et j’ai confortablement environ une 1h d’avance sur la BH (barrière horaire). Cool ! Ca me change du stress du TRAIL DES CITADELLES (voir mon récit kikou). Il fait entre 29°C et 30°C environ.
J’oublie de manger à ce ravito ! mais pas de boire et de remplir mes gourdettes et ma poche à eau.
Le bénévole du ravito annonce aux traileurs présents qu’il ne reste pas 5 km pour finir mais plutôt 7 km , ce qui fait râler une traileuse présente. Curieusement je m’en fous de ce surplus de distance ! alors que je suis pourtant dans le dur. On n’est plus à 2 km près ! et puis nous sommes sur un trail de 50 bornes et non sur un 80 ou 100 km.
Allez hop ! je repars dans une montée en sous-bois pour les 7 derniers km de ce trail canicule. Je me fais doubler par la traileuse que j’avais copieusement arrosée à l’eau fraiche. Elle semble avoir repris des forces !
A plusieurs endroits de ce trail 2 mamies « flingueuses » ont la bonne idée de nous asperger avec des pistolets d’enfants remplis d’eau. Le but étant de refroidir les coureurs dans une bonne ambiance détente. Je les croise 3 fois et me fait arrosé 3 fois mais le dernier passage, je suis obligé de leur réclamer la sentence car les 2 mamies émoussées par la chaleur ambiante ont l’air bien moins enclines à nous arroser !
En forêt sur un autre passage, je bénis un autre groupe de supporters spectateurs qui ont sorti un gros pulvérisateur de jardin rempli d’eau pour asperger les coureurs. Trop bien ! Quelques degrés de moins gagnés pour quelques minutes. Un refroidissement passager bien appréciable surtout pour le moral.
Durs durs ces derniers kilomètres où la léthargie reprend le dessus doucement mais moins fort qu’après BOGNY SUR MEUSE. Je sens que je vais finir ce trail mais je n’ai pas envie de finir dans la souffrance. Je veux gérer ma fin de course confortablement sans idée de classement ou de chrono en tête. Résultat ; en traversant une jolie forêt de hauts pins, je découvre derrière un tapis de fougères un lit moelleux de mousse ! L’endroit est idyllique et je me dis que je me vautrerais bien pour une siestouille supplémentaire ! culotté le traileur pour un « petit » trail de 50 bornes. Mais bon, courir en mode hédoniste alors que je suis relativement loin des barrières horaires, c’est top. Je m’allonge donc un quart d’heure dans l’herbe, faisant redescendre gentiment mon rythme cardiaque et ma température … mais une mouche récalcitrante et harceleuse vient vite me pourrir mon début de nouvelle sieste et je me relève plus vite que prévu, de toute façon je n’ai plus autant envie de dormir qu’après BOGNY SUR MEUSE.
Allez hop debout ! et j’accroche le train de marche de 2 couples traileurs qui finissent gentiment leur RLT. Mais le rythme en mode marche me semble trop lent dans la descente finale et je repars en trottinant … comme quoi, il me reste plus de ressources que ce que je croyais. La tentative de siestouille n’était pas vraiment nécessaire. L’approche de l’arrivée appelle dans ma tête la sirène de la vitesse. Je suis soudain bloqué derrière un train de traileurs / traileuses sur une sente technique en descente. Je double. Je me rends compte que mes nombreux entrainements de trail sur mes 25 BOSSES de Fontainebleau m’ont donné une certaine facilité dans les terrains techniques par rapport à d'autres traileurs. Mes débuts de trail étaient en effet catastrophiques en descente. Désormais, sans être un cabri ou Kilian Jornet, je descends beaucoup plus facilement laissant de côté les descendeurs moins aguerris. Ma bonne proprioception et mon strap serré préventif des chevilles me rendent confortables les descentes techniques dans la poussière de cette fin de course.
Dernier kilomètre ! les organisateurs nous ont réservé une surprise qui n’en est pas une pour moi car j’ai diné hier soir à la pasta party du village trail avec un traileur du coin ayant couru déjà plusieurs versions de l’AMT, et ce vieux briscard m’a prévenu que nous traversons sur la fin de course le large bras de rivière (la SEMOY) avec une main courante. Avec la chaleur, j’attends même ce passage avec un certaine délectation ! Un peu déçu quand même par le niveau d’eau de la Semoy qui semble bien inférieur à celui décrit par le traileur ardennais. Merci le réchauffement climatique … je plonge les pieds avec délices dans 10 cm d’eau. Des organisateurs sont là pour nous féliciter de cette fin de course et assurer la sécurité. 80 cm d’eau profonde sur la dernière partie avant d’être accueilli par une petite foule de supporters qui nous applaudit gentiment. Il reste 800 mètres à courir à plat (dixit l’Orga) jusqu’à l’arrivée. Je cours ces 800 derniers mètres avec le plaisir de finir ce trail que j’ai trouvé dur à cause de la chaleur plutôt que par sa distance ou son dénivelé positif de 2 108 m.
Dernière ligne droite, je franchis la ligne d’arrivée en 545ème position 45 mn avant la BH (barrière horaire) en 9h43mn. Pas mécontent de finir car je suis bien cramé par cette chaleur avec une bonne sensation de surchauffe ! Il fait plus de 30°C et le village trail est étouffant. Je me vautre une nouvelle fois à l’ombre dans l’herbe mais cette fois-ci sans aucun stress chrono. 20 bonnes minutes de repos avant d’aller boire une bonne bière cerise fraiche offerte par l’Orga.
Vivement le prochain TRAIL ! ….
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