Récit de la course : Val d'Aran by UTMB - VDA 2025, par vuillerl

L'auteur : vuillerl

La course : Val d'Aran by UTMB - VDA

Date : 4/7/2025

Lieu : Vielha (Espagne)

Affichage : 117 vues

Distance : 142km

Objectif : Terminer

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Le Val d'Aran en mode alternatif

Je reviens à Vielha pour la cinquième année consécutive dans l’espoir de finir enfin cette VDA.

J’ai connu plusieurs désillusions au Val d’Aran: en 2021, abandon à Colomers (km 141) par manque de sommeil, puis en 2022, abandon à Montgarri (km 100) à cause de la chaleur. En 2023, l’épreuve a été stoppée pour orage à Artiga de Lin (km 20). En 2024, après avoir bravé la grêle sur les crêtes, la course est de nouveau arrêtée à Bossost (km 50).

Bref, Je suis de retour, résolument motivé à mener cette course à son terme. Ma préparation a été sérieuse, incluant de nombreuses sorties en montagne afin d’anticiper les importants dénivelés et les longues ascensions prévues.

Juste avant l’événement, après quelques jours de grosse chaleur, la météo prévoit des orages pour le week-end. L’organisation annonce donc qu’il actionne le parcours alternatif — pas question de monter au-dessus de 2200 mètres cette fois !

Un nouveau parcours nous est proposé. En synthèse, un parcours type « moyenne montagne » pour les 100 premiers kilomètres allant de village en village et les 42 derniers similaires à l’original avec le magnifique passage dans le cirque de Colomers. 

 

Vielha – Bossost2 (61km – 3100m D+ : 9:30)

652 participants prennent le départ dans une ambiance espagnole animée. Les conditions météorologiques sont chaudes et agréables, bien que le ciel se couvre au départ et que la course commence sous une fine pluie. On se retrouve dans une atmosphère légèrement tropicale.

Le départ est lancé, ça part plutôt vite, bien que l’on rencontre rapidement des bouchons lors de la première ascension. Je sors mes bâtons au début de la première ascension et là, première péripétie, je n’arrive pas à ouvrir l’un des bâtons. Je les range me disant que ça allait être particulièrement difficile sans… 

 La pluie s’intensifie et devient particulièrement violente. Des coups de tonnerre retentissent de façon répétée, soulignant à quel point la décision de l’organisation était judicieuse ; les conditions auraient été dangereuses en altitude. Le sol commence à être saturé d’eau et les sentiers se transforment progressivement en petits ruisseaux. Côté température, il fait toujours bon et, contrairement à la majorité es coureurs, je décide de rester en débardeur convaincu que cette pluie allait s’arrêter à la fin de la première ascension.

Bien qu’il pleuve à grosses gouttes, ce n’est pas encore glissant. On bascule assez rapidement sur une première descente. La pluie s’est arrêtée mais les dégâts sont déjà faits, les pieds sont trempés, sources d’ampoules à venir.

 Il s’ensuit une succession de montées et de descentes plutôt sèches nous emmenant de village en village. Cette course de « moyenne montagne « nous oblige à avoir un rythme un peu plus soutenu que prévu mais la forme est encore là !

J’arrive à Bossost. et parviens enfin à débloquer mes bâtons. Comme prévu, je mange mes sandwichs que je m’étais préparé (je ne suis pas fan de l’alimentation espagnole…)

Je perçois que mes pieds sont bien attaqués alors que je n’ai pas prévu de changer les chaussettes et encore moins les chaussures…

 

Bossost2 – Salardu (99km – 5400m D+ : 18:28)

Je poursuis la balade, impatient d’atteindre le cirque de Colomers. La course continue sur un sentier similaire aux précédents jusqu’à Casarilh (km91) avec des montées raides et un terrain composé de pierres et de boue due aux pluies récentes.

Pour la première fois, mon porte-dossard me cause des brûlures aux hanches à cause des frottements et de l’humidité. Malgré la gêne, je choisis d’ignorer cette douleur persistante. Signe de fatigue, je ne prends pas le temps de m’en inquiéter…

Après Casarilh, le parcours emprunte une section du trajet de 32 km que j’ai déjà parcourue à deux reprises. En 2023 et 2024, l’organisation avait proposé cette course en remplacement des épreuves annulées.

Le soleil s’est levé. Après une longue ascension à forte pente, la section est franchie sans difficulté majeur. L’itinéraire se poursuit sur des sentiers étroits avec vue sur la vallée, suivi d’une belle descente abrupte. Après une nouvelle dernière montée raide et une descente équivalente, on arrive à la deuxième base de vie. A ce moment-là, tout va bien…

 

Salardu – Arties (130km – 6600m D+ : 26:27)

La base de vie est pleine, pas de chaise disponible… un peu galère lorsque l’on n’a pas d’assistance ! Je mange mes sandwichs rapidement et manquant de confort, je préfère repartir dans la foulée. J’aurai préféré prendre plus mon temps à ce moment-là.

Nous entamons l’ascension par Bahns de Tredos en direction du cirque de Colomers, une étape attendue depuis mon inscription. À la sortie du sentier de la Sorcière, des précipitations débutent rapidement. En moins d’une minute, une pluie torrentielle s’abat sur nous, ne me laissant guère le temps d’enfiler mon coupe-vent avant d’être totalement mouillé, ma veste Bonatti n’ayant manifestement pas suffi à me protéger. Bien que cette averse intense n’ait duré que cinq minutes, elle s’est caractérisée par une extrême violence. Peu après, la température remonte mais le terrain demeure fortement détrempé.

Le ravitaillement de Bahns de Tredos est laissé derrière nous pour rejoindre le cirque de Colomers. L’itinéraire remonte le long d’un cours d’eau par un sentier détrempé, jalonné de boue, de racines et de pierres, ce qui complique notablement la progression. Les chaussures deviennent rapidement totalement imbibées d’eau. Bien que l’environnement soit grandiose, l’accumulation des efforts physiques rend cette traversée éprouvante. Après avoir franchi un faux plat montant sur une route plus clémente, l’ascension reprend à travers un pierrier mêlé de boue et une végétation bien dense. 

On continue l’aventure vers l’étang d’Obago ! La descente se fait à travers un pierrier bien technique et glissant qui pimente un peu plus le parcours pour accéder au ravitaillement de Colomers.

L’humidité affecte mon corps, mes ampoules aux pieds s’aggravent et le frottement du porte-dossards provoque des irritations croissantes.

On avance vers Mont Romies par une montée plutôt tranquille qui s’étire sur plusieurs kilomètres, avant de profiter d’un bout tout plat puis d’une descente qui file. La fatigue commence vraiment à peser, les pieds font mal, alors courir devient mission impossible – la fin de la course se corse carrément ! À ce stade, c’est la résilience qui prend le relais, entre l’envie d’abandonner et celle de dépasser toutes les galères pour aller au bout de cette aventure.

Il reste une descente raide avant la dernière base de vie, avec encore 4 kilomètres difficiles à parcourir sans pouvoir courir.

 

Arties – Vielha (142km – 7350m D+ : 30:23)

Il ne reste plus que 12 kilomètres, une dernière ascension pour aller au bout. Je me félicite de ne pas avoir lâché sur la section précédente. Je suis convaincu que je vais aller au bout désormais.

Je ne m’attarde pas et je repars conscient que je ne ferai la fin qu’en marchant ! Le point positif, c’est que je ne finirai pas complétement usé. J’ai encore de l’énergie mais mes pieds ne peuvent plus supporter mes foulées, ça sera une longue pénitence pour passer la ligne d’arrivée.

La montée est sacrément raide, j’accepte d’être lent cherchant à préserver mes pieds le plus possible. Je reste positif même si je me fais dépasser régulièrement sur ces derniers kilomètres. C’est un peu frustrant mais pas bien important, l’essentiel est que je vais réussir cette aventure ! Ça y est l’ascension est terminée, il ne reste plus que 7 kilomètres.

Dernière ligne droite : cap sur Vielha ! La descente se présente comme une promenade… du moins en théorie, étant donné mon incapacité de courir. Une dernière pente qui pique un peu les jambes, un coup de cul, et c’est le bonheur : une douce descente vers Vielha. 

Pour l’honneur, je fais les derniers 200 mètres en courant, je franchi la ligne et sonne cette fameuse cloche, symbole de la fin de cette série noire.

 

À la fin de cette aventure, je suis très partagé.

 Je suis très déçu de ne pas avoir fait le parcours original sans discuter la décision qui a été plus que légitime. Déçu de ma gestion de l’humidité ; si j’avais mieux anticipé, j’aurais sans doute terminé dans de meilleures conditions.

Ce nouvel itinéraire reste sympa : on traverse de charmants villages perchés qui valent vraiment le détour ! Cela dit, il n’a pas tout à fait le piquant du parcours original, surtout côté crêtes spectaculaires, le passage près des vieilles mines et la descente sur Montgarri.

Je suis quand même satisfait de voir que j’ai réussi à m’adapter sur un parcours bien plus roulant que prévu malgré une préparation très orienté montagne et, évidemment, très heureux d’avoir été au bout de mon objectif.

 

Maintenant, je vais m’occuper de mes pieds 😉

 

Vive le trail!

1 commentaire

Commentaire de olive 31 posté le 07-07-2025 à 19:19:49

Bravo Lolo !
La lenteur, on finit par l'accepter et en faire une force 🤗
Félicitations
Olive

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