L'auteur : JuCB
La course : Grand Raid du Guillestrois et du Queyras - 170 km
Date : 4/7/2025
Lieu : Guillestre (Hautes-Alpes)
Affichage : 28 vues
Distance : 170km
Objectif : Faire un temps
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Parcours et ambiance au top : Foncez-y
La filiation avec l'Echappée Belle est évidente même si les sentiers sont beaucoup moins techniques. Les descentes sont globalement faciles.
L'altitude et la chaleur peuvent être des pièges.
Les 2 sacs de vie sont très utiles. Mes arrêts aux BVs étaient relativement courts (-15 min) donc difficiles de donner un retour sur les prestas.
La liste des ravitos et victuailles était fournie d'avance : c'est un vrai plus pour anticiper sa stratégie alimentaire.
Les bénévoles sont nombreux et très aidants.
Dotations multiples avec buff et manchettes au départ et T-shirt finisher
Photographes sur le parcours avec photos dispos gratuitement ! Merci à Olivier Heimana qui m'a mitraillé
L'orga est chaleureuse, disponible et grandement à l'écoute. En 2023, j'ai dû renoncer pour cause de maladie : ils m'ont remboursé direct.
Cette année, je n'ai pas pu assister à la remise des prix, ils m'ont permis de repartir avec mon lot. J'étais sincèrement désolé de ne pas monter sur le podium, on peut facilement me croire...
Perso, j'ai adoré, j'ai pris un gros shot de bonheur là-haut. J'étais en Ubaye à ski au printemps. Les Alpes du Sud : c'est magique aussi !!
Ma Préparation
2024, année blanche pour cause de mononucléose. GR73, Queyras et Swisspeaks m'ont tous remboursés mes dossards, je les en remercie.
En Juillet, j'avais du mal à sortir du canapé...
En septembre, je reprends un peu fort et me blesse au mollet. Un tour chez le kiné plus tard, j'attaque à l'envie avec une grosse programmation en vue.
Renfo : mon kiné Lambert qui fait trail et skialp va me remettre sur les rails : grosse attention sur la chaine postérieure, je vois vraiment la différence.
Entraînement : à partir de février, j'ai pris un coach pour la première fois. Ce n'est pas la révolution à chaque séance, la vie de famille et le boulot apportent leurs contraintes mais ça libère l'esprit et permet de se concentrer sur d'autres aspects.
Alimentation : je suis reparti sur les glucides en course. J'écoute en podcast Courir Mieux, c'est instructif. Pour le dosage de la boisson, j'ai utilisé le site http://dispositif.free.fr/run/boisson.html donné dans le fil correspondant. Par heure, je visais 50g via la boisson (malto, fructose, sel) et 20/30g avec les compotes châtaigne (merci Louis Calais pour l'astuce donnée dans Quelque Part Sur), les gels Caféine, les pâtes de fruits et les ravitos (orange, banane et pâte d'amande). En parallèle, je prends de la caféine : idée de base était 200mg 1h avant puis 70mg avec des gels tous les 3h30
Course
Je suis arrivé la veille au soir trop tard pour récupérer mon dossard.
Je rejoins David, Bastien et Caroline à Risoul qui se sont occupés des charges administratives. Ils ont loué un petit appart pour 4-6 en saison hivernale, ça me rappelle celui d'un pote au Grand Bo. Gentiment, ils me proposent un lit qui m'épargnera le coffre de ma voiture. J'accepte avec plaisir. Mes 2 sacs de vie sont déjà prêts : il suffit de faire le transfert.
On cale le réveil sur 3h15, ce qui sera un peu ric rac. Sommeil léger mais pas si pire, réveil avec check cardio 20 pulses trop haut, préparation des boissons, petit dej avec la crème sport dej maison, crémage des pieds, trajet en voiture, trompé 2 fois, garé enfin !! On rejoint le départ par un petit sentier en suivant un normand qui fait son premier ultra mais connaît déjà bien le coin. Je pose mes sacs, on entend qu'il y a le briefing, on arrive 5 minutes avant le départ, on se place devant, clapping, serrage de pogne du voisin, fermeture des écoutilles, rappel interne des engagements (départ calme) et bim.
Un vélo nous guide dans les rues descendantes de Guillestre. Pas là pour donner le rythme mais tout le monde reste derrière, j'échange quelques mots avec lui. Holeshot mais pas l'impression de forcer. Quand ça vire sur le plat à droite, je me laisse doubler. Un wagon, 2 wagons, cardio toujours taquet alors que l'on trotte tranquille. L'hémorragie s'arrête après une vingtaine de pélos quand la montée commence enfin.
Je percute que j'ai foiré mon protocole caféine. J'ai oublié la gélule 1h avant le départ...
Je me retrouve avec Stéphane, M4 très gentil et encore plus bavard. On discute aussi avec un gars sans bâton, saison prépa Diagonale des Fous. Les mecs visent 40h, j'omets mes 30h.
Stéphane me sort gentiment un tube du sac avec caféine et électrolytes. J'essaye de reprogrammer la caf...
Je rattrape le dossard 2, Victor. Un de mes 2 favoris avec le 8 David. Local, finisher du 100km, c'est son premier 100 miles. On discute un peu sentier. Ça me rassure d'être avec lui, ce sont les autres qui sont partis vite. Le cardio est redescendu : je peux commencer à avancer et remonter gentiment.
Au chalet de Maranuit, on a accès à une fontaine. Je remplis la 3e flasque qui a déjà la poudre et j'aperçois le col de Furfande. Ça galope bien et j'en ai 5 dans le viseur, je suis pile dans le roadbook. La descente sur Arvieux est pépouze, je dois être 10-12. J'essaye de ne pas trop forcer, 10 min d'avance sur le RB. Avant le ravito, je teste la technique de TortueTrelod et verse mes sachets dans 2 gourdes prêtes à remplir. Du coup, c'est express et efficace. Banane, orange, pâte d'amande : ce sera mon modjo aux ravitos.
Juste derrière, je me fais déposer par Loïc, dossard 3. Pas inquiet, derrière ça monte raide mais impossible de refaire l'écart. Je respecte le cardio ! Ça avance bien jusqu'au 2e ravito où je dois poser le sac pour récupérer poudre et bouffe. Les bénévoles sont adorables, remplissant les gourdes avec poudre et flotte. Un coup de modjo et ça repart avec 15 min sur le RB. Les assistés en profitent pour doubler. Je récupère un papa juste derrière en train de faire des bisous à sa chérie sous les encouragements de ses bambins. Je pense toujours être dans les 10. (8e selon pointage)
Les jambes sont étonnamment fraîches, aucune douleur ni tiraillement. On part pour le col de Peas, la chaleur commence à se faire sentir. 2 jeunes sont devant mais je n'arrive pas à recoller même si l'écart reste à peu près constant. On croise quelques randonneurs qui nous encouragent. Je double enfin un concurrent mais il est à l'arrêt, complètement explosé, étonnant après 6h de course. Je lui conseille de s'arrêter à l'ombre mais il n'y a plus beaucoup d'arbres.
On enchaine avec la descente sur les fonts où j'en reprends 2. C'est la bonne nouvelle, le rythme global ralenti. Juste avant le ravito, je me fais doubler. Je m'accroche, il n'y a pas long.
C'est David, dossard 8. Je le pensais devant. Je demande notre place, on nous annonce 6 de pointés. Je fais court et repars en espérant prendre un peu d'avance en montée pour faire ensuite le morpion en descente. C'est raté, David me double et met une cartouche sur le plat le long du torrent. C'est certainement très joli mais là , je suis en mode sangsue. Il court vite le bougre, heureusement que globalement ça monte. Ça se raidit même sous le col et je peux passer devant. Un randonneur nous annonce 4 & 5 avec la tête à 30 minutes et un duo à 10 minutes. 100 mètres plus loin au col, on serait à 5 & 10 minutes... On en rigole avec David. Il m'aide à mettre mes bâtons sur le sac car je viens de casser une attache. On essaye d'avancer ensemble mais on commence par prendre des photos.
On croise des gars de l'orga qui filme avec une perche, même pas vu qu'ils nous avaient suivi ensuite. On double un coureur en perdition. Gros coup de chaud, il gère comme il peut. Le ravito n'est plus très loin. On croise Loïc qui en sort pendant que l'on nous questionne si l'on a un bien vu le premier. On est donc 3e ex-aequo à 10 minutes de la tête.
On repart ensemble et même si les discussions sont limitées, on se relaye pour le rythme. David sur le plat et en descente, Juju en montée quand il a recollé. On aperçoit Loïc qui est scotché en montée mais relance dès que ça s'aplanit. On garde notre rythme, il rattrape même le premier qui marche sur une section plate. David prend alors son rythme de croisière, dépose les 2 impressionnés par sa fraîcheur quand je rame derrière. David a fait un joli trou. Heureusement que le col arrive, je peux refaire la jonction dans la montée. Un bénévole m'aide à bricoler mon attache de bâton, j'attaque donc la descente avec un petit débours. J'arrive à recoller ce qui est plutôt bon signe, David me prenait pas mal de temps juste là. Petite pause technique et il faut refaire le trou. On arrive donc 1 & 2 à la première base vie. Je suis largement en avance sur mon RB, je décide de respecter le plan et les 15 minutes de pause. Je récupère mon sac et m'assois au bout avant les tables prévues qui sont en plein soleil. Les bénévoles sont très aidants. Je change chaussettes et t-shirt. Une miss me demande d'aller sur les tables en plein soleil. Sérieux ? Je décline, je suis tout seul.
Loïc arrive en 3 et veut se mettre au frais. Pour ma part, j'ai eu chaud sur la fin mais les sensations sont super bonnes. A posteriori, le speaker m'avouera qu'à mon arrivée, j'avais une tête bien entamée et que peu me donnait finisher. Par contre, à la sortie, j'étais refait. Il avait été surpris. C'est lui d'ailleurs qui me donne l'écart de 10 minutes sur David que je n'avais pas vu repartir.
C'est le yo-yo qui commence : 10 minutes dans la vallée, 3 minutes au col pendant plus de 40 km !
La montée au col Vieux est longuette, heureusement qu'on longe deux beaux lacs pour en prendre plein les yeux. La descente sur Agnel est courte et j'entends à nouveau le cor sonner. On m'indique la grande traversée pour Chamossière et le fameux Pic de Caramantran.
J'envoie du gros, enfin, je trouve. Mais je n'aperçois David qu'au moment de rejoindre le Pic alors que la brume sélève. Je m'élance dans la descente tranquille le temps que les jambes s'adaptent. J'arrive encore à bien courir et il y a intérêt car après le Lac de la Blanche, le sentier longe une conduite d'eau avec une pente très faible. Ca me rappelle Madère. Je me force à garder le rythme pour ne pas que David me plombe trop. Le virage qui nous mène sur Saint Véran arrive à point nommé et je me jette avec plaisir dans la pente quand le cor retentit à nouveau. C'est David qui est acclamé. Je regarde la montre pour prendre les inters et je n'ai donc que 6 minutes de retard quand le cor vibre à nouveau.
Je croise notre infatigable supporter qui est le père de Loïc, toujours 3e à ce moment-là. Il m'encourage gaiement et me confirme que je ne suis pas loin de recoller. J'ai juste un petit soucis : j'ai l'entre-jambe qui brûle. Je mendie un peu de crème au ravito auprès des assistances et en obtient facilement. Grosse flemme d'enlever le sac pour récupérer la bouffe, je demande à un bénévole de m'aider. Le pauvre galère avec toutes les poches et mes explications foireuses.
Je repars motivé et même un peu trop, je rate une bifurcation en montée et je me prends un peu de rab de d+. Pourtant, la montée au col d'Estronges se suffit toute seule. La nuit tombe et je repousse au plus tard la frontale. Les bénévoles au col m'encourage, mon retard sur David est stable. Dans la descente, j'aperçois sa frontale mais j'essaye de rester focus. Je le rattrape enfin sur le bas dans la forêt. Il a un coup de barre, me passe la balise GPS du chronométrage et me souhaite une bonne fin de course. J'essaie de ne pas trop en mettre mais je me goure encore juste avant la BV. Je retrouve l'embranchement quand David arrive et du coup, on rejoint la BV2 ensemble.
Les bénévoles sont au petit soin, David a en fait mal au mollet. J'évite de me brûler avec le bouillon tout en essayant d'optimiser un peu. Il ne reste pas long et j'ai la forme. Je repars donc assez vite en espérant garder un peu d'avance avant la descente finale. Sur la papier, la dernière section est assez simple : 3 KV sur 48km. C'est assez limpide dans ma tête, ça le sera moins pour mes jambes.
Les 3 ont globalement la même configuration : un début très raide qui sèche puis un fond de vallon qui n'en finit pas et un raidar pour terminer.
J'ai implosé dès le 1er, la forme revient dans la descente, c'est ensuite une nuit de gestion mais franchement, peu de souvenir...
Dans la dernière montée, il y a un pointage au pied d'un passage avec des échelles. Le bénévole m'indique que j'ai 20 minutes d'avance. Ca me laisse de la marge mais il ne faut pas trainer. J'ai beau faire ce dernier col de jour, la forme n'est pas exceptionnelle alors que la montée est vraiment interminable. Je suis accueilli et encouragé par Olivier, un des photographes de la course, et deux bénévoles. Je prends le temps de manger un bout avant cette dernière ligne de crête et la descente finale.
Elle est agréable, les d- défilent avec les kms sur un sentier assez souple. Je me retourne de temps à autre pour tenter de voir David, je le ferai encore sur le goudron quand on atteint Guillestre.
Le stade est enfin visible, un dernier crochet, une micro descente et je peux savourer ce finish au milieu des bénévoles.
28h25, je mets 2h à mon RB de 30h30. Il n'était pas conservateur, il correspondait à mes meilleurs perfs et je l'ai éclaté. Les indices de trail confirment. Pour moi, ce temps est inattendu, c'est le fruit d'un gros travail et de multiples changements mais ça reste une grosse surprise.
La victoire : avec le dossard 18 par côte ITRA, j'avais regardé les 10 premiers et je visais Top5. Sur un malentendu, podium.
Ca claque dans mon historique de trailer quand même !!
Merci ma chérie. Sans toi, rien de tout cela n'aurait été possible.
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