L'auteur : lstauf
La course : 42 km du Mont-Blanc
Date : 29/6/2025
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
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Distance : 42km
Objectif : Pas d'objectif
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En 2021 et 2023, je m’étais inscrit au tirage au sort pour obtenir un dossard pour le 42km du Marathon du Mont-Blanc, mais sans succès. À l’automne 2024, le Club des Sports de Chamonix, soucieux de réduire l’impact environnemental de l’épreuve, a décidé de proposer environ 40% des dossards – soit environ 900 – hors tirage au sort, à condition de venir en transports publics. Le 24 octobre 2024, quelques secondes seulement après l’ouverture des inscriptions, j’ai eu la chance de décrocher enfin le précieux sésame.
Ma préparation s’est organisée de façon plutôt improvisée : entre le 1er janvier et le jour de la course, j’ai couru environ 600 kilomètres pour 23500mètres de dénivelé positif, soit en moyenne 25 kilomètres et D+1000m par semaine. Elle a été complétée avec six sorties à ski de randonnée d’environ 12km et D+1000m chacune. Côté compétition, j’ai participé à deux courses de 11km en janvier et au Swiss Canyon Trail sur 16km début juin. En avril, une gêne à la hanche gauche est apparue. En fait, une arthrose prononcée aux hanches m’avait été diagnostiquée déjà en 2023, mais je n’avais alors aucune douleur. Après quelques jours d'hésitation, j’ai finalement choisi de poursuivre ma préparation. Je n'avais pas vraiment de douleur, sauf en cas de mouvements violents. Je pouvais continuer à courir, mais en évitant, autant que possible, les longues sections de bitumes. Je faisais particulièrement attention dans les descentes.
Début juin, dans le but de m’habituer à l’altitude, j’ai passé deux nuits au camping près de Saint-Moritz à près de 1800m d'altitude.
Nous sommes arrivés à Chamonix le jeudi avec mon épouse après environ sept heures de train. Nous avons pris possession d’un petit appartement réservé en Novembre déjà et situé proche de la zone de départ. Le vendredi, nous avons visité le parc des exposants et j'ai retiré le dossard. Un stand qui m'a particulièrement intéressé était celui de l’organisation présentant un ravitaillement identique à ceux que nous allions trouver sur le parcours.
Avant course avec le Mont Blanc en arrière plan
Le samedi, nous avons pris le train jusqu’à Vallorcine pour reconnaître le parcours du marathon dans ce village, puis avons fait une petite promenade. En fin de journée, nous avons assisté à l’arrivée des coureurs du 90km dans une ambiance toujours extraordinaire.
Dimanche matin, je me rends à pied au départ, le matériel est prêt : short, t-shirt, manchons pour les bras, bâtons, quelques nougats et gels. En chemin, à 7h, j’ai la chance de voir passer les élites, spectacle toujours impressionnant
Pour mon sas 4, le départ a eu lieu à 7h45. Dès la sortie de Chamonix, le rythme du groupe de coureurs dans lequel je me trouve se stabilise à un rythme régulier autour de 5’30 à 5’45/km. La première section, en direction d’Argentière, est roulante puis le chemin s’élève en forêt, sans bouchon. La température est idéale.
Sur la ligne de départ au coeur de Chamonix
J’atteins alors le premier ravitaillement au Tour où je remplis mes deux flasques – eau dans l’une, boisson isotonique que je ne connais pas dans l’autre – mais je réalise vite que cette dernière est trop sucrée pour moi.
Il règne une très belle ambiance grâce à la présence de nombreux spectateurs présents à la sortie du petit village.
Commence alors la montée des Possettes, l’un des moments forts de la course. Le peloton se met rapidement d'abord en deux files parallèles puis, à mi-pente, en une seule file, ce qui occasionne seulement un court instant d'attente. Chacun avance concentré, profitant parfois de la vue magnifique sur le Mont-Blanc.
Près du sommet de l’Aiguillette des Possettes
Arrivé au sommet, le temps est splendide, sans vent. De cet endroit, la vue est absolument unique. La descente qui suit est technique au départ, puis plus roulante, je perds alors quelques places. À Vallorcine, mon épouse m’attend juste après le ravitaillement. Je peux lui dire avec soulagement que ni ma hanche ni mon genou ne me font souffrir. Je charge quelques gels, change de t-shirt pour un plus léger car la chaleur s'installe.
Le sentier jusqu’au Buet est agréable et ombragé, longeant une falaise utilisée pour l’escalade.
La montée au Béchard est rude, avec de grandes marches et un soleil écrasant. Une petite éponge que j’avais emportée me permet de me rafraîchir régulièrement aux quelques ruisseaux que je croise sur mon chemin.
On traverse rapidement un petit plateau arboré. Il faut alors redescendre un petit sentier sinueux dans une forêt, puis remonter vers La Flégère, d'abord en forêt puis sur des pistes de ski. Une crampe à la cuisse me bloque alors que les bâtiments du télécabine sont en vue. Après quelques mouvements difficiles, la jambe se débloque, me permettant de rejoindre la Flégère. Je prends le temps de me rafraîchir avec mon éponge, d’enlever le sel accumulé sur mon visage et mes bras, puis je profite du ravitaillement : soupe, banane, abricots secs, fromage, en privilégiant le salé pour éviter les crampes.
Les bénévoles insistent pour que nous remplissions bien nos gourdes avant la dernière portion, qui n’est pas une simple descente vers Chamonix. Il y a d’abord un long balcon jusqu’à Charlanon, superbe mais dont le sentier est assez irrégulier et en certains endroits assez technique. La vue sur le Mont-Blanc est splendide. Vient ensuite une descente très raide et qui me paraît presque interminable à travers la forêt. Je descends prudemment avec les bâtons, ménageant mes genoux, et me fais à nouveau dépasser par de nombreux coureurs.
En sortant de la forêt, il reste environ deux kilomètres. On traverse un champ situé juste derrière notre appartement et une nouvelle crampe me bloque subitement. Quelques instants d’étirement m'aident à repartir. L’entrée dans Chamonix est un moment fort: le public est nombreux et bruyant, et l’organisation nous fait traverser le centre-ville dans une boucle avant de franchir l’arche d’arrivée, porté par les encouragements, en 9h03 et classé 1664 sur 1992 finishers.
Les derniers mètres au centre-ville
Une bénévole me passe la médaille autour du cou et je me rends au ravitaillement final pour boire, manger et m’asseoir quelques minutes. Mon épouse m’annonce alors la nouvelle: je suis premier de ma catégorie M7! Sur le podium, je reçois un diplôme, un pack de quatre bières et un beau verre de la Brasserie du Mont-Blanc.
Podium des M7
Je rentre à pied à l’appartement, étonné de ne ressentir aucune douleur particulière. Pas de TFL, peu de courbatures le lendemain. Nous prolongeons le séjour par des excursions à Servoz et aux Houches en montant au Prarion par le télécabine pour profiter de la vue sur le dôme du Goûter. C’est ainsi que se conclut un projet commencé en 2021 et qui s’achève en 2025 avec de multiples souvenirs assez uniques pour le trailer lambda que je suis.
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