L'auteur : Zaille
La course : Run in Lyon - Marathon
Date : 5/10/2025
Lieu : Lyon 01 (Rhône)
Affichage : 208 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Une fois par an, avec mon club, la RIM, je participe à un gros déplacement pour retrouver les amis runners le temps d’un week-end sur un évènement sportif. Cette année c’est aux courses de Run In Lyon que nous nous rendons avec au choix : un 10k, un semi et un marathon.
Motivation XS
Je m’étais promis que « plus jamais ça » après ma descente aux enfers au marathon de Fribourg. J’avais clairement décidé de ne plus me frotter à cette distance devenue trop rapide pour moi pour une performance qui puisse me satisfaire. Avec un vieux PR à 3h18, courir aux alentours de 4:40/km, 42km durant, fait clairement partie de mon passé.
Cependant … On sait ce que vaut la parole d’un coureur ! Et, à force d’hésitation, ce qui devait arriver arriva. En effet, les dossards du semi s’étant vendu tellement vite, c’est résigné et avec une motivation XS que je n’ai eu finalement d’autre choix que de m’inscrire une nouvelle fois sur un marathon … Shit happens !
Une valeur sûre, le cardio
Qui dit marathon, dit plan d’entraînement qui va bien mais là, pour la première fois : rien, presque rien, en tout rien de spécifique du moins ! Juste 2-3 footings avec un km plus rapide ou un 30/30 coincé dans une sortie longue, c’est tout ce que j’ai fait pour sonder à minima ma forme pour un 42k. Tous mes km d’entraînement cette année étaient exclusivement dévolus à l’ultra où la vitesse a laissé la place à l’endurance pure.
J’ai perdu beaucoup de vitesse mais je me sens plutôt en forme. Je décide de me fier à une valeur sure, le cardio. L’idée est de limiter mon effort le temps du premier semi avant de m’autoriser plus de bpm. Les valeurs de mes zones cardio n’étant pas de première fraîcheur, c’est un peu au doigt mouillé que j’opte pour une limite à 150 pulsations sur le début de course puis après … Après, on verra bien ! Si j’arrive à boucler l’affaire en 3h45, je serai plus que satisfait.
L’ambiance est bonne, le ciel est bleu, j’ai hâte d’y être
On arrive avec Laetitia (inscrite sur le semi) et tous les autres à Lyon Perrache samedi en début d’après-midi. Le temps de déposer les bagages à l’hôtel et nous voilà partis pour l’incontournable salon du running. Les marathoniens auront droit, en plus du maillot, à un petit sac de sport aux couleurs de l’évènement. Il faisait beau mais voilà qu’arrive la pluie qui nous fera quitter le site un peu précipitamment pour nous réfugier dans un bar en attendant la traditionnelle pizza/bière du soir.
Réveil à 6h30 pour un départ un peu après 8h00, je ne prends pas de petit déjeuner et on est à 20 minutes à pied du sas de départ. Je grignote quand-même 2 cookies qui trainent avant de sortir fin prêt avec un équipement très light. Pour l’alimentation, un gobelet et 3 compotes glissés dans mon short feront l’affaire en plus des ravitos tous les 5km. Il fait plutôt bon même en manche courte à cette heure où le jour vient pourtant à peine de se lever.
Sur place, notre petit groupe se sépare pour que chacun rejoigne son sas. Dans la confusion j’arrive dans le sas des 3h30, pas grave, je partirai un peu plus tôt, c’est tant mieux. Je me cale tout au fond et sautille au rythme des injonctions du speaker et de la musique. L’ambiance est bonne, le ciel est bleu, j’ai hâte d’y être. Je souhaite une dernière fois bonne chance à Jean-Luc et Fritz avant de partir tranquillement en queue de sas pour ne gêner personne. C’est parti pour 42,195km, ça faisait longtemps …
5:19 de moyenne
On va beaucoup longer le Rhône ou la Saône dans cette ville de confluence et le profil sera plutôt plat comme il se doit sur ce type d’épreuve. Très vite je m’aperçois que je peux courir plus vite que 5:30 en respectant mon plan cardio et c’est un peu en-dessous de 5:20 que j’exécute les premiers km.
Je n’ai pas de super sensations dans les jambes qui sont bien raides mais le souffle est bon et les km défilent. Après avoir zapper le ravito des 5km, je me décide quand-même à marcher un peu au km11 pour boire un fond gobelet et sortir une première compote. Je suis à 5:19 de moyenne mais commence à ne plus pouvoir rester sous 150 bpm à ces allures. Je maintiens le rythme malgré tout.
Premier pronostic de Garmin à 3h46
Km16, on rentre à nouveau dans Lyon et son centre-ville noir de monde. Il est 10h du matin et les gens sont de sortie pour assister à l’évènement du week-end. J’ai l’impression que plus je vieillis, plus je suis sensible à tous ces encouragements. A ce moment on court encore avec ceux du semi qui vont bientôt bifurquer pour viser la ligne d’arrivée tandis que le marathon ira faire quelques allers-retours dans le parc de la tête d’or avant de revenir vers le centre.
Mon cardio est à présent plus proche de 155 que de 150 mais j’arrive pas loin de la mi-course avec un premier pronostic de Garmin à 3h46. Avec mon plan, si tout se passe bien, je devrais faire mieux encore et ça me motive. Avant de rentrer dans le parc, je croise Jean-Luc qui doit bien avoir 4-5 km d’avance sur moi, tout à l’air de bien se passer pour lui.
Je cavale un peu plus vite
Km21, on rentre dans le fameux parc agrémenté de sculpture géante du Chat de Geluck. Je m’amuse à lire les intitulés des œuvres tout en descendant ma 2ème compote, ça occupe. Les jambes vont bien, le souffle aussi après cette première moitié de faite. Je me soucis un peu moins de mon cardio même si je veux encore limiter à minima mes bpm à 160.
Je cavale un peu plus vite à présent : 5:09, 5:12, … 5:34 au km 24 où je prends à nouveau le temps de boire et manger un bout de banane en marchant. Je scrute les coureurs qui viennent d’en face à ce rare endroit où l’on se croise, espérant voir un membre de mon club pour l’encourager mais personne. Je repars à un bon rythme toujours aussi à l’aise, l’objectif est le km30 pour voir s’il y a le fameux mur par là-bas :-D
Négatif split
Retour le long du Rhône, vent de face, je me cache un peu derrière un coureur qui a la bonne allure mais je surveille toujours encore mon palpitant comme le lait sur le feu, 160 max ! C’est difficile mais je ne veux réellement lâcher les chevaux qu’à partir du km30 même si à ce moment mon souffle est plutôt léger comparé à d’autres que je dépasse.
Je suis étonné de voir si peu de coureurs à la dérive comme à Paris, par exemple, où dès le semi on voit des zombies boiter sur le côté. En revanche je dépasse, je ne fais que ça et très peu me doublent, c’est la récompense du négatif split avec une seconde moitié de course plus rapide. C’est grisant et motivant pour toujours aller plus vite mais prudence !
Je me fais plaisir
Km30, enfin ! Un panneau annonce le kilométrage et l’éventuel mur pour les plus malheureux. Moi ça va même si les jambes commencent à râler mais quoi de plus normal. Une dernière session marchée avec banane et eau puis c’est direction l’arrivée, « plus » que 12km. Finie la maîtrise des bpm à présent, j’y vais, je me fais plaisir et descend même de temps en temps sous les 5:00.
Km35, il fait chaud, je ne m’arrête pas au ravito mais demande qu’on asperge ma casquette, l’eau fraîche sur ma tête me fait vraiment du bien. Plus que 7km, je commence à espérer la fin, les cuissots brûlent et le souffle devient de plus en plus court. On traverse le fameux stade de Gerland, c’est vraiment chouette de nous faire passer dans ce haut lieu de l’histoire du sport lyonnais. D’ailleurs, le parcours dans sa globalité est plutôt agréable entre balade bucolique au bord de l’eau et visite touristique du vieux Lyon.
Finir sous les 3h45
Je maintiens toujours la même allure autour de 5:10 mais j’ai du mal à rester en-dessous surtout qu’un sale vent de face augmente la difficulté sur certaines portions. Je reconnais le musée des Confluences à côté duquel arrive la Saintélyon que je vais refaire cette année. Ça devient dur et je me dis qu’un marathon de 38km aurait été bien suffisant. Je sais cependant que quoi qu’il arrive, mon 9ème marathon sera réussi, mon plan a été respecté à la lettre … Pour une fois !
Km40, au loin un maillot RIM, mince ! C’est Jean-Luc qui marche, il crampe depuis plusieurs km. Je suis déçu pour lui qui avait pourtant préparé sérieusement cette course pour un chrono de 3h30. La loi du sport est parfois dure. Je l’encourage mais trace ma route, je veux finir sous les 3h45 et ma marge n’est pas énorme, je reste focus.
Pas de dégringolade
3h37 et il reste plus d’un km, la cerise du 3h40, on l’oublie, pas grave. Moi qui doutais pour le sub4 et qui osais à peine rêver d’un optimiste 3h45, je ne peux qu’être satisfait. Je scrute la foule espérant voir l’une ou l’autre tête connue dans un centre-ville bondé de spectateurs. Les encouragements fusent mais il faut que ça se termine, je commence à souffrir. Mon allure est encore bonne, pas de dégringolade mais l’aiguille des tours-minutes est dans le rouge.
Je vois Seb qui me prend en photo, je lui tape dans la main, mission accomplie. Dernier virage et au loin 2 arches d’arrivée, une pour le marathon, une pour le semi. Il y a énormément de monde, la foule se resserre sur moi dans une ambiance de folie comme certains mois de juillet à l’Alpe d’Huez. Enfin la ligne : 3h 43min 15s et … 172 de bpm.
Un très beau marathon et géré à la perfection. Aucun coup de mou, aucun imprévu, tout a fonctionné comme je l’avais programmé. Je suis loin de mon meilleur chrono mais la maîtrise du sujet me donne, pour une fois, une pleine satisfaction. J’aurai presque envie de m’y remettre … Pourquoi pas ?
Mentions spéciales à mes amis RIMois qui pour beaucoup ont performé ce week-end. Sur marathon je retiendrai le premier 42k pour Fritz et surtout le sub5 pour Gaby, notre vétérane. Bravo à tous.
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