Communauté des sports d'endurance

Aerorun, 2e édition. Il s’agit d’un 10 km, couru sur l’aéroport de Paris-Le Bourget, au bénéfice de l’association Aviation Sans Frontières. La course a lieu en zone réservée, point logistique important, car cela implique contrôles d’identités et des sacs à l’entrée. Ces contrôles vont du reste occasionner un retard, le départ de la course étant donné à 9h50 au lieu de 9h30, le temps que les près de 2000 participants soient prêts. Le petit vent froid du matin, couplé à ce retard, n’aura pas aidé à rester chaud. Mais c’est bien le seul hic d’une manifestation pour le reste bien réussie.

Le parcours est original, et plaisant pour qui aime courir sur le bitume bien sûr. Deux boucles de 5 kilomètres, avec un passage sur une piste avions (et contrairement aux idées reçues, ce n’est pas plat), et un passage sur une voie de circulation avions (pas plate davantage). Environ 45m D+ et D- au cumul des deux boucles. En vue aérienne, une sorte de U en gras, parcouru deux fois. L’arrivée se fait, après avoir serpenté entre quelques avions, à proximité des deux fusées Ariane du Musée de l’Air et de l’Espace, entre deux escaliers passagers positionnés telle une arche d’arrivée. Un petit côté Mario Kart donc pour ce parcours.

J’y participe en tant que salarié du Groupe ADP, et retrouve donc logiquement différents collègues et connaissances de la communauté aéroportuaire. Néanmoins, j’y viens certes pour l’ambiance et l’esprit de communauté, mais aussi pour le chrono. Objectif : battre mon record sur la distance (38’42), et pourquoi pas tendre vers les 38’. L’entrainement a été bon, le niveau est resté élevé (pour moi) suite à Paris-Versailles il y a 3 semaines. Un peu de fatigue accumulée, mais un bon espoir de record tout de même.

Positionné en 5-6e ligne au départ, je suis rejoint par un collègue, Pierre-Edouard, qui m’indique qu’il a un record dans les 37’, et vise dans les 38’ aujourd’hui. Parfait, restons ensemble. Mon plan est simple. Sachant que ma montre tend à légèrement surestimer les distances parcourues, je compte me caler vers 3’46-3’47/km à ma montre, et voir si ça peut tenir jusqu’au bout. Si oui, les 38’ ne devraient pas être loin.

La musique de Top Gun retentit, compte à rebours, paré au décollage, puis le départ est donné. Ça part vite. L’avantage, c’est que la voie est très large, donc c’est très fluide.

Crédit photo : organisateurs

Au bout d’1 kilomètre, les positions se stabilisent déjà. J’en aurai la confirmation à l’arrivée, avec les temps et classements intermédiaires positionnés sur les demi-tours à l’extrémité des U : je vais naviguer entre la 30e et la 35e place tout du long.

Très vite, nous avons droit au 1er passage sur la piste avions, parcours assurément peu commun. Pierre-Edouard est calé à côté, puis derrière moi.

Crédit photo : Photographe Groupe ADP

Dans la remontée, malgré le petit vent de travers, je prends la tête d’un petit groupe, soucieux de ne pas baisser l’allure.

Crédit photo : organisateurs

3’47, 3’46, 3’47. Le début de course est pile dans l’allure visée. Les demi-tours nous conduisent à croiser les coureurs qui nous suivent, et à s’encourager mutuellement.

Crédit photo : organisateurs

3’45, 3’47, 3’46. Toujours parfaitement dans le rythme, même si ça commence à être dur. Et l’on commence à rattraper les derniers, encore dans leur première boucle.

Crédit photo : Photographe Groupe ADP

C’est dans le 7e km, et notamment lors du 2e passage sur la piste avions, côté montant, que je commence à lâcher du lest. 3’56 seulement au 7e km, ça dérive. Difficile d’en remettre plus. 3’48 au 8e (plutôt descendant), mais 3’52 au 9e (plutôt montant). Nous slalomons entre les coureurs qui sont sur le point de terminer leur première boucle.

Dernier kilomètre, il faudrait accélérer, mais les jambes ne répondent pas. Et le vent de face pour rallier l’arrivée n’aide pas. Passage au 10e km à ma montre en 38’08’’, après un dernier km en 3’54. Clairement, je manquais de jus pour relancer sur les deux derniers kilomètres. Il reste encore quelques dizaines de mètres, et j’en termine en 38’36’’, pour 10km150 à ma montre.

Nouveau record personnel sur 10km donc, record battu de 6’’ officiellement (et un peu plus officieusement, avec quelques dizaines de mètres en plus parcourus par rapport à mon précédent record). Sur le moment, je suis partagé entre satisfaction du record battu, et pointe de déception, conscient qu’un meilleur chrono était accessible avec un peu plus de fraicheur. Avec le recul, la satisfaction l’emporte, et me laisse l’espoir d’améliorer encore ce chrono. 33e/1826, et 2e M2, catégorie d’âge dans laquelle je viens de basculer.

Puis j’attends l’arrivée des collègues, nous prenons quelques photos, je salue ceux qui participent au 2,5 km marche. Atterrissage réussi. Place au retour à l'entraînement, en vue du prochain vol.