L'auteur : Zaille
La course : Les Courses des Amoureux du Fer - 42 km
Date : 19/10/2025
Lieu : Reichshoffen (Bas-Rhin)
Affichage : 118 vues
Distance : 42km
Objectif : Faire un temps
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Découvert l’an dernier dès sa première édition, le trail des forgerons m’a d’emblée séduit par ses mensurations aguicheuses de 40km pour 1000 de D+, le ratio parfait pour envoyer comme il faut et de surcroît sur un terrain très peu technique.
Sub4
Cette année je décide de revenir à Reichshoffen sur ce même format. Le tracé à légèrement était modifié et ce sont cette fois-ci 42km qui sont annoncés, un vrai maratrail. Il y a 2 semaines je terminais, à Lyon, mon 9ème marathon et c’est un défi qui me fait saliver que d’enchaîner si vite sur un nouveau 42k. Dangereux mais excitant … mais dangereux, on est d’accord.
L’an dernier j’avais pour objectif un sub4 que j’ai atteint in extremis avec 3h55 pour boucler la boucle. Parfois je manque vraiment de lucidité et malgré un an et 2 km de plus, je vais prendre le départ cette année avec le même objectif. La mission n’est pas loin d’être impossible avec en plus la fatigue résiduelle de mon exercice d’il y a 15 jours. Mais comme d’habitude, je m’obstine … Qui courra verra !
Championnats de France de trail court
Départ à 8 heures, il fait frais en arrivant sur le site des usines de la CAF (aucun rapport avec les allocs) et je suis bien content d’avoir, au dernier moment, décidé de mettre des manchons aux bras. L’organisation a quelque peu changé, en mieux, et ça se voit. Tout est bien en place avec ces affichages partout autour du village départ où toutes les facilités pour les coureurs sont regroupées. C’est très certainement l’effet de la labellisation FFA Bronze. En effet, la course est qualificative pour les championnats de France de trail court et il y aura sûrement du beau monde dans les starting-blocks.
En attendant le départ, je squatte un hall où une soufflerie ramène un peu de chaleur, je ne suis d’ailleurs pas le seul à avoir repéré le spot. Je vais partir en autonomie avec 2 flasques, une compote, une barre et un gel. Si vraiment ça devait coincer, il y aura 3 ravitos sur le parcours donc pas d’inquiétude à ce niveau-là. De toute façon avec la fondue au fromage de la veille, il y a tout ce qu’il faut dans les artères … En lipide du moins.
Stratégie PACEPRO de 4 heures
Juste avant le départ je croise Manu qui se remet un peu au trail. On échange nos expériences matinales respectives sur le trône avant de partir tous les deux en queue de peloton. On est 110 coureurs (l’an dernier, 40) et ça part très vite devant. De jeunes avions sont là pour dézinguer la course en moins de 3h30, c’est sûr. Avec mon récent statut de M4, si mon objectif chrono est ambitieux, je vise aussi un podium en catégorie comme l’an dernier quand j’étais l’unique M3, de quoi motiver les troupes ! Allez go !
Les 2 premiers km se font à travers le site industriel et ses hangars d’assemblage de rames ferroviaires, une initiative que je trouve toujours aussi sympa. Je surveille déjà ma montre sur laquelle j’ai programmé une stratégie PACEPRO de 4 heures. Avec mes yeux de M4, j’ai du mal à lire si je suis en avance ou en retard. Dans tous les cas, je vais bien assez vite selon mon cardio. Je me suis mis en tête de faire une gestion de mes bpm comme sur le marathon de Lyon mais abandonne finalement cette idée absurde dès le premier faux-plat montant en direction de la forêt où il m’est clairement impossible de respecter cette règle sans devoir marcher.
En avance, 2 minutes en 5km
Les premiers chemins sont encombrés de ronces et ma foulée s’en trouve hachée avec des poses de pieds incertaines. Le manque d’entraînement trail se fait déjà ressentir, heureusement qu’en globalité ça sera plutôt roulant aujourd’hui. Je comprends finalement ce que me raconte ma montre qui me confirme que je suis bien en avance, 2 minutes en 5km. Il faut que je vise au moins 4 minutes pour avoir de la marge pour la grosse (et quasi unique) difficulté de 2,5km et 250m de D+ qui m’attend à mi-parcours.
Mentalement, le parcours se saucissonne bien : 10km de plat, 10km de faux-plat montant, une grosse montée et puis de la descente. Tout est quasiment courable pour moi mis à part la fameuse difficulté nous extirpant de la vallée de Jaegerthal. Pour l’instant je déroule plutôt bien avec même quelques kilos sous 5:00 minutes. Il faut dire que le terrain s’y prête bien.
Hors parcours
C’est surpris que j’arrive déjà au premier ravito, en 55 minutes avec 2-3 minutes d’avance sur le menu du jour. Tout va bien ou presque bien. Mes tendons d’Achille sont douloureux depuis le début et je pensais qu’une fois chauds ça irait mais non. Rien d’insupportable mais cette sensation de tirer sur la corde fatiguée d’un arc m’effraie un peu. Il ne faudrait pas que ça pète !
Pas d’arrêt à ce premier poste, j’ai tout ce qu’il faut. Je continue à un rythme qui consolide mon avance et dépasse régulièrement l’un ou l’autre concurrent. Km12 : « Hors parcours », ma Garmin vibre. Mince alors ! Effectivement plus de rubalise accrochée dans les arbres du coin, je ne suis pas bon là. J’affiche la carte sur ma montre et effectivement, j’ai loupé un petit sentier à droite, demi-tour. Je rameute avec moi les 2-3 coureurs qui me suivaient pour retrouver le bon tracé. Il me semble en plus que l’année passée j’avais déjà commis la même erreur à cette bifurcation où le balisage est un peu trop discret.
J’alterne pour la première fois marche et course
Km15, point de contrôle avant la montée vers le vieux puis le nouveau Windstein. Du gros chemin qui se monte bien en micro-foulée. Je suis toujours en forme et me dis que plus du tiers est déjà torché. J’ai un coureur en point de mire et me motive à le rejoindre mais sans forcer. Le cardio monte bien mais rien d’alarmant, l’effort est plutôt confortable.
Une petite descente bien rythmée sous les 4:30 et voilà un premier coup de cul dans un zig-zag direction le château du nouveau Windstein où j’alterne pour la première fois marche et course. Je me fais dépasser par deux jeunes effrontés qui sortent de je ne sais où ! Très vite on embraille sur une descente bien pentue qui me ralentie presque autant que la précédente montée. Je regarde ma montre et ce ne sont plus que 2 minutes d’avance que j’ai réussi à engranger en 23km.
Mon plan prend l’eau
Ravito, 2 quartiers d’orange sucés en 2 secondes et c’est parti pour la session de grimpette du jour. 2,5km + 300m d’erreur d’itinéraire (encore). Le pourcentage de pente va crescendo et les cuissots sont brûlants en-haut. C’était quand-même moins dur que dans mes souvenirs mais mon avance s’est transformée en 11 minutes de retard. Rien d’affolant, j’ai encore bon espoir de cavaler efficacement dans les longues sessions descendantes qui s’annoncent.
Ça va descendre mais pas tout de suite et ça je ne le savais plus. En fait il n’y a d’abord pas loin de 4km de sentiers et chemins forestiers avec 120m de D+, ce n’est pas anodin quand on a que du D- en tête ! je perds encore du temps, mon plan prend l’eau. En plus les douleurs aux tendons d’Achille ne s’arrangent pas, je me surprends même à boiter par moment … On est mal.
Le sub4 est à oublier
Km30, nouveau point de contrôle à une intersection que je connais bien. Les difficultés sont définitivement derrière moi mais le sub4 est à oublier. En effet, même si j’ai l’impression d’envoyer dans les descentes, je me rends compte que je tourne aux alentours des 5:30, bien trop lent pour espérer rattraper quasiment 15 minutes sur 10km.
Après la descente du Heidenkopf, je me retrouve à nouveau hors parcours mais le balisage est bien là. Probablement un changement de parcours de dernière minute. Mes tendons me font souffrir, j’espère juste que je ne suis pas en train de casser la machine (c’est moi la machine, un vieux tracteur en fait). Il faut que ça tienne encore 8km, c’est ce qu’un bénévole me dit au passage du dernier ravito que je snobe une nouvelle fois.
Je dépasse à nouveau
Petit miracle quand je me force à courir dans un petit raidard et que d’un coup mes douleurs disparaissent. C’est comme si ce sentier monté en souplesse sur l’avant des pieds avait étiré ou décoincé mes tendons. C’est bizarre mais c’est avec plaisir que je dépasse à nouveau deux concurrents sans grimacer et sans boitiller. Il reste 6km, il est malgré tout temps que tout cela se termine.
On sort de la forêt avec vue sur Niederbronn-Les-Bains. Encore un peu de chemin herbeux avant de taper du bitume. Dans une descente vers Reichshoffen, au loin, des coureurs perdus remontent, le balisage est une fois de plus des plus confidentiels. Je garde l’affichage du tracé sur ma montre et j’avoue que sans le chargement du GPX, j’aurai pu me perdre plus d’une fois. On va dire que ça fait partie du jeu.
Jambes douloureuses et cardio au taquet
Enfin la ville et des bénévoles qui nous orientent dans le dédale des rues. Je ne regarde plus mon chrono mais la dernière estimation se situait aux alentours de 4h20, on verra bien. J’ai encore espoir de faire un classement en catégorie malgré tout, pourquoi pas ? Ces derniers km sont longs, les jambes sont douloureuses et le cardio est au taquet.
On m’annonce 800m mais je ne sais plus vers où aller ? Heureusement un gamin m’indique vers la droite, ouf ! Je rentre à nouveau dans l’enceinte de l’usine et vois enfin la ligne d’arrivée. 4h21 pour 42,5km et 1110m de D+. Je suis bien crevé, il faut que je m’assoie au ravito final. Je ne m’éternise pas, pas grand-chose d’intéressant par ici.
Je consulte mon classement, pas terrible, 43ème et en M4 … 3ème / 7 ! Waow ! Pas de regret quand je vois que le 1er de ma catégorie est 4ème au scratch et plus de 45 minutes devant moi. Par contre, le 1er M3 et derrière moi, VDM !
Assez cogité ! Je pars à la douche, me fais masser et m’installe pour manger une tarte flambée et quelques bières sous le soleil. Après coup et analyse, je réussie finalement à me satisfaire de ma performance. Selon ChatGPT, elle n’est proportionnellement que de 5% inférieure à celle de l’an dernier et ceci malgré l’enchaînement avec le marathon de Lyon donc … J’arrête de faire la gueule et reprends une bière.
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