Récit de la course : Fila Aubrac 2003, par yoyo

L'auteur : yoyo

La course : Fila Aubrac

Date : 26/1/2003

Lieu : Laguiole (Aveyron)

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Distance : 44km

Objectif : Pas d'objectif

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Pas d'autre récit pour cette course.

Le récit

Laguiole - 2003

Ca commence mal. J’entends pas le réveil et je me lève 1 heure plus tard que prévu. Je saute dans la voiture pour, après du brouillard, de la neige, et une jolie séance de CO à Séverac le Château, arriver à Laguiole 20 minutes avant le départ. Par chance, je trouve une place à 20 mètres de la ligne et je cours chercher mon dossard. Moi qui aime bien arriver 2 heures avant, m’inspirer de cette atmosphère toujours un peu particulière ou chacun s’observe, tantôt inquiet, tantôt curieux, tantôt envieux. Pour cette fois, c’est raté. Je triche un peu dans la file d’attente pour la vérification du sac et finalement je suis prêt 10 minutes avant le départ (qui à été retardé de 10 minutes….Ouf). J’ai même le temps de me faire prendre en photo au pied du fameux taureau. Je n’apprendrai que le lendemain, dans le journal, que toucher les attributs de cette animal de ferraille porte bonheur. Je ne l’ai pas tripotté, mais c’est pas grave, c’est parti pour 5h 38’ de bonheur. Le départ très solennel est donné entre 2 fumigènes, sur un fort fond de musique « Era ».

C’est parti pour une première boucle de 27 km. Les 2 premiers kilos, c’est de la route. Une mise en jambes. J’hésite entre partir tranquille ou accélérer pour éviter le premier goulet qui ne va pas manquer de créer des bouchons. Finalement je pars sur un bon rythme, mon cardio me rappelle à l’ordre et finalement, on bifurque à gauche dans un sentier étroit, très enneigé et ou il est quasi impossible de doubler, sous peine de se retrouver avec de la neige jusqu’au dessus des mollets. La neige est pas ou peu tassée, très poudreuse et surtout elle ne colle pas. J’aurais souvent cette pensée durant la course « C’est idéal pour les gars qui prépare le Marathon des Sables ». C’est vraiment cette sensation de courir dans du sable mou, sur une plage, à part que là, c’est l’Aubrac, avec le vent qui se lève, et qu’il vaut mieux éviter le maillot de bain. Température extérieure : 0° c environ.

Une solution pour éviter cette poudreuse, c’est de sortir du chemin pour emprunter un champ encore vierge de tous coureurs. Une croûte glacée nous permet de progresser parallèlement au chemin, avec beaucoup moins de difficultés et rapidement 2 rangées de coureurs se forme, séparer par un murée de pierres.

Nous voilà, après 30’ de course au pied de la Croix de Pal. La difficulté de la course que nous devrons gravir 2 fois (dans ce tour de 27 km et dans le suivant de 17 km). C’est à la « queu leuleu » et finalement c’est pas si monstrueux que ça. Le plus dur, c’est sur le haut, un faux plat avec toujours cette neige molle ou on ne sait pas trop s’il faut courir ou marcher (dans la montée, pas de doute, on marche). Au sommet, on tourne à droite pour une descente tout « schuss ». Un vrai régal. Au niveau sensation, c’est génial. Ca me rappelle, il y a quelques années quand je m’étais amusé à descendre en courant …..la dune du Pilat (et oui, toujours du sable). J’en profite pour lâcher le petit groupe dans lequel j’étais et j’accélère un peu sur le plat qui suit pour rejoindre un autre petit groupe qui s’est formé. Peine perdu, ça sert à rien puisque nous rentrons dans un sous bois où il y a de plus en plus de neige, et de nouveau, c’est chacun pour soi. Les groupes éclatent. Je ne regarde plus le cardio, mais l’effort fournit doit pas être loin de 85% fcm et je dois progresser à … 6 km/h !!!. Et à ce rythme là , c’est long 44 km. Bref, un passage un peu galére avant la délivrance : on rejoint une route, verglacée certes, mais le sol est stable (normal pour une route non !!) J’ai la sensation d’être sur un tapis roulant. Ca avance tout seul. Une petit bosse est avalée en courant et c’est avec une certaine déception qu’un gentil signaleur nous fait tourner à gauche pour reprendre cette chère piste en sous bois.

On doit être à 1h 30 de course pour environ 13 km. La piste nous fait remonter en direction du Chalet de la Source. Je me sens mieux et toujours en cherchant le moindre cm² de neige dure, je double régulièrement des coureurs qui ont choisi l’option de marcher. Moi je cours à environ 7/8 km/h. Au sommet, un des passages les plus pénibles m’attend. Un passage à découvert (donc en plein dans le vent qui se jour là devait souffler à un bond 50 km/h) complètement défoncé, où je m’enfonce jusqu’à mis mollet. L’impression de faire de la PPG (montée de genoux), ou plutôt de traverser un champ fraîchement labouré en courant. Une horreur et malgré ça je continue à rattraper du monde. Je dois mon salut à une piste de ski de fond qui longe ce terrain miné pendant environ 100m. Je l’emprunte et je me retrouve au sommet de la Croix de Pal. A partir de là, je vais emprunter le chemin qui me ramène sur Laguiole et que je devrais ré emprunter au 2ème tour. Une descente tout schuss vraiment très sympa , je traverse une rivière, une route et c’est en sous bois que le parcours se poursuit. Un chemin très étroit ou de nouveau, on ne peut pas doubler. Ca bouchonne un peu, je patiente quelques minutes en marchant et n’en pouvant plus, je double 5 ou 6 coureurs en prenant le risque de me détruire une cheville dans un bas coté où les appuis sont hasardeux. Rapidement je distance le groupe d’une quinzaine qui s’était formé et après une légère descente j’attaque un faux plat montant qui me mène jusqu’à l’Abiouradous. J’apprendrais plus tard qu’il y avait un ravito. C’est pas grave. Depuis quelques kilomètres déjà, on croise des groupes de randonneurs qui troublent le calme ambiant en nous criant des encouragements et en remuant de grosses cloches. Ca fait du bien avant d’affronter entre 2 murs de neige, le vent glacial de l’Aubrac qui fait baisser instantanément la température. Faut dire que jusqu’à maintenant, la plupart du parcours était en sous bois, bien abrité. C’est une descente infernale vers Laguiole qui nous attend. Sur une route verglacé, puis de moins en moins et au final, presque sèche, c’est très pentu et idéal pour se martyriser les cuisses. Emporté par mon élan (et mon poids), j’arrive au ravito de Laguiole. Je décide de prendre mon temps. 10 à 15 minutes d’arrêt, je me goinfre de thé, barre de céréale, un coup de fil à la famille qui n’a pas pu m’accompagner, et c’est reparti pour la deuxième boucle de 17 km. J’appréhende un peu, comme beaucoup je crois, de repartir de ce confortable ravitaillement, et surtout de retrouver ces satanés pistes « de sable » moue. Après 1 ou 2 km, je retrouve le parcours emprunté le matin et là, oh surprise. C’est une autoroute !! Super damé. Effectivement les 1050 partants de cette Fila Aubrac, soit 2100 pieds ont fait leur œuvre. Le parcours est super dur, très roulant et la deuxième boucle me paraîtra finalement plus facile que la première. La montée de la Croix de Pal, se passe super bien. Je ne double pas de concurrent et j’en profite pour discuter 2 minutes avec un des nombreux partisans des bâtons de randonnées. En haut de la Croix de pal, c’est à gauche pour le dernier (à regret) schuss de la journée. Re le ruisseau et la route et c’est reparti en sous bois en direction de l’Abiouradous. Je profite de ma bonne forme pour forcer un peu l’allure ou plutôt pour me forcer à ne pas marcher dans la montée vers ce buron traditionnelle. Je me rappelle mes plus beaux souvenirs cyclistes en encourageant un concurrent à « prendre ma roue » et effectivement, en 2 ou 3 km, nous avons bien gagné 15 places. Puis c’est la descente par la route sur Laguiole. Je suis encore étonné de pouvoir courir si vite, sans courbatures ni douleurs. Le final s’effectue par un tour de ville, sans intérêt, sur les trottoirs ou entre les voitures et j’arrive sous la son de « Era » (la boucle est bouclée). Je ne pensais pas être ému, mais tout à coup, ça me submerge. Je l’ai terminé. J’en ai révé depuis 2 ans et c’est fini. Le Tee-shirt Finisher sur le dos, je pars à la recherche de cet aligot-saucisse salvateur qui m’a fait avancé dans quelques moments difficiles. Je ne le trouve pas. Tant pis. Un coup de fil à la famille pour les rassurer et leur donné mon classement : 5h 38’, 224ème sur 1040

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