L'auteur : marathon-Yann
La course : 6 heures de Pontault-Combault
Date : 10/5/2025
Lieu : Pontault Combault (Seine-et-Marne)
Affichage : 93 vues
Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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"PC" m'évoquait jusqu'à samedi le diminutif familier du nom de l'école où je travaille depuis 20 ans. Mais depuis ce weekend, ces initiales me ramèneront aussi à Pontault Combault et à sa course de 6h, organisée de main de maître par Philippe et son équipe. Et quelle équipe !
Pourquoi Courir ici ? A la recherche d'une dernière sortie longue à faire avant ma prochaine aventure londonniene, j'ai eu vent de cette course un peu par hasard. Elle coche pourtant toutes les cases de ce que je recherche, à commencer la distance et la proximité, puisqu'elle n'est qu'à une heure de route de chez moi. Enfin, une heure si je ne me trompe pas : une mésentente avec mon GPS (quel âne, celui-là) m'envoie sur l'A1 plutôt que sur l'A4. Résultats, je perds 20 précieuses minutes et arrive au stade 20 minutes avant le départ, certes, mais après l'heure officielle de retrait des dossards. "Ah, Yann, te voilà !" Mon Dieu, suis-je connu, ou c'est parce qu'il ne reste qu'un dossard à retirer ? "On ne t'inscrit pas pour faire un tour avec les élèves du primaire cette après midi, tu vas trop vite". Mon Dieu, je suis connu !
Pour Comprendre cette remarque, il faut préciser que dans l'après midi, des élèves du primaire viendront tourner avec les coureurs qui le souhaitent. Quelle belle idée ! Autre animation trop rare : une demi heure avant la fin de la course, les bénévoles feront un tour ensemble, et Philippe s'excuse d'avance si pendant 10 minutes ceux-ci sont moins disponibles pour nous. Ouverture aux enfants, respect des bénévoles, ces deux infos plantent le décors d'une course qui coche décidément toutes les cases ! Et comme il fait beau et que je retrouve quelques visages connus, à commencer par celui de mon copain Sébastien, tout est réuni pour que je passe une excellente journée !
Parcourir ce Circuit d'1,2 km le maximum de fois en 6h, tel est le but du jeu. Les premiers tours me permettent de découvrir la boucle : en gros, nous tournons autour de 3 terrains de foot dans un complexe sportif qui nous est réservé, avant de revenir sous l'arche de départ. Il y a quelques pièges, deux trottoirs à franchir, une petite montée d'au moins 2m que bizarrement nous ne redescendons jamais, le tour d'un poussiéreux terrain en terre battue. A trois ou quatre endroits, des bénévoles sont présents et nous prodiguent des encouragements. Pour finir de planter le décor, il y a une centaine de participants, dont certains rapides en relais et d'autres plus lents à la marche. Pourtant, le speaker nous informe après quelques tours que le premier n'est pas un coureur "relais" mais un "solo". J'apprendrai vite qu'il s'agit de Tony, qui a fini deuxième à Millau, un autre monde. Pour le moment, je me concentre sur ma course et mon objectif, que je décline en trois niveaux : 68 km serait pas mal, 70 km serait bien, et 72 km serait extraordinaire. Je me cale à 5 min/km et tiens ce rythme assez longtemps en fait. Je suis content de courir au soleil, de profiter de l'Orangina aux ravitaillements, de voir tant de sourires, cette première partie de course est confortable. Vers la mi-course, 36 km en 3h, au moment où je commence à être moins facile, le speaker m'annonce second, avec 2 minutes d'avance sur Hania, 3eme.
Pas Compétitif mais un peu quand même, je n'ai pas envie de céder trop facilement cette place. Un bon copain, une grosse figure de l'ultra-marathon, m'a appris qu'il fallait savoir aller chercher la motivation là où elle est. Jouer une place sur la boîte ne peut que me rapprocher de mon objectif kilométrique initial. A partir de maintenant, je vais surveiller Hania, qui n'est effectivement pas loin derrière : je n'ai qu'un demi-tour du terrain de foot d'avance. Et quand je la vois souriante faire des grands coucous aux photographes, je me dis qu'elle ne devrait pas tarder à me passer devant.
Pourtant, ces Coups d'œil discrets que je jette furtivement tour après à la sortie de la boucle autour du terrain de foot stabilisé me rassurent : en 1h, mon avance ne diminue pas. Elle varie à peine d'une dizaine de mètres, dans un sens ou dans l'autre, en fonction du temps que nous passons respectivement aux ravitaillements. Je trouve ensuite une autre distraction quand les enfants du primaire nous rejoignent. Les voir si fiers de courir avec nous, les entendre discuter si gentiment avec les coureurs que je double, eux aussi si fiers de partager leur passion, me ramène à l'essentiel de la course à pied. Je commence néanmoins à fatiguer, ça fait bientôt 5h que je cours, et je sens le poids de la chaleur et des kilomètres sur mes épaules et dans mes jambes. Je m'arrête maintenant un tour sur deux pour vider un gobelet d'Orangina, que le bénévole me remplit avec prévenance pour l'arrêt suivant. Sage précaution ! Je me dis que si je gagne ainsi 10 secondes à chacun des arrêts que j'ai pu effectuer, c'est ce simple geste qui me permet de rester encore devant Hania qui n'est que 2 minutes après moi. La fatigue aidant, je prends de plus en plus de temps à ces ravitaillements, ayant du mal à repartir. Et c'est là qu'entre en jeu Sébastien.
Parfait Coureur, Sébastien a de solides références en ultrafond. Comme il aime partager, il joue fréquemment les meneurs d'allure sur marathon ou aux 100 km de Millau. Aujourd'hui, il n'est malheureusement pas en forme, et cela fait quelques heures que je le vois, tantôt trottinant, tantôt marchant, voire même assis à nous encourager. Et dans cette dernière heure de course, quand il me voit trainer pour repartir, il reprend ses réflexes de meneur d'allure et m'accompagne un tour sur deux, me donnant l'élan nécessaire pour me relancer après mes ravitaillements, et me faisant profiter de sa présence inestimable . C'est royal. J'arrive à maintenir à peu près mon allure, et c'est maintenant devant moi que je vois Hania, à qui je prends enfin un tour une demi heure avant l'arrivée.
Podium Conforté ? C'est ce que je me dis, quand je commence à sentir des crampes dans le mollet. Toujours accompagné par Sébastien, je ne vais pas m'arrêter pour autant mais je raccourci considérablement ma foulée, m'arrête, deux ou trois fois par tour pour laisser passer les crampes les plus violentes. Ma vitesse a bien diminuée mais ça tient, et au bout des 6h, je fini avec 69,9 km, tout près des 70 visés, avec une belle et dérisoire seconde place.
P... de Crampes ! L'arrivée franchie, je m'allonge enfin et suis littéralement tétanisé par les crampes, fauché comme un lapin en plein vol. Jambe droite, jambe gauche, muscles antagonistes qui font qu'une crampe apparaît dès que j'étire un muscle, il me faudra trois quarts d'heure et l'aide inestimable de Sébastien, toujours lui, des secouristes et d'un kiné pour faire disparaitre les aliens farceurs qui apparaissent dans mes mollets. Puis comme par magie, mes muscles se détendent, et je peux enfin savourer comme il se doit cette belle journée.
PC 'était bien !
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1 commentaire
Commentaire de Bacchus posté le 16-05-2025 à 14:46:30
Bravo pour ta perf et ta persévérance sur ce PC
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