L'auteur : JIBSY69
La course : L'Expérience Grande Traversée Volcanic
Date : 28/5/2025
Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)
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Distance : 224km
Objectif : Pas d'objectif
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Précision sur mon profil de coureur, je suis un coureur (marcheur) plutôt lent je fais en général 2 à 3 ultras par an, j’ai un limitateur interne de vitesse qui n’empêche d’aller trop vite ( un problème de mental ) , mais qui me permet d’aller chercher toujours ce qu’il faut pour rentrer dans les barrières horaires ( un problème de fierté ) En 2024 j’ai fait le 110 KM de la VVX, l’UT4M (course pendant laquelle j’ai refait connaissance avec Bpoth que j’avais déja croisé dans un moment d’égarement sur l’ultra 01) et l’UTMB; en ce début d’année, j’ai fais les 42 km des maquisards (ou j’ai croisé Booth et l’écureuil , j’ai fait les 53 Km des piqueurs et un tarare lyon en off
Après une vaine tentative de participer à la Diagonale des fous en début d’année, je me suis retrouvé sans objectifs 2025, et avec la massification des pratiquant du sport le plus stylé de l’univers en mars c’est assez chaud pour trouver des places sur des ultras sympas qui fonctionne pour les dates disponibles.
Et puis fin mars , je vois que l’organisation ouvre 5 places pour cette course qui était complète depuis fort longtemps l’Auvergne c’est un peu mon jardin je connais assez bien les massifs et niveau logistique c’est plutôt simple : je suis dispo c’est un signe , je fonce ( 9 semaines de préparation c’est large … )
Rentrons maintenant dans la course, pour moi plein de nouveautés la distance : 223 KM mon maximum était de 170 Km, pas de balisage hormis le GR (GR 4, GR400, GR441, GR30) mais pas tout le temps, des ravitaillements espacés (plus courts 25 Km plus long 53 Km ) bref un joli défi.
Je n’ai pas d’assistance, ma femme est déja sympa de me permettre de m’échapper régulièrement, je ne veux pas lui imposer de percer mes ampoules et d’éponger ma sueur …
Le matos obligatoire est assez classique, mais à cela il faut rajouter sac de couchage (200 G mini) l’ensemble des cartes imprimés et plastifiés, (24 cartes … ) qu’il faut avoir sur soit en permanence, une boussole, une pince a épiler, du micropur …. et une réserve de flottes de 2 litres minium (j’avais 3 litres avec le Camel) mon sac devait faire autour de 7/8 Kg.
La course se décompose en 6 étapes et 7 Barrières horaires, elle part du Lioran dans le cantal pour rejoindre Volvic dans le puy de dôme en traversant les 3 massifs : Cantal, Sancy et Chaine des Puys.
Elle peut se faire en solo ou en duo, sur les duos l’un peut abandonner, le second a le droit de finir mais sera pénalisé de 14H ou aura le temps de maximum de courses autorisée 62H.
Petite spécificité, les batons sont interdits dans le massif du cantal et du sancy, ceux sont les 2 parties ou le ratio D+ KM est le plus élevé. Ce n’est pas lié à l’organisation mais aux massifs. En résumé pas le droit d’utiliser les batons dans les zones ou on eu aurait le plus besoin. (les organisateurs prendront le soin de les verrouiller avant chaque étape où ceux-ci sont interdits)
J’avais un plan de marche en 57H ce qui me laissait en moyenne 4 H d’avances sur les BH
Au niveau de l’organisation c’est une équipe assez resserrée qu’on va retrouver régulièrement sur le parcours, ils connaissent l’ultra endurance, sont aux petits soins et très bienveillants, elles regroupent notamment plusieurs organisateurs de courses ( trail du Loran, Trail des 6 burons, Trail du Sancy et bien évidemment VVX)
C’est aussi une course intimiste 81 partants, l’organisation limite volontairement la jauge.
Départ le mercredi à 10 H de la station du Lioran après le briefing d’avant course, le temps s’annonce très chaud. Cette première étape fait 36km pour 2300 m de D+ , on enchaine les principaux sommets : plomb du cantal, griou, brèche de rolland , puy mary pour arriver au buron d’eylac première base vie , il fait chaud, l’organisation met un point d’eau à mi parcours environ et on trouve quelques ruisseaux et fontaines en cours de route, arrivée à la base vie on a le droit un check médical à l’entrée et à la sortie et on signe un accord pour continuer (a chaque base vie on aura droit à ce check) Les premières ampoules font leur apparition mais elles ne sont pas spécialement gènantes. Je quitte la base après 8 H30 de course pour la deuxième étape qui nous emmène au collège de condat 40 km plus loin et 655 M de D+ avec un profil plutôt descendant , les montagnes s’aplatissent, les troupeaux pâturent au milieu de grands espaces désertiques c’est très apaisant , la première nuit commence à tomber il faut relancer, l’organisation nous ravitaille en eau à la moitié (les points d’eau sont plus rares) les 2 premiers tiers se passe plutôt bien le dernier tiers la fatigue et le manque de sommeil apparaisse et c’est plus compliqué , j’arrive vers 2 H30 à Condat, 1 h d’arret 20 minutes de micro-sieste, une purée jambon excellent, je repars en pleine forme pour la troisième étape à 3H30 je repars pour 36 Km et 1050 m de D+ pour un profil plutôt montant en direction de Pertuyzat (Super Besse) , le levée du jour est magnifique, je ne croiserai aucun coureurs pendant 37 Km et d’ailleurs personnes d’autres hormis quelques agriculteurs au loin dans leurs champs au petit matin, je croiserai les premiers humains au lac chauvet, s’en suit un passage d’un km le long d’une départementale assez passante pas forcément des plus agréables puis la remontée vers le lac Pavin, c’est magnifique les randonneurs commencent à refaire leur apparition, je rattrape un DUO 2 km avant l’arrivée dont l’un des 2 abandonnera à la base vie terrassé par des ampoules) j’arrive vers 11H30 à la base vie il commence à faire très chaud. Une pause salutaire des lasagnes au saumon je repars pour l’étape 4 , 25 Km et 1000 m de D+ en plein cagnard, l’absence de bâtons, la chaleur font très mal , la descente à besse puis la remontée sur le sancy et la redescente vers le mont dore par les crêtes sont magnifiques, je regarde les randonneurs équipées de batons avec envie , et les mes ampoules commencent à être douloureuses, j’ai pris un bon coup de chaud sur tronche . je commence à être dans le dur lorsque j’arrive au KM 135 à la base vie aux thermes du mont dore à 19 H environ, une micro-sieste , un aligot saucisse et c’est reparti vers 20 H 15 pour la section que je redoute le plus car celle-ci se déroulera majoritairement de nuit et fait 53 KM pour 2300 de D+ pour nous emmener au Gite montlosier (porte d’entrée de la chaine des puys ) on attaque directement par 1000 m de D+ au coeur du guerry, casade, puy de l’angle, col de la croix morand vue sur le lac du guery au loin c’est magnifique, les lacs, les étendus désertiques, la redescende en direction de la bouboule est plus délicate, peu techniques majoritairement mais il faut relancer et permanence et au KM 150 c’est plus ardu, la nuit est tombée, avec ses angoisses, la fatigue et le manque de sommeil, je rentre dans le dur, mon ami imaginaire commence à me parler, les pierres s’animent de visages humains, vue de haut les hameaux éclairés se transforme en vaisseaux spatiaux, bref les hallucinations propres a la fatigue et au manque de sommeil font leur apparition, il est 1 h du matin environ j’attaque la montée vers le lac du guery, je suis au plus bas mentalement , je me trompe plusieurs fois d’itinéraires, l’orientation est plus complexe, je décide de m’arrêter au bord du chemin pour une sieste de 20 minutes, le confort est plus que précaire, le repos est est très moyen 2, 3 coureurs me doublent, et c’est reparti, pas spécialement reposé mais je dois avancer les KM en montée se font sur un rythme de 4KM/h et en descente a peine plus vite le terrain est un peu technique il est 3H30 il me reste 10 H pour faire 40 Km, vue mon rythme c’est faisable mais pas gagné je ne dois pas mollir ; avant l’arrivée au lac du guery, je rattrape 2 coureurs, c’est ma chance, je vais me raccrocher à eux, et ca va m’imposer un tempo et avoir d’autres interlocuteurs que mon ami imaginaire ( qui n’est pas toujours bien intentionné à mon égard) les gentils organisateurs nous ont laissé un ravitaillement sauvage à la sortie du lac du guery, le jour se lève peu à peu, le rythme est à peine plus rapide que précédemment mais le terrain va s’aplatir et la technicité va diminuer et surtout le soleil va se lever, et le rythme va repartir de l’avant (5Km/H Wahou !!!) le petit groupe explose 2 km avant l’arrivée au la base vie de Montlosier quand nous commençons à croiser les coureurs du 110 Km qui passent comme des avions de chasse, le mental est là mais 2 nouvelles ampoules ont fait sont apparition une sous le pieds à la commissure des orteils, et une autre au niveau du talon, les précédentes s’étaient faites oublier mais celles-ci sont pénibles; je m’arrète et les explose ce qui m’amène un peu de répit en prévoyant de les faire soigner à la base vie. J’arrive vers 11H30 à la base vie , on est au KM 188 le plus dur semble fait , un bon plat chaud (en fait 2) un super infirmier qui s’occupe de l’ampoule principale et le trio se reforme direction le sommet du puy de dome puis le col de ceyssat pour l’avant dernière BH, le rythme est bon le morale est au top, les pieds toujours un peu sensible mais cela le fait, je suis quand même un peu à la traine et je ralentis mes 2 comparses, un peu avant l’arrivée au pieds du puy de dôme ma montre me lache , je continue l’enregistrement sur strava ( et oui strava fait loi ) mais je n’ai plus le guidage, je ne prends pas la peine de recharger la montre j’ai 2 super guide, nous avançons mais dans la montée du puy de dôme ils sont plus rapides que moi et je dois me résoudre à les laisser partir, arrivée au sommet du puy de dôme je me pose pour recharger ma montre et là panique je n’ai plus le câble ( j’ai du l’oublier au ravitaillement du mont dore ou j’ai chargé pour la dernière fois ) ma chance c’est qu’au sommet du puy de dôme, nous devons faire une boucle autour du sommet et que mes 2 anciens compagnons doivent repasser à l’endroit où je me trouve, je décide donc de les attendre, 20 minutes plus tard mes sauveurs apparaissent, je récupère le câble et je pars faire le tour du sommet, je comprends maintenant pourquoi les organisateurs nous ont demandés d’imprimer les cartes ( même si elles ne me serviront pas elles auraient pu « sauver » ma course) A ce moment de la course en plein jour un guidage à la carte était jouable, en pleine nuit ou beaucoup plus tôt cela aurait été très très chaud. La voie est libre c’est repartit pour 20 Km dans un profil plutôt descendant il est 17H 30 j’amorce la descente sur Volvic, le parcours évite les puys, c’est roulant, sauf pépin ca va le faire maintenant, le vrai enjeu c’est de ne pas trop ralentir et d’essayer de rester à un rythme de 5km/h pour boucler 4 H plus loin, la fin est chaotique est complètement sylvestre la trace décroche régulièrement et quelques passages ne sont pas évidents à trouver (en plein jour) je n’ose pas imaginer en pleine nuit, les organisateurs ont encore prévus un ravitaillement sauvage à mi parcours , les 3 derniers Km sont dans un dédale c’est interminable et c’est enfin l’arrivée après 59H et 42 minutes de course. L’arrivée de la VVX se fait sur la base du goulet un site des eaux de Volvic, il y a plein d’animations ( concerts stands … ) et les organisateurs nous accueillent en héros, je retrouve mon épouse et mes enfants. Très heureux d’avoir bouclé, bien fatigué mais satisfait du « devoir accompli »
Pour conclure, c’est une super expérience, ce n’est ni le TOR ou la Swiss Peak en terme de dénivelé et d’engagement, mais c’est un super intermédiaire entre des 100 Miles et des courses plus longues.
L’organisation est vraiment top tout est fait pour assurer notre sécurité, nous sommes équipés de balise GPS ( pour notre proche c’est également sympa pour le suivi en live) Les bénévoles connaissent bien le trail, et nos « habitudes » et les retrouver régulièrement est très réconfortant. Les repas sur les bases vies sont bons et locaux.
S’orienter à la montre est également sympa, un poil plus complexe de nuit par moment, ca demande un peu plus d’attention que de suivre des rubalises, mais l’expérience est très fun.
Le nombre limité de participants est également génial, par moment et pour de très longues périodes on est régulièrement seul au monde, c’est vraiment sympa.
Avant de faire la course je connaissais bien les massifs mais je connaissais beaucoup moins les zones de liaisons et j’ai pris un immense plaisir a évoluer dans celle-ci mon regret est d’avoir fait la partie du Guery de nuit ( partie entre le mont dore et Montlosier) car le secteur est vraiment incroyable, moins pratiqué que le secteur du sancy et du puy Mary, mais beaucoup plus sauvage.
J’y reviendrai de jour pour en profiter encore plus.
Au final sur 81 partants 50 seront à l’arrivée
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