Jeu des pronos des Tours de France, saison 3 !

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Chronique du hamster pailleté - Saison 4 Episode 3 : Emsdetten 2025, Championnat du monde d’Ultra triathlon. 

C’est mon objectif principal de course de l’année.

 

L’an dernier j’avais fait la 1ère manche de la coupe du monde à Colmar. Cette course de Colmar s’était très bien passée pour moi. Du coup cette année je franchis un palier, je participe directement au Championnat du monde. T'es pas cap ? même pas peur ! La bonne blague pour ceux qui me connaissent, je suis mort de trouille.

62 coureurs, 19 nations différentes, il n’y a pas beaucoup d'artistes peintres sur ce championnat du monde, la concurrence va être rude ... On ne vient pas à Emsdetten, nord de l’Allemagne, haute Rhénanie, pour la météo ou pour faire du tourisme. En vérité Emsdetten n’est pas particulièrement sexy pour du tourisme. Mais c’est un très bel endroit à vivre : un centre-ville vivant, avec tous les âges, de jolis parcs, une banlieue pavillonnaire à l’américaine, parfaitement léchée, aucune clôture, haie taillée au millimètre, pelouse taillée aux ciseaux, feuilles mortes ramassées une à une à la main, et déposées par catégorie de taille et de couleur, en piles parfaitement alignées dans la poubelle marron. Vraiment un bel endroit, une agréable quiétude, une jolie qualité de vie.

Quelques mois avant course, je vérifie la liste des participants, je fais quelques recherches. Je m’arrête assez rapidement. Je me rends compte qu’il y a beaucoup trop de concurrents très très très forts. Pas la peine de se faire du mal, de se mettre le moral à zéro.

Et, quelque chose de nouveau pour moi, pas mal de concurrents sont des influenceurs sur réseaux sociaux. Je comprends enfin le sens de cette déclaration de notre ex-président : ’’Si à 50 ans tu n’as pas ta chaîne YouTube ou 100k follower sur Instagram, tu as raté ta vie’’. Je vous remercie de mettre un pouce en l’air à cette publication, j’approche les 30 follower.

 

Vaucluse à Haute Rhénanie. Je ne vous la refais pas, mais une nouvelle fois le trajet voiture a été un enfer. Sur autoroute ma voiture a une autonomie max de 200kms. Résultat on a dû faire 5 ou 6 recharges pour les 1100kms du trajet. Départ 5h30, arrivée vers 22h, épuisés, un enfer.

 

Cette année on arrive avec un équipement du tonnerre : tente, glacière et lanterne sur batterie, transat et petite table pliante. Petit à petit on s’équipe.

L’an dernier pour la course de Colmar, j’avais oublié de prendre un maillet, et je n’avais que les sardines ’’caoutchouc’’ inutilisables livrées avec la tente. Du coup le montage de notre tente avait été collective, l’ensemble des voisins nous avait aidé. Cette année, fort de cette expérience, un homme averti en vaut deux, ou presque, j’arrive sur place tout fier pour monter la tente avec un maillet dans une main et des sardines en titane dans l’autre. Surprise … Il faut monter la tente sur un trottoir, sol en bitume. Ça va être compliqué avec mon maillet et mes sardines … A nouveau, grand moment de solitude … Un gentil voisin Anglais nous propose de partager ses sacs de sables et bidons d’eau pour maintenir nos pieds de la tente. Thank you Guys ! La honte internationale, année après année, le Pierre Richard de l’ultra.

 

La course : natation toujours aussi agréable de nager en piscine extérieure de 50m, un régal. Je ne suis pas bon nageur, pas rapide, mais dans ma ligne d’eau j’étais le plus rapide, donc impossible de nager avec un autre coureur. Je nage seul et je double assez régulièrement, ce n’est pas toujours facile, pas confortable.

 

Le vélo … Toujours aussi difficile 13h30 pour 360kms, sur une boucle de 4,5kms, c’est lonnnnnnng. Interminable. Je mets à peu près le même temps que l’an dernier à Colmar. Je roule à une bien meilleure moyenne (près de 29km/h hors arrêts). Mais, je dois m’arrêter au moins une demi-heure pour une sorte de malaise. Un coup de chaud, une hyperthermie : le corps bouillant, mais je frissonne de froid, j’ai une légère perte de conscience, une baisse de tension, un pouls à 43. Valérie fait au mieux pour me prendre en charge, me surveiller, me diagnostiquer, faire redescendre ma température corporelle. Mais rien n’y fait, il faut du temps. Merci mon cœur, ma jolie infirmière !

Résultat de ce coup de chaleur : je passe une demi-heure allongé sur le transat, en semi-conscience sous une serviette. Assez rapidement des assistants d’autres coureurs et des officiels viennent aux nouvelles et s’inquiètent. Je retrouve mes esprits, en un éclair, lorsque j’entends les officiels de la course appeler le médecin de la course et demander à ce que je sois arrêté Did Not Finish, No Way !. Heureusement ils parlaient anglais et non allemand, je comprends.

Je sors alors la tête de ma serviette. Je me fais violence pour avoir l’air d’être au mieux. Je réponds à une ou deux questions, coup de bol je m’appelle bien Vincent, et ils n’ont pas pensé à me demander mon âge ou le prénom de ma fille, j’aurais séché. J’enfourche mon vélo et je pars aussi vite que possible avant l’arrivée du médecin.

Il n'est pas né celui qui réussira à m'enlever une puce gps de mes chevilles

Une demi-heure avant cette hyperthermie et une demi-heure après je roule à très faible allure. Impossible de pousser fort sur les pédales. Je ne retrouve mes jambes qu’après une pause où mon ami David Micallef (avec qui j’avais fait les tests Enduroman à Lanzarote cette année et qui est sur la course pour assister un ami, coureur Maltais) me propose une glace Magnum !!! Il me connait bien. Je l’avale en moins de deux et je repars gonflé bloc, le moral au plus haut. Je fais ma meilleure partie vélo grâce à cette glace. Il faut que j’ajoute les Magnum à mes plans nutritionnels. Merci David !!!! Tu es très attachant, toi et tes amis vous m’avez tellement encouragé !!! A chaque tour de vélo et de course à pied vous m’avez regonflé le moral, vous m’avez tellement apporté, vous êtes magnifiques : Merci David !!!

Je roule à bonne allure jusqu’aux 340ème kms environ. Les 20 derniers kilomètres auront été difficile, très difficile. L’effet Magnum aura dû disparaître.

Je sors du vélo épuisé, alors que j’étais au mieux au 340ème kms. Du coup je choisi de prendre une bonne et longue douche chaude à la transition vélo / course à pied. Valérie m’assiste complètement pour les transitions, j’ai à peine la force pour me déplacer, aucune force pour me déshabiller, me laver, me sécher, me rhabiller … Un grabataire neurasthénique à l’heure de la sieste, devant des chiffres et des lettres. Merci mon cœur, mon infirmière de rêve !!!

 

Course à pied : La course à pied me fait terriblement souffrir à l’entrainement. Mais qu’est-ce que j’aime la course à pied en course !!!! J'aime cet effort, cette souffrance, cette difficulté. 

Assez rapidement je retrouve mes jambes, et je prends du plaisir à courir. Mes limites ne sont pas musculaires ou mentales. Je suis bien préparé physiquement et mentalement je sais profondément pourquoi je cours. Mes limites sont toujours liées à la nutrition. Je me rends clairement compte que les phases de course où j’arrive à m'alimenter je cours avec facilité et une relative rapidité. Mais que les phases où je n’arrive plus à m’alimenter, je me traîne avec difficulté. A deux reprises je passe par des phases où je ne peux plus rien avaler. A deux reprises je réussis à me faire vom … ir (ce n’est pas beau à écrire, je n’y arrive pas), à évacuer tous ces glucides bloqués dans mon estomac, et à repartir courir avec plaisir et facilité.

Malgré ces difficultés à m’alimenter, habituelles malheureusement, j’arrive à faire une course à pied, honnête. Suite à ma défaillance en vélo j’étais à la 32ème place, je finis le vélo à la 27ème place il me semble, et je remonte petit à petit le classement en course à pied pour finir à une honorable place qui me convient parfaitement. Et de toute façon l'important n'était pas le classement, mais d'avoir donné le meilleur de moi-même. Les ''pourquoi'' je cours sont bien loin, bien ailleurs qu'une éventuelle bonne place au classement.

 

Voilà, à nouveau, j’ai pu rencontrer plein de nouveaux coureurs, de belles personnes.

Goulwenn, un ultra ultra ultra triathlète, ’’monsieur performance’’ sur sa chaine youtube, plus à l’aise sur des distances plus longues.

J’ai pu retrouver sur cette course Bernhard Vogel, le très attachant et bienveillant speaker officiel de la fédération d’ultra triathlon. Il connaît personnellement et noue des relations fortes avec tous les coureurs et assistants. Il nous connaît parfaitement nous et nos assistants ! Il a toujours des gentils mots pour moi. Une très très belle personne, un personnage, une jolie figure de l’ultra. 

Verena de l'organisation, qui nous a accueilli individuellement pour nous donner toutes les informations utiles à l'organisation et logistique de la course. L'organisation de la course parfaite, millimétrée, ouverte, bienveillante, tout est fait pour le coureur et son bien-être. Merci Verena !!!!!! Vous avez été adorables.

Maximilien, un coureur incroyable, qui fait une course pleine et parfaite, deuxième sur le podium. Un grand Bravo à sa compagne Mélanie. Mélanie tu es solide, fiable, d’une grande gentillesse, tu as vraiment assuré, il ne peut pas y avoir de belle performance sans une belle assistance. 

Un coureur attachant et au sourire rayonnant : Anthony Lee. Il a dû malheureusement abandonner, il m'a demandé de courir pour lui. Cet engagement de donner le meilleur de moi-même pour lui, m'a évidemment donné beaucoup de force, la mienne + la sienne.

Jean-Bernard et Pascale !!! Jean-Bernard tu es arrivé sur la pointe des pieds sur cette course, et tu as fait une performance immense. Tu finis à une magnifique 6ème place. Une course parfaite de bout en bout, équilibrée sur les 3 disciplines, sans défaillance, sans baisse de performance. BRAVO Jean-Bernard, tu m’as vraiment impressionné ! Jean-Bernard et Pascale, si nous n’étions pas si éloignés géographiquement, et si il ne pleuvait pas autant à Rennes, nous serions tellement heureux de compter parmi vos amis. Un coup de cœur amical immédiat et évident.

Du coup on est 3 français dans le top 8 de ce championnat du monde. C’est un sacré beau résultat.

 

Je ne vous l’ai pas dit mais la course était le week-end du 14/15 juin. On est bientôt mi-juillet. Il me faut de plus en plus de temps pour rédiger mes comptes-rendus. Ils perdent de leur sens. 

Il faut dire qu’en ce moment j’ai la tête ailleurs : avec Valérie on est en pleine préparation de notre prochain ultra, une course au bonheur, un contre la montre, avec une préparation à nouveau ultra courte : notre mariage pour début septembre !!!! Et oui, c'est tellement facile de faire sa demande en mariage, comparé à la préparation du mariage.

Un jour il faudra que je vous raconte, je pourrais en faire un roman : choix du lieu du mariage, traiteurs, curé, familles, liste des invités … et on n'en est pas encore aux plans de tables, à la décoration, aux imprévus … ''Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille'' dirait un ex-président. Le sens de la fête est un de mes films préférés, peut-être mon film préféré. Il faut qu’on le revoie avec Valérie avant le 6 septembre.

Merci mon cœur !!!! Mon infirmière de rêve, ma jolie assistante, mon amour, mon soutien sans faille, ma fidèle et bienveillante compagne ... Je suis en pleine écriture de ma lettre d’intention de mariage pour le curé, je pourrais continuer cette liste sur 15 pages, et cela ne resterait qu'un extrait.

Fin Juin c’est elle qui fait une jolie course, le triathlon distance L d’Embrun. J’ai pu l’assister et l’encourager. Ce fut un réel plaisir, un bonheur, de partager cette épreuve avec elle. Elle a sacrément performé. Je ne suis pas que amoureux, je suis également fier d'elle. ''Merci pour ce moment'' dirait un autre ex-président ! Mais on en a combien des ex-présidents ???!!!!!!

 

Ce compte-rendu, écrit trop rapidement, à 19h j'ai mon rendez-vous hebdomadaire avec mon curé préféré, et sans envie, mon esprit est au mariage, ne me plait pas. Il faudrait que je le retravaille, entre deux dossiers mairie et église, entre deux rendez-vous avec le curé.

 

Vincent – Dossard 2.

Moi lors du retrait des dossards : ’’Non … dossard 2 ??? Non c’est impossible. Il y a manifestement une erreur …’’ Tant l’an prochain par commisération, par compassion, on me donne le dossard 1. Ce serait la classe, mon papa serait tellement fier.

Je me rends compte que j'ai oublié l'essentiel, je ne vous ai pas parlé de l'arrivée. J'ai oublié de vous dire que l'organisateur, en plus de l'erreur de dossard, a commis l'erreur de me demander quelle musique je souhaitais pour l'arrivée. Vous verrez le résultat sur la vidéo Facebook, on ne peut déposer que des photos sur kikourou ... Je pourrais refaire cent fois, mille fois cette course, pour revivre cette arrivée. Un peu comme le podium des 24 Heures de Peynier. Ça marque une vie. Ma vie est marquée, le plus beau des tatouages.

https://www.facebook.com/vince.oliv.31?locale=fr_FR