Communauté des sports d'endurance

Un an a passé depuis ma participation au marathon de Lyon et voilà que l'envie de revivre ce moment en l'écrivant me vient.

En tant que trailer peu habitué à ce genre de parcours, j'avais pourtant coché cette année l'objectif de faire un marathon, pour le clin d'oeil puisqu'une dizaine de jours après, j'allais fêter mon 42ème anniversaire. Quoi de mieux pour le symbole que de courir un marathon ?

Novice mais avec l'envie de réaliser un chrono raisonnable et surtout de ne pas finir en souffrance, je demande à mon entraineur du club de me faire un plan pour trois mois d'entrainement avec un objectif de 3h30 max.

Ainsi, après le Glandass'trail fin juin, j'attaque la préparation avec une crainte principale, celle de m'ennuyer et de languir les chemins et les collines qui m'entouraient. Ce que je voulais en premier lieu, c'est que cela reste un plaisir et que ça ne devienne pas une contrainte.

Mais finalement, tout se passe bien. Je varie entre sorties longues, fractionnés et seuils. Ce sont les vacances scolaires, mon fils de 9 ans m'accompagne à vélo sur mes sorties footing. Seule coupure lorsque nous partons une semaine en camping dans l'Ariège, mais je fais tout de même une sortie d'une heure et demi sur les sentiers et ça fait plaisir de faire un peu de dénivelé. 

La rentrée arrive, le mois de septembre et je commence à vouloir passer à l'action, l'entrainement c'est bien, mais j'ai hâte de passer à la phase de compétition.

Enfin, le jour J est là ! Arrivés le samedi avec une accompagnatrice de choix, je recupère mon dossard place Bellecour, l'organisation est bien rodée mais quelle fourmilière ! Moi qui cours sur des petits trails dromardéchois, me retrouver dans une épreuve avec plus de 6 000 concurrents donne un peu le tournis. Le soir, nous mangeons au resto avec mon frère et sa compagne, venus exprès de Grenoble pour m'encourager.

Dimanche matin, je me présente sur la ligne de départ, le temps est légèrement couvert et frais, des conditions idéales. Enfin, on y est ! J'ai hâte de me lancer et de savoir si l'entrainement a payé, si le mental est prêt à tenir, on m'a tellement prévenu qu'un premier marathon était dur, ce fameux mur autour du 30eme kilomètre....mais je suis confiant.

Départ ! Je suis parti dans le sas des 3h-3h30, je fais donc attention de ne pas me faire aspirer pas les plus rapides, je me concentre sur le meneur d'allure du 3h15, je ne veux pas le rattraper mais l'avoir le plus longtemps en ligne de mire. 

Nous remontons les quais de Saône, accompagnés par de nombreux groupes de musique, l'ambiance est sympa, faut faire attention de ne pas se laisser griser. Nous traversons la Saône et c'est déjà le dixième kilomètre. Coup d'oeil au chrono, 46 minutes. C'est un peu plus rapide que le rythme que je m'étais fixé. Mais je me sens bien. Je fais seulement attention de ne pas aller plus vite pour ne pas exploser plus tard. On entre dans le vieux Lyon, place des Terreaux, il y a un monde fou, j'aperçois ma copine, ça fait plaisir. 

Direction le parc de la Tête d'or où l'on va tourner un petit peu, on croise les premiers en entrant dans la cité Internationale. On arrive à mi parcours, en 1h39, j'ai un peu ralenti et je sens que les cuisses sont un peu dures mais je ne suis pas inquiet. Je m'alimente avec mes pâtes de fruits et je bois à chaque ravito. 

On sort du parc et on reprend les quais mais du Rhône cette fois, il y a vraiment beaucoup de monde pour nous encourager et juste avant le trentième ma copine est à nouveau là, avec mon frère et ma belle-soeur, ça donne du beaume au coeur. 

Un peu plus loin, on traverse le stade de Gerland, très sympa à voir puis on arrive à Confluence. Finalement, le quarantième kilomètre approche et je n'ai pas ressenti de difficultés physiques notables. Bien sûr, je vais un peu moins vite qu'au début, mais le rythme est encore bon, je suis toujours sous les 5 minutes au kilomètre. 

Après les quais, où je regarde les péniches pour me distraire un peu et ne pas penser aux deux derniers kilomètres, on tourne à droite et c'est la place Bellecour qui se présente, avec ses centaines de spectateurs et les coureurs du semi et du dix bornes qui arrivent en même temps que nous, c'est la nuée, un bruit de fond exaltant, j'entends ma famille crier mon nom et m'encourager à finir, c'est bon ! J'arrive à accélérer un peu pour franchir l'arche d'arrivée et lever les bras de fierté et de soulagement. Il fallait pas un kilomètre supplémentaire. 

Le chrono s'affiche, 3h25'59'' ! Tout à fait dans les temps voulus, franchement pour un premier et peut-être dernier, je pense que je peux être content de moi, la course s'est bien passé, le corps n'a pas laché et le mental n'a pas subi, que demander de plus ?

Bon, j'avoue que je suis vite retourné dans les collines ardéchoises après ça !