Communauté des sports d'endurance

En juillet dernier, au lendemain d'une participation en famille au Trail des Passerelles du Monteynard, je claironnais en une pâle imitation d'Austin Powers  mon retour aux affaires : on ne devrait jamais "claironner" (et encore moins se prendre pour Austin Powers quand on n'est pas anglais), c'est pas bon pour le Karma. 

Le Karma en question fut surtout climatique, avec des températures fort élevées tout l'été, et le second étage de la fusée (le Marathon de Salon, surtout opportun pour valider des carrés classifiés dans la BA 701) tomba dans le canal de Caronte lors d'un retour de canicule début septembre. 

Analysant le calendrier des courses de l'ouest provençal, j'avisai la version trail de Martigues Carro, quasi en voisin, dans les collines de la Côte Bleue, côté roulant, que je connais un peu mais où quantité de petits carrés proches du Yardistrinho sont à valider. Va donc pour Martigues-Carro le Trail, version courte (15-16 km), considérée comme raisonnable car ma foi,  16 bornes/350 D+, ça devrait passer même si l'entraînement se trouve perturbé par quelque aléa. 

Et d'aléa il n'y eut point, les semaines entre 42 et 50 km se sont alignées comme à la parade, y compris une belle virée au Moure Nègre (Point culminant du Lubéron), jusqu'à un opportun passage à l'heure d'hiver qui me gratifia d'une heure de sommeil de rab. 

Cette heure de sommeil de rab était d'ailleurs un sujet récurrent dans la petite assemblée (un peu plus de 300 partants) massée derrière l'arche de départ sur le port de Carro, vers les 10h du matin, un peu malmenés par un mistral conforme aux spécifications. Je m'étais même échauffé en parcourrant quelques carrés vierges dans le village et passé une once de confusion dans les premiers mètres, l'affaire s'engagea bien. Un peu de plat le long de la mer, puis une montée douce pour trouver un rythme en compagnie de la mascotte de la course - un Pumbaa dont l'énorme tête offrait une prise au vent (rafales annoncées à 50 km/h) assez inconfortable. Le tracé louvoyait ensuite pour traverser les anciennes carrières, puis montait vers la ligne de fortifications du "Mur de la Méditerrannée", une descente bien cassante, puis une remontée vers le col de la Gatasse où l'on rejoint le tracé du 28 km parti une heure plus tôt et les avions de la tête de course. 

L'avantage d'en avoir pour seulement 16 bornes, c'est qu'on n'a pas trop besoin de jouer l'économie, qu'on peut envoyer dans les descentes ici presque toujours roulantes à condition de surveiller ses appuis, il y a du gros caillou en embuscade, et relancer à loisir, un peu comme les vrais traileurs qu'on voit sur Instagram. 

Et en plus, sur 16 km, on peut difficilement oublier une côte, et point de road-book n'est requis pour savoir où l'on en est. 

C'est ainsi qu'au douzième kilomètre, sachant qu'il n'y avait plus que quelques ondulations à anticiper, et constatant que ma vitesse moyenne atteignait la valeur ébouriffante de 7,8 km/h, je me mis en tête l'idée saugrenue d'atteindre les 8 km/h afin de finir en moins de 2h. 

(Attendu que mon objectif revendiqué était 2h45 et mon ambition secrète 2h30). 

A donf', donc : bien m'en prit , car, un peu aidé à partir de l'Anse de Bonnieu par le mistral - toujours lui - soufflant maintenant dans le dos, j'eus la jubilation de voir les hectomètres défiler plus vite que les minutes et d'arrêter les compteurs sous l'arche d'arrivée en 1h54 (le temps officiel doit être 1h55 et quelques mais on s'en fout un peu). 

Bref donc : 16 km (15,8 en vrai, mais on s'en fout un peu), c'est une distance bien sympa finalement. D'ailleurs, c'est celle annoncée pour le Trail de l'Or Vert à Mouriès le 1er février prochain : ça tombe bien, Mouriès, c'est joli et c'est à-côté. 

Coïncidence ? Je ne crois pas.

#NousSachons

(pour ceux qui se demandent, l'Or Vert, c'est l'huile d'olive dont les Alpilles sont un haut lieu de production de qualité, pub gratuite).