Récit de la course : Ultra Tour du Beaufortain 2025, par tidgi

L'auteur : tidgi

La course : Ultra Tour du Beaufortain

Date : 19/7/2025

Lieu : Queige (Savoie)

Affichage : 65 vues

Distance : 110km

Objectif : Pas d'objectif

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Des morceaux d'autres balades dans cette balade

Pas encore à mi-course, et les barrières horaires qui se rapprochent...

« Je ne vais quand même pas me faire éjecter de la course pour cause de timing serré ? Le physique va bien, c’est juste un peu plus chaud que ce que je pensais... »


 

Fin 2024, la déception relative suite au championnat du monde par équipe de Backyard me redonne une envie de refaire un ultra montagnard : Bingo ! Me voilà inscrit pour l’Utra Tour du Beaufortain.

Cette course m’avait laissé de bons souvenirs en 2016, malgré les orages terribles. De beaux paysages et des montées qui font mal aux jambes.

Le dernier ultra montagnard date de 2018 avec l’UT4M 160km. Autant dire que j’y vais en mode novice et tout en humilité.

 

La prépa ne pourra commencer qu’après une série de deux 24h en Juin, séparés de 3 semaines. Et 3 semaines c’est aussi ce qui sépare cet événement du dernier 24h.
Bon, on va dire « prépa express » alors !

A peine une semaine après le deuxième 24h, je fais une jolie rando avec mes 2 fistons en Belledonne, histoire de faire du dénivelé. Et de commencer à m’habituer, y compris mentalement, à l’altitude. Que c’est beau... Et surtout çà change de tourner en rond sur un terrain plat...

 

Le choix a été fait de passer quelques jours de vacances aux Saisies juste avant la course, histoire de s’acclimater au Beaufortain, et faire 2 randos avec la famille. En plus c’est sur le parcours de la course. Peut-être nous verrons nous quand il ne me restera plus qu’une dernière descente vers Queige...


 

La veille de la course, je retrouve jano et Franck au briefing. Les orages annoncés nous feront éviter le côté de la Pierra Menta. Et probablement le col de la Croix du Bonhomme (réponse après le départ de la course).

Au programme dès le départ, 2 grosses montées. Je choisis donc de partir en fin de peloton pour ne pas être tenté de grimper trop vite. De toutes façons je n’ai guère le choix, le sas est déjà plein quand je me présente.

 

Je comprends mieux le choix des premiers : après 3 km, voilà que ça bouchonne par 2 fois : nous sommes même à l’arrêt.
Au moins, je ne risque pas de me griller dans cette première montée.
Montée qui est bien raide par moment.
Mais toujours en file indienne en ce début de parcours.

REMEMBER le trail des Allobroges (2015) où ça grimpait « dré dans le pentu »

Le soleil se dévoile progressivement dans la montée.



En me retournant, je vois que nous ne sommes pas nombreux en queue de cortège. Je suis bien en fond de peloton !
Et nous voilà au 
Pas de l’Âne, 2370m.

 

Que vois-je tout en bas ? Le 1er ravito que nous devons atteindre, au Planay.

Une descente un peu technique, pas mal de cailloux mal rangés.


REMEMBER UT4M 2018 partie Belledonne où ça descend aussi vite que ça monte !

Après une courte pause en plein air, c’est reparti pour le 2° sommet dans le même style. Peut-être un peu plus « sèche » visiblement comme montée d’après. Au moins on est prévenu !

Je revois le Pas de l'Ane là haut :

Le ciel se charge progressivement, ça gronde même au fur et à mesure de la montée, prélude à la pluie annoncée dans quelques heures. Déjà quelques gouttes.

Comme d’autres, je mets la veste, puis l’enlève au bout d’un moment.

Voilà le 2° sommet, le passage du Dard, 2341m

Il s’agit à présent de redescendre...

 

...sur le lac de Saint Guerin, que l’on voit en bas, rendu sombre par les nuages chargés de pluie.
Cette fois, il s’agit de mettre la veste pour de bon
.

Choix judicieux car juste avant le ravito de Saint Guerin, la pluie s’abat fortement. Le ravito commence à devenir trop petit car peu de monde veut ressortir à ce moment là (un remake de 2016 avec le ravito du Plan de la Laie).

5 minutes après moi arrivent 3 des 4 fermeurs de course. Je le sais car ils se présentent aux bénévoles du ravito. Je savais qu’il n’y avait pas grand monde après moi mais me voilà poursuivi par les fermeurs ! Cependant la BH est encore loin.

Petite accalmie, je ne traîne pas car je commence à refroidir, les températures chutant un peu avec cette saucée.

Petit shot du passage mythique de la passerelle sur le lac, malgré quelques gouttes

et me voilà sur des sentiers foulés en 2016, vers la montée du col du Coin.

Le lac de Saint Guerin après la pluie


Celle ci est pénible, le terrain est devenu boueux, un vent froid attise la sensation d’une veste que je sens moins étanche avec le temps. Je commence à être bien frigorifié...
REMEMBER X Alpine 2014 où j’ai frôlé l’hypothermie au col du Grand Saint Bernard

Quelques mauvaises pensées traversent l’esprit : un abandon proche (?), surtout avec ses barrières horaires que je n’arrive pas à éloigner...

Petit shoot de la Pïerra Menta où nous ne passons pas de l'autre côté pour cause de repli

Heureusement à Conchette, le soleil est revenu, et avec lui la chaleur et le mental. Mental un peu renforcé du fait d’avoir moins de D+ et technicité à faire pour rejoindre Roselend, et ce sans changer les barrières horaires. Toujours çà de gagné pour revenir dans le game !

La mi-course, au Cormet de Roselend, est atteinte avec de la marge sur la BH, de quoi prendre le temps, de refaire le bonhomme (toilettes, change, miam)...
Je traîne un peu, beaucoup, ... et repars 45’ avant la BH, mais confiant.

REMEMBER X Alpine 2015 où je finis bon dernier (des 35% de finishers) avec les BH au c***, suite à mon souci de genou qui a plombé mon allure à partir de la mi-course.

 

Comme en 2016, la Croix du bonhomme est absente du programme, mais pour tout le monde cette fois ci.
Ce qui va aider à faire reculer la BH, surtout que je retrouve la forme.

Ici le fameux Col de la Sauce, où j’avais été arrêté 30’ sous la grêle en 2016.

Un concurrent me demande pourquoi cette photo et j’explique ce qui s’est passé là il y a 9 ans. Et où je n’ai jamais eu autant peur en montagne.

Prélude à la descente vers le Hameau de la Gittaz : toujours comme en 2016, sauf que là, il fait jour et sec. Je profite donc de la balade sur le chemin du Curé...

REMEMBER TDS 2015

Un arrêt rapide et papotage avec les bénévoles, et ça remonte vers le col du nom du Hameau (la Gitt... Quoi !).

Non sans shooter le refuge dans lequel le ravito était abrité en 2016, et où j’avais essayé de récupérer de l’orage qui nous était tombé dessus sur les hauteurs.

En mode nuit, la montée vers le col se fait à un train correct.

A partir du sommet, je retrouve les sentiers de la rando du Pas d’Outray à Hauteluce, faite 3 jours avant en famille... Et de jour.
 Rien que cela me rebooste pour courir un peu plus souvent, et dépasser du monde dans la descente du
Pas d’Outray, afin d’atteindre le ravito de la Journey avec une avance confortable sur la BH.

Ça ira au bout, j’en suis convaincu à présent. Le mental a su dompter les jambes qui ne voulaient pas avancer.
Une remontée vers les Saisies et on basculera bientôt dans la descente vers Queige.
Tout en profitant de la nuit sèche. Enjoy !

Hauteluce n’est pas très loin de l’arrêt précédent  : voilà déjà son ravito avec – encore- des bénévoles sympa pour un moment de papotage. Nous ne sommes plus très nombreux posés ici, en cette fin de course.
Je plaisante avec Jean-Michel et son excellente soupe (je lui ai dit que je mettrai 5 étoiles en avis sur Google).

Direction Les Saisies, où je me demande si la famille sera là vers 4h du mat’ pour me voir passer. En attendant il faut encore pousser sur les bâtons, même si les sentiers sont devenus larges sur ces pistes de ski.

Gagné ! Ils sont là. Et ça me fait du bien de les voir. Du coup, je prend encore plus le temps à ce dernier ravito, avec la petite photo souvenir.

Pour le dernier morceau, je me souviens de la dernière descente piégeuse et ses racines.

Mais avant çà, profitons de la 2° aube sur la course avec une petite crème Mont Blanc

La descente est épique, avec pas moins de 5 jardinages qui m’oblige à dépasser plusieurs fois certains concurrents, quel comique ! A croire que la lucidité n’est plus trop au RDV.
Le 5° jardinage sera quand même à 500m de l’arrivée où je filais au centre de Queige, plutôt que vers le camping...

 

Au bout de 28 heures, je retrouve Queige.
Avec son passage sous l’arche artisanale

 

Annick a pu descendre des Saisies en stop et m’aura raté de 5 minutes seulement.

Nous retrouvons jano (dommage pour le bâchage l’ami) afin d’assister à la remise des prix et partager le repas de fin de course. Franck, arrivé 1h avant moi, est reparti avec Caro.


 

Pour mon retour sur un ultra montagnard 7 ans après, je n’ai pas été déçu.
Je savais que je manquais d’entraîne
ment spécifique pour être relativement à l’aise. Ce ne sont pas les 2 ou 3 randos qui peuvent suffire, sans compter sur la fraîcheur du bonhomme après deux 24h (plats !) à 3 semaines d’écart le mois précédent
Les yeux et surtout les jambes ont été servis.

Et que dire de la gentillesse des bénévoles.

J’ai bien fait de partir en fond de peloton, j’ai pu ainsi profiter dès avant la mi-course des ravitos où nous étions peu nombreux, propice aussi au papotage avec ses bénévoles.

Aurais-je pu tenir la BH avec le parcours intégral ? Je ne saurai pas. L'essentiel est d'avoir pu dompter le massif.

Cette balade aura aussi réveillée quelques souvenirs d’autres balades montagnardes. Quand la mémoire accompagne les jambes. REMEMBER...


 

En chiffres

110 km, 7200m de D+

686 partants

501 arrivants, soit presque 30% d’abandons

Scratch 431
Catégorie 13° sur 28 partants

Pas d'orages mais plutôt 3h de pluie et vent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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