Récit de la course : TOR330 Tor des Géants 2025, par fcorset

L'auteur : fcorset

La course : TOR330 Tor des Géants

Date : 14/9/2025

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 186 vues

Distance : 330km

Objectif : Terminer

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Mon Tor des géants 2025

Le récit avec photos sur mon blog : Mon Tor des Géants 2025

Préambule : 

Mon année d’entraînement a été médiocre. Je manque un peu de volume… En juin, à cause du boulot, je ne fais pratiquement pas de déniv. Je fais un beau mois de juillet dont une belle semaine à plus de 10000m D+ dans Belledonne principalement. J’essaye de maintenir la forme en août jusqu’à la skyrace de l’Echappée Belle (21kms et 2000mD+) qui se passe bien avec Jeff et Christopher, que je fais vraiment en dedans. Là, je décide de ralentir grandement… C’est à ce moment-là qu’une gêne aux deux genoux vient me titiller ! Je décide de ne plus rien faire d’ici la course (12 jours sans activité !). Autant dire que je n’arrive pas très serein sur cette course, surtout avec la frustration de mon abandon l’année dernière sur la Swiss Peaks.

Avant Course :

Je rejoins Val et Philippe le samedi midi à Courmayeur. On prend notre ticket pour récupérer les dossards et on décide d’aller manger une bonne pizza avec d’autres potes (David, Stéphane et Pierre et leurs compagnes). Puis, on récupère les dossards assez rapidement, photo officielle et on repart dans notre appart avec Val et Philippe. Préparation des sacs de vie qui vont nous suivre sur toutes les bases vie. Puis préparation des sacs puis on repart dans le même resto afin de revenir pas trop tard. La nuit se passe moyennement… un peu de mal à trouver le sommeil ! Le matin, les routines, puis direction la ligne de départ où l’on arrive à peu près une demi-heure avant.

Courmayeur (Départ) – Valgrisenche (BV1) 14/09 10h00 -> 14/09 21h06, d = 48,5 kms, D+ = 4178m, durée 11h06 :

Courmayeur -> Baite Youlaz, t= 2h45, d=12,8kms, D+=1396m, D- =550m

10h, le départ… grosse émotion dans les rues de Courmayeur ! ça chante, ça crie… Il faut absolument se contenir ici. On finit par sortir de Courmayeur et on se tape un bouchon de 10 minutes à l’entrée du premier single ! Je suis avec Val et on prend son mal en patience. Toujours quelques-uns qui ne peuvent s’empêcher de doubler…. On monte gentiment le col de l’Arp, en maintenant le cœur assez bas. Encore quelques bouchons de temps en temps. Cette montée est facile même si on monte 1400m de D+. On arrive là-haut… Grosse ambiance ! et on attaque la descente. Dès les premiers mètres, je vois que je ne peux pas suivre Val. J’ai un peu mal aux genoux et surtout mon cœur est super haut (plus haut que lors de la montée !!!). Je ne sais pas si c’est le stress de se blesser mais le moral à ce moment-là n’est pas terrible. Je me dis que ça va être dur de faire ce trail en ayant mal aux genoux dès le départ. Je descends en me faisant doubler par des wagons et j’atteins enfin le ravito de Youlaz. A ce ravito, je ne reste que quelques minutes, puis repars direct ver la Thuile.

 

Baite Youlaz -> La Thuile, t= 51mins, d= 6,2kms, D+= 99m,D-=637m, dcum = 19kms, D+cum= 1495m, D-cum = 1187m

On continue la descente vers la Thuile. Mes douleurs aux genoux n’augmentent pas… Le chemin (parfois la route) est assez facile. On atteint le ravito de la Thuile. Je ne m’arrête pas très longtemps non plus… Le temps de remplir les flasques et de manger un peu !

La Thuile -> Rifugio Deffeyes, t= 2h16, d= 8,9kms, D+= 1143m, D-= 147m, dcum = 27,9kms, D+cum=2638m, D-cum=1334m.

Cette montée est magnifique ! J’ai quand même le cœur assez haut, sans vraiment avoir l’impression de monter très vite ! Pour la première fois, je me retrouve quelques temps seul et ça me fait plaisir. Il faut maintenant que je rentre dans ma course ! J’atteins le refuge où je me pose quelques minutes en prenant un bouillon pates !

Rifugio Deffeyes -> Bivacco Zappelli, t= 1h24, d=4,9kms, D+=406, D-=609, dcum=32,8kms , D+cum= 3044m, D-cum = 1943m

On repart du refuge pour attaquer le Passo Alto, qui est le deuxième col de la journée (2856m d’altitude). On le passe assez facilement, et là-haut, il fait un peu frisquet… Je ne mets pas la veste et bascule rapidement. Dans la descente du col, on entend un gros vacarme… Des blocs de pierres tombent entre le col de la crosatie et le passo alto. Pas dangereux pour nous, mais quand même impressionnant. Petite pause au bivouac, avant d’attaquer le col de la crosatie.

Bivacco Zappelli -> Planaval, t=2h42, d=10kms, D+= 770m, D-=1410, dcum=42,8kms, D+cum=3814m, D-cum=3353m

On attaque donc la crosatie (3ème col de la journée à 2823m d’altitude) en cette fin de première journée. En arrivant près du sommet, il y a un vent terrible et juste avant le col, je suis obligé de me tenir au rocher, car j’ai peur qu’une rafale ne m’emporte… Pas très rassurant… je prends également froid car pas le courage de m’arrêter pour mettre ma veste. Je bascule vite… On croise la stèle, en l’hommage du mort d’un coureur chinois lors du Tor 2013. Un coureur chinois, présent avec nous enlace la stèle en pleurant. Je la touche en passant… moment hors du temps, où l’on se dit que la vie ne tient pas à grand-chose ! J’arrive à Planaval à 20h00 (ce qui était dans mes prévisions). Je ne reste pas très longtemps car la première base vie m’attend.

Planaval -> Valgrisenche (BV1), t= 1h06, d=5,8kms, D+=218m, D-=106m, dcum=48,5kms, D+cum=4032m, D-cum=3459m

Pas grand-chose à dire… long faux plat montant où je marche tranquille pour préparer l’estomac à ingurgiter le repas de la première base vie.

Valgrisenche (BV1) : Pause de 40 minutes. 

Pendant cette pause, je recharge les batteries, mange un peu et repars rapidement seul dans la nuit prêt à affronter les deux cols à venir (Col fenêtre et l’Entrelor).

Partie II : Valgrisenche (BV1) 14/09 21h42 -> Cogne (BV2) 15/09 12h03, d = 55,3kms, D+ = 4709m, durée 14h31 :

Valgrisenche (BV1) – Rifugio Chalet de l’epée, t=1h30, d=6,3kms, D+=773m, D-=110m, dcum=54,9kms, D+cum=4805m, D-cum=3569m

Pas trop de souvenir de cette montée dans la nuit et de ce ravito… Une petite pause repas et je repars.

Rifugio Chalet de l’epée – Col Fenêtre, t=0h55, d=3,1kms, D+=439m, D-=6m, dcum=58kms, D+cum=5244m, D-cum=3575m

Pas trop de souvenir de cette montée non plus… Elle passe finalement assez bien ! Arrivé en haut de ce 4ème col, j’attaque une belle descente avec 2 ou 3 coureurs.

Col Fenêtre – Rhemes Notre Dame, t=1h00, d=4,9kms, D+=52m, D-=1181m, dcum=62,9kms, D+cum=5296m, D-cum=4756m

Descente bien pentue au début mais descente assez agréable… Je prends du plaisir dans cette descente ! Pause repas à Rhemes Notre Dame (il est 1h11 du matin) et je m’apprête à attaquer un gros morceau : l’Entrelor !

Rhemes Notre Dame – Col Entrelor, t=2h30, d=5,4kms, D+=1287m, D-=35m, dcum=68,3kms, D+cum=6583m, D-cum=4791m

Cette montée de ce col a été très compliquée, surtout la deuxième moitié ! Dans la nuit noire, sans jus, avec une belle pente et un sommet qui côtoie les 3000m d’altitude… Vraiment content d’arriver là-haut à 3h41 du matin…

Col Entrelor – Eaux Rousses, t=1h58, d=10kms, D+=80m, D-=1335m, dcum=78,3kms, D+cum=6663m, D-cum=6126m

Très longue descente, où la gêne aux genoux se réveille un peu. Je ne cours pratiquement jamais dans cette descente qui me paraît extrêmement longue… Petite pause à Eaux Rousses (il est 5h40 du matin), où je repars au petit matin pour attaquer le gros morceau du Tor le Col Loson à 3299m d’altitude !

Eaux Rousses – Col du Loson, t=3h47, d=12,3kms, D+=1688m, D-=213m, dcum=90,6kms, D+cum=8351m, D-cum=6339m

Très longue montée… la première moitié se passe tranquillement, mais la deuxième moitié est très compliquée pour moi… Cela dit, tout le monde autour a l’air de galérer aussi… Je me fais doubler par une ou deux personnes, dont une avec une petite enceinte portative et la musique à fond… ça me laisse perplexe… Ici, on voit des bouquetins, on attaque la « haute montagne », et être perturbé par de la musique… Comment dire… Passons… J’arrive enfin au sommet au bout de pas loin 4h d’effort, mais la vue là-haut est splendide et les premiers rayons de soleil me font le plus grand bien ! C’est un coin absolument magnifique et très sauvage. Cela donne vraiment envie d’y revenir en rando !

Col du Loson – Cogne (BV2), t=2h36, d=13,4kms, D+=137m, D-=1573m, dcum=104kms, D+cum=8488m, D-cum=7912m

Pas trop de souvenir de cette longue descente, mais heureux d’atteindre la base vie de Cogne à 12h03 sous un beau soleil. J’en profite pour appeler Servane un peu avant d’arriver à la base vie et lui donner des nouvelles plutôt rassurantes sur mon état de forme.

Cogne (BV2) Pause de 1h28 :

Ici, je vais être très efficace, puisque j’ai le temps de manger, prendre ma douche, me faire masser et me faire poser des tapes sur les deux genoux en prévention. Allonger sur la table de soin dehors… au soleil… moment privilégié !!! Ici, je retrouve également Nico ! On décide de repartir ensemble pour cette portion qui se résume en une longue montée puis une très longue descente sur Donnas, la 3ème base vie.

Partie III : Cogne (BV2) 15/09 13h31-> Donnas (BV3) 16/09 00h15, d = 45,6 kms, D+ = 2452m, durée 10h44 : 

Cogne (BV2) – Fenêtre de Champorcher, t= 4h10, d=16,4kms, D+=1370m, D-=272m, dcum=120,3kms, D+cum=9858m, D-cum=8184m

On remonte avec Nico un grand vallon très agréable… Cette montée est assez facile, excepté les 300m de dénivelé final… On a le temps ici de discuter, il fait un temps magnifique… Je suis vraiment heureux d’être ici ! On arrive au col le lundi à 17h40 et j’avoue craindre énormément cette descente de près de 30kms vers Donnas. Ici, on n’a toujours pas dormi avec Nico et on hésite entre dormir au refuge Dondena à la moitié de la descente et Donnas la base vie que l’on devrait atteindre vers minuit… On plonge dans la descente en se disant qu’on verra plus tard notre envie de dormir !

Fenêtre de Champorcher – Rifugio Dondena, t=1h08, d=5,6kms, D+=8m, D-=462m, dcum=126kms, D+cum=9866m, D-cum=8646m

Descente tranquille avec une superbe mer de nuage sur Donnas… On s’arrête un petit quart d’heure à ce ravito. J’apprends que Val dort ici mais franchement, on n’a pas envie de dormir ici (il est à peine 19h) et on se dit qu’il vaut mieux atteindre Donnas !

Rifugio Dondena – Donnas (BV3), t=5h27, d=23,8kms, D+=805m, D-=2351m, dcum=149,8kms, D+cum=10671m, D-cum=11007m

Très très longue descente… Ici, je suis un peu zombie… C’est bien une descente interminable avec de temps en temps des bons coups de cul. On a l’impression que l’on ne va jamais atteindre cette base vie… On arrive à un village pensant être arrivés, mais non il faut continuer… On perd en lucidité, en patience… Val nous rejoint quand on arrive à Donnas. Il m’appelle quand je rentre dans la base vie, mais je ne l’entends pas… Je suis dans un état second !

Donnas (BV3) Pause de 3h40 :

On décide d’aller dormir directement sans manger (première erreur) en montant dans la salle du haut de la base vie. C’est une grande salle avec une cinquantaine de lits de camp. Heureusement, il y en a 2 ou 3 de libre… J’en prends un et essaye de mettre une alarme sans son sur mon téléphone (2ème erreur) … je n’arrive pas à trouver… j’essaye avec la montre mais sans mes loupes, j’appuie un peu sur tous les boutons et finis par réinitialisé ma montre (3ème erreur). Je perds tous les écrans paramétrés de ma montre…. Avec tout ça, je n’arrive pas à m’endormir… J’envoie un sms à Nico, à ma chérie pour me dire de me réveiller dans 1h30… Du grand n’importe quoi… Un gars ronfle à côté de moi… Et je décide de me lever au bout d’une heure 30, je pense, sans vraiment avoir réussi à dormir. Je redescends énervé, retrouve Val qui me propose de repartir avec lui… Mais je n’ai pas mangé… donc je le laisse partir et reste ici pour manger un peu. Nico se lève, et on décide de repartir ensemble. Finalement, la gestion de cette base vie a vraiment été catastrophique… sûrement le manque de sommeil qui m’a fait perdre toute lucidité ! On va dire que c’est de l’expérience pour mon prochain ultra…. On repart donc avec Nico à 3h55 du matin pour affronter la grosse partie jusqu’à Gressoney (54kms et plus de 5000m de D+) qui devrait nous prendre à peu près 20h !

Partie IV : Donnas (BV3) 16/09 03h55 -> Gressoney (BV4) 17h09 00h16, d = 53,9 kms, D+ = 5631m, durée 20h21 : 

Donnas (BV3) – Perloz, t=1h32, d=5,8kms, D+=569m, D-=250m, dcum=155,6kms, D+cum=11240m, D-cum=11257m.

Montée avec pas mal de marche en sortant de Donnas… Pas si facile… On arrive à Perloz, charmant petit village au-dessus de Donnas, avec un super ravito où l’on se pose un petit quart d’heure pour se restaurer.

Perloz – La Sassa, t= 2h26, d=7,3kms, D+=1111m, D-=258m, dcum=162,9kms, D+cum=12351m, D-cum=11615m.

Petite pause à Sassa (il est 8h du matin) avec du bouillon pasta… et on repart vers le col Carisey ! La journée va être encore magnifique !

La Sassa – Col Carisey, t=1h39, d= 3,5kms, D+=654m, D-=30m, dcum=166,4kms, D+cum=13005m, D-cum=11645m

Ici, je prends énormément de plaisir. Il fait beau, le cadre est splendide. On a une superbe vue sur le piémont ! Impressionnant comme c’est plat… On est au sud de l’arc alpin, drôle d’impression dont on a peu l’habitude en France avec les pré-Alpes ! 

Col Carisey – Refuge Coda, t=0h20, d=0,9kms, D+=137m, D-=17m, dcum=167,3kms, D+cum=13142m, D-=11662m

On longe une petite arête pour arriver à Coda… Lieu mythique, puisqu’ici, on est à la moitié du Tor… Reste plus que le chemin retour vers Courmayeur ! Petite pause repas (20 minutes) avec Nico sous la tente. Je prends quelques photos et on repart vers Barma !

 

Refuge Coda – Refuge Barma, t=3h, d= 8,3kms, D+=572m, D-=745m, dcum=175,6kms, D+cum=13714m, D-cum=12407m

J’ai adoré cette partie, pas très roulante mais absolument magnifique. C’est pour ça que l’on fait du trail, pour s’offrir aussi ces paysages somptueux ! On décide avec Nico de s’arrêter 15 minutes allongés dans l’herbe pour faire une sieste… J’ai très envie de dormir et on profite de la douceur du climat pour le faire. Moment magique où je m’endors instantanément ! 15 minutes qui font vraiment du bien… On arrive à Barma, magnifique refuge, où l’on décide de faire une bonne pause repas. Finissant le repas, j’apprends qu’on peut dormir dans un dortoir sur des vrais lits (ici on est aussi avec les coureurs du Tor des glaciers). Avec Nico, on décide de s’allonger une demi-heure pour dormir. Je pense que je n’ai pas vraiment réussi à dormir mais je crois que cette pause allongée m’a fait le plus grand bien !

Barma – Col du Marmontana, t=1h50, d= 4,2kms, D+=452m, D-=182m, dcum=179,8kms, D+cum=14166m, D-=12589m.

On repart de Barma avec Nico et au bout de 10 minutes de marche dans un terrain pas très roulant, je me rends compte que je n’ai pas mes flasques !!! Horreur ! Je décide, évidemment, de faire demi-tour, en disant à Nico, qu’on se retrouvera sûrement plus tard… Je rencontre des coureurs surpris de me voir faire demi-tour… J’arrive à Barma, où un bénévole me donne les flasques qu’il avait mis de côté ! Allez, c’est reparti dans l’autre sens. Je décide de mettre les watts, ici… Dégouté de perdre 20 minutes bêtement ! Finalement, je rejoins Nico juste avant le col !!!

Col du Marmontana – Crenna di Ley, t=1h30, d= 2,8kms, D+=358m, D-=371m, dcum=182,6kms, D+cum= 14524m, D-cum=12960m.

Petite descente vers le Lago Chiaro où, un gars extrêmement sympa nous propose des sandwichs chauds avec du lard et du fromage fondu ! Absolument magique, car j’avoue que j’en avais un peu marre du bouillon pasta (ne raffolant pas de la polenta). Je décide même d’en prendre un deuxième… Je sais que je risque de le regretter dans la prochaine montée mais je suis trop gourmand ! Cela fait rire le bénévole… D’ailleurs, je le retrouverai à la cérémonie le dimanche avec une belle accolade. C’est fou, comme un sourire, un petit sandwich chaud vous rend le plus heureux des hommes ! La vie est simple finalement… et nos vies dans ce monde hyper connecté, le temps filant à une vitesse incroyable ! Ce genre d’aventures permet aussi de relativiser… Un moment hors du temps… Je suis tellement heureux de vivre ce moment présent !

On repart et j’avoue que cette montée va être difficile (heureusement pas si longue) avec des marches et sûrement le bide un peu trop plein… Ici, je lâche Nico dans la montée, qui a toujours du mal à s’alimenter, en pensant le retrouver plus tard… ce qui n’arrivera malheureusement pas !

Crenna di Ley – Niel La Gruba, t=2h27, d=7,9kms, D+=478m, D-=1206m, dcum=190,5kms, D+cum= 15002m, D-cum=14166m  

Le début de la descente est bien pentu puis se calme ensuite… Puis, on attaque le col de la Vecchia en s’arrêtant pas très longtemps au ravito… Un hélico vient chercher quelqu’un à ce ravito. Vraiment impressionnant de voir son approche puis son décollage, que je filme ! Puis longue descente vers Niel où je décide de m’arrêter dormir car je sens vraiment la fatigue et le sommeil m’attaquer. On est mardi et il est 19h30… On m’amène dans une tente où déjà deux coureurs dorment… Je pense que j’arrive à dormir un peu pendant cette pause d’une heure allongé sur un lit de camp. Le bénévole nous reveille au bout d’une heure ! Difficile de se lever du lit de camp… Le réveil est vraiment difficile ! J’ai terriblement froid et je décide de ne pas traîner et de repartir dans la nuit noire affronter le dernier col avant la descente sur la 4ème base vie !

Niel – Colle Lazoney, t=1h40, d=3,4kms, D+=798m, D-=7m, dcum=193,9kms, D+cum=15800m, D-cum=14173m

Démarrage difficile avec une bonne pente mais la montée me réchauffe et me fait finalement du bien. Je suis seul et je prends du plaisir ici. Le coin a l’air très sauvage même si je le passe de nuit et ne vois pas grand-chose. J’atteins le col et m’apprête à attaquer la descente vers la base vie.

Colle Lazoney – Gressoney (BV4), t=2h07, d=9,9kms, D+=60, D-=946m, dcum=203,8kms, D+cum=15860m, D-cum=15119m 

Ici, je me fais doubler par le premier du 130kms… Impressionnant la vitesse dans une descente un peu technique… On ne fait pas le même sport, assurément !  J’atteins le ravito de Bleckene, sous une tente, où je reste à peine 10 minutes, le temps de prendre un bouillon pates ! Je sens que j’ai hâte d’arriver à la base vie pour faire une belle pause et dormir un peu ! J’atteins enfin la base vie à minuit un peu passé

Gressoney (BV4) pause de 3h40 :

Ici, cela va être tout l’inverse de Donnas. Je suis très efficace. Je décide de manger, brancher toutes mes batteries, aller me doucher, me faire masser et enfin aller dormir pas loin de 2h, ce que j’arrive à peu près à faire… Tout est parfait ! Je reprends un petit truc à manger avant d’aller attaquer cette 5ème partie qui consiste en la montée de deux cols : le col Pinter et le col de Nannaz ! Cette partie est la plus courte et j’avais planifié de la faire en une dizaine d’heures !

Partie V : Gressoney (BV4) 17/09 03h56 -> Valtournenche (BV5) 17/09 13h33, d = 33,4kms, D+ = 2903m, durée 9h37

Gressoney (BV4) – Col Pinter, t=2h54, d=9,5kms, D+=1361m, D-=99m, dcum=213,4kms, D+cum=17221m, D-cum=15218m 

Je pars à 4h du mat’ de Gressoney et on monte tranquillement dans cette nuit bien étoilée ! Ce col est assez difficile et j’en bave un peu ici. J’atteins le col Pinter au lever du jour. C’est absolument magnifique avec de très belle couleur !

Col Pinter – Champoluc, t=1h39, d=7,4kms, D+=80m, D-=1169m, d+cum=220,8kms, D+cum=17301m, D-cum=16387m

Pas trop de souvenir de cette descente… Quand j’arrive à Champoluc, je décide de manger et de m’allonger sur un lit de camp pendant 20 minutes pour dormir un peu ! Je me lève au bout de 15 minutes… Je ne sais pas si j’ai dormi mais fermer les yeux m’a fait du bien. 

Champoluc – Rifugio Grand Tournalin, t=, d=7,8kms, D+=822m, D-=29m, dcum=228,6kms, D+cum=18123m, D-cum=16416m

En repartant du ravito, j’ai extrêmement froid… On est encore à l’ombre ici et c’est un long plat que je n’arrive pas à courir !  J’arrive enfin au soleil en attaquant la montée en sortant du village. Je m’arrête enlever mon coupe-vent, me crème l’entre-jambes et profite des premiers rayons de soleil qui me réchauffent et me font tellement de bien ! La montée est assez agréable sous un beau soleil. J’en profite pour prendre une belle photo avant le refuge qua j’atteins un peu après 11h.

Au refuge, je m’arrête à peine un quart d’heure, le temps de refaire le plein d’eau et de manger un peu…

Rifugio Grand Tournalin – Valtournenche, t=2h23, d=8,8kms, D+=297m, D-=1264m, dcum=237,5kms, D+cum=18420m, D-cum=17680m 

J’atteins rapidement le Col de Nannaz, où je croise des randonneurs qui m’encouragent.. vient très vite le col des fontaines, où la vue est splendide !

S’ensuite une grande descente que je trottine tranquillement avant d’atteindre l’avant-dernière base vie !

Valtournenche (BV5) Pause de 2h28 :

Ici, je vais manger, prendre ma douche et me faire masser ! On va dire que j’étais été à peu près efficace dans cette base vie. Je repars à 16h sous un magnifique soleil… il fait même un peu chaud ! On se fait encourager par toutes les personnes dans la ville… En repartant, j’ai un vraiment le moral… sauf cata, je sais que je vais finir ce Tor, même si la section qui arrive est assez longue et difficile !

Partie VI : Valtournenche (BV5) 17/09 16h01 -> Ollomont (BV6) 18/09 09h25, d=49kms, D+=4315m, D-=4471m, durée 17h24 

Valtournenche (BV5) – Fenêtre d’ersaz, t=2h40, d=8,9kms, D+=1091m, D-=309m, dcum=246,3kms, D+cum=19511m, D-cum=17989m

Montée sous le cagnard en passant par le rifugio Barmasse, que j’atteins à 17h28 avec une petite pause repas avant d’atteindre le col avant la tombée de la nuit.

Fenêtre d’Ersaz – Fenêtre du Tsan, t=1h45, d=5,8kms, D+=633m, D-=219m, dcum=252,1kms, D+cum=20144m, D-=18208m

1km après Ersaz, j’arrive au Bivacco Vareton vers 19h. Petit arrêt rapide en direction du Tsan. J’adore vraiment cette partie. Ce col est assez difficile… je l’atteins vers 20h30 avec des couleurs splendides. On attaque la descente réputée technique en direction du refuge Magià, où je compte dormir au moins 1h30.

Fenêtre du Tsan – Rifugio Magià, t=58mins, d=3,7kms, D+=10m, D-=712m, dcum=255,8kms, D+cum=20154m, D-cum=18920m 

La descente se passe bien mais j’ai vraiment hâte d’atteindre le refuge car je commence à vraiment avoir très envie de dormir. J’arrive au refuge à 21h24 ! Je mange un peu… des gens dorment dans la salle principale, mais comme je savais qu’il y avait des dortoirs, je demande à une bénévole si je peux dormir dans un dortoir ! Elle plaisante en me disant que ça va me coûter cher mais m’amène dans un dortoir où il n’y a personne ! Je m’installe très heureux en me disant que j’allais passer une superbe nuit… mais 10 minutes après, on se retrouvait déjà à 3 dans le dortoir !!! Bon, j’arrive quand même à dormir 1h30, je pense. Allongés, je sens le sang irrigué mes jambes… J’ai mal un peu partout. Je finis par me lever, remanger un peu et puis repars un peu avant minuit. J’ai un peu froid et le démarrage est un peu pénible mais la montée suivante va encore une fois bien me réchauffer.

Rifugio Magià – Col de Vessonaz, t=2h48, d=8,5kms, D+=1065m, D-=337m, dcum=264,2kms, D+cum=21219m, 19258m

J’atteins le refuge Cuney au bout d’une heure puis le bivouac Clermont, où je mange du chaud car il fait un peu froid. Le col de Vessonaz est juste après le bivouac et je suis extrêmement heureux de l’atteindre à 2h30 du matin. Je sais maintenant qu’il me reste une grande descente avant de rejoindre Oyace où je vais pouvoir me poser un peu !

Col de Vessonaz – Oyace, t=2h32, d=10,4kms, D+=151m, D-=1546m, dcum=274,7kms, D+cum=21370m, D-cum=20804m

Cette descente m’a paru interminable. Il fait nuit, j’ai un peu mal aux cuisses et j’ai envie de dormir. On finit même la descente par de la route, où je n’ai aucune envie de courir ! On arrive enfin à Oyace à 5h du matin. Je planifie d’y dormir 15 minutes… Arrivé à Oyace, je rencontre mon kiné préféré qui me félicite (celui-même qui s’était occupé de moi sur la Swiss Peaks l’année dernière !). Cela me rebooste, je mange et décide d’aller sur un lit de camp pour dormir 20 minutes. Le problème est que les lits sont dans la grande salle et il y a beaucoup trop de bruit pour moi ! Je n’arrive pas à dormir mais reste allongé, les yeux fermés pendant 15 minutes, en espérant que cela suffise jusqu’à Ollomont, la prochaine base vie qui se trouve à un peu moins de 12kms avec le Col Brison à franchir ! J’ai du rester à Oyace un grosse demi-heure !

Oyace – Col Brison, t=2h17, d=5,6kms, D+=1245m, D-=84m, dcum=280,3kms, D+cum=22615m, D-cum=20888m

Je repars donc d’Oyace un peu avant 6h du matin et au bout d’une petite demi heure, j’ai de nouveau très envie de dormir… Il y a un petit ravito dans la montée (Bruson Arp), où il y a un caisson chauffé, avec un coureur qui est se reveille et le libère. Pas une seconde de réflexion, je demande à me coucher sur ce lit de camp. Dehors, il fait bien froid, mais à l’intérieur, c’est le bonheur. Je m’allonge, et m’endors de suite, avant de me réveiller au bout d’un petit quart d’heure, avec l’impression d’y être resté des heures ! Cela me fait le plus grand et je peux finir la montée de ce col que j’atteins vers 8h, avec les premiers rayons de soleil qui encore une fois me font le plus grand bien avec une superbe vue sur le Monte Bianco !

 

Col Brison – Ollomont (BV6), t=1h23, d=6,2kms, D+=120m, D-=1263m, dcum=286,5kms, D+cum=22735m, D-cum=22151m

La descente passe finalement pas si mal et j’arrive à Ollomont à 9h25 du matin sous un soleil magnifique.

Ollomont (BV6) pause de 2h07 :

Je vais être assez efficace sur cette base vie. Je commence par le repas. Ici, on a le choix entre différents plats. Je choisis ragu + patate :

Ensuite, c’est la douche… Bon, c’est dans des préfabriqués et en plus, la douche est froide… Autant vous dire, que je n’y traîne pas ! Puis, massage et podo… J’ai une grosse ampoule qui vient d’apparaître sur le pied gauche et qui me fait bien mal… Le kiné va me faire extrêmement mal avec des massages très profonds… Une horreur… mais je sais que c’est un mal pour un bien. Puis arrive le podo qui me traite le pied gauche pendant un petit temps où je vais même m’endormir… Voilà une pause efficace ! On décide donc de repartir, comme neuf, le moral gonflé à bloc, un peu avant midi ! Il ne reste plus maintenant que 2 cols !

PARTIE VII : Ollomont (BV6) 18/09 11h32 –> Courmayeur (Arrivée) 19/09 0h30, d=50kms, D+=3447m, D-=3576m

Ollomont (BV6) – Rifugio Champillon, t=1h39, d=4,6kms, D+=1030m, D-=16m, dcum=291,2kms, D+cum=23765m, D-cum=22167m

Dans cette montée, je n’arrête pas de calculer dans ma tête l’heure à laquelle je pourrais arriver… Je fais quand même une belle montée, en doublant encore quelques personnes. La montée n’est pas forcément très belle et je suis heureux d’atteindre le refuge Champillon juste avant le col du même nom. Au refuge, je m’arrête au moins 20 minutes, dans un transat où les bénévoles vont m’apporter une superbe soupe avec de la fontina fondue dedans… Un délice qui me fait du bien…

Rifugio Champillon – Saint Rémy en Bosses, t=4h01, d=15kms, D+=607m, D-=1476m, dcum=307,8kms, D+cum=24391m, D-cum=23643m

J’atteins rapidement le col de Champillon, où la vue sur le Mont Blanc est à couper le souffle !

S’ensuit une très longue descente que j’arrive à trottiner, puis des longs faux plats montants ou descendant, où l’envie de dormir me reprend ! Je me pose deux fois 15 minutes sur le bord du chemin sans vraiment réussir à dormir… Cette partie m’a semblé extrêmement longue, où je n’ai pas réussi à courir beaucoup ! J’atteins péniblement à St Rémy en Bosse, où je vais décider de m’allonger 30 minutes pour essayer de bien finir ! Il me semble que j’ai dormi un peu… Je mange un peu puis appelle Servane, en lui disant que tout va bien et que je devrais arriver dans la nuit !

Saint Rémy en Bosses – Frassati, t=2h20, d=9,1kms, D+=1031m, D-=89m, dcum=316,9kms, D+cum=25422, D-cum=23732m

Finalement, je repars rebooster de ce ravito car je sais que c’est maintenant la dernière montée… J’ai beaucoup aimé cette partie assez sauvage et arrive à Frassati à 20h09 au coucher du soleil. Ici, je fais une pause technique… me pose un petit quart d’heure en tout pour manger et refaire le plein d’eau avant d’attaquer le dernier col, le fameux Malatra !

Frassati – Bonatti, t=1h52, d=7,7kms, D+=376m, D-=843m, dcum=324,6kms, D+cum=25798m, D-cum=24575m

J’arrive au col de Malatra assez rapidement (50 minutes) malheureusement un peu tard pour la vue… ce sera un peu le regret de cette magnifique course. Je pensais avoir plus d’émotions en passant ce col mais finalement, non. Je suis juste content et j’ai envie d’en finir au plus vite pour ne pas arriver trop tard dans la nuit. Je sais que je ne battrai pas les 110heures mais je peux m’en approcher ! Au col, je décide donc de ranger les bâtons et d’attaquer la descente. Je suis en pleine euphorie ! Un peu avant Bonatti, je bute sur une pierre et failli me prendre une grosse gamelle. Ça me calme un peu… J’arrive à Bonatti, où je vais prendre un coca et rester à peine 5 minutes !

Bonatti – Courmayeur, t=2h15, d=11,9kms, D+=384m, D-=1152m, dcum=336kms, D+cum=D-cum=26000m environ

Je repars de Bonatti à bloc. Ici, je connais… Je l’ai fait plusieurs fois même si c’était dans l’autre sens ! J’avais pas le souvenir que ça montait si souvent. Je cours sur le plat et dans les descentes et j’attaque en marchant vite dans les montées, sans sortir les bâtons, avec les mains sur les cuisses. J’arrive à Bertone où je prends une minute pour prendre un coca et repars dans la dernière descente. Je finis mes pieds dans cette descente, en faisant quand même gaffe de pas me planter. C’est la nuit, je suis fatigué, c’est plein de poussière… tout pour se planter et se faire mal. J’arrive enfin à Courmayeur. Je sors la caméra, plus vraiment l’envie de courir, juste savourer. Je traverse le parc Bollino et rentre dans la rue principale de Courmayeur ! Val m’attend (il est arrivé à 17h) et il arrive à trottiner avec moi. Peu de gens dans Courmayeur, car il est minuit et demi. Servane m’attend juste avant l’arrivée… Des larmes et tellement content de franchir cette ligne. Quelques photos, la médaille, la signature et enfin on peut se poser prendre une bonne bière… avant d’aller vite se coucher ! 

Le vendredi et le samedi seront consacrés à se reposer, manger, boire des apéros et accueillir les copains (Clément, Nico, Philippe, Pierre…) avant la cérémonie du dimanche pour célébrer ce magnifique voyage

Bilan : Plus qu’heureux d’avoir terminé mon premier 200 miles. Je finis pas si traumatisé que cela (muscles et articulations). Les genoux ont tenu ! Cette course restera à jamais gravé dans ma mémoire. J’ai adoré les paysages, les Valdotains, l’ambiance de cette magnifique course. Merci à tous mes suiveurs et suiveuses et particulièrement à ma chérie pour tout ce qu’elle est et pour tout ce qu’elle supporte ! 

Vivement la prochaine !

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