L'auteur : FloLouve38
La course : TOR450 Tor des Glaciers
Date : 12/9/2025
Lieu : Courmayeur (Italie)
Affichage : 752 vues
Distance : 450km
Objectif : Battre un record
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Le sens de l’aventure
Cette année, j'ai décidé de me lancer à nouveau sur le Tor des Glaciers, motivée par l'expérience de ma première participation en 2023. J'avais terminé la course en 162 heures de course, des problèmes d’orientation. Je sens que je peux mieux faire, peut-être même battre le record de Stéphanie Kase, établi à 155 heures. c’est aussi et surtout le désir de revivre ces émotions uniques, de partager l’aventure, de retrouver la nature et de faire à nouveau des rencontres extraordinaires sur le parcours. Les Italiens nous souhaitent toujours « bon voyage » pour cette course, et c’est vraiment un voyage, une aventure humaine au sens le plus profond.
À 54 ans, consciente que le temps file, j’ai consacré deux années à m’organiser et à m’entraîner en vue de cet objectif. Cela a nécessité une gestion rigoureuse de mon emploi du temps, particulièrement pour concilier vie de famille, travail et entrainements. Chaque jour, j’ai consigné mes sensations dans mon carnet d’entraînement. Cette année, tout s’est bien déroulé : aucune blessure, une préparation menée à la limite de mes capacités.
La préparation : Deux ans pour un rêve
L’hiver dernier, j’ai pu accumuler en ski de fond 2 200 km, auxquels se sont ajoutés 2 500 km de vélo et 1 800 km de course à pied (bien que ce soit peu comparé à d’autres coureurs). Un beau voyage de 1 000 km à vélo en cinq jours avec mon fils Romain, m’a mené de la Vallée de Joux à Barcelone, sous une canicule et achevé par un malaise à 200 mètres de l’hôtel😒. Depuis cet épisode, j’écoute les conseils de mon fils et je ne mets plus que de l’eau ou du thé dans mes bidons, complétés d’électrolytes, que j’ai aussi utilisés pendant le Tor.
J’ai également réalisé quatre week-ends de reconnaissance du parcours, des week-ends “chocs” qui ont été riches en émotions, même si je me suis souvent retrouvée seule. Toute cette préparation fait pleinement partie de la course elle-même. Ma formation de coach professionnel m’a aussi beaucoup servi pour aborder la préparation mentale.
À l’approche de la course, la tension est montée : je me couchais tôt pour accumuler le moins de fatigue possible. Depuis juin, j’avais éliminé alcool et apéritifs. J’ai porté une attention particulière à mon alimentation, adoptant un régime de purée de pois cassés les trois semaines précédents la course pour préparer mon estomac. Je ne sais pas si cela a fonctionné, mais j’y ai cru, et ça compte beaucoup😏. Depuis 2 semaines, mon matériel est prêt dans des caisses, étiquetés avec une check list pour mes ravitos, je ne laisse rien au hasard. La dernière semaine, j’étais totalement centrée sur le Tor, tout en gérant famille et travail en parallèle.
Mes enfants ont fait preuve d’un soutien exceptionnel.❤️❤️ Partir une semaine pour s’occuper de soi n’est jamais évident, et je me sens égoïste. Il a fallu s’organiser pour les plus jeunes. Ma sœur, mon beau-frère et mes enfants Romain❤️, Isaline❤️ et Léo ❤️sont venus, accompagnés d’amis, pour m’encourager durant le week-end. Se réveiller la nuit pour encourager leur maman, c’est un geste qui m’a profondément touchée.
Pierrot❤️, mon aîné, a eu la belle idée de créer un groupe WhatsApp, permettant à tous mes proches de suivre la course en direct. Même s’ils ont beaucoup stressé, cela leur a permis de vivre l’aventure à distance et de partager chaque émotion, chaque étape. Ce lien virtuel a rendu leur présence encore plus précieuse.
Mon mari Yves, ma sœur Hélène et mon beau frère Thierry sont restés tout le Tor !❤️
Pourquoi partager ?
Je partage ce récit sans prétention, simplement parce que cette aventure m’a profondément marquée et que j’ai envie d’en conserver la trace. J’espère également transmettre un peu de ce que j’ai vécu à celles et ceux qui aiment le trail ou qui se lancent des défis personnels.
Partager, c’est d’abord créer du lien, transmettre des émotions et peut-être aider ou inspirer quelqu’un qui voudrait, à son tour, tenter l’aventure. J’ai moi-même beaucoup appris en lisant les récits d’autres coureurs ; c’est donc aussi une manière de remercier toutes les personnes qui m’ont soutenue, encouragée ou accompagnée, de près ou de loin.
Si mon récit peut donner envie, rassurer ou tout simplement faire sourire quelqu’un, alors le partage aura tout son sens.
Le départ et les premiers kilomètres
Vendredi 12 septembre 20h Courmayeur. Cela fait deux ans que j’attends ce moment. Je me mets dans une bulle, tendue mais confiante. Je sais ce qui m’attend, je me sens en forme, prête à partir pour ce voyage. Autour de moi sur la ligne de départ, il y a surtout de grands gaillards, ce qui me fait me sentir toute petite.
20h, le départ est donné. L’ambiance est mets grâce à Sylvano et son acolyte, les spectateurs sont nombreux à Courmayeur, c’est magnifique. Dès le début, comme souvent, j’ai l’impression de ne plus savoir courir, je me sens rouillée, mais je reste sereine et prends mon petit rythme.
Premiers ravitaillements et rencontres
Le premier ravitaillement au refuge Maison Vieille, à 6 km, arrive vite. Juste le temps de boire un verre, et je repars. Au refuge Elisabetta, à 16 km, je prends une soupe, remplis mes flasques de thé brûlant, que je coupe avec ce que je crois être de l’eau, mais qui s’avère être du bouillon salé. Ce n’est pas fameux😂, mais il faut faire avec car le prochain ravitaillement est loin.
Un coureur, Florian, m’aborde : nous avions participé à la Swiss Peaks 600 km l’an dernier (21ème pour lui, 13ème pour moi). Une belle rencontre, une connexion immédiate. Nous avançons ensemble et sans nous en rendre compte, atteignons le col de la Seigne (km 18). 15 km plus loin nous voilà déjà à La Thuile, où les amis de Florian nous encouragent dans une ambiance festive, ce qui fait beaucoup de bien.
De La Thuile à Bénévolo : Surmonter les doutes
Après La Thuile, j’entame une montée que je connais bien. Il y a deux ans, j’avais mal au ventre. Cette fois, la compagnie de Florian rend l’ascension plus facile, et nous doublons plusieurs coureurs sans effort.
Au refuge Deffeyes (km 42),
je n’ai pas faim mais je me force à prendre quelques pates. J’ ai la belle surprise de voir Hélène et Thierry et ma fille Isaline, venus en pleine nuit. Avec Florian, on repart assez vite. il fait nuit noire et froid, on devine le glacier du Ruitor à notre droite, l’ambiance me semble mystique. J’attends avec impatience la partie technique, les éboulis, que j’adore. Nous atteignons rapidement le col, puis, dans la descente, nous rattrapons des coureurs, dont un Indien croisé il y a deux ans, qui semble en meilleure forme cette année.
Au ravitaillement de Planaval (km 55), au lever du jour, je retrouve mes proches et des amis Sylvie et Claude, quelle joie de les voir. Je me change rapidement, presse un peu Florian pour repartir sans trop traîner.
En quittant Planaval, je sens mes jambes flancher, la tête qui tourne🤢 : normal, vu ce que j’ai mangé depuis le départ. Je ralentis et laisse passer ce mauvais moment, même si je me sens nulle et que les pensées négatives reviennent. Heureusement, la nature et la présence de Florian m’aident à surmonter ce passage difficile. La montée vers le refuge Degli Angeli, avec ses 1 800 m de D+, est belle mais rude. J’invite Florian à partir devant, mais il adapte son rythme au mien.
Sous le refuge Degli Angeli, (km 67) la descente vers Arp Vieille redonne un peu le moral. Couchés par terre, habillés comme en hiver, nos 2 frères Gabioud n’ont pas l’air bien, ils nous disent qu’ils vont abandonner, je suis triste pour eux !
Nous continuons notre chemin pour un aller-retour au Lago San Grato (km 76), sans intérêt pour moi.
Puis attaquons la longue montée vers le refuge Bézzi (km 88), sur un plat montant pas facile pour moi. Au refuge, je retrouve mes proches, mais je ne suis pas en grande forme : il faut manger et avancer. La montée au col Barrassac Dere (800 m de D+) me semble interminable cette année, mais la descente vers le refuge
Bénévolo (km 98) est agréable. Un drone nous suit un moment, ce qui est surprenant. Au refuge, j’arrive seulement à prendre 4 pates, c’est mieux que rien, en prévision du col Rosset, annoncé difficile. Dans la montée, la neige se met à tomber, c’est féerique et j’ai l’impression que cela me redonne un peu d’énergie😃. J’ai adoré cette montée, même à allure lente. Florian m’attend au col, ayant rattrapé l’indien. Nous descendons ensemble jusqu’au refuge Savoie.
Nuit, neige et solidarité : Le passage du Grand Neyron
Au refuge Savoie (km108), beaucoup de coureurs dorment, mais avec Florian, nous décidons de dormir au refuge Emmanuel II (km 121). Florian avale un plat de pâtes, et nous nous préparons pour la nuit, le froid étant bien présent.
Nous repartons dans la nuit pour une montée qui me semble interminable, ponctuée de nombreux lacets. Je suis fatiguée, j’ai sommeil, mais j’avance pas à pas. Au refuge, Yves et la femme de Florian, Laure nous attendent. Nous dormons 1h30, une pause réparatrice qui nous redonne de l’énergie pour rejoindre le refuge Chabot.
Au refuge Chabot (km 127), sous l’œil bienveillant de Thierry et mon fils Léo, Florian gobe 4 œufs et moi quelques fruits secs. L’ambiance de ce refuge est sympa, les alpinistes se préparent pour l’ascension du Grand paradis, le monde de l’ultra trail et l’alpinisme se côtoient. le passage du Grand Neyron (km 131) est un point délicat qui me préoccupe depuis le début : il y a deux ans, j’avais eu très peur sur l’échelle branlante. Cette année, je veux dépasser cette peur. Nous repartons de nuit, sous la neige, sur les éboulis glissants. L’angoisse monte à l’approche du col, les chaînes sont recouvertes de neige, les dalles gelées. J’ai très peur😨😰, mais Florian me guide, et Michael, derrière, me rassure en tenant ma tresse, comme si j’étais encordée.🤣 Mon ego est survolté, mais je comprends que le Tor, c’est aussi accepter ses faiblesses et s’appuyer sur les autres. Je suis reconnaissante envers Florian et Michael pour leur soutien bienveillant. Nous en rigolerons plus tard, Florian me taquinant.
Après avoir franchi ce passage, nous attaquons la montée du col du Loson (km 138). Florian, toujours positif, m’encourage. La neige, les bouquetins et la beauté de la nature rendent cette ascension magique. Vers le col, nous croisons deux vététistes exténués, ce qui me fait relativiser mes propres difficultés. Florian m’attend au col, le soleil nous réchauffe, et je me sens simplement heureuse d’être là.
La descente du col Loson se passe bien. Au refuge Sella (km 142) nous prenons 14 minutes pour manger un fameux plat de raviolis, nous changer et repartir.
Nous montons ensuite vers le col des Rousses. Nous croisons la Japonaise qui me talonne, elle n’a pas dormi, visiblement fatiguée, mais déterminée. Le col se passe tranquillement, malgré la neige.
Cogne et la force du collectif
À l’entrée de Cogne, un ami de Florian, Jean-Marc, vient à notre rencontre, Florian est fou de joie.
À Cogne (km 160), beaucoup d’amis sont présents pour Florian, et ma famille, mes amis, sont aussi là pour moi. Nous restons plus de 40 minutes à manger et profiter de leur présence. Je culpabilise un peu, mais je veux savourer ces moments précieux. La Japonaise et d’autres femmes (Katja Fink qui a gagné l Eiger Trail avec Denise Zimmermann), Sandrine Béranger (championne du Monde de raid), Marina l’italienne, la chinoise) ne sont pas loin derrière ; la compétition est intense cette année. La présence de mes proches me redonne de l’énergie et nous repartons de Cogne revigorés.
Nous montons jusqu’au village de Gimillan (km162), où je revois mes enfants et des amis. Je leur souhaite une bonne rentrée en Suisse et poursuis ma route, impatiente d’arriver au refuge Grauson (km 168), où l’accueil est toujours chaleureux. Avec Florian, nous nous sentons bien et y serions bien restés. Je prends plaisir à manger enfin !
Sur la section Col des Invergneux col Champorcher, il y a deux ans, j’avais eu des hallucinations, j’essayais de me diriger avec mon GPS entre des paquebots imaginaires, pas évident.😨😂 Cette fois, tout se passe bien, nous avançon à un petit rythme.
Au refuge Miserin (km 180), nous décidons de dormir à nouveau 1h30. Florian s’endort immédiatement, il est épatant, moi un peu plus tard, mais je me sens bien.
À notre réveil, surprise : la Japonaise est là, en train de manger.😨 Elle semble ne jamais dormir, ce qui m’impressionne et me stresse à la fois. Je ne repars pas plus vite, la route est longue jusqu’à l’arrivée.
La descente paraît infinie à Florian, le col Fricolla (km 200) encore plus ! Il me demande toutes les dix minutes si l’on est bientôt au col. Comme je le faisais pour mes enfants, je lui réponds oui oui, même si je sais que ce n’est pas le cas.
Nous atteignons le bivouac Rétempio (km 208) au lever du jour. Nous mangeons dans la même salle que ceux qui dorment. Nous retrouvons d’autres coureurs, dont les Espagnols, Lucas Papy, l’Indien et Oliviero. Ils semblent tous bien fatigués, je n’ose pas me regarder je dois être dans le même état !😏Il y a peu à manger, mais un verre de jus d’orange me requinque. Yves et Thierry sont là pour nous souhaiter une belle journée.❤️
On atteint sous un beau soleil le col Pousseuil (km211), puis une courte montée sur le col de Liet (km 216). Florian prend de l’avance pour manger plus de pâtes au refuge Bonzé. Il a bien raison.😃
Au refuge Bonzé, on est accueillis par la musique, les cloches, les gardiens. L’ambiance est joyeuse, ça fait du bien. Je mange avec plaisir, enfin ! Avec Florian, on attaque la descente jusqu’à Donnas, longue mais plus facile à deux.
Un peu avant Donnas (km 226) on se retrouve avec 2 des ères femmes du 330 km, elles sont contentes de me voir, une m’embrasse, cela me fait plaisir, mais je suis un peu gênée de recevoir autant d’encouragements. Je sais que sans Florian, sans ma famille, sans mes amis, je ne serais pas là. Je ne suis qu’un petit bout de femme, et c’est grâce à eux si je suis à ce niveau.
Au ravito, avec Florian, on prend le temps de se doucher. Quel bonheur ! Laure a confectionné un gâteau d’anniversaire pour Florian avec des Kinder Bueno et une bougie. Sympa ! On repart après une bonne pause de 45 minutes, un peu longue, mais on est boosté à fond.🎂
On attaque la montée vers le refuge Coda, il fait chaud jusqu’à Perloz(km 232), petit ravito sympa, accueilli avec les cloches. Une petite descente nous mène au pont d’Herrera, un vieux pont de pierre magnifique. On remonte tranquillement jusqu’au col Giassit ( km 242), où une via ferrata nous attend dans la nuit et le brouillard.
Il y a deux ans, sur ce passage, la nuit m’avait complètement déboussolée. J’étais perdue, incapable de retrouver mon chemin. Il faisait froid, et dans ma confusion, j’avais fini par me déshabiller, sans vraiment comprendre pourquoi. Heureusement, un Italien, Dario, m’a retrouvée et ramenée au refuge Coda.
Cette année, avec Florian, l’ambiance est différente, mais la tension reste présente. Les conditions sont dures, la fatigue s’accumule, et même si je me sens plus en sécurité à deux, je n’arrive pas à me détendre complètement. J’ai toujours peur de le ralentir, alors j’essaie de garder le rythme, même quand ça devient difficile. Florian, lui, avance bien. Il ne réalise pas à quel point il est solide, aussi bien physiquement que mentalement. La via ferrata sur les crêtes est cool, dommage que cela se fasse sous le brouillard et la nuit car la vue doit être magnifique. On arrive au refuge Coda (km 246), accueillis par les gardiens, Hélène, Thierry et Laure toujours grands sourires. J’imagine qu’eux aussi doivent avoir de courtes nuits de sommeil
Avec Florian, on s’accorde une nuit de 1h30. Il commence à tousser, il s’excuse, mais s’endort presque aussitôt. De mon côté, je me sens simplement bien, au chaud sous 2 immenses couettes😊. Je m’endors sans difficulté.
On repart de nuit pour la section que je connais bien, du refuge Coda à Barme : 8 km de montées et descentes qui n’en finissent pas. Au refuge Barme (km 255), on retrouve Yves. On s’offre un vrai repas à 3 heures du matin : polenta, viande, une grosse part de tarte aux myrtilles. Je me demande comment mon estomac tient le coup, mais j’englouti, j’ai besoin d’énergie et c’est bon en plus !😏. On part maintenant direction Niel, cette fois pas besoin de s’orienter, cette section est balisée on est sur le parcours du 330 km, on va enfin voir un peu de monde, on se réjouit avec Florian.
Sur la route, on croise Charlotte, une jeune fille pétillante qui s’accroche sur le 330 km. Elle a mal au cœur dans la descente, je ralentis pour qu’elle puisse suivre. Ça me touche de la voir se dépasser.
On arrive tranquillement à Niel (km 272), toujours à un petit rythme pour se préserver. La polenta est toujours aussi bonne! Il fait beau, tout va bien, seuls mes pieds me perturbent : deux immenses ampoules sur chaque talon, et au moins six ongles de pied auxquels je peux dire adieu.😟 Je mets de la nok et de la bétadine pour essayer de tenir jusqu’au bout sans infection. On repart pour le col Molina et Lazoney. Florian grimpe comme un chamois, moi je peine à mon rythme de sénateur. Comment fait-il pour avoir toujours la banane ! Voilà la descente que je redoute, toujours aussi longue… Je laisse filer Florian, il pourra ainsi profiter davantage du ravito. Il y a deux ans, j’avais bousillé mes genoux : après la course, un IRM avait révélé deux entorses. Cette année, je me préserve dans les descentes, mais à ce rythme, c’est interminable. Je me sens vraiment nulle quand je vois passer les coureurs du 330 km.
Gressoney (km 287), Quelle joie quand je retrouve mon amie Karine ! On avait été en équipe de France de ski de fond ensemble. Elle s’est mariée avec un entraîneur italien et habite maintenant Gressoney. Je suis émue de la voir : trente ans après, notre amitié est intacte, malgré les années sans se voir. Merci mille fois, ma Karine.❤️
Toujours un immense plaisir de voir nos proches : Laure, douce et toujours souriante, Yves, Hélène et Thierry, que je ne remercierai jamais assez. Ça fait tellement de bien de les voir, pas besoin de parler, juste être présents. Ils sont efficaces et rodés.
Ils me donnent des nouvelles sur les poursuivantes, que je n’ai pas oubliées. Je n’aime pas être la souris que l’on chasse. La Japonaise s’épuise (elle abandonnera d’ailleurs à Gressoney), mais la Française, Sandrine Béranger, arrive à l’attaque. Je n’ai pas un instant de répit : elles me poussent en avant. C’est bien pour le record, mais c’est épuisant. Je le dis à ma sœur, elle me rassure, elle a confiance en moi.
Ce long plat montant jusqu’à la Trinité me semble interminable : avec mes jambes de micropouce, je n’avance pas. Florian, lui, gambade comme s’il était en balade champêtre. Il pourrait souligner mon rythme d’escargot, mais non il ne dit rien, discret et bienveillant.
Soudain, Luca Brambina, un jeune Italien, nous rejoint. En début de course, il était aux avant-postes, juste derrière Sébastien Raichon. Mais là, il peine visiblement. On le double sans qu’il daigne me regarder. Il se glisse entre Florian et moi et confie à Florian qu’il souffre de périostites. J’ai de la peine pour lui. Il nous lâchera rapidement et abandonnera au refuge de Sitern (km 301).
En fin de journée, on atteint enfin le refuge, accueillis par une bande de joyeux lurons. Ils nous servent une assiette de risotto gigantesque. J’ai du mal à la finir. Florian, fidèle à lui-même, en redemande une autre. Comment fait-il pour engloutir tout ça ? On lui apporte une assiette encore plus grande — c’est énorme ! Et devinez quoi ? Il la termine, non sans caler un peu sur la fin. Les gardiens s’amusent, je suis sûre qu’ils ont parié sur lui : “Va-t-il finir ou pas ?”🤣
Entre hallucinations et entraide : Les nuits blanches
Enfin, on repart, même si on aura bien pris notre temps sur ce ravito. Un beau morceau nous attend, et je m’en réjouis : ça va être technique, et ça, j’adore. Dommage que la nuit tombe, car je sais que le paysage est magnifique ici, avec les glaciers tout proches.
Le froid s’installe, le brouillard aussi. En plein jour, ce passage serait presque facile, mais là, on peine à trouver notre voie dans ce champ de pierres entre le col de Bettaforca et celui de Bettolina. La descente dans les blocs nous semble interminable. Florian ronchonne un peu. Finalement, même le roc peut être sensible ! Je rigole intérieurement : j’ai rarement vu quelqu’un d’aussi sympa que lui.
La descente vers le lac Bleu et le refuge Frachey sera plus difficile pour Florian. Il s’endort en marchant… Pour une fois, c’est lui qui peine. Je ne m’en réjouis pas, bien sûr, mais ça le rend plus humain, et j’ai enfin l’impression de l’aider un peu.
Soudain, une frontale surgit derrière nous : Juan, un espagnol, complètement perdu et hébété, nous le pensions loin devant nous. Il nous explique qu’il s’est égaré dans le pierrier. Dans la courte montée vers le refuge Frachey (km 314), je me retrouve entre Florian qui commence à halluciner, il grogne comme un animal et Juan qui sanglote. Ouah… vivement le refuge ! Ça me fait sourire, mais faut pas que ça dure trop longtemps non plus. 😰
Après 1h30 de dodo, nous repartons pour une belle montée de 10 km dans la nuit, pour le Col Cime Blanche (km 324).
Nous progressons bien, le vent souffle fort, et dans le brouillard, nous ne réalisons même pas que nous franchissons le col. Le froid est mordant : je me colle derrière Florian pour essayer de m’abriter jusqu’au refuge Stambucco (km 333). Là, Laurence, une bénévole pleine de peps, nous accueille chaleureusement dans son « royaume ». Nous prenons le temps de bien manger – peut-être un peu trop, tant le temps file vite dans les ravitos.
Nous repartons ensuite pour une magnifique journée, direction le refuge sous le Cervin, puis la longue traversée vers le refuge Vuillermoz Florian tousse de plus en plus fort, ses quintes deviennent inquiétantes. De mon côté, mon nez se met à saigner, le sang finit par coaguler et gêner ma respiration. Je sens que mon corps commence à puiser dans ses réserves : c’est le signe que je vais maintenant entrer dans le dur.
Le soleil se lève, nous réchauffe, et nous faisons une courte pause dans les myrtilliers : on se déshabille, on s’accorde dix minutes de sommeil. À mon réveil, je me sens bien, pleinement dans l’instant présent. Comment ne pas être heureuse dans ce décor, face au Cervin ?
À l’approche de la dernière montée vers le refuge Vuillermoz (km 352), la fatigue me tombe dessus d’un coup. Je lutte contre le sommeil, c’est dur😓. Florian est déjà loin devant ; derrière, je vois Lucas Papy et Oliveiro qui discutent et me rattrappent. Quel dommage de ne pas savourer cette belle montée… Je continue de lutter, peinant à atteindre le refuge. C’est ça aussi, le Tor : on oscille sans cesse entre émotions positives et moments de doute. Il faut savoir lâcher prise et accepter que cela fait partie de l’aventure.
Enfin, le refuge ! Je suis accueillie par une famille de gardiens chaleureux, ça fait du bien. Je n’ose pas demander à Florian combien d’assiettes de pâtes il a déjà englouties, la gardienne m’explique que le chien du refuge s’est coincé la patte sous un rocher en courant derrière les chamois, j’ai l’impression de faire partie de la famille, un beau moment de partage. Nous prenons encore notre temps, et discutons avec Luca et Oliveiro comme de vieux amis. C’est aussi ça, le Tor, et j’adore cette ambiance.❤️
Nous repartons tous les quatre, légers, pour une petite montée au col Valcornière, puis la descente technique sur le lac de Prarayer (km 360). Lucas tente de me convaincre qu’un sac poubelle vaut mieux que n’importe quelle veste technique, et qu’on peut dormir partout, sans refuge avec ce sac comme abri. Sacré Lucas, il met de la bonne humeur partout où il passe ! Il essaie aussi de nous vendre les mérites des espadrilles en montée et des chaussures sans chaussettes en descente pour éviter les ampoules… mais il s’arrête quand même deux fois pour enlever des cailloux de ses chaussures. On dirait une bande de copains en balade, j’en oublie presque la course et les filles à mes trousses. Peut-être trop, car je perds du temps sans m’en rendre compte, mais quel bonheur d’être là ❤️!
Sur le long plat du lac, en arrivant au ravito de Place Moulin (km 365), ma sœur me rappelle à l’ordre : il faut raccourcir les pauses et accélérer sur les parties roulantes si je veux gagner. J’avais presque oublié la course… Mon ego en prend un coup. Pourtant, je cours sur tous les plats,☹️ mais c’est vrai : je manque de rigueur sur les ravitos😟, je ne suis pas rapide😩. Merci mille fois, grande sœur, de me faire réagir. Elle a raison : il faut reprendre mon objectif, battre le record, et continuer la route. L’arrivée est encore loin.
Je me referme un peu sur moi-même, la pression monte. Je trouve le parcours difficile, il faut assumer les kilomètres, la fatigue, le froid, la nuit, et sentir les filles derrière qui me poussent, c’est dur. Tout le début de nuit jusqu’au refuge Crête Sèche (km 374), je reste dans cet état d’esprit, et je n’aime pas ça😰. Heureusement, Florian est toujours là, avec sa joie de vivre.
Nous avions envisagé de faire une nuit blanche pour la dernière section, mais finalement, nous optons pour 45 minutes de sommeil au refuge Crête Sèche, car nous savons que le Mont Gelé, ce tas de pierres, nous attend pour une longue nuit.
Nous avons bien fait. Pourtant, le réveil est difficile : j’ai la nausée, je titube en descendant les escaliers. Dès que j’ouvre la porte, un vent glacial nous accueille : la nuit s’annonce rude, mais je suis prête.💪
Avec Florian, on s’épaule pour trouver la direction, ce qui demande beaucoup d’énergie et de concentration. Arrivés au col, Florian propose qu’on s’arrête deux minutes pour souffler. Je ne dis rien, car je connais la descente : elle est bien plus compliquée au niveau de l’orientation, et je préfère ne pas casser l’ambiance.
Le début de la descente ressemble à une balade d’écoliers : dès que l’un aperçoit un cairn, il le crie à l’autre, et on avance ainsi, comme dans une chasse au trésor. Mais c’est épuisant, c’est long, et on progresse vraiment lentement. Un peu plus loin, on aperçoit deux frontales : sûrement Lucas et Oliveiro, qui semblent tourner en rond.
En bas de la descente, on s’arrête deux minutes pour reprendre nos esprits. Florian a mal aux pieds et commence à s’endormir debout. Pas grave : il me demande de courir à côté de lui, et dès qu’il me frôle, ça le réveille. Belle technique, je ne connaissais pas ! Il est vaillant, et nous repartons sur le long plat, direction le refuge Champillon (km 397). Et puis, soudain, c’est mon tour : tout se met à bouger autour de moi, je me surprends à chantonner — mauvais signe, je le sais.😨 Les hallucinations commencent, je bascule dans un autre monde. Je supplie Florian de s’arrêter pour dormir sept minutes sur le sentier, malgré le froid et la terre détrempée. À peine réveillée, j’en redemande, mais il insiste pour qu’on attende le refuge. Il a raison, inutile de s’arrêter dans ces conditions.
Je continue de chantonner, espérant ne pas avoir trop déliré. 🫣🥳🙃 Plus tard, Florian me dira que j’étais vraiment dans une autre dimension — c’est ça, le Tor !
On arrive à un passage délicat : une poutre étroite de quatre mètres au-dessus du vide. Florian passe devant, et moi, toujours à l’ouest, j’essaie de danser dessus😲🥳🤣… Pauvre Florian !
Ensuite, je me mets à courir en montée. Florian me demande d’arrêter, mais je lui réponds qu’il m’a dit de courir, alors j’obéis😏. Il doit littéralement me traîner jusqu’au refuge, où je m’effondre, hébétée, la tête sur la table, incapable de rejoindre le dortoir autrement qu’en dormant debout.😴
Après 30 minutes de sommeil et un plat de lasagnes, je reprends mes esprits. Les hallucinations ont disparu, je me mets en mode guerrière 💪: ce n’est pas le moment de flancher, l’arrivée est encore loin, et c’est maintenant qu’il faut tout donner.
Les derniers kilomètres : Tout donner jusqu’au bout
On repart, j’aborde le col de Champillon comme un échauffement pour cette dernière journée. Je sens Sandrine Béranger toute proche, prête à surgir à chaque instant, je suis prête. Au col, Florian m’attend, rayonnant : il me demande s’il peut filer devant. Je l’encourage : « Vas-y Flo, fonce dans le top 10, ne t’inquiète pas pour moi ! » Je le regarde partir, léger, heureux🥳🥳. Je suis fière de lui, mais déjà un peu nostalgique : la fin de cette aventure approche, et elle était si belle… Allez, il est temps d’avancer, de tout donner, un pas après l’autre, jusqu’au bout.
Je me lâche dans la descente du col, malgré la douleur aux pieds. C’est le dernier jour : je m’excuse auprès de mes pieds, leur promets de m’occuper d’eux après la course, et j’essaie d’oublier la douleur. La montée vers le col du Grand-Saint-Bernard (km 417) n’est pas assez raide pour moi ; je sais que je vais perdre du temps, mais je m’accroche pour que Sandrine ne me rattrape pas avant le col. Arrivée au col, ma sœur m’aide à être rapide au ravito : lasagnes, café, thé, et je repars en douze minutes. Sandrine, elle, mettra six minutes ! Il est temps d’accélérer. 💪
Je connais bien cette dernière partie, reconnue il y a trois semaines : cinq petits cols, puis la descente sur Courmayeur.
Je n’avais pas encore touché à mes gels depuis le départ, mais là, je décide d’en prendre un avant chaque montée. J’observe, je suis seule, personne ni devant ni derrière au loin. Un pas après l’autre, je pousse sur mes bâtons, confiante. Le temps est magnifique, la montagne a revêtie les couleurs d’automne, je puise dans la beauté de la nature pour avancer.
Au refuge Frassatti (km 427), on m’applaudit, on me félicite. Je ressens l’émotion, mais je ne traîne pas : je fais badger mon bracelet, fromage, chocolat direct dans la bouche, et je repars aussitôt. Le col Malatra est vite avalé, presque trop vite tant il est beau. Derrière, je descends bien : deux coureurs du 330 me demandent un selfie, je joue le jeu, mais je reste concentrée.
Au col Sapin, sous un soleil rasant, il ne reste qu’une petite montée vers Tête Tronche (km 440). Je veux me donner à fond, juste pour le plaisir de me sentir vivante et forte, vivre l’instant présent intensément, c’est bon tout ça 🤩. Dans la descente sur Courmayeur, je rattrape Oliveiro : je l’encourage à me suivre, mais je ne ralentis pas, je veux finir en courant bien.
Dernier ravito au refuge Bertone (km 445) : c’est la fête🥳, un bénévole ravi d’apprendre que je viens de Grenoble et que je suis la « Prima Donna » me propose une photo avec toute l’équipe. Dernière descente : je comprends que c’est gagné❤️, mais aussi que le voyage touche à sa fin. Entre joie et nostalgie, j’arrive à Courmayeur.
L’arrivée : Joie, émotion et gratitude
Avant le parc, mon mari ❤️m’attend, ému. Je continue sans m’arrêter, submergée par l’émotion❤️❤️. Dernière ligne droite : il est près de 20h, les terrasses des restaurants sont pleines, les gens se lèvent pour applaudir. 🥳🥳 Je réalise que c’est pour moi qui aime être discrète, et pourtant j’apprécie ce moment unique. Voilà la ligne d’arrivée. 🥳
Les organisateurs ont vraiment marqué le coup pour mon arrivée, et ça me touche. Sébastien Raichon le vainqueur m’accueille avec un gâteau : on me tend une fourchette et le micro. Je suis émue, tout ça pour moi❤️. Une de mes musiques préférées, choisie par mon fils Romain❤️, passe en fond : ça rend ce moment encore plus spécial❤️.
Sylvano, mon speaker préféré, est là aussi. ❤️
Je bats le record de Stéphanie Kase avec 11 heures d’avance, je termine en 144 heures.❤️ Avec Sébastien, on plaisante : la troisième femme du 100 km, une Lituanienne, arrive en dansant et met l’ambiance. ❤️
Je suis heureuse. J’embrasse mon beau-frère❤️, le remercie pour sa présence rassurante. Merci Hélène❤️, qui a tout fait pour moi cette semaine : je l’aime tant. Yves❤️❤️, l’homme de ma vie, Karine❤️, mon amie de toujours, tous sont là, émus. Je souris, submergée par l’émotion, mais je ne veux pas pleurer.
L’interview commence. Le journaliste s’étonne de mon âge : 54 !, s’étonne du nombre de mes enfants : 4 ! je ne vais pas lui dire que je suis aussi mamie d’un petit Elio ❤️de 17 mois, il ne va pas me croire ! 🤣
Il fait chaud dans le studio, la pression retombe, je me force à ne pas m’endormir sur la table. Heureusement, l’odeur de mes pieds, enfermés dans mes chaussures depuis deux jours, m’aide à rester éveillée.
lien sur l’interview https://youtu.be/vh-a-qozixs?si=xzJIod1E5ZxiTYRh 😏🫣
Je suis fière de mon compagnon de route: Florian entre dans le top 10 et gagne en sénior! 🥳🥳Je lui dois beaucoup pour ce Tor, il a tout fait pour moi. Merci infiniment Florian.🙏🫶
Après l’arrivée, direction la douche bien méritée. Je crois que je n’ai jamais autant apprécié l’eau chaude : j’y serais bien restée des heures, histoire de dissoudre la fatigue (et l’odeur !).
Ensuite, Florian, Laure, Hélène, Thierry et Yves m’attendent au restaurant, prêts à fêter ça autour d’une pizza et d’une bière. Mais à peine le temps de savourer quelques bouchées… le resto ferme ! Tant pis, la victoire n’aura pas eu droit à son dessert.
Cette fois direction le camping-car, où je m’endors en deux secondes, le cœur rempli et les pieds enfin au repos.
J’ai franchi la ligne, le chrono en poche. Mais la vraie victoire, c’est tout ce que j’ai partagé sur ce chemin. Merci à tous. Et déjà, l’envie de repartir sur d’autres voyages me pousse à rêver à la suite !
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10 commentaires
Commentaire de Aquanaut posté le 05-10-2025 à 19:12:54
Magnifique récit pour une somptueuse performance.
Commentaire de FloLouve38 posté le 08-10-2025 à 18:35:34
Merci beaucoup pour ce retour chaleureux 🌟. Ce récit est le reflet d’une aventure profondément vécue, et savoir qu’il touche me donne envie de continuer à transmettre.
Commentaire de Simon71 posté le 05-10-2025 à 22:41:32
Merci de partager cette aventure partagée
Commentaire de FloLouve38 posté le 08-10-2025 à 18:36:37
Merci à toi pour ce bel écho 🙏.
Commentaire de jano posté le 06-10-2025 à 11:14:43
Salut, merci pour ce superbe récit qui me replonge dans mes 2 éditions (23 aussi et 24)...D'un côté, ça donne tellement envie de retourner dans tous ces endroits que tu décris (refuges, cols...) et ces émotions que ça donne. Et d'un autre, ça décris aussi très bien la difficulté : les problèmes à s'alimenter au début, le parcours parfois difficile et qui peut impressionner, surtout ce manque de sommeil qui demande des efforts mentaux énormes pour continuer à avancer, se forcer à se lever et repartir d'un refuge...Bravo et pour toi comme pour beaucoup cette année, des temps vraiment exceptionnels !! (le niveau monte sûrement et les conditions ont été propices ?)
Commentaire de FloLouve38 posté le 08-10-2025 à 18:58:43
Merci pour ton message, il me touche vraiment 💛.
Et merci aussi pour ton récit de 2023 — je l’avais lu à l’époque, et il m’avait profondément inspirée. Il m’a redonnée l’élan, l’envie de me replonger dans cette aventure hors norme. Alors savoir que mon texte te donne à ton tour envie d’y retourner, c’est une belle boucle qui se referme… ou peut-être qui s’ouvre à nouveau 😉
Cette année les conditions étaient différentes de l'édition 2023 pas de pluie mais du froid et de la neige le 2eme jour, et oui le niveau général est impressionnant d'année en année. On sent que le Tor attire de plus en plus de passionnés avec des ambitions toujours plus grandes et mieux entrainés, et ça pousse chacun à se dépasser. Bravo à toi pour tes deux éditions, et peut-être à bientôt sur les sentiers du Val d’Aoste ?
Commentaire de crazy_french posté le 06-10-2025 à 21:54:20
Très impressionnant quelle maîtrise !!!
Je suis admiratif, à la fois par la performance sportive que par la résistance physique et mentale à surmonter les difficultés
Commentaire de FloLouve38 posté le 08-10-2025 à 19:01:36
Merci beaucoup pour ton message, il me touche sincèrement 🙏.
Je n’ai pas toujours eu l’impression de « maîtriser » quoi que ce soit là-bas… il y a eu des moments de doute, de lenteur, de lutte intérieure. Mais j’ai essayé de rester présente, de m’adapter, et de continuer à avancer, un pas après l’autre.
Alors lire ton retour, si bienveillant, me fait chaud au cœur. C’est aussi grâce à tous ceux qui partagent cette passion que l’on trouve la force de se dépasser. Merci pour ton regard, et pour ton admiration que je reçois avec beaucoup de gratitude 💛.
Commentaire de Simon71 posté le 09-10-2025 à 23:01:15
Merci de partager cette aventure partagée
Commentaire de BouBou27 posté le 11-10-2025 à 10:09:10
Superbe récit. Merci pour le partage.
On sent beaucoup de chose entre les lignes (pas seulement la maitrise physique et mentale).
Et bravo pour ces victoires avec le sourire.
Cela fait 2 ans (après le TOR330) que je sais que je vais le faire pour 2026 (pour les 50 ans) mais ton récit donne encore plus envie !!
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