De retour dans mon Fasthotel d'Albertville (3 nuits sur la course, pas une seule au même endroit....
) après ce qui est finalement la meilleure journée d'un week-end à l'UTB, quand on abandonne (et même quand on n'abandonne pas) : la journée du dimanche.
J'ai déjà raconté ma course, je vais essayer de ne pas recommencer...
. Ma conclusion finale, expliquée en direct à l'ami François, c'est que l'UTB50 est quand même une course super belle et que je suis vraiment content de l'avoir terminé...
Plus globalement, je ne sais quoi retenir, mais ce beau dimanche au cagnard de Queige (adouci, quand même par un petit vent qu'on aurait bien aimé avoir tout le temps, hier, même s'il ne nous aurait pas empêché de cuire comme un barbecue d'Arizona.
Celui qui n'a pas cuit, c'est Jim W. Même si sa conclusion, sur le podium a été, en français dans le texte : "il fait chaud"...il a fait une course impressionnante. Et il a été impressionnant de simplicité et de gentillesse. Déjà, pour ceux qui n'étaient pas sur place, il s'est en fait inscrit totalement "incognito", si j'ai bien compris en envoyant un mail en juin à François pour demander s'il n'y aurait pas un dossard....mais sans faire "péter les galons" ou faire demander ça par son sponsor ou un truc classique du genre.
Et il est venu apparemment pareil : avec sa compagne et celui (je ne connais pas son nom) qui lui sert localement de relais, interprète, etc. Au podium, il était là dans un coin de la salle, et François ne savait même pas qu'il était bien là : il a juste levé sa main quand est arrivé son tour, tout sagement.
Au micro, il a eu des mots tout sympas et là aussi tout simples : en gros, j'ai retenu que "la course lui a fait découvrir des sentiers qu'il ne connaissait pas encore" et "au départ, avec Martin (Kern) et Thibault (Marquet) il était bien content de faire route avec eux et se voyait continuer un bon moment comme ça, mais son instinct a un peu repris le dessus (c'est lui qui l'a dit!) et il s'est vu accélérer pour filer devant".
Si ça se trouve, si François n'avait pas spotté son nom dans les inscrits, il aurait été capable de venir comme ça, sans rien dire....
Pour le reste, j'ai retrouvé aujourd'hui ce qui fait que cette course mérite 100 fois sa réputation (et explique pourquoi il y a rarement moins de 15 ou 20 kikoureurs inscrits) : qualité, simplicité, convivialité et respect (du coureur par l'organisation, de l'organisation par les coureurs).
Alors oui, l'UTB est une course difficile. Même très difficile. C'est pour moi la plus difficile que j'aie couri (sans être PhilippeG, j'en ai quand même couru un peu). Et on le sait tous qu'elle est difficile. Si on y vient, on sait à quoi s'attendre. D'ailleurs, dans le peloton, on sentait bien qu'il y avait de la tonne d'expérience de course, devant, au milieu et derrière. Tiens, juste pour dire : dans les gros bouchons qui ont eu lieu un peu au-dessus de Molliesoulaz, tout le monde était sagement en file indienne à attendre que ça se passe : on aurait dit le métro de Tokyo à l'heure de pointe.
Oui, les barrières horaires sont dures, très dures (même si Roselend avait été assoupli de 45 minutes et La Gittaz de 20). Les assouplir un peu aiderait peut-être certains à finir, au moins pour mieux gérer le début. Je ne pense pas que cela fasse plaisir à François et son équipe d'avoir 40% de finishers ou que son rêve de "plus de 60%" soit probablement irréaliste sans changer qq chose (simplifier le parcours, allonger les BH, que sais-je encore) mais est-ce vraiment cela qui est voulu, il ne me semble pas.
Peut-être un truc qui a fait bien du mal a été la très très longue section entre le Chalet du Soufflet et le Lac des Fées. Je trouvais l'an dernier plus équilibré avec un ravito aux Bonnets Rouges mais là aussi, facile à dire mais pas forcément simple à réaliser (logistique pour apporter le matériel, notamment et, bien sûr, des bénévoles en plus....or il y avait un indispensable ravito supplémentaire à La Girotte.
Peut-être cette boucle à La Girotte était-elle ce qui était en trop. Pas mal de coureurs ne l'ont pas trouvée passionnante (OK, l'architecture du barrage est spectaculaire, mais....la très grande majorité ne le voient pas!) et surtout, ça rajoutait de la distance et du D+. S'il fallait sacrifier quelque chose, ça pourrait être cela. L'alternative pourrait être de laisser de coté le crochet aux ardoisières bien que lui apporte certainement quelque chose de plus. Mais je ne doute pas qu'il y en a un qui tourne déjà ça dans sa tête car, l'ami François, il sait écouter ses coureurs : fallait nous voir assis tous les deux par terre au centre de la tente toute vidée, à 15h ou 16h, je ne sais même plus....avant qu'on fasse la photo finale des bénévoles qu'a faite....bin le dernier coureur présent sur place...
On a aussi causé de tous ces petits trucs en plus, avec notamment une longue disgression sur le système de pointage à qui, certes, le suivi live en ligne ne rend pas justice. Mais tant que le fait d'avoir du réseau, dans le Beaufortain dépend du virage de la route ou du sentier dans lequel on se trouve, ou du nombre de cailloux sur la butte où on monte, je vois mal comment on peut simplement faire remonter de l'info de manière automatique. Cela explique pourquoi le live sur Kikouroù a été aussi famélique malgré le grande bonne volonté de notre Juju national qui aura quand même essayé (merci à lui même s'il a été un peu tout seul, malheureusement). Dommage car mon souvenir de l'UTB, avant que je ne vienne le courir, ce sont quelques suivis live de folie qu'on a pu faire par le passé. On perd un peu cela sur Kikouroù et ça me rend des fois un peu triste.
On aurait par exemple mieux suivi la perf superbe de notre kikoureur (que je ne connaissais pas...si, si, il y en a!) garrincha qui a été présenté par François comme "le premier 'parisien' a finir dans le top10 de l'UTB". Moi qui comptais justement réaliser cette perf en premier, c'est foutu. Bravo à toi, Valentin (dont le nom de famille sonne quand même assez peu "parisien"...
).
Bravo aussi à "notre" Jano, 6ème fois finisher de l'UTB ce qui est plutôt rare et qui a géré cela de main de maître. Malgré l'énorme handicap d'être très lyonnais, c'est quand même un sapré costaud, le gone....
Pour le reste, mille fois merci à tous les amis rencontrés sur cette course : ceux de Kikouroù, ceux du GR73, ceux de l'UTB, les nouveaux rencontrés aujourd'hui comme Christophe l'aveyronnais (3ème V2), Jean-Luc le savoyard, éliminé hors-délais.....aux Saisies, Laurence, la super-bénévole qui va sur toutes les courses et dont j'ai découvert que c'était elle qui aiguillait les coureurs à Bionnassay sur la Montagn'hard et plein encore que j'oublie.
Cette course est tout à fait unique, c'est pour ça qu'on l'aime sur Kikouroù et c'est pour ça qu'il faut la garder comme ça, François. Et puis, si tu ne la gardes pas comme ça, comment je fais, moi, pour essayer de la terminer, ta foutue rando dans les cailloux ?
Comme dit un autre de ces fichus savoyards qui ont des montagnes trop difficiles pour les monchus, on fait quand même un bien beau sport. Arvi pa!